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1093. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « IV. M. Henri Martin. Histoire de France » pp. 97-110

Prendre à la religion chrétienne, qui nous a pétris dans le sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ (qui nous a donné le sein, si nous ne sommes pas sortis de son flanc ; qui est notre nourrice, si elle n’est pas notre mère), prendre à la religion chrétienne la plus belle civilisation qui fut jamais, — la civilisation de la chevalerie, — pour la donner à une société morte, atroce et barbare ; opposer et substituer à cette monarchie faite par des évêques, comme disait Gibbon, une monarchie faite… par des druides, voilà de l’habileté profonde, car elle semble désintéressée et ne prétend être que scientifique !

1094. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gobineau » pp. 67-82

Quoique occidental par la verve, Gobineau, quand il parlait de lui, prétendait qu’il était devenu en Orient légèrement derviche.

1095. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. le vicomte de Meaux » pp. 117-133

Mais qu’un catholique soit content de la transaction et prétende que le Catholicisme y gagne, c’est une autre affaire !

1096. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « MM. Jules et Edmond de Goncourt » pp. 201-216

IV Et en disant cela, qui n’avait pas été dit, l’auteur de La Duchesse de Châteauroux et ses sœurs n’a pas prétendu décharger Louis XV de son affreuse immoralité par l’immoralité de toute la France.

1097. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Lamennais »

Mais, avant ces lettres, de toutes les grandeurs auxquelles il aurait pu prétendre c’eût été la dernière peut-être qu’on eût pensé à lui accorder !

1098. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexandre de Humboldt »

Humboldt, prétendait-on, le grand Humboldt, apparaissait, dans cette étrange Correspondance, sous un aspect tout à fait inattendu, et nous disions : « Tant mieux ! 

1099. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Horace Walpole »

Il prétendait qu’il renfermait plus de craie que de muscles dans sa mince personne, et cette idée de craie, rapprochée de l’idée de sa gaieté froide et forcée, fait penser à ces clowns anglais qui s’en barbouillent et qui rient, comme par ressorts, sous ce masque blanc… « Je sais maintenant comment je finirai, — écrit-il à Lady Ossory, le 16 janvier 1785. — Comme je ne suis plus qu’une statue de craie, je m’émietterai en poussière.

1100. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Nicolas Gogol »

Charrière a prétendu que le Pluchkine de Gogol faisait plus d’effet sur l’imagination que les avares de Balzac, cette légion digne de Rembrandt et de Shakespeare : Gigonnet, Grandet, et le terrible Gobseck lui-même ; et la raison qu’il en a donnée est une petite raison de philanthrope politique : « La raison, — dit-il, — c’est qu’un tel homme a des esclaves » ; comme si Gobseck, avec les passions qu’il déchaîne en leur montrant son or, n’en avait pas !

1101. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVII. Saint-Bonnet »

La question qui a dernièrement scandalisé MM. les dandies littéraires, cette fine fleur d’humanistes à gants blancs de cette époque de Doctrinaires en toutes choses, lesquels prétendent savoir le latin et ne vouloir l’étudier que dans les sources les plus pures, cette question, qui n’est pas seulement une question de pédagogue, mais une question d’âme, sera plus que résolue : elle sera épuisée.

1102. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIV. Alexandre de Humboldt »

Humboldt, prétendait-on, le grand Humboldt apparaissait, dans cette étrange correspondance, sous un aspect tout à fait inattendu, et nous disions : « Tant mieux ! 

1103. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXX. Saint Anselme de Cantorbéry »

Ni les efforts de Mœhler, le théologien catholique qui s’est occupé, dans un autre but, de la métaphysique de l’illustre archevêque, ni les petites chicanes d’une revue estimable (la Revue de Louvain), qui prétendait et montrait plaisamment un jour que M. de Rémusat n’entendait pas même le latin du texte qu’il traduisait, ne nous feront perdre de vue la vérité dans cette question de la métaphysique de saint Anselme.

1104. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Th. Ribot. La Philosophie de Schopenhauer » pp. 281-296

Ribot, le vulgarisateur de Schopenhauer, prétend qu’il y avait, en cet Allemand, du Français, de l’Anglais et de l’Indou, et il est heureux que, dans cette complexité de natures, ce soit le Français qui ait dominé.

1105. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Agrippa d’Aubigné »

je ne suis pas de ceux-là qui prétendent que la langue française commence aux Provinciales, — opinion ridicule de Villemain, cet eunuque littéraire opéré par le Goût, — quand, avant Pascal, on avait Rabelais d’abord, ce mastodonte, émergé radieusement du chaos dans le bleu d’un monde naissant, puis, après Rabelais, — qui suffisait seul, — Ronsard, Régnier, Racan et d’Aubigné lui-même.

1106. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Le Sage » pp. 305-321

De Vannes, où il avait fait ses études, il vint à Paris, et quoique Anatole France ait de la fatuité pour lui et prétende que sa jeunesse et sa figure y plurent à quelques femmes, qu’il ne compromet pas, du reste, en les nommant, Le Sage prosaïsa bientôt sa vie dans le mariage et s’empêtra d’une femme qu’il épousa par amour.

1107. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Arthur de Gravillon »

Je n’ai point voulu percer devant vous une croisée régulière, à carreaux blancs, sobrement encadrée, selon les règles de la maison bourgeoise ; mais, disposant capricieusement ces quarante chapitres autour d’une idée centrale, j’ai prétendu élever, tout au fond de votre cœur, avec des images entassées jusqu’au fouillis et des couleurs étendues jusqu’à la profusion, la flamboyante rosace de la mort. » Et ce qu’il a voulu faire, il l’a fait, cet enlumineur de vitrail jusqu’à l’incendie, ce faiseur de rosace de la mort, dont il grave les feuilles de flamme jusque dans les plus noires obscurités de nos cœurs !

1108. (1868) Curiosités esthétiques « VIII. Quelques caricaturistes étrangers » pp. 421-436

Il se rapproche ainsi par un côté du malheureux Léopold Robert, qui prétendait, lui aussi, trouver dans la nature, et seulement dans la nature, de ces sujets tout faits, qui, pour des artistes plus imaginatifs, n’ont qu’une valeur de notes.

1109. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVI. Des éloges académiques ; des éloges des savants, par M. de Fontenelle, et de quelques autres. »

N’y aurait-il pas encore des hommes qui, malgré leur orgueil, sentant leur faiblesse, haïssent par instinct les lumières qui les jugent, et ne peuvent consentir à entendre louer ceux qu’ils estiment trop pour oser prétendre à leur estime ?

1110. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

Peut-être faudrait-il faire une exception pour le seul Lucain, qui, fond et forme, a bien prétendu faire quelque chose de complètement nouveau. […] Stapfer prétendait faire. […] Il en est qui prétendent que Victor Hugo a marché de la marche de son siècle, mais en le suivant, au lieu de le guider. […] — Mais jetons un voile sur ces défaillances sans prétendre les excuser et lisons ce que M.  […] Caractère honnête et sérieux au fond, bien qu’il prétende à l’ironie, où il réussit peu.

1111. (1897) La vie et les livres. Quatrième série pp. 3-401

Une légende prétend même que le cardinal serait né là. […] On prétend qu’il n’y a pas assez de « goujats » ni de « mufles » ! […] Il ne prétend pas nous livrer des « tuyaux » particuliers sur l’alliance russe. […] Les archéologues (moi, tout le premier, au temps béni où j’osais prétendre à ce titre) en sont devenus positivement amoureux. […] Leurs larges vues sur le passé ne prétendent pas imposer à la postérité une doctrine définitive, un catéchisme ne varietur.

1112. (1907) Le romantisme français. Essai sur la révolution dans les sentiments et dans les idées au XIXe siècle

De ce point de vue, il trahit donc les valeurs qu’il prétend défendre en promouvant l’individualisme, incompatible avec la conservation (ou la restauration) d’une société de classe fondée sur la volonté divine et que le classicisme avait brillamment illustrée. […] Plus tard, il s’arrangea un accoutrement, habit arménien et bonnet fourré qu’il prétendait, bon apôtre, très commode pour certains soins de santé. […] Les systèmes qui prétendent nous ouvrir quelque porte sur l’Absolu, si divers et inégaux soient-ils par ailleurs, nous proposent tous, sur ce point suprême, l’impensable, le rien intellectuel. […] Velléda, du moins, le poète n’a-t-il pas prétendu en faire de force une réalité. […] Les plus ardents admirateurs de Hugo ne prétendent pas qu’il brillât par la perspicacité psychologique.

1113. (1903) Propos de théâtre. Première série

Toute œuvre dramatique qui prétend traiter une question morale, compromet dans sa propre chute, ou moins dans son insuccès, la leçon qu’elle prétend donner. […] Il prétend épouser Henriette. […] Il a passé sa vie à cela, voilà ce que je prétends d’abord ; et il a eu raison, voilà ce que je prétends ensuite. […] Avez-vous remarqué cet « exemple à l’univers » que Bérénice prétend donner ? […] Racine prétend qu’on se fit scrupule de rire pour trop peu de chose.

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