/ 2630
636. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre III »

Un Anglais572 remarque que l’un des premiers mots que l’on emploie pour louer un homme est de dire « qu’il se présente parfaitement bien ». […] Ce mot fut répété, commenté, et fit bien du mal. » Les grands ont beau condescendre, « accueillir avec une égale et douce bonté tous ceux qui leur sont présentés » ; chez le duc de Penthièvre les nobles mangent avec le maître de la maison, les roturiers dînent chez son premier gentilhomme et ne viennent au salon que pour le café. […] Chamfort conte avec aigreur que d’Alembert, au plus haut de sa réputation, étant chez Mme du Deffand avec le président Hénault et M. de Pont-de-Veyle, arrive un médecin nommé Fournier, qui en entrant dit à Mme du Deffand : « Madame, j’ai l’honneur de vous présenter mon très humble respect » ; au président Hénault : « Monsieur, j’ai bien l’honneur de vous saluer » ; à M. de Pont-de-Veyle : « Monsieur, je suis votre très humble serviteur », et à d’Alembert : « Bonjour, Monsieur595 ». […] À quatorze ans, présentée à Mme de Boismorel, elle est blessée d’entendre appeler sa grand’maman « mademoiselle »  « Un peu après, dit-elle, je ne pouvais me dissimuler que je valais mieux que Mlle d’Hannaches dont les soixante ans et la généalogie ne lui donnaient pas la faculté de faire une lettre qui eût le sens commun ou qui fût lisible. » — Vers la même époque, elle passe huit jours à Versailles chez une femme de la Dauphine, et dit à sa mère : « Encore quelques jours et je détesterai si fort ces gens-là, que je ne saurai plus que faire de ma haine  Quel mal te font-ils donc   Sentir l’injustice et contempler à tout moment l’absurdité. » — Au château de Fontenay, invitée à dîner, on la fait manger, elle et sa mère, à l’office, etc  En 1818, dans une petite ville du nord, le comte de…, dînant chez un sous-préfet bourgeois et placé à table à côté de la maîtresse de la maison, lui dit en acceptant du potage « Merci, mon cœur ».

637. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (4e partie) » pp. 81-143

Voyez ce que devient le roi coupable du trône de 1830 sous le pinceau même de son panégyriste ; ce Trajan de la bourgeoisie est présenté en tyran à l’idéal de la jeunesse française. […] « Au mois d’octobre 1829, un homme d’un certain âge s’était présenté et avait loué la maison telle qu’elle était, y compris, bien entendu, l’arrière-corps de logis et le couloir qui allait aboutir à la rue de Babylone. […] XXI « Il se trouva que l’amour qui se présenta était précisément celui qui convenait le mieux à l’état de son âme. […] C’est un pauvre idéal de peuple à présenter à l’admiration de nos artisans, la moelle peut-être de la population française.

638. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre IV. Racine »

Pour prendre la place qu’il laissait vide, deux hommes se présentèrent : l’année 1656 vit débuter dans la tragédie Thomas Corneille et Quinault. […] En un sens Racine resserra le domaine de la tragédie : il ne crut point suffisant, comme Corneille, de présenter des caractères ; il estima nécessaire de les saisir dans la passion, et même dans une crise aiguë de passion. […] Racine batailla pour obtenir le droit de faire autrement que Quinault, et de présenter la passion toute pure, dans ces crises où, faisant éclater le mince vernis de notre civilisation, la brutalité naturelle reparaît. […] Et d’autre part, si nous sommes habitués de nos jours à voir nos écrivains nous présenter l’humanité antique dans ce qu’elle a d’irréductible aux formes actuelles de nos âmes, il faut consentir à ce que Racine nous la montre dans ce qu’elle a d’identique ; l’un n’est pas plus vrai en soi que l’autre.

639. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre III. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire sacrée & ecclésiastique. » pp. 32-86

Fabre de l’Oratoire se présenta, & il ne craignit point de continuer un historien, qu’il ne pouvoit certainement pas remplacer. […] Cette histoire qui ne peut être autre chose que le tableau des passions & des extravagances des hommes, présente les faits les plus piquans, soit dans la vie des hérétiques, soit dans l’exposition systématique de leurs folies. […] L’Arabie se présente à lui en sortant de l’Egypte, & fait le sujet du sixiéme livre. […] L’ordre chronologique y répand un peu de sécheresse, & il est à souhaiter qu’on nous présente un abrégé qui étant plus agréable à la jeunesse qu’on éleve dans les Collèges, pût aussi lui être plus utile.

640. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre IV. Comparaison des variétés vives et de la forme calme de la parole intérieure. — place de la parole intérieure dans la classification des faits psychiques. »

Difficulté des classifications en psychologie La nature des choses est d’ordinaire rebelle aux classifications ; rarement elle nous présente des différences tranchées, des limites fixes que l’esprit n’ait plus qu’à constater avec exactitude et à fixer pour lui-même par une nomenclature ; le plus souvent, l’esprit doit créer la classe avant de la nommer ; la nature lui présente des séries presque continues dans lesquelles il lui faut découper plus ou moins arbitrairement des divisions plus ou moins idéales. […] Aussi, dans la suite de cette monographie, parlerons-nous surtout de la parole intérieure proprement dite ou calme, considérant la parole imaginaire comme une forme imparfaite et d’importance secondaire du même phénomène, et l’intérêt spécial qu’elle présente comme à peu près épuisé désormais. […] On voit que la parole intérieure n’est pas même, dans le genre dont elle fait partie, une espèce entière ; mais, dans la vie psychique, elle a plus d’importance à elle seule que tout le reste du genre ; seule aussi, elle est devenue indépendante des autres images : même les images visuelles, si elles sont faciles à abstraire des groupes où elles se présentent, apparaissent rarement isolées ; la parole intérieure, ayant son rôle spécial à remplir, fonctionne à part, sans mélange hétérogène [ch.

641. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » p. 313

Les petites Pieces de Poésie que cet Auteur a présentées au Concours des Prix de l’Académie Françoise, n’ont obtenu, jusqu’à présent, que les lauriers de l’accessit.

642. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » p. 399

Il a publié une Histoire de Languedoc, en cinq volumes in-folio, Ouvrage qui suppose non seulement les recherches les plus profondes & les plus multipliées, mais encore de l’habileté dans la maniere de les digérer & de les présenter.

643. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — Y. — article » p. 528

On y trouve, en revanche, beaucoup de courage & de fermeté à s'élever contre la Philosophie, toutes les fois que l'occasion s'en présente.

644. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre II. Le Rire » pp. 28-42

Mais cette supériorité est une chose si futile et si facilement anéantie par la moindre réflexion, qu’il faut que la vue nous en soit présentée d’une manière imprévue. […] Il faut qu’on me présente des images naïves et brillantes de toutes les passions du cœur humain, et non pas seulement et toujours les grâces du marquis de Moncade6.

645. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre III. Du récit des faits. — Antécédents et conséquents. — Causes et effets »

Nos tragédies classiques — je parle des chefs-d’œuvre — ne présentent guère que des séries de causes et d’effets, qui sont à leur tour des causes, qui enfin aboutissent à un acte nécessaire, par où le drame est conclu. […] L’histoire, la vie, le monde présentent à chaque moment des problèmes qui, dans l’état actuel de nos connaissances, ne peuvent être résolus : il faut avoir le tact de le comprendre et la modestie de s’abstenir.

646. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre I. Les origines du dix-huitième siècle — Chapitre I. Vue générale »

On copie donc les chefs-d’œuvre du xviie siècle ; on en imite les procédés, on en suit les règles servilement, par préjugé ; le monde, qui a adopté cette littérature faite pour lui, ne permet pas qu’on change rien aux formes qu’elle présente. […] La première période, où dominent Montesquieu et Voltaire, où les purs littérateurs, à peine marqués ou imprégnés à leur insu de l’esprit du siècle, brillent assez nombreux, cette période nous présente une critique encore modérée des institutions établies et des croyances du passé.

647. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre II. La tragédie »

Crébillon eut une idée géniale : il comprit que, dans l’état des mœurs, une belle scène était celle qui présenterait la situation la plus contraire aux bienséances, d’une manière conforme à ces bienséances473. […] Il était à craindre que, la vérité mise à part et la nature, la tragédie n’eût plus d’autre objet que de présenter d’ingénieuses applications des règles.

648. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXI. Le littérateur chez les peintres » pp. 269-282

Des gons de goût préfèrent au déballage annuel des mois de mai, juin, juillet ces expositions particulières où un artiste, un groupe d’artistes au plus, présente un ensemble cohérent de productions. […] Et toutes les fâcheuses impressions que peuvent laisser des visites aux Champs de Mars ou Élysées ne tiennent pas contre ce bon raisonnement : il est louable de présenter gratuitement les œuvres des artistes au public à qui elles sont destinées.

649. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre premier. L’idée force du monde extérieur »

Mais la conscience n’est pas une région de l’espace ni du temps ; le seul fait d’avoir conscience d’une sensation présente, joint au souvenir d’avoir eu conscience d’une sensation passée et contraire, nous permet déjà de concevoir, au-delà de la sensation présente, d’autres sensations possibles, et, derrière cette possibilité de sensations, une activité réelle autre que notre sensation même.

650. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — II. La versification, et la rime. » pp. 257-274

Pour rendre supportables les morceaux de versification qu’on présenta dépouillés de la rime, il eût fallu suppléer à ce défaut par un redoublement de force & de chaleur : mais ces exemples étoient froids & sans génie, & la rime ne les eût pas élevés au mérite des vers. […] La Mothe sçut toujours présenter ses paradoxes d’une manière imposante & captieuse.

651. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXIII. Henry Gréville »

En vous parlant de l’auteur de la princesse Oghérof et de Dosia, entre l’Assommoir, dont on nous assomme, et la Fille Élisa, qui sera le succès de demain, je tenais à vous présenter cette plume de cygne ou de grèbe, revenue de Russie, et qui n’a pas de tache encore… Les cygnes de l’heure présente, quand il y en a, se teignent en rouge comme des cocottes… Mme Henry Gréville gardera-t-elle son ingénuité, son naturel, sa délicatesse immaculée ?

652. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Taine » pp. 231-243

Taine s’est chargé de présenter à la France. Poli comme un homme qui en présente un autre et qui le surfait toujours un peu en le présentant, M. 

653. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Brispot »

Toujours présente dans un texte indéfectible, elle se démontre en s’affirmant comme à l’origine, et se prouve une fois de plus en se répétant. […] L’œuvre essayée par lui à son tour a été plus d’une fois entreprise, et les difficultés qu’elle a toujours présentées sont nombreuses.

654. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Docteur Favrot »

Pourquoi donc le docteur Favrot n’a-t-il pas mis une main puissante, une main d’accoucheur sur ce problème, qui n’est au fond qu’une des formes du grand problème de la civilisation présente ? […] J’ai cherché mon docteur Favrot et je n’ai rien trouvé qu’un candidat d’Académie ; car on m’a conté que le docteur se présentait comme candidat à l’Académie des inscriptions… Ceci m’a fait admirer une fois de plus l’influence des académies, qui atteint toujours en plein cerveau, avant qu’ils n’en soient, les hommes d’esprit qui veulent en être.

655. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVII. Des panégyriques ou éloges adressés à Louis XIII, au cardinal de Richelieu, et au cardinal Mazarin. »

Tel est le point de vue sous lequel les admirateurs et les panégyristes du cardinal de Richelieu nous le présentent. […] Ainsi, sur le même ministère, on présente deux tableaux, l’un d’éclat et de grandeur, l’autre moins favorable sans doute.

656. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome II pp. 5-461

Présentez-vous, mesdames les précieuses, et parez-vous de votre fard et de vos mignardises pour le séduire : joignez à l’appareil de vos minauderies un jargon romanesque et ampoulé : il est là pour vous apprendre à quitter votre bel esprit provincial, et à dire bonnement, en mots propres, ce que vous avez à dire. […] et que parfois les paradoxes offrent à l’esprit plus de brillantes facettes pour y étinceler, que les raisons ne présentent de solides arguments à l’éloquence ? […] « Présentez-en partout les images naïves. […] Vous souvenez-vous que cela parut être une multiplication exagérée quand j’en présentai le résultat ? […] Les autres demandent à être présentés avec des couleurs différentes, selon les divers pays où l’on fait leurs portraits.

/ 2630