Larreau, ancien marchand de robinets, devenu l’un des plus grands industriels de France, et c’est cet industriel dans lequel Droz a cubé tout l’industrialisme moderne et dont il a fait une personnalité tout à la fois odieuse, redoutable et comique, c’est ce coquin à gilet blanc qui s’est imaginé qu’un miracle, comme celui de la Salette, par exemple, si on pouvait se le procurer, poserait bien cette source dans l’opinion, et ferait colossale la fortune des établissements qu’il médite de fonder autour d’elle.
Elle l’est encore parce qu’elle se trouve posée avec une vivacité et une fréquence notables dans la vie, et qu’elle influe sur l’éducation française.
On ne peut la poser plus exactement… « Les sujets ne doivent compte au souverain de leurs opinions qu’autant que ces opinions importent à la communauté. » — C’est à la fin de ce paragraphe que Rousseau demande que le citoyen qui ne pratiquera pas la religion de l’Etat soit puni de mort. […] Elle ne se posait pas de son temps, parce que la liberté d’enseignement existait pleinement sous l’ancien Régime et que personne ne l’attaquait. […] S’il s’agit d’une question, le vote plébiscitaire dépend de la façon dont elle est posée, et elle reste donc à la disposition de qui la pose. […] Posons donc pour maxime que, quand il s’agit du bien public, le bien public n’est jamais que l’on prive un particulier de son bien ou même qu’on lui en retranche la moindre partie par une loi ou un règlement politique. […] II Rousseau, là comme ailleurs ; a posé les principes du despotisme populaire.
On me pose, près de moi, sur cette petite table, les journaux illustrés de la semaine, des publications à images. […] Une page pareille, et tant d’autres aussi fraîches qu’il a prodiguées au travers de son œuvre, reposent, comme une main de fée posée sur le front fiévreux de notre temps. […] Il pose six pence sur la tablette et se fait servir un verre de whisky. […] Entre eux, était posé un panier noir qui avait appartenu à Donatienne. […] Victime, d’une catastrophe identique à celle, qui ensevelit Pompéi, qui combla Herculanum, chacun était demeuré dans la pose précise où le trépas l’avait foudroyé : celui-ci exprimant ses sentiments, cet autre donnant l’échantillon de ses savoirs.
Tréteaux tant que vous voudrez ; mais faites-moi voir un théâtre, quel qu’il soit, qui ne soit pas posé sur des tréteaux. […] Ses beaux cheveux étaient épars sur son beau sein, ses mains étaient jointes et bien posées ; elle avait à son service tant de sortes de sourires et de larmes ! […] L’amateur du Théâtre-Français était naguère un homme bien élevé, bien posé dans le monde, esprit calme, âme candide, ambition modeste. […] Le lecteur ne sera pas fâché de retrouver ici les vers d’Antoni Deschamps, adressés à Monrose au moment où quelque favorable lueur semblait se poser sur ce faible cerveau, doucement réjoui. […] Il se fait bien temps aussi qu’on nous en donne de nouvelles ; les nôtres sont bien vieilles et bien usées ; elles ont posé la première pierre de l’Hôtel de Bourgogne, et elles y ont laissé leur dernière dent !
Dans l’éloquente préface de la pièce, il pose les conditions abstraites de son héros, et il faut lire le portrait qu’il trace du Poète par rapport à ce qu’il nomme le Grand Écrivain. […] Puis la question du monument se pose. […] Le repas s’achevait en silence, quand la servante posa sur la nappe un plat de fraises. […] Verlaine enseignait à poser les doigts sur la flûte d’une façon ingénieuse et inattendue. […] Il exerça une efficace action occulte, et c’est à lui que revient d’avoir posé plusieurs des principes sur qui repose toute la poésie d’aujourd’hui.
De même que, sans avoir vu le personnage qui a posé pour un portrait, on peut, d’après la façon dont il est peint, « sentir » ce portrait ressemblant, on peut aussi sentir que la traduction de M. […] Les faiseurs d’interviews, les critiques — je parle de ceux qui représentent un parti pris, une pose ou une coterie — n’auront pas à se louer du rôle que leur donne M. […] Son ton, d’une vibration habituellement élevée, ne blessait pas parce qu’il était exempt de jactance, de pose ou de morgue. […] Leurs jupes courtes sur des souliers de cuir fauve émergeaient ou disparaissaient derrière les taillis, emportant la pensée à peine sensuelle, et cependant teintée de vague volupté, qui s’attache comme un chardon bleu à la traîne des robes jeunes et vivantes, au mystère de la cloche d’étoffe battant sur l’invisible battant des jambes, sur les pieds nerveux et qui semblent, à la façon dont ils se posent et choisissent leur chemin, avoir une âme. […] Je n’ai pas à résoudre de telles questions, mais, tout comme celui qui les pose, je trouve qu’il est permis, avant de les repousser, de rester quelque peu rêveur.
Elle avait accepté, mais en l’épurant autant qu’il était en elle, par le désintéressement, par l’esprit, par la probité, le galant héritage de cette horrible Marion Delorme, dont le cardinal de Richelieu avait fait à la fois une courtisane et un espion à ses ordres ; ainsi posée dans ce monde si correct, et en butte à toutes les déclamations faciles des vertus bourgeoises, vous pensez si mademoiselle de Lenclos dut accueillir et favoriser cette immense comédie où toutes les vanités, tous les crimes et tous les ridicules de l’hypocrisie étaient étalés, avec tant de complaisance et d’énergie. […] Je dis seulement que le chef-d’œuvre est par lui-même une chose infinie, et qu’on le peut étudier, sous tant d’aspects si divers, que celui-là serait impardonnable qui ne se placerait pas à un point de vue favorable, et qui irait se poser tout juste au même point que vingt autres dessinateurs de ce vaste et impérissable monument ! […] Il était si brillant quand il fut pris par cet enfant dans son réseau de gaze, il avait toute sa poussière et toute sa couleur, il resplendissait de tous les feux du jour, parmi les fleurs des jardins sur lesquelles il aimait à se poser… Aujourd’hui, ce bel insecte ailé n’est plus qu’un squelette attristant ; la pourpre de son aile est passée, et l’azur de son corps s’est envolé. […] Quels grands seigneurs poseront devant moi ? […] Ainsi nous avons vu par hasard, et pour de rire, comme disent les enfants, une comédienne à coup sûr intelligente, habile et bien posée, aborder le rôle de Sylvia ; mademoiselle Anaïs était cette comédienne hardie ; en vain elle se cachait sous les habits de Sylvia, en vain sous les habits de Lisette, aussitôt la supercherie était évidente : un bout de ruban, un coin du sourire, un accent de la voix, un geste, un mot, que sait-on ?
Il ne pose pas sa personnalité et ne projette pas son ombre au loin, comme Chateaubriand ; mais son abdication n’est qu’apparente. […] Reconnaissons que nul axiome ne pose a priori de limites au génie ou au talent. […] Ce principe posé, l’histoire reste à écrire. […] Toute l’antiquité semblait posée sur le même plan : à peine savait-on que Lucien était postérieur à Homère et Cicéron à Périclès. […] C’est pourquoi ils se dirigent vers Alger, où Michel doit poser sa candidature à la députation, tandis que Claude lui servira d’agent électoral.
Et cela nous explique une étrangeté qu’on a remarquée bien souvent : les peintures du romancier sont plus fidèles pour la génération qui l’a suivi que pour celle qui posait devant lui. […] Ceux, — et ils sont nombreux, — qui se donnent une attitude, une pose, comme on dit si bien, ceux-là sont commodes à saisir. […] Las de planer trop haut dans les espaces imaginaires, le romantisme chercha dans l’histoire un terrain plus solide où se poser. […] Il posa son fusil, et plein de tristesse, il s’assit sur le rivage de la mer. […] Au début, le personnage est posé comme les deux célèbres bonshommes de Flaubert, Bouvard et Pécuchet ; pour plus de ressemblance, Akaky est un copiste, il a le génie et la passion de la copie
À peine un cercle de femmes est-il formé, qu’on pose sur la table un gros sac à parfiler en taffetas vert ; c’est celui de la maîtresse du logis ; toutes les dames aussitôt demandent leurs sacs « et voilà les laquais en l’air272 ». […] La gaieté ressemble alors à un rayon dansant de lumière ; elle voltige au-dessus de toute chose et pose sa grâce sur le moindre objet.
Le roi de Sardaigne Charles-Albert, le plus papal et le plus autrichien des souverains jusque-là, avait profité de l’heure du pape et de l’heure de Naples pour se poser en champion du gouvernement populaire et de l’émancipation de l’Italie. […] André Doria s’enfuit dans la campagne pour y rassembler ses partisans ; la flotte était déjà surprise, et Fieschi posait le pied sur une planche pour passer sur la galère de l’amiral, quand il glissa dans la mer et s’y noya sous le poids de son armure.
Ce n’était pas une passion, c’était une pensée, qui se posait et qui se dessinait en lui sous les yeux du peuple. […] Les deux litières étaient posées côte à côte sur le chemin, et les porteurs éloignés ; les deux frères s’entretinrent un moment sans témoin par les portières.
Si la Grèce avait eu la couronne obsidionale avant Rome, elle l’aurait posée sur ses cheveux rayonnants. […] Posée à terre, comme un oiseau entre deux essors, toute émue et toute palpitante, elle renoue sa sandale d’un geste rapide, comme pour reprendre sa course ou plutôt son vol.
Il doit revenir samedi. » Et nous causons, Théo, l’oreille près de moi, dans une de ces poses tortillées et agenouillées sur un fauteuil, pose qu’il prend quand il cause de choses qui le passionnent, il me demande si je trouve de l’intérêt à son Histoire du romantisme. […] Il y a, dans le petit salon où je suis introduit, deux commodes étagées l’une sur l’autre et un grand cadre sculpté, posé à terre, couvre tout un panneau de la pièce.
C’est ainsi que ce soir, au lieu d’être à la première de la reprise de Claudie, dans la loge de Porel, prévenu que les Daudet n’y sont pas, je reste chez moi à rêvasser et à me réjouir, les yeux, sous la lumière de la pleine lune, de la légèreté de la grille de fer qu’on vient de poser au fond de mon jardin… Et regardant cela, je pensais avec tristesse au bourgeois imbécile, ou à la cocotte infecte, qui aura bientôt cette petite demeure de poète et d’artiste. […] Il s’étend ensuite longuement sur le buste de Hugo qui n’a pas posé, mais qui l’a laissé venir à lui, autant qu’il a voulu, et il a fait du grand poète un tas de croquetons — je crois soixante, à droite, à gauche, à vol d’oiseau, — mais presque tous en raccourcis, dans des attitudes de méditation ou de lecture, croquetons avec lesquels, il a été contraint de construire un buste.
Ces hommes, que l’on pourrait être tenté de considérer comme des types, l’auteur les réalise jusqu’au bout par mille traits adventices, les implique dans des épisodes, de menues aventures, les complique et les diversifie de toute manière, les met sans cesse en opposition avec eux-mêmes, use en un mot non pas de la méthode romanesque habituelle qui consisterait à les rendre le plus plausibles et le plus nus possible, mais d’une sorte de méthode historique fictive dans laquelle le personnage est d’abord posé comme existant, puis est narrée une histoire sans omission d’écarts ou de contradictions. […] La main de l’écrivain écarte l’ombre, le lecteur aperçoit le cours et la variété de la vie humaine : il connaît le tout de ce monde mouvant et diapré ; les armées s’étreignent et se fondent, les familles se dispersent, se retrouvent, vieillissent et rajeunissent, les êtres croissent, s’apparient et meurent ; les campagnes se glacent et reverdissent, la masse des foules roule sous les palais ou dans le crépuscule, des hommes angoisses méditent sur la vie et la mort ; la lueur de la beauté se pose sur le front des jeunes femmes et s’y ternit ; le jeu changeant des nuances d’âme frémit, s’exalte, s’alanguit et s’active ; passent les visages contractés, souriants, roses ou glacés du froid de la mort, et tandis que cet emmêlement d’hommes et de choses s’insinue dans son intelligence et se projette au loin dans le monde vide de l’esprit, le lecteur frémit et s’égare dans cette évocation de tout l’existant, avec le trouble des vues trop vastes.
Une question se pose à propos de ces quatre romanciers. […] Ce problème est un des plus délicats et des plus mal posés qu’aient suscité les controverses littéraires modernes.
Dans tous les autres poètes, on devine cette communication ; dans Jean, on la voit, par moments on la touche, et l’on a le frisson de poser, pour ainsi dire, la main sur cette porte sombre. […] Creusez en effet le sens de ces mots, posés comme des masques sur les mystérieuses qualités des génies.
. — Trois Guiguet d’attention tous : enfant félin, femme qui tricote et surtout la femme au balcon entre le vol des fleurs vite posées, les yeux tout près, qui sait que le soleil se lève régulier au bâillement des maisons9. — Un d’Espagnat somptueux, balayant la route à l’ombre de sa barbe de fer. — Des Cuvelier aux fleurs de tapisserie, aurore ou crépuscule de toits charnus. […] Dans la première partie de leur drame, les auteurs posent avec une habile précision ce Don Juan traditionnel, qui n’est qu’une quantité, mais est donc, comme toute quantité, une force.
J’ai posé mes lèvres sur les siennes, Et puis je suis parti, pleurant comme un enfant. […] Le printemps naît ce soir ; les vents vont s’embraser ; Et la bergeronnette, en attendant l’aurore, Aux premiers buissons verts commence à se poser.