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631. (1911) Visages d’hier et d’aujourd’hui

En politique, cela faisait du nationalisme et du libéralisme, du rêve aussi. […] Cependant, la question polonaise fut, entre la politique française et la politique russe, un vif empêchement. […] Il dépend des politiques, de leur habileté ou de leur maladresse. […] Mais la politique ne lui apporta que déboires. […] Mais, plus vive de ton, — parce qu’il faut bien tenir tête à l’insolence des politiciens, — la politique de Jules Lemaître a le même caractère exactement que sa critique littéraire : elle est une politique de défense française.

632. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Louis Veuillot »

Naguère deux des plus anciens rédacteurs de l’Univers se retiraient du journal, ne pouvant prendre sur eux de conformer désormais leur conduite politique aux instructions du pape Léon XIII. […] Le dernier mot de la politique sans Dieu, c’est le déchaînement de la brute qui a faim, et qui veut jouir, et qui ne sait pas autre chose. […] Un moment, il se rencontre avec eux pour revendiquer la liberté de l’enseignement ; mais il est vite dégoûté par leurs concessions et leurs habiletés de politiques. […] C’est peut-être le seul moment de sa vie politique où il ait eu la joie de ne point se sentir isolé et suspect et de pouvoir communier avec toute la France. […] Ceux-là ont des faiblesses pour l’œuvre de la Révolution : ils se figurent que l’égalité civile, la liberté politique, le régime parlementaire, le suffrage universel sont, peu s’en faut, choses évangéliques.

633. (1875) Premiers lundis. Tome III « Armand Carrel. Son duel avec Laborie »

Pour ceux qui connaissent son caractère de droiture, d’énergie et de franchise, ou qui ont apprécié la haute portée de son talent, c’était un besoin de manifester les sentiments d’estime et d’affection qu’ils lui portent : ceux qui partagent ses principes politiques ont dû lui savoir gré de cette généreuse ardeur toujours prompte à relever les provocations ou à venger les injures qui s’adressent à la cause de Juillet ; les hommes de cœur, enfin, qui, sans être attirés vers lui par une communauté d’opinion aussi étroite, ont pris en dégoût les honteuses palinodies qui font le scandale de notre temps, n’ont pu refuser quelque marque de sympathie à un écrivain dont la foi politique, éclairée et persévérante, va jusqu’au sacrifice de la vie.

634. (1887) Discours et conférences « Préface »

Des politiques transcendants se raillent de notre principe français, que, pour disposer des populations, il faut préalablement avoir leur avis. […] Mais il y a une raison, je l’avoue, qui m’a rendu insensible au dédain des politiques sûrs d’eux-mêmes.

635. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 56-59

Presque tous les Ouvrages qu’il a publiés roulent sur des matieres de commerce, de finance ou de politique, & nous n’en connoissons aucun où il ne se montre supérieur au sujet qu’il traite. […] avec quelle facilité il saisit tous les rapports d’un objet politique !

636. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

profonde politique !  […] Tel est l’effet produit par toute idée politique dans un ouvrage de littérature ; c’est un coup de pistolet au milieu d’un concert. […] L’effet somnifère de la politique mêlée à la littérature est un axiome en Angleterre. […] Notre politique de 1811 n’est plus que de l’histoire en 1824. […] Les esprits généreux, désespérant de la politique depuis les dernières élections, se sont jetés dans la littérature.

637. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXVIII » pp. 266-276

Concilier en ce sens-là la religion et la philosophie, n’est-ce pas les prendre par un côté tout politique et empirique, et les abdiquer foncièrement toutes les deux ? […] Il est bien difficile qu’il le relève aujourd’hui ; de quel droit va-t-il apostropher les vices politiques pour les stigmatiser ? […] Ce sera donc quelque ouvrage politique ou (qui sait ?)

638. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Poésies d’André Chénier »

Fils de parents mêlés au monde, « lié de bonne heure avec tout ce que les arts, les sciences, la politique, avaient de noms éminents, André Chénier fut un homme considéré à son époque, et presque considérable. […] Poëte, il n’était connu et deviné que de quelques-uns : homme de doctrine et de combat, écrivain politique et publiciste courageux, il était apprécié de tout ce que la société avait alors d’énergiquement modéré. […] Toute politique à part, c’est une faute de goût et une dissonance.

639. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

Ducros, le théoricien politique qui le guide à l’ordinaire n’est autre que Hobbes. […] Quelles ont été les idées des Encyclopédistes en politique proprement dite ? […] En attendant il ne dédaignait pas la politique proprement dite, et en 1859 il se révéla homme politique à vue perçante et dont le regard va très loin. […] Pellisson : Les Orateurs politiques en France de 1830 à nos jours. — II. […] Il y avait de l’esthétique politique dans leur affaire.

640. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

De même la politique et la rhétorique. […] Le politique est un moraliste, et la politique rentre dans la morale. […] Le politique n’est plus qu’un politicien, autrement dit un orateur ou un rhéteur ; la politique ne doit plus s’appeler la politique, mais la rhétorique. Politique, art vrai ; rhétorique, art faux. […] Il ne les déteste presque que comme hommes politiques.

641. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Notes et pensées » pp. 441-535

S’il s’agit d’économie politique, il vous dit, les jambes étendues : « Avez-vous jamais mis le nez dans ce grimoire-là ? […] Phanor a toujours été disciple de quelqu’un ; il l’a été de Lamennais pour son catholicisme politique, de Hugo pour ses cathédrales. […] en politique Guizot est bête. » Cela veut dire que comme homme d’État, comme ministre, Guizot manque d’idées, et c’est juste. […] C’est un grand orateur politique, ce n’est pas un homme d’État. […] En politique, c’est trop évident ; sa politique étrangère n’est autre que celle de Louis-Philippe.

642. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

Des doctrines politiques de Bossuet. — Comment ce grand homme a tort et raison à la fois. — § XIV. […] S’agit-il d’un politique, il entrera dans ses conseils ; il peindra les événements qu’il a dirigés ou suivis. […] Des doctrines politiques de Bossuet. — Comment ce grand homme a tort et raison à la fois. […] Les aristocraties, comme les démocraties, ne peuvent subsister que par la politique selon l’Écriture sainte. […] La Politique selon l’Ecriture sainte, passim.

643. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

Et voyez, ajoute-t-il, les conséquences politiques de cette erreur. […] Saint-Simon n’est ni un libéral, ni un politique. […] Chateaubriand, dans ses œuvres politiques, a plus d’une phrase féroce. […] Il demande à l’histoire naturelle des leçons de politique. […] Tel est le dessein de la Création : appliquer la méthode des sciences naturelles aux sciences politiques et expliquer les lois politiques par les lois de la nature.

644. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

Du côté de l’Asie était Vénus, c’est-à-dire les plaisirs, les folles amours et la mollesse : du côté de la Grèce était Junon, c’est-à-dire la gravité avec l’amour conjugal, Mercure avec l’éloquence, Jupiter et la sagesse politique. […] On n’examine point d’ailleurs ici les motifs plus ou moins politiques de son intervention, et on ne veut pas décomposer en quelque sorte l’élan de sa générosité. […] Il n’est pas jusqu’à sa vie qui ne participe à la fois du caractère aventureux de celle de Chateaubriand et de Rousseau, sans avoir l’intérêt psychologique de la vie du second ni l’intérêt public ou presque politique de celle du premier. […] Barni, Histoire des idées morales et politiques en France au xviiie  siècle, Paris, 1865 ; — P. Janet, Histoire de la science politique, Paris, 1858 ; et 2e édit., 1872 ; — Robert Flint, La Philosophie de l’histoire en France, trad. française, Paris, 1878 ; — H.

645. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre premier. Du Christianisme dans la manière d’écrire l’histoire. »

Si le christianisme a fait faire tant de progrès aux idées philosophiques, il doit être nécessairement favorable au génie de l’histoire, puisque celle-ci n’est qu’une branche de la philosophie morale et politique. […] Les desseins des rois, les abominations des cités, les voies iniques et détournées de la politique, le remuement des cœurs par le fil secret des passions, ces inquiétudes qui saisissent parfois les peuples, ces transmutations de puissance du roi au sujet, du noble au plébéien, du riche au pauvre : tous ces ressorts resteront inexplicables pour vous, si vous n’avez, pour ainsi dire, assisté au conseil du Très-Haut, avec ces divers esprits de force, de prudence, de faiblesse et d’erreur, qu’il envoie aux nations qu’il veut ou sauver ou perdre.

646. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre II. Causes générales qui ont empêché les écrivains modernes de réussir dans l’histoire. — Première cause : beautés des sujets antiques. »

Une balance religieuse et politique tient de niveau les diverses parties de l’Europe. […] Ces vertus générales, telles que l’humanité, la pudeur, la charité, qu’il a substituées aux douteuses vertus politiques ; ces vertus, disons-nous, ont aussi un jeu moins grand sur le théâtre du monde.

647. (1855) Louis David, son école et son temps. Souvenirs pp. -447

David n’a point eu d’influence politique, à proprement parler, pendant les années où il a été membre de la Convention. […] C’est donc particulièrement sous ce point de vue qu’il est bon d’étudier ici ce que l’on peut appeler la vie politique de David. […] À peine les premiers troubles de la révolution eurent-ils éclaté, que la différence des opinions politiques se fit sentir entre les deux époux. […] Pour l’établir, il faut le double concours de la domination sacerdotale et de la tyrannie politique, comme l’Inde et l’Égypte en fournissent des exemples. […] Vers cette même époque, il suivit Bassal, envoyé secret en Suisse, et là, tout en s’occupant de son art, il prit goût aux intrigailleries politiques.

648. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 34-39

Nous avons de lui divers Traités de Métaphysique, d’Histoire & de Politique, recueillis en un volume souvent réimprimé. […] Le Traité de la Réformation d’un Etat est un des meilleurs morceaux de politique que nous connoissons.

649. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1828 »

Chacun de ces livres répond à un des volumes des précédentes éditions, et renferme, dans leur ancien classement, les Odes politiques que ce volume contenait. […] Espérons qu’un jour le dix-neuvième siècle, politique et littéraire, pourra être résumé d’un mot : la liberté dans l’ordre, la liberté dans l’art.

650. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Charles Nisard »

Le triumvirat littéraire, c’est dans la littérature quelque chose comme Auguste, Antoine et Lépide dans la politique. […] En histoire littéraire comme en histoire politique, les influences sont tout.

651. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre (2e partie) » pp. 5-80

L’ambition naturelle, qui n’avait jamais cessé de lui faire sentir sa valeur comme homme politique, lui faisait sans cesse tourner ses regards vers Turin, pour voir si on ne l’appellerait pas au ministère. La cour de Turin se souvenait trop de sa conduite compromettante dans l’affaire de Savary et de Napoléon pour lui confier le maniement très délicat d’une politique qui ne pouvait vivre que de ménagements et de prudence envers la France, l’Angleterre et l’Autriche. […] Il y a trop de sophiste dans le comte de Maistre : dans sa politique il y a trop de passion d’esprit ; dans sa religion il y a trop d’exagération d’idées ; dans ses prophéties il y a trop de jactance ; dans son style même, le plus réel de ses titres, il y a encore trop de facétie. […] Il ne lui manque, en religion et en politique, qu’une chose : le sérieux, qui est la dignité des convictions ; il procède trop souvent, comme le caprice, par sauts et par bonds. […] Les souvenirs de gloire militaire, qui faisaient sa popularité rétrospective dans l’imagination d’un peuple de soldats, semblent aujourd’hui le contraindre à la guerre : l’Europe s’émeut de répugnance au sang, dans tous ses cabinets et dans tous ses conseils politiques.

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