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547. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIVe entretien. Littérature, philosophie, et politique de la Chine » pp. 221-315

Vous vous répondrez : C’est celui qui, après avoir donné par une éducation universelle, philosophique, historique et morale, à l’homme les moyens de penser par lui-même, respecte ensuite dans cet homme la liberté de se choisir le culte qui lui paraîtra le plus conforme à sa raison individuelle ; c’est le gouvernement qui laissera libre l’exercice des différents cultes dans l’État, sauf les cultes qui attenteraient à l’État lui-même dans sa sûreté politique, dans sa police ou dans ses mœurs. […] Pour bien juger la littérature politique d’un peuple, ce n’est pas à la renaissance, c’est à la pleine maturité de ce peuple qu’il faut l’étudier ; c’est donc dans les écrits littéraires et philosophiques du plus grand littérateur, du plus grand philosophe et du plus grand politique de la Chine que nous allons retrouver ces livres sacrés commentés, réformés et élucidés sous sa main. […] L’espace limité de ces pages ne nous permet pas ici d’entrer dans le récit circonstancié de ces longues missions philosophiques et de rapporter les mille anecdotes et les cent mille leçons dont chacun de ses pas fut l’occasion. […] C’est pendant cette longue mission toute philosophique que Confucius prêcha et rédigea ce code d’histoire, de politique et de morale qui fit de son œuvre le livre sacré de son temps. […] Malgré sa répugnance à sortir de ses études philosophiques pour se mêler aux soins du gouvernement, il consentit, à la voix du peuple et du roi, à prendre provisoirement en main le gouvernement pour rétablir l’ordre, les mœurs, la justice, la hiérarchie dans l’État.

548. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome I

L’auteur des Dialogues philosophiques est donc un personnage d’exception. […] De là aux dialogues philosophiques, le passage était aisé. […] De même pourtant que l’imagination philosophique est la maîtresse pièce de son intelligence, de même l’émotion philosophique est la maîtresse pièce de sa sensibilité. […] Tout le système philosophique de M.  […] Taine, pour emprunter un terme qui lui est familier à lui-même, est assurément l’esprit philosophique.

549. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion dynamique »

Le premier est qu’à l’origine de ce grand mouvement il y eut une impulsion ou une secousse qui ne fut pas d’ordre philosophique. […] C’était son intérêt, car son adoption partielle du néo-platonisme aristotélicien lui permettait de rallier à lui la pensée philosophique, et ses emprunts aux anciennes religions devaient aider une religion nouvelle, de direction opposée, n’ayant guère de commun avec celles d’autrefois que le nom, à devenir populaire. […] Mais, dans le second, il suffirait de prendre le mysticisme à l’état pur, dégagé des visions, des allégories, des formules théologiques par lesquelles il s’exprime, pour en faire un auxiliaire puissant de la recherche philosophique. […] En attendant cette confirmation, nous avions des résultats que la méthode philosophique, telle que nous l’entendons, nous autorisait à tenir pour vrais. […] Mais nous ne saurions trop répéter que la certitude philosophique comporte des degrés, qu’elle fait appel à l’intuition en même temps qu’au raisonnement, et que si l’intuition adossée à la science est susceptible d’être prolongée, ce ne peut être que par l’intuition mystique.

550. (1904) Essai sur le symbolisme pp. -

Cela apparaît d’une telle évidence que l’expression « faire nature » peut s’entendre de mille façons et ne s’emplit de sens qu’au contact d’un système philosophique déterminé. […] Tout de même, si chaque système philosophique devient un miroir où se réverbère le réel, il en est de plus ou moins vastes, déplus ou moins lumineux21. […] La conception diamétralement opposée que ces poètes se sont faites du monde, — tout vers étant l’affirmation inconsciente d’un système philosophique, — explique l’antagonisme des deux esthétiques en question. […] Au surplus, je me permets de déplorer le vague dans lequel flottent la plupart des termes destinés à servir de fanion à toute école littéraire ou philosophique. […] Revenant sur les œuvres de Dante, Shakespeare, Milton, Shelley, Tennyson, Wordsworth et même Byron, Alfred Austin a prouvé que ces poètes avaient énoncé des théories philosophiques supérieures à celles des métaphysiciens de leur époque.

551. (1887) Discours et conférences « Discours prononcé au nom de l’Académie des inscriptions et belles-lettres aux funérailles de M. .Villemain »

Ainsi soutenu par tous les enseignements du passé, en communion littéraire et philosophique avec ce que l’humanité a produit de bon et de beau, il tenait tête aux défaillances du présent ; il en dominait les tristesses, et, sans dissimuler ses craintes, il accueillait toute pensée d’avenir.

552. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 234-238

Dans les matieres philosophiques ou théologiques, c’est un homme qui ressuscite des erreurs pour les combattre ou leur donner de la force, selon ses caprices, & pour exercer sa démangeaison continuelle de raisonner sur tout & contre tout.

553. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 451-455

Toute la Bassecour philosophique l’a hué avec indignité.

554. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 343-347

Freret, & le zele de ses Editeurs a moins contribué à la gloire de ce Savant, qu’a fournir un répertoire aux Incrédules, à l’Auteur du Dictionnaire philosophique, entre autres, qui s’est souvent paré de son érudition.

555. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 448-452

Il a encore la gloire d’avoir été le Conservateur de ses pensées & de ses sentimens, en résistant à la contagion de la maladie philosophique.

556. (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150

Ses petits romans idéologiques ne sont guère différents de ceux du xviiie  siècle, et ses courtes monographies philosophiques, où sur un ton enjoué, il traite d’importantes pensées, sont d’une grâce et d’un genre tout voltairiens. […] Nous devons rechercher à cette littérature des origines esthétiques et philosophiques à la fois. […] Et c’est ici qu’intervient la raison philosophique. […] Et c’est à cause des rafales sentimentales dont il fut accablé, de ses désillusions philosophiques, qu’il acquit cette sereine et aubale mansuétude, cette confiance et cette sécurité dont il possède désormais la jouissance. […] Ses chroniques à l’Ermitage, pleines de verve, d’érudition, d’à-propos philosophique, furent fécondes en influence et eurent de grandes conséquences.

557. (1923) Paul Valéry

Mais réellement on appelle philosophe celui qui possède et qui utilise la technique philosophique, et poète celui qui possède et qui utilise la technique poétique. Il y a chez Valéry des intuitions philosophiques dans la mesure où les belles images de M.  […] Bergson a donné ce titre, le schème philosophique, technique, qui aide à classer les profondes intuitions de Valéry. […] L’expérience nous montre que depuis ces vingt-cinq siècles aucun autodidacte, aucun esprit ignorant les travaux de ses prédécesseurs, n’a pu faire œuvre philosophique valable. […] (Avais-je tort de rappeler ici en sourdine le nom et l’effort philosophique analogues de M. 

558. (1895) De l’idée de loi naturelle dans la science et la philosophie contemporaines pp. 5-143

Pillon sur l’Évolution historique de l’atomisme, dans l’Année philosophique, 1891.) […] Toutefois, au point de vue philosophique, peut-on s’en tenir à ces assertions ? […] Quelle est la signification philosophique du débat relatif aux espèces ? Il faut se garder de confondre ici le problème scientifique et le problème philosophique. […] Il nous reste à examiner quelle est la signification philosophique des lois psychologiques.

559. (1940) Quatre études pp. -154

Sens apparent, que le profane peut saisir ; sens philosophique, sens ésotérique, sens symbolique. […] Encore, par Shaftesbury, sommes-nous amenés à une valeur philosophique plus directe et plus active, qu’il nous faut maintenant essayer de saisir. […] Allons plus avant, vers des passages qui sont peut-être moins médités, et même moins lus : nous y trouverons la charte philosophique du héros sentimental. […] Nous citons ici, textuellement, l’article « Épicurisme » de l’Encyclopédie, par Diderot. — Remarquons en passant que La Mettrie fait sa propre confession philosophique sous le titre de « Système d’Épicure » (Œuvres philosophiques, Amsterdam, 1763, tome II). […] Essai philosophique sur la Providence, Paris, 1728.

560. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Franc-Nohain (1873-1934) »

c’est de l’ironie, du lyrisme qui s’arrête pour sourire de soi, de la tendresse qui hésite, un rire qui se détourne pour ne pas pleurer ; c’est de la sensibilité qui dit : « Tu sais, je blague », pendant qu’elle frissonne, et c’est de la gaîté tout de même — et une gaîté qui chatouille, qui enveloppe, qui emporte ; c’est de la joie, de la joie philosophique.

561. (1887) Discours et conférences « Discours à la conférence Scientia : Banquet en l’honneur de M. Berthelot »

Dans la plus philosophique peut-être des sciences, la chimie, vous avez porté les limites de ce que l’on sait au-delà du point où s’étaient arrêtés vos devanciers.

562. (1888) La critique scientifique « Avant-propos »

L’œuvre de celui qui contribua à nuancer considérablement le modèle de « l’associationnisme » (Reid, Dugald-Stewart), a été introduite en France par Théodule Ribot, dans son ouvrage synthétique, et fondateur pour le renouvellement de la psychologie française d’inspiration spiritualiste, intitulé La Psychologie anglaise contemporaine (Librairie philosophique de Ladrange, 1870).

563. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre premier. Du Christianisme dans la manière d’écrire l’histoire. »

Si le christianisme a fait faire tant de progrès aux idées philosophiques, il doit être nécessairement favorable au génie de l’histoire, puisque celle-ci n’est qu’une branche de la philosophie morale et politique.

564. (1888) Portraits de maîtres

Notez que, dans le triple genre de l’élégie, de l’ode, du poème philosophique, c’étaient jusque-là les plus beaux modèles de la poésie française. […] Nous n’avons pas besoin de dire combien nous sommes contraire à son école philosophique, mais cette franchise suprême nous rallie à sa mémoire. […] Les beautés de ce livre, descriptives et philosophiques en même temps, n’ont été dépassées à notre avis par aucun de nos contemporains. […] On voyait des affidés de la Congrégation faire alliance avec des matérialistes contre toute nouveauté philosophique. […] La volonté du Maître y a fait dominer le lyrisme philosophique.

565. (1895) Nos maîtres : études et portraits littéraires pp. -360

Volontiers il a pris pour sujet l’émotion produite par la création et la contemplation de rêves philosophiques. […] Et ainsi M. de Villiers acquit, dès ces premières années, une curiosité philosophique dont il ne se devait plus séparer. […] Il y fut amené encore par les conclusions de ses recherches philosophiques, conclusions également issues de son anormale nature. […] Il prit volontiers pour sujets ses mêmes théories philosophiques. […] Renan, sont inséparables des questions philosophiques.

566. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre IV. Le développement général de l’esprit est nécessaire pour bien écrire, avant toute préparation particulière »

Mais une âme fine et philosophique qui ait senti ce que la présence de l’homme met d’intérêt dans les choses inanimées, ce que l’indifférente sérénité de la nature a de navrant, quand disparaît ce bonhomme qui allait, venait, bêchait, taillait, introduisant le mouvement, la variété, la vie, peuplant ce désert à lui seul, âme de ce petit inonde ; une imagination imbue de poésie païenne, qui exprime la tristesse de cette impassibilité même, et mette en deuil pour le vieux jardinier les fleurs éternellement belles et souriantes, peuvent seules dicter cette brève parole, où l’on entend un écho d’Homère et de Virgile.

567. (1890) L’avenir de la science « A. M. Eugène Burnouf. Membre de l’Institut, professeur au Collège de France. »

Quant à la science sérieuse et philosophique, qui répond à un besoin de la nature humaine, les bouleversements sociaux ne sauraient l’atteindre, et peut-être la servent-ils en la portant à réfléchir sur elle-même, à se rendre compte de ses titres, à ne plus se contenter de jugement d’habitude sur lequel elle se reposait auparavant.

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