Vous parlez des Ecrivains Grecs que vous n’entendez pas ; vous employez le mot barbare de Basiloi, qui n’est point grec, au lieu de Basileis ; vous vous servez du mot de despote, sans en savoir la signification ; vous avez souvent le mot de demiourgos à la bouche, & vous ignorez ce qu’il veut dire ; vous prenez le nom de Dynastie pour celui d’une Province ou Contrée ; vous appelez les Prêtres Egyptiens des bouteilles ; car c’est ce que signifie le mot choas que vous leur appliquez ; vous faites passer à Hercule le détroit de Calpé & d’Abila dans son gobelet, au lieu de dire qu’il le passa dans un navire, appelé Scyphus : enfin vous êtes véhémentement soupçonné, par plusieurs de vos citations, de ne pas entendre ce dont vous voulez parler.
Le dix-neuvième siècle n’a pas seulement élargi la science, il l’a considérablement approfondie, il l’a fait passer du dehors au dedans ; la physiologie s’est perfectionnée assez pour toucher à la psychologie, et, à mesure que la science du système nerveux est allée grandissant, on a mieux compris combien étaient insuffisantes les vues du matérialisme brut et égoïste. […] De ces cas maladifs, qui sont les plus faciles à connaître, on passera peu à peu aux phénomènes d’influence normale entre les divers cerveaux et, par cela même, entre les diverses consciences.
Il y règne une sombre imagination, très propre à la peinture de cette Égypte pleine de souvenirs et de tombeaux, et qui vit passer tour à tour les Pharaon, les Ptolomée, les Solitaires de la Thébaïde, et les Soudans des Barbares. […] Ces globes habités par des êtres différents de l’homme, cette profusion d’anges, d’esprits de ténèbres, d’âmes à naître, ou d’âmes qui ont déjà passé sur la terre, jettent l’esprit dans l’immensité.
Les transports qui suivent la reconnaissance des deux époux ; cette comparaison si touchante d’une veuve qui retrouve son époux, à un matelot qui découvre la terre au moment du naufrage ; le couple conduit au flambeau dans son appartement ; les plaisirs de l’amour, suivis des joies de la douleur ou de la confidence des peines passées ; la double volupté du bonheur présent, et du malheur en souvenir ; le sommeil qui vient par degrés fermer les yeux et la bouche d’Ulysse, tandis qu’il raconte ses aventures à Pénélope attentive, ce sont autant de traits du grand maître ; on ne les saurait trop admirer. […] Dans le tableau précédent, par exemple, on peut soupçonner que la scène, au lieu de se passer en action entre Ulysse et Pénélope, eût été racontée par le poète.
Bathild Bouniol7 C’est sous ce ciel-là, retrouvé enfin par la muse de l’auteur des Chants du Passé, que se tient la muse de notre autre poète, Bathild Bouniol, mais elle a les pieds sur la terre, et son œil, plus attentif qu’inspiré, est fixé sur les hommes, qu’elle regarde jusqu’au fond du cœur. […] Nous avons dit que pour Bouniol l’idée passait avant l’image ; mais il ne faut pas croire pourtant qu’il ne soit pas peintre à sa manière.
En effet les hommes durent se représenter la terre comme un grand dragon couvert d’écailles, c’est-à-dire d’épines ; comme une hydre sortie des eaux (du déluge), et dont les têtes, dont les forêts renaissent à mesure qu’elles sont coupées ; la peau changeante de cette hydre passe du noir au vert, et prend ensuite la couleur de l’or. […] [Le nom d’or passa ensuite aux belles laines.
Cependant qu’on se rassure : l’étude du passé n’a rien d’exclusif ni d’absolu ; savoir n’est pas reculer ; donner la vie idéale à qui n’a plus la vie réelle n’est pas se complaire stérilement dans la mort. […] En attendant l’heure de la renaissance, il ne lui reste qu’à se recueillir et à s’étudier dans son passé glorieux. […] On m’avertissait qu’en haine de mon temps je me plaisais à repeupler de fantômes les nécropoles du passé, et que dans mon amour exclusif de la poésie grecque, j’en étais arrivé à nier tout l’art postérieur. […] Le poète se demande à satiété ce que peuvent être le temps, le passé, Dieu et l’éternité ; mais il ne se répond jamais, par l’excellente raison qu’il s’en inquiète assez peu. […] Les épidémies de cette nature passent et le génie demeure.
À la lueur de la révélation qui éclate dans les paroles de Didier, elle voit la vraie figure de son passé et en a honte. […] Les grands poètes sont de grands seigneurs ; libres de déroger quelquefois, ils peuvent passer de Pindare à […] Nazare-Aga Voici ce que dit le poète Hafez pour vanter la beauté de la bien-aimée : « La beauté de la bien-aimée se passe de notre admiration imparfaite. […] Que se passera-t-il en 1985, quand le centenaire de Victor Hugo sera célébré à son tour ? […] Pour mon compte, je ne puis les entendre sans que toute ma jeunesse me passe sur la face, ainsi qu’une caresse.
Le grand souffle lyrique qui avait passé sur une génération est éteint ; la grande fantaisie créatrice qui avait animé tant de formes et tant de types est épuisée. […] Il poursuit une fin que son passé renferme. […] Mais alors une voix s’élève, celle du passé, qui réclame et proteste contre l’œuvre implacable qui va s’accomplir. Le Chercheur s’arrête interdit : J’entends monter des voix à des appels pareilles, Indomptables échos du passé dans mon cœur. […] Il y aurait eu là de larges horizons à nous ouvrir, de ce côté de l’humanité passée qui prête tant à l’imagination, et certes de pareils sujets étaient dignes de tenter un poète tel que M.
Aussitôt le passé s’éclaira d’une nouvelle lumière, la poussière des siècles sembla se ranimer. […] Quand on passe des leçons de M. […] Forcée d’être claire pour les autres, l’idée deviendra plus juste en elle-même ; et, d’autre part, la clarté aura plus de valeur quand elle passera au service d’une pensée élevée. […] Les deux premières passent doucement leur vie dans la sphère sereine des idées ou dans la compagnie des ombres bienheureuses. […] Mais pourquoi passer le Rhin ?
Le vivant ne pouvait se passer du mort, ni le mort du vivant. […] tant le devoir religieux passait avant tous les autres ! […] C’est l’homme qui passe. […] Passons à l’enfant. […] Les villes tenaient fort à leur passé, parce que c’était dans le passé qu’elles trouvaient tous les motifs comme toutes les règles de leur religion.
Ceci se passe dans une cour. […] On a dit, et je crois que le fait peut passer pour établi, que cela tenait à ce qu’Alexandre Dumas fils avait passé par là. […] Enfin, passons. […] Il passe la mesure de la vérité moyenne et courante. […] Les écrivains du vingtième siècle sont supérieurs à tous les écrivains passés, tout simplement parce qu’ils viennent après tous les écrivains passés.
Chaque vice de la vie passée laisse au coeur une racine immonde, qu’il faut en arracher avec des tenailles ardentes. […] Il ne lâche point la croix ; mais, du pied de la croix, il a, sur tout ce qui passe, des vues d’une ampleur souvent surprenante. […] Il considère la France comme un organisme vivant et qui a un passé. […] Misanthrope à l’égard du présent, il est d’un optimisme fou dans le passé et dans l’avenir. Le passé, il le transfigure ; il voit le moyen âge et l’ancien régime comme il lui plaît de les voir.
comme le temps passe ! […] Il n’est pas défendu de passer à une autre. […] Mais ça passe. […] Ils passent ; mais le souvenir n’en passe pas absolument. […] Elle se trouble ; tout le passé lui revient.
Béranger avait naturellement l’âme patriotique, cela ne se donne pas ; il sentait de certaines douleurs, de certaines joies comme bien des gens d’esprit, qui l’ont applaudi pourtant, ne les ont jamais senties, et comme le peuple directement les sent : de là cette intime et longue communauté entre le peuple et lui, quoiqu’il eût dans le talent de ces finesses dont les œuvres populaires peuvent, à la rigueur, se passer. […] Il n’a pas donné tort à son passé.
Pour ce qui touche l’auteur de Clara Gazul, toutefois, nous ne saurions passer à M. […] Bœrne nous explique à merveille un roi-poète d’outre-Rhin : « Oui, certes, j’ai lu et entendu parler des sottises qui se passent en Bavière ; cela m’a affligé, mais non étonné.
En somme, toute cette séance s’est passée froidement ; elle n’a eu aucun caractère littéraire, ni même politique. […] Pour que cette solennité ressemblât encore mieux à toutes les autres du même genre, passées et futures, M.
Les générations jeunes, celles qui ont vingt-cinq ans plus ou moins et qui n’en ont pas encore trente, commencent à sentir très-vivement le désir d’avoir des représentants à eux, des chefs de leur âge et, en quelque sorte, de leur choix ; elles les cherchent dans tous les genres, elles les appellent et les convient ; elles les proclament même parfois à tout hasard ; elles les inventeraient au besoin, plutôt que de s’en passer. […] Gresset, Piron et Destouches ne se sont point proposé des sujets de pure invention et comme en l’air ; ils ont eu en vue même dans ces portraits généraux, quelque travers, quelque ridicule, qui passait alors non loin d’eux à portée du rire.
Elles rendent impossible la saine conception de l’histoire : et il est notable que dans l’âge moderne l’esprit français, substituant une conception philosophique à la conception théologique de l’univers, n’arrivera pas encore sans grande peine à l’intelligence historique, comme si sa nature répugnait secrètement à la considération du contingent, du relatif, de ce qui passe dans les choses qui passent.
Si leur auteur n’y passe pas pour un génie, il y passe du moins pour être bel esprit.
La presse, dès le début fort mal renseignée et leurrée par les Déliquescences jusqu’à prendre cette parodie au sérieux, brouilla si bien les choses, ouvrit si facilement ses portes aux plus fantaisistes inventions et mit au jour de si bizarres personnalités, que la Réclame, flot bourbeux d’encre, passa par-dessus la tête des vrais et primitifs artistes pour porter à la célébrité tous les ratés de la Banlieue et tout le bas-fond de la bêtise écrivassière — ; Il est temps de le dire ! […] Stéphane Mallarmé Qui passe familièrement pour être avec Paul Verlaine, l’un des deux « maîtres » de la jeune littérature, est tout simplement un poète très personnel et exquis, malgré — et peut être à cause de — son apparente obscurité.