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1026. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Il n’y avait qu’une partie en apparence sérieuse dans les comédies d’Aristophane ; c’était la parabase et les chœurs, et cela même (chose étrange à dire !) […] Car elle forme un ensemble complet, harmonieux, dont les parties, bien proportionnées, sont ordonnées avec art39. […] Mon rôle modeste s’est borné à en développer quelques conséquences, à produire au grand jour une faible partie du trésor de vérités qu’ils renferment, et je n’ai pas négligé une occasion de répéter les propres paroles du maître, certain qu’elles charmeraient mon auditoire. Pourquoi Schlegel a-t-il échoué dans la partie la plus importante de son œuvre ? […] Shakespeare, Henri IV, Ire partie, acte Ier, scène ii.

1027. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537

Première partie. […] Cette partie de la littérature, qui, la rapprochant des arts imitatifs, comprend les ouvrages d’imagination, ne mérite pas plus que l’autre les dédains qu’affectent pour elle quelques esprits trop sévères. […] Remarquons seulement, vous dis-je, qu’ils n’ont rien méconnu, rien omis des parties de l’art ; mais qu’ils y ont superposé ce qui, pour nos formules critiques, s’y trouve d’incompréhensible. […] L’origine, les progrès, le perfectionnement de la pensée et de la langue, ne sont qu’une partie des matériaux de l’édifice qu’il voulut construire à la gloire des lettres françaises. […] La mesure de l’action tragique ne comportait, chez les Athéniens, qu’un grand acte dont les Latins ont divisé les parties en cinq actes, et les Français en cinq et en trois.

1028. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Un cas de pédanterie. (Se rapporte à l’article Vaugelas, page 394). »

Il y avait une partie de lui-même qui était ailleurs. […] ce docteur qui tranche ignore tout ou fait semblant ; il paraît ne pas savoir que depuis 1800, depuis cette ère de renouvellement et de reconstruction sociale universelle, il y a eu quantité d’institutions ou d’administrations publiques à l’occasion desquelles on dit : « depuis la création. » On dit d’un ancien préfet, d’un ancien administrateur des Droits réunis, d’un ancien membre de l’Institut : « Il était préfet dès la création, — il appartenait à l’Institut dès la création, — il était dans la partie depuis la création, etc.

1029. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre IV. La fin de l’âge classique — Chapitre I. Querelle des Anciens et des Modernes »

Il grognait, lâchait des épigrammes contre l’Académie des Topinamboux, contre Perrault et ses admirateurs, prenait encore Perrault à partie dans un discours sur l’Ode dont il taisait précéder sa misérable Ode sur la prise de Namur, entreprise pour justifier Pindare et en faire sentir la manière. […] II, 2e partie, ch. 

1030. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Marcel Prévost et Paul Margueritte »

Ce qui me désole, ce qui fait que je n’ouvre presque jamais sans ennui ni défiance les romans qui m’arrivent par paquets, c’est que je suis toujours sûr d’y trouver des parties entières que je connais d’avance, des développements qui peuvent être « de la bonne ouvrage », mais qui sont à tout le monde, qui m’écœurent parce qu’il me semble que je les aurais moi-même écrits sans effort, et que je voudrais voir réduits à l’essentiel, à des notes brèves et comme mnémotechniques… Dans une littérature aussi vieille que la nôtre, il y a nécessairement des sortes de lieux communs du roman. […] C’est comme qui dirait la révélation, dans une âme primitive, de la loi par le péché… Une autre partie tout à fait digne d’attention, ce sont les pages qui nous montrent Louiset réfugié à Paris et essayant en vain de haïr celle qui l’a trahi si indignement.

1031. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vigny, Alfred de (1797-1863) »

Il repousse avec une sorte de pudeur virile la tentation d’amuser les désœuvrés des secrets de sa vie ou des mystères de son cœur… l’art est toujours chez lui, en un sens, philosophique… Chacun de ses poèmes : Moïse, Éloa, n’est, si l’on veut bien le prendre, qu’un admirable symbole… C’est une succession de petits ou de grands drames dont chaque partie se relie par une pensée unique, mais l’artiste, nulle part, ne se sacrifie au penseur ; il garde tous ses droits, nous enivre et s’enivre lui-même de poésie, orne d’une grâce infinie chaque détail. […] Il est temps de ne chercher les paroles que dans sa conscience… » La phrase que j’ai soulignée pourrait servir d’épigraphe à toutes les parties de son œuvre.

1032. (1890) L’avenir de la science « XI »

Partout une langue ancienne a fait place à un idiome vulgaire, qui ne constitue pas à vrai dire une langue différente, mais plutôt un âge différent de celle qui l’a précédé ; celle-ci plus savante, plus synthétique, chargée de flexions qui expriment les rapports les plus délicats de la pensée, plus riche même dans son ordre d’idées, bien que cet ordre d’idées fût comparativement plus restreint ; image en un mot de la spontanéité primitive, où l’esprit confondait les éléments dans une obscure unité et perdait dans le tout la vue analytique des parties ; le dialecte moderne, au contraire, correspondant à un progrès d’analyse, plus clair, plus explicite, séparant ce que les anciens assemblaient, brisant les mécanismes de l’ancienne langue pour donner à chaque idée et à chaque relation son expression isolée. […] Là est le prix de l’érudition, créant de nouveau le passé, explorant toutes les parties de l’humanité ; qu’elle en ait ou non la conscience, l’érudition prépare la base nécessaire de la philosophie.

1033. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre II. Recherche des vérités générales » pp. 113-119

Suit-on, durant quelques siècles le développement du vers français de douze syllabes ; on remarque facilement que chez les poètes de la Pléiade il est souple, libre, aisé, qu’il se permet beaucoup d’enjambements et de rejets en même temps qu’il est richement rime ; qu’à partir de Malherbe et de Boileau, surtout au xviiie  siècle, une césure presque immuable le divise en deux parties égales, tandis que la rime devient souvent pauvre et banale ; que les romantiques, en disloquant, comme ils disaient, « ce grand niais d’alexandrin », rendent à la rime une plénitude de sonorité dont elle avait perdu l’habitude ; que Musset semble, il est vrai, faire exception en lançant aux partisans de la consonne d’appui cette moqueuse profession de foi : C’est un bon clou de plus qu’on met à la pensée ; mais qu’aussi ses vers, sauf dans ses poésies de jeunesse où il s’abandonne à sa fantaisie gamine, sont restés, bien plus que ceux de Victor Hugo ou de Sainte-Beuve, fidèles à la coupe classique. […] Est-ce qu’elles ne sont pas formées à l’origine de parties incohérentes qui s’ajustent, se soudent et deviennent peu à peu un tout organisé ?

1034. (1899) Le monde attend son évangile. À propos de « Fécondité » (La Plume) pp. 700-702

On peut également et par contre admirer, dans Fécondité, le rajeunissement d’un génie, des parties lyriques et épiques, une fermeté extraordinaire dans le récit. […] La partie sérieuse et pensante de la jeunesse veut agir sur le monde et ne se contente pas du tout de célébrer le printemps.

1035. (1762) Réflexions sur l’ode

Celui qu’on place avec justice au premier rang, est supérieur dans l’harmonie et dans le choix des mots : des juges, peut-être sévères, désireraient qu’il pensât davantage ; la partie du sentiment est chez lui encore plus faible. […] Il est permis d’en douter beaucoup ; une grande partie de leur admiration sera sur notre parole ; ils sentiront faiblement, et se récrieront au hasard.

1036. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Taine »

Ce n’est plus l’Histoire de la Littérature anglaise, qui, nul dans l’idée générale sur laquelle il repose, n’en est pas moins un livre très intéressant dans sa partie littéraire, et d’un écrivain qui martèle son style, mais qui, à force de le marteler, le rend brillant et solide. […] … Toute la partie physiologique qui est le tout du livre de Taine, est plus ou moins exacte ; je n’y ai pas regardé.

1037. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre II. Des éloges religieux, ou des hymnes. »

Les objets qui l’environnent et qui le frappent, c’est l’architecture qu’il a créée, les métaux qu’il a tirés du sein de la terre, les richesses qu’il a cherchées au-delà de l’océan, les différentes parties du monde unies par la navigation, enfin tout ce qu’a de brillant le tableau de la société, des lois et des arts ; mais dans les campagnes, l’homme disparaît, et la divinité seule se montre. […] Dans nos climats d’occident, et surtout dans une grande partie de notre Europe moderne, nous avons commencé presque tous par être des espèces de sauvages, enfermés dans des forêts et sous un ciel triste ; ensuite nous avons été tout à la fois corrompus et barbares par des circonstances singulières et des mélanges de nations ; enfin, nous avons fini par être corrompus et polis.

1038. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XIV. Panégyrique de Trajan, par Pline le jeune. »

On sent que c’est là en même temps, et un plaisir de l’esprit, parce qu’il s’exerce sans se fatiguer ; et un plaisir d’amour-propre, parce qu’on travaille avec l’orateur, et qu’on se rend compte de ses forces, en faisant avec lui une partie de son ouvrage. […] Il serait à souhaiter qu’on ne fût pas en droit de faire à Pline une partie de ces reproches ; peut-être en mérite-t-il à d’autres égards.

1039. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVII. De l’éloquence au temps de Dioclétien. Des orateurs des Gaules. Panégyriques en l’honneur de Maximien et de Constance Chlore. »

Je ne parle pas de vingt autres causes qui la préparèrent ; mais je remarque que dès le premier siècle, la grandeur de l’empire, une puissance qui n’était limitée par rien, des fantaisies qui n’avaient de bornes que la puissance, des trésors qu’on ne pouvait parvenir à épuiser, même en abusant de tout, firent naître dans les princes je ne sais quel désir de l’extraordinaire qui fut une maladie de l’esprit autant que de l’âme, et qui voulait franchir en tout les bornes de la nature ; de là cette foule de figures colossales consacrées aux empereurs, la manie de Caligula de faire enlever de toutes les statues des dieux leur tête, pour y placer la sienne ; le palais d’or de Néron, où il avait englouti un quart de Rome, une partie des richesses du monde, et des campagnes, des forêts et des lacs ; la statue d’Adrien élevée sur un char attelé de quatre chevaux, et qui faite pour être placée au sommet d’un édifice, était d’une grandeur que nous avons peine à concevoir ; sa maison de campagne, dont les ruines seules aujourd’hui occupent dans leur circonférence plus de dix milles d’Italie, et où il avait fait imiter les situations, les bâtiments et les lieux les plus célèbres de l’univers ; enfin le palais de Dioclétien à Spalatro en Illyrie, édifice immense partagé par quatre rues, et dont chaque côté avait sept cents pieds de long. […] C’est à la même idée que tenait l’apothéose de leurs prédécesseurs ; la fantaisie de se faire adorer de leur vivant ; les temples qu’on leur élevait dans toutes les parties de l’empire ; la multitude énorme de statues d’or et d’argent, de colonnes et d’arcs de triomphe ; le caractère sacré imprimé à leurs images et jusqu’à leurs monnaies ; le titre de seigneur et de maître que Tibère même avait rejeté avec horreur, et qui fut commun sous Domitien ; la formule des officiers de l’empereur, qui écrivaient, voici ce qu’ordonne notre Seigneur et notre Dieu 50 ; et quand les princes, par les longs séjours et les guerres qui les retenaient en Orient, furent accoutumés à l’esprit de ces climats ; la servitude des mœurs, l’habitude de se prosterner, consacrée par l’usage et ordonnée par la loi.

1040. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DAUNOU (Cours d’Études historiques.) » pp. 273-362

Le jeune Oratoire était en partie philosophique, et de la philosophie d’alors la plus avancée. […] Cet ouvrage a deux parties distinctes. […] Dans la seconde partie, on recherche comment les divers gouvernements accordent ou délimitent ces garanties. […] Ces deux premières parties sont publiées, et le septième volume, le dernier paru (qui traite de la manière d’écrire l’histoire), forme l’introduction de la troisième. […] En terminant ce premier tableau succinct, dont il reprendra plus en détail et développera certaines parties dans la suite de son enseignement, M.

1041. (1928) Les droits de l’écrivain dans la société contemporaine

Chez les peintres, ce n’est d’ailleurs que d’une partie minime de la hausse d’un tableau qu’ils bénéficient. […] Sans doute les artistes sont peut-être en partie responsables de cet état de choses. […] Il n’y a pas de raison dès lors pour qu’au bout de cinquante ans, les droits d’auteur reviennent en partie à l’Etat au lieu de passer aux éditeurs ; il n’y a aucun motif pour que l’Etat dépossède les familles des grands artistes plutôt que les fabricants de livres. […] Il faut que la pensée ait par elle-même une puissance presque irrésistible pour qu’elle ait triomphé en partie des préjugés et de la sottise illimitée de la majorité des hommes. […] Si même le roman est édité plus tard, comme l’affirme Mme Rivière, la figure de son mari ne sera-t-elle pas déjà en partie faussée par les publications précédentes, échelonnées dans le temps d’une manière tellement systématique ?

1042. (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)

La Partie de chasse d’Henry IV a jadis amusé nos pères, et vous-mêmes, Mesdames et Messieurs, quand on la jouera prochainement pour vous, je ne doute pas qu’elle vous amuse encore. […] Nous le savons ; nous le sentons ; et que c’est là même une partie de la grandeur du spectacle ! […] Pour une partie, de l’expérience acquise par Corneille dans le maniement des moyens de son art. […] Pour une autre partie, de la soumission de Corneille aux règles contre lesquelles il avait plutôt résisté ou regimbé jusqu’alors. […] Même, il y trouvait des parties admirables, et quelques-unes de « sublimes ».

1043. (1902) Le chemin de velours. Nouvelles dissociations d’idées

A chaque partie de jeu, il croque un Jésuite, pour finir. […] Partie de Dieu, elle revient à Dieu. […] Prendre parti pour le pécheur, c’est prendre partie pour le malade ; c’est se faire médecin. […] Elle a le droit d’en exiger le prix, si tel est le contrat verbal ou tacite passé entre les parties. […] Ni le paradis chrétien ne peut convenir à la partie supérieure de l’humanité, ni le paradis socialiste.

1044. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

La mort le surprit comme il songeait à porter la lumière et la méthode dans quelques parties du dogme et de la tradition. […] De là ces mouvements si naturels, si soudains, si peu attendus, à mesure que le voile se lève et lui découvre quelque partie cachée de la vérité. […] La partie la plus populaire de ce discours est la troisième, qui traite de la suite des empires. […] Des doutes d’un autre genre nous ont refroidis pour la seconde partie, tout entière consacrée aux preuves de la religion. […] Il n’en est pas de même de la troisième partie : là tout le monde est d’accord.

1045. (1842) Discours sur l’esprit positif

La majorité de notre espèce n’est point encore sortie d’un tel état qui persiste aujourd’hui chez la plus nombreuse des trois races humaines, outre l’élite de la race noire et la partie la moins avancée de la race blanche. […] En reconnaissant, sous ce double aspect, l’imperfection nécessaire de nos divers moyens spéculatifs, on voit que, loin de pouvoir étudier complètement aucune existence effective, nous ne saurions garantir nullement la possibilité de constater ainsi, même très superficiellement, toutes les existences réelles, dont la majeure partie peut-être doit nous échapper totalement. […] À la majeure partie de ceux qui, la reçoivent, elle n’inspire guère désormais qu’un dégoût presque insurmontable de tout travail intellectuel pour le cours entier de leur carrière : mais ses dangers deviennent beaucoup plus graves chez ceux qui s’y sont plus spécialement livrés. […] Ces dispositions opposées, mais également, empiriques, conduisent trop souvent aujourd’hui, chez les uns, à une vaine déperdition d’effort intellectuels, désormais consumés, en, majeure partie, en. recherches de plus en plus puériles ; chez les autres, à une instabilité continue des diverses nations essentielles, faute d’une marche vraiment positive. […] La combinaison rationnelle de ces deux idées mères, en constituant l’unité nécessaire du système scientifique, dont toutes les parties concourent de, plus en plus à une même fin, assure aussi, d’une autre part, la juste indépendance des divers éléments principaux, trop souvent altérée encore par de vicieux rapprochements.

1046. (1923) Paul Valéry

Effet, en partie, d’imagination. […] On ne peut pas se servir de leur ensemble, comme on se sert de l’ensemble des nombres, mais de leurs parties seulement. […] C’est bien, en partie, de son fond de poète que Valéry s’est intéressé si vivement à Einstein et aux théories de la relativité. […] Nécessité que projette comme une ombre le continu de la liaison oratoire, où chaque partie est exprimée dans l’ensemble, est donnée dans l’idée du tout, de sorte que, pour concevoir autre la partie, il faudrait modifier tout ce qui la précède et tout ce qu’elle annonce. […] La Jeune Parque elle aussi figure dans une partie du poème une Dormeuse.

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