Saint-Marc Girardin, lui aussi, à qui d’ordinaire ce mot de passion semble faire peur, ou qui du moins aime à se jouer en en parlant, a compris que c’était là ou jamais le cas de se déclarer, que c’était une passion par raison, tout pour le bon motif et pour l’ordre, pour l’étroite morale et la juste discipline : dans une suite de charmants articles il a pris rang à son tour parmi ceux qui occupent en propre un de ces beaux noms de femmes d’autrefois, qui s’en emparent et portent désormais couleurs et bannière de chevaliers. — Et vous donc qui parlez, me dira quelqu’un, où avez-vous planté votre drapeau ?
Trop honnête pour défendre la Montagne, trop ami de l’ordre pour attaquer l’Empire, respectant trop mon passé pour me démentir, travaillant en paix pour tirer mes braves créanciers des pertes où ils s’étaient généreusement jetés pour moi, je croyais mon œuvre accomplie dans deux ans, quand des accidents d’affaires nous rejettent entre les écueils d’où le ciel nous sauvera peut-être encore, ou bien nous mourrons insolvables, non faute de travail, mais faute de bonne fortune, Dieu le sait ; je suis en ce moment dans sa main, résigné à tout, excepté à la ruine du dernier de mes braves amis.
Céladon, banni par Astrée qui le croit infidèle, peut se noyer de désespoir dans le Lignon : sauvé par des nymphes, il résiste à l’amour de Galatée, mais il n’ose se présenter devant sa belle tant qu’elle ne révoquera pas l’ordre de son bannissement ; il faudra cinq volumes pour qu’elle se décide, pendant lesquels aussi Silvandre soupirera pour Diane, Hylas se fera gloire d’être inconstant, le sage druide Adamas sera intarissable en bons conseils et bons offices : nymphes et bergères, bergers et chevaliers entre-croisent leurs histoires habilement suspendues, qui se dénoueront auprès de la merveilleuse fontaine d’Amour.
Il a perdu, dans le naufrage de la monarchie, son costume, ses ordres, ses privilèges, le plus souvent sa fortune ; il est, comme le dernier paysan de la seigneurie qu’il n’a plus, le très humble sujet du code à cinq tranches.
Cette passion n’est pas de nature à paroître en sous ordre ; Rotrou & Corneille l’ont fait presque toujours.
À peine çà et là daignait-elle citer quelques œuvres particulières pour faire mieux comprendre ses ordres : c’est la critique d’Aristote et des rhéteurs.
Une telle opinion, si elle était respectée et pouvait triompher, ne serait, du reste, que la confirmation volontaire et éternisée de l’immense faute commise par un clergé qui avait des ordres savants à son service, et même des hommes de génie, et qui n’a jamais songé à répondre péremptoirement et carrément, une fois pour toutes, aux effroyables calomnies qui n’entamaient pas que la personnalité d’un seul pape, mais, aux yeux du monde, jusqu’à la papauté elle-même !
La capacité pratique et l’incapacité spéculative détournaient les esprits des innovations proposées, et les rattachaient à l’ordre établi. […] Jugez de l’indignation que de telles idées soulevèrent dans une société si obstinément attachée à l’ordre établi, si intolérante, où, par-dessus, les instincts conservateurs et religieux, le cant parlait en maître.
Je me sentais accablé de timidité et je tremblais que l’impérieuse maîtresse de maison me donnât la parole, comme elle le faisait parfois à l’un ou à l’autre de ses convives, mais ma jeunesse et mon obscurité m’évitèrent ce dangereux honneur et je m’abstins toujours prudemment de prendre part à ces « assauts d’esprit » qui étaient la spécialité de la maison et qui nécessitaient parfois le tintement de la célèbre sonnette, au branle de laquelle la présidente de ces agapes rétablissait l’ordre à sa table. […] Derrière ce bureau, Alfred Vallette, solide, ponctuel, avisé, laborieux, la face large, le cheveu dru, l’œil attentif, la parole nette, le geste rare, bien d’aplomb en son bon sens infaillible, sensible aux arguments, courtois aux controverses, mais ferme en ses décisions, Alfred Vallette, qui est à son poste dès six heures du matin, qui ne quitte la place que pour une courte sieste d’après-midi et qui ne se retire, le soir, qu’une fois sa besogne accomplie, pour la reprendre le lendemain, dans le même esprit d’ordre et de suite, avec la même sagesse tranquille, le même soin, la même minutieuse conscience… Pendant plusieurs années, j’y suis venu, chaque vendredi, dans ce cabinet directorial, où se concentre la vie du Mercure, et il me semble y être encore, au moment où j’écris ces lignes.
Cela, me disais-je, ne peut se passer se maintenir de la sorte que dans un ordre de société où cette rapidité dévorante ou futile, cette banalité qu’on appelle la mode ou la gloire, n’a pas flétri et usé les vertus.
« En sortant de ma coupe de bois, après l’ouvrage, je m’en vais auprès d’une petite fontaine, et de là à mes pièges d’oiseaux, avec un livre sous mon bras, soit Dante, soit Pétrarque, soit un de ces poètes familiers en second ordre, tels que Tibulle, Ovide ou quelqu’un de ce genre ; je lis là leurs amoureuses souffrances ou leurs jouissances amoureuses ; ils me font souvenir de mes propres amours, et je me réjouis un peu dans ces douces mémoires.
Mais de Visé l’attaque dans ses Nouvelles Nouvelles, 3e série : il se défend par la Critique de l’École des femmes (1er juin 1663) : de Visé riposte par Zélinde ; Boursault intervient avec le Portrait du peintre, joué à l’Hôtel de Bourgogne ; sur l’ordre du roi, Molière répond par l’Impromptu de Versailles (octobre 1663), auquel Jacob de Montfleury oppose l’Impromptu de l’Hôtel de Condé, et de Visé (aidé peut-être de de Villiers) la Vengeance des marquis.
Avec l’évolution des genres qu’amènent les siècles, et dans laquelle est en train de passer au premier plan le roman, qu’il soit spiritualiste ou réaliste ; avec le manque prochain sur la scène française de l’irremplaçable Hugo, dont la hautaine imagination et la magnifique langue planent uniquement sur le terre-à-terre général ; avec le peu d’influence du théâtre actuel en Europe, si ce n’est dans les agences théâtrales ; avec l’endormement des auteurs en des machines usées au milieu du renouveau de toutes les branches de la littérature ; avec la diminution des facultés créatrices dans la seconde fournée de la génération dramatique contemporaine ; avec les empêchements apportés à la représentation de pièces de purs hommes de lettres ; avec de grosses subventions dont l’argent n’aide jamais un débutant ; avec l’amusante tendance du gouvernement à n’accepter de tentatives dans un ordre élevé que de gens sans talent ; avec, dans les collaborations, le doublement du poète par un auteur d’affaires ; avec le remplacement de l’ancien parterre lettré de la Comédie-Française par un public d’opéra ; avec… avec… avec des actrices qui ne sont plus guère pour la plupart que des porte-manteaux de Worth ; et encore avec des avec qui n’en finiraient pas, l’art théâtral, le grand art français du passé, l’art de Corneille, de Racine, de Molière et de Beaumarchais est destiné, dans une cinquantaine d’années tout au plus, à devenir une grossière distraction, n’ayant plus rien de commun avec l’écriture, le style, le bel esprit, quelque chose digne de prendre place entre des exercices de chiens savants et une exhibition de marionnettes à tirades.
Ces centres sont reliés aux centres moteurs des muscles du larynx et des muscles de la main « auxquels ils donnent des ordres ». […] Or quand Marc eut mis l’ordre et l’harmonie dans les fûts, Il fit place sur le porche de la récente Basilique Au quadrige immobile en plein travail et fumant, Arrêté dans l’ampleur d’un immortel mouvement.
J’ai senti d’abord qu’on ne faisait qu’exécuter vos ordres, et je me suis félicité de vous être si cher.
Leur intimité allait jusqu’à faire supposer entre eux une union plus intime par un mariage secret ; le cardinal n’était point lié aux Ordres.
Vous devez, pour y rester, vous soumettre à ses ordres.
. — Schopenhauer, comme Platon, entend par Idées, des entités douées d’une réalité d’un ordre plus élevé que celle qui appartient aux phénomènes. — Ce sont les études artistiques qui ont amené Schopenhauer à élaborer son système philosophique ; pour comprendre sa doctrine des Idées, il faut étudier son Esthétique.
Dans un autre ordre d’idées, les jets de vapeur sont considérés comme un effet pitoyable, alors qu’ils fonctionnent admirablement et sans bruit, comme on l’a pu voir depuis 1869 à Munich.
Jeudi 18 mars Je trouve aujourd’hui sur la porte de Robert Caze : Porte fermée par ordre de médecin.
Mais il existe autre chose que la matière ; cela est d’un autre ordre d’évidence, mais cela est tout aussi évident.