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2763. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre I. Les personnages »

Il prend de soi et des autres l’opinion que les autres ont d’eux-mêmes et de lui.

2764. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre III. La nouvelle langue. » pp. 165-234

On n’est pas loin d’avoir une opinion sur la vérité et sur la vie.

2765. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

C’était l’opinion de bien des gens en Europe, il y a vingt à vingt-cinq ans, et des personnes des plus considérables et des plus habiles, que les Persans embrasseraient la belle occasion de toutes ces grandes défaites des Turcs pour recouvrer Babylone (Baghdâd) sur le Turc, et qu’ils lui feraient la guerre, le voyant dans un si grand désordre, battu partout et toujours, et perdant de si grands pays.

2766. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Il leur dit « qu’il ne doutait pas qu’ils ne l’eussent tous appris d’eux de la même sorte, et qu’ainsi ils auraient connu comment leur défunt monarque avait rendu l’esprit, sans avoir déclaré par écrit ni de vive voix auquel de ses deux fils il laissait le sceptre, et que, par cela, il était de leur devoir de procéder à cette élection au plus tôt, tant pour ne laisser davantage dans une condition privée celui des princes à qui la Providence avait destiné la couronne, que pour mettre l’État en sûreté, qui courait toujours fortune tandis qu’il n’aurait point de maître, vu qu’il en était des monarchies comme des corps animés, qu’un corps cesse de vivre au moment qu’il demeure sans tête, un royaume tombait dans le désordre au moment qu’il n’avait plus de roi ; que, pour éviter ce malheur, il fallait, avant de se séparer, élire de la sacrée race imamique un rejeton glorieux qui s’assît au trône qu’Abas II venait de quitter pour aller prendre place dans le ciel ; que ce monarque, de triomphante mémoire, avait laissé deux fils, comme il s’assurait que personne de ceux devant qui il parlait ne le révoquait en doute, l’un, Sefie-Mirza, qui était venu au monde il y avait environ vingt ans, et avait été laissé dans le palais de la Grandeur en la garde d’Aga-Nazir ; l’autre, Hamzeh-Mirza, âgé de quelque sept ans, qui se trouvait ici près d’eux à la cour, sous la garde d’Aga-Mubarik, présent en leur assemblée ; que, de ces deux, après avoir invoqué le nom très-haut, ils choisissent celui que le vrai roi avait préparé pour le lieutenant du successeur à attendre. » Par ce successeur à attendre, les Perses veulent dire le dernier des imaans (îmâm), qui est dans leur opinion comme leur Messie, dont ils attendent à tout moment le retour.

2767. (1899) Préfaces. — Les poètes contemporains. — Discours sur Victor Hugo pp. 215-309

Esprit médiocre, rusé sans finesse, malicieux sans verve et sans gaieté, sous le couvert d’une sorte de bonhomie sentimentale, et mené en laisse parce bon sens bourgeois qui l’a toujours guidé, dans le cours d’une longue vie, avec l’infaillibilité de l’instinct ; conformant sans efforts, et en tout point, les parties successives de son œuvre à l’opinion moyenne ; dénué d’études historiques, métaphysiques, religieuses ; très hostile, de nature et de parti pris, à la grande poésie anglaise, allemande, orientale, ainsi qu’à notre propre renaissance littéraire, Béranger, on peut l’affirmer, n’a jamais pensé, rêvé, jamais entrevu l’Art dans sa pure splendeur, jamais écrit que sous l’obsession permanente des étroites exigence de sa popularité.

2768. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1867 » pp. 99-182

C’est dans le monde actuel des lettres, et dans le plus haut, un aplatissement des jugements, un écroulement des opinions et des consciences.

2769. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1895 » pp. 297-383

Il me dit que c’est un fou, dont les variations d’opinions sont extraordinaires, et me raconte qu’un jour, trouvant un numéro de la Revue des Deux Mondes, chez sa belle-mère il s’écriait : « C’est une mauvaise lecture, cette revue… il ne faut pas que votre fille la lise ! 

2770. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Troisième partie. Dictionnaire » pp. 243-306

. — Gestes et Opinions du docteur Faustroll pataphysicien, 1898, (H. 

2771. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VI : Difficultés de la théorie »

La vessie natatoire s’est aussi modifiée pour servir d’organe accessoire d’audition chez certains poissons, ou bien, car je ne sais laquelle des deux opinions est adoptée aujourd’hui par la généralité des naturalistes, une partie de l’appareil auditif s’est transformée en un complément de la vessie natatoire.

2772. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

Et continuez. " nous allons au théâtre chercher de nous-mêmes une estime que nous ne méritons pas, prendre bonne opinion de nous, partager l’orgueil des grandes actions que nous ne ferons jamais, ombres vaines des fameux personnages qu’on nous montre.

2773. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

. — Réfutation de l’opinion que la langue italienne soit un ancien patois du latin. — Causes diverses de l’extension et de l’altération de l’idiome latin. — Influence de la conquête et de la religion. — Influence des barbares. — Exemples nombreux des variations subies par les mots. — Naissance d’un idiome moderne. — Sa forme multiple ; doutes soumis à M.  […] L’opinion des savants, et des plus savants, est, à cet égard, fort diverse. […] Nous ne nous tiendrons pas dans un point mitoyen, entre ces deux opinions. […] Ainsi, pour le dire sans aucun détour, l’opinion philosophique du dix-huitième siècle qui a flétri les croisades comme une folie infructueuse et barbare, ne nous semble nullement conforme à la vérité historique.

2774. (1828) Introduction à l’histoire de la philosophie

Défense de l’opinion de Montesquieu. — Détermination des lieux et des climats qui conviennent aux trois grandes époques de l’histoire. […] Il est bien vrai, et c’est aussi notre opinion, que l’Orient, en général, est beaucoup plus mythologique que philosophique, et que c’est, mais il ne faut pas prétendre que l’Orient ne contient aucune philosophie, aucune trace de réflexion ; cependant Tiedemann, sur l’aspect théologique que présente l’Orient, le retranche de l’histoire de la philosophie, supprimant tout net une partie considérable de l’histoire de l’esprit humain. […] À côté d’une religion d’État153, je vois en caractères tout aussi manifestes la liberté des cultes et la liberté de la presse ; c’est-à-dire que l’instruction religieuse ne manque à personne, qu’ensuite la liberté des cultes permet de choisir dans les différentes communions de la même Église, et qu’enfin, grâce à la liberté de la presse, nulle vérité n’étant étouffée, on peut se déterminer, dans la sincérité de sa pensée, en faveur des opinions qui semblent les plus vraies.

2775. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre II. La perception extérieure et l’éducation des sens » pp. 123-196

. — Opinion d’Helmholtz. — Les sensations rétiniennes et musculaires de l’œil deviennent des signes abréviatifs. — Analogie de ces sensations et des noms. — Elles sont comme eux des substituts d’images. — Ordinairement, ces images restent à l’état latent et ne peuvent pas être démêlées par la conscience. — Procédé comparatif par lequel nous évaluons les grandes distances. — Nous ne comparons plus alors que des signes.

2776. (1730) Des Tropes ou des Diférens sens dans lesquels on peut prendre un même mot dans une même langue. Traité des tropes pp. 1-286

C’est par la voix qu’on dit son avis dans les délibérations, dans les élections, dans les assemblées où il s’agit de juger ; ensuite, par extension, on a apelé voix, le sentiment d’un particulier, d’un juge ; ainsi en ce sens, voix signifie avis, opinion, sufrage : il a eu toutes les voix, c’est-à-dire, tous les sufrages ; briguer les voix, la pluralité des voix ; il vaudroit mieux, s’il étoit possible, peser les voix que de les compter, c’est-à-dire, qu’il vaudroit mieux suivre l’avis de ceux qui sont les plus savans et les plus sensés, que de se laisser entrainer au sentiment aveugle du plus grand nombre. […] La comune opinion est que ce nom ne leur fut doné qu’après qu’elles eurent cessé de tourmenter Oreste qui avoit tué sa mére.

2777. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

« Il est une quantité d’accidents dans l’histoire des opinions humaines où il ne faut apporter que le rire de Voltaire et le branlement de tête de Montaigne.

2778. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLe entretien. L’homme de lettres »

D’autres habitants ouvrirent d’autres opinions.

2779. (1841) Discours aux philosophes. De la situation actuelle de l’esprit humain pp. 6-57

Quand la société sera ordonnée, que dira-t-on d’une société où le hasard, comme la Folie qu’Érasme faisait reine du monde, décide de tout, préside à tout ; où les inégalités naturelles et les différences de génie et d’inclinations, seuls éléments véritables, sont à peine comptées pour quelque chose, et sont tout à fait subalternisées par la naissance, que cependant toutes nos opinions proclament un préjugé ?

2780. (1864) Le positivisme anglais. Étude sur Stuart Mill

Quand j’ai écrit mon livre, j’étais à peu près seul de mon opinion, et, bien que ma manière de voir ait trouvé un degré de sympathie auquel je ne m’attendais nullement, on compte encore en Angleterre vingt philosophes à priori et spiritualistes contre chaque partisan de la doctrine de l’Expérience. » Cette remarque est fort juste ; moi-même j’avais pu la faire, ayant été élevé dans la philosophie écossaise et parmi les livres de Reid.

2781. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

Il passa pour un fumiste ou un mauvais plaisant, et à cette opinion il dut sourire avec gratitude, car elle émanait de personnes indulgentes et bien disposées ; les autres, les buveurs d’eau, qui admettaient la bonne foi, demandaient pour lui le cabanon. […] « Quand un parleur affirme, en un sens plutôt qu’à l’opposé, une opinion esthétique, généralement, outre l’éloquence, qui séduit, s’en défalque une sottise parce que l’idée aux coups de croupe sinueux et contradictoires, ne se déplaît, du tout, à finir en queue de poisson ; seulement refuse qu’on déroule celle-ci et l’étalé jusqu’au bout comme un phénomène public87 ». […] Voici, sur ce point, l’opinion à peu près courante, exposée par William James : « Maintes et maintes fois j’ai éprouvé ce phénomène, et toujours j’ai réussi à le rameur à un simple cas de souvenir ; mais de souvenir d’abord imprécis, dont ne surnagent que quelques circonstances, celles qui rapprochent l’expérience passée de l’expérience présente, tandis que tardent à se dégager les circonstances qui les opposeraient l’une à l’autre et qui permettraient de dater le souvenir.

2782. (1908) Après le naturalisme

Il n’exprime que l’ivresse de tous les individus libérés par la révolution, quelque opinion qu’ils nourrissent.

2783. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1889 » pp. 3-111

Je me félicite de l’idée que je leur ai donnée — contrairement à l’opinion de Zola — de rester fidèles au roman, de ne pas introduire d’amour, et de faire seulement de la Tompkins une silhouette fantasque, trouvant qu’ainsi comprise et réalisée, la Tompkins fait la pièce originale.

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