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811. (1890) L’avenir de la science « XIX » p. 421

Expliquez donc par une décadence ce prodigieux développement de la littérature allemande, qui, à la fin du XVIIIe siècle, a ouvert pour l’Europe une vie nouvelle. […] Dans l’hypothèse, infiniment peu probable, où les barbares (et ces barbares, bien entendu, ne doivent être cherchés que parmi nous) la renverseraient brusquement et sans qu’elle eût eu le temps de se les assimiler, il est indubitable qu’après l’avoir renversée ils retourneraient à ses ruines pour y chercher les matériaux de l’édifice futur, que nous deviendrions à leur égard des classiques et des éducateurs, que ce seraient des rhéteurs de la vieille société qui les initieraient à la vie intellectuelle et seraient l’occasion d’une autre Renaissance, qu’il y aurait encore des Martien Capella, des Boèce, des Cassiodore, des Isidore de Séville, bouclant en un viatique portatif et facilement maniable les données civilisatrices de l’ancienne culture, pour en former l’ali-ment intellectuel de la nouvelle société. […] Les premiers chrétiens s’attendaient tous les jours à voir descendre du ciel la Jérusalem nouvelle et le Christ venant pour régner.

812. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XI. La littérature et la vie mondaine » pp. 273-292

On dotera le verbe féliciter d’une acception nouvelle, qui faisait faute dans un milieu si fertile en congratulations. […] Michelet prétend quelque part que, si le xviiie  siècle fut par excellence le siècle de la causerie et de l’esprit, il le doit en bonne partie à la noire liqueur, en ce temps-là nouvelle en France, qui vint donner plus de lucidité aux cerveaux et je ne sais quoi de plus nerveux à la pensée. […] Le fait seul que des salles ouvertes à tous, ennuagées de fumée, retentissant du (cliquetis des chopes et du bruit des disputes, peuplées de bohèmes en goguette et de vierges folles, ont remplacé des appartements luxueux et douillets où les voix, les pas, les sentiments et les idées étaient discrètement amortis, cela seul suffirait à révéler une orientation nouvelle de la littérature et à l’expliquer en partie.

813. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Goethe et de Bettina, traduites de l’allemand par Sébastien Albin. (2 vol. in-8º — 1843.) » pp. 330-352

Mme de La Tour-Franqueville, après la lecture de La Nouvelle Héloïse, se monte la tête, se croit une Julie d’Étange, et elle écrit des lettres très vives au grand écrivain, qui la traite assez mal et en misanthrope qu’il est. […] Cousin et qu’il sut que c’était un ami de Manzoni, il se mit à l’interroger avec détail, avec une insatiable curiosité, sur les moindres particularités physiques et morales du personnage, jusqu’à ce qu’il se fût bien représenté cet objet, cet être, cette production nouvelle de la nature qui avait nom Manzoni, absolument comme lui, botaniste, il aurait fait d’une plante. […] Il paraît, au reste, reconnaître lui-même cette supériorité d’une nature riche et capricieuse, qui se produit chaque fois sous une forme toujours surprenante, toujours nouvelle : « Tu es ravissante, ma jeune danseuse, lui dit-il ; à chaque mouvement, tu nous jettes à l’improviste une couronne. » C’est qu’aussi elle le comprend si bien, elle sait si bien l’admirer !

814. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Hégésippe Moreau. (Le Myosotis, nouvelle édition, 1 vol., Masgana.) — Pierre Dupont. (Chants et poésies, 1 vol., Garnier frères.) » pp. 51-75

(Le Myosotis, nouvelle édition, 1 vol., Masgana.) — Pierre Dupont. […] Une école a fait son temps, et une autre qui mérite d’être saluée véritablement nouvelle se fait attendre. […] Octave Lacroix, dans l’édition nouvelle d’Hégésippe Moreau, m’ont été communiqués à moi-même : je n’en ai fait usage qu’avec pudeur et discrétion.

815. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. Anecdotes. » pp. 123-144

Déjà j’étais rendu à la foi, je voyais une lumière nouvelle, mais elle m’épouvantait et me consternait en me montrant un abîme, celui de quarante années d’égarement. […] Il s’engagea dans une polémique nouvelle avec Marie-Joseph Chénier, organe de la Convention ; il fit la guerre à la Convention elle-même. […] On y trouvera une nouvelle preuve de la sincérité de La Harpe dans son incomplète mais réelle conversion.

816. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vien » pp. 74-89

Ce n’est point une nation à laquelle on apporte une religion nouvelle ; c’est une nation toute convertie. […] De graves magistrats s’ils y avoient été auraient écouté et pesé ce que la doctrine nouvelle avoit de conforme ou de contraire à la tranquillité publique. […] Vous verrez toutes les fureurs de la superstition nouvelle se mêler à celles de la superstition ancienne.

817. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

Et maintenant, dit-elle, je suis encore contrainte De rafreschir d’une nouvelle plainte Mes maux passez. […] La légende a brodé peut-être autour de cet incident, mais il est certain que Marguerite avait pris de bonne heure la défense de la nouvelle école, et qu’elle avait appuyé constamment Ronsard de tout son crédit. […] Il allait partir, lorsque Amour vint, le brûler d’une nouvelle flamme. […] Quand pour quelque autre amour nouvelle Jamais ne vous seray cruelle, Sans aucune plainte former. […] Remy de Gourmont qui écrivit pour cette nouvelle édition de Saint-Amant, une excellente notice, n’est pas de mon avis.

818. (1853) Propos de ville et propos de théâtre

à cette obscurité, et mademoiselle … augmenta d’une nouvelle étoile la constellation des beautés à la mode. […] — Parfaitement, répondit A…, et, montrant sa blessure nouvelle, il ajoute : — Voilà son reçu. […] — La pièce passe demain, dit l’un des auteurs, — on n’aura pas le temps de faire répéter une nouvelle bête. […] En apprenant cette nouvelle, il m’est arrivé de dire… . […] Il fait du roman et de la nouvelle.

819. (1890) Les princes de la jeune critique pp. -299

Engagez-vous dans cette voie nouvelle. […] Surgit-il quelque œuvre nouvelle, sur laquelle l’opinion se partage ? […] Un jour, il y a longtemps, je discutais avec un camarade qui allait bientôt entrer dans une vie nouvelle. […] Il n’est point mystique malgré la mode nouvelle ; il s’en tient à une incrédulité de bonne compagnie. […] La Nouvelle Héloïse est en conséquence proclamée le plus beau roman d’amour du monde.

820. (1878) Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétaux. Tome I (2e éd.)

Je pense qu’elles doivent désormais unir leur sève, alimenter un seul tronc et nourrir une science unique, la physiologie nouvelle. […] On a vu souvent, à la suite de profonds terrassements, apparaître une végétation nouvelle qui ne pouvait s’expliquer que de cette façon. […] Cette observation nous fait comprendre la nécessité d’une nouvelle condition pour la reviviscence ou le retour à la vie manifestée. […] Abandonne-t-on l’organe à lui-même pendant quelque temps, on retrouve une nouvelle quantité de sucre. […] Bordeu prenait ce mot dans une acception nouvelle et inusitée.

821. (1891) Enquête sur l’évolution littéraire

Le style dont je désire la restauration donnera une nouvelle vigueur à l’expression poétique. […] Il nous faut une langue nouvelle, — suprême. […] Le style devient la sainte-écriture, la bonne nouvelle. […] J’étais au Gil-Blas où je donnais une nouvelle par semaine. […] Mais pour notre nouvelle école tout cela ne compte pas !

822. (1902) Le chemin de velours. Nouvelles dissociations d’idées

Il ne s’agit pas de contester le palmarès de la gloire ni d’en proposer une rédaction nouvelle. […] Elle rallume éternellement et sans se lasser, à la torche qui va mourir, une torche nouvelle et toute pareille. […] La naissance de cette nouvelle unité sociale se marquerait, si on voulait bien la rechercher, à quelques années près. […] — Que vois-je dans les œuvres de la nouvelle école ? […] Mais si elles détestent la littérature nouvelle, quelles sont leurs amours ?

823. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

Désormais, jusqu’à l’avènement d’une nouvelle religion, si elle doit venir, les sentiments moraux n’existent plus au cœur de l’homme sous forme religieuse. […] C’est une direction nouvelle des intelligences contre laquelle, d’ici à longtemps, aucun effort ne prévaudra. […] — Autrement dit, c’était l’aristocratie qui reprenait ses anciennes formules et les opposait à la société nouvelle. — Non point l’aristocratie, mais le patriciat. […] Je le crois ; mais il serait pire encore d’ignorer ce qu’est cette matière nouvelle, et d’en user comme de l’ancienne, parce qu’alors vous ne feriez rien. […] Il ne faut pas croire, en effet, que le christianisme soit une vue nouvelle et particulière sur l’homme et sur le monde, inconnue avant l’avènement de la foi chrétienne.

824. (1848) Études sur la littérature française au XIXe siècle. Tome III. Sainte-Beuve, Edgar Quinet, Michelet, etc.

Et cette nouvelle n’a été écrite qu’en vue d’une seule personne et pour la lui faire lire, et pour lui en faire agréer et partager le sentiment. […] Cette manière de poésie religieuse est nouvelle et inattendue ; on le sentirait rien qu’à la surprise du public, qui cesse de comprendre ou qui comprend trop bien. […] n’avez-vous pas de la vie, de l’humanité, une impression nouvelle ? […] Il faut se prêter, se livrer à la donnée première du christianisme ; il faut abonder dans le sens du christianisme, en appliquer la mesure à toutes choses et à soi-même, emprunter de lui un nouveau regard pour tout voir, une nouvelle âme pour tout sentir, une nouvelle langue pour tout dire. […] Secoue de ton haleine les siècles amassés sur mes cheveux, comme la rosée d’une branche nouvelle d’amandier.

825. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Revue littéraire. Victor Hugo. — M. Molé. — Les Guêpes »

Les divers on dit littéraires et politiques, les propos courants sur les personnes et les choses sont devenus depuis quelque temps matière à des publications légères, périodiques, qui, sous cette forme nouvelle, ont assez réussi pour qu’on s’en occupe en passant et qu’on en relève l’espèce d’influence commençante.

826. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Chateaubriand, François René de (1768-1848) »

Un jour, sans doute, on pourra juger ses compositions et son style d’après les principes de cette poétique nouvelle, qui ne saurait manquer d’être adoptée en France du moment qu’on y sera convenu d’oublier complètement la langue et les ouvrages des classiques.

827. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Meurice, Paul (1818-1905) »

. — La Vie nouvelle, comédie en cinq actes (1867). — Les Misérables, drame en cinq actes, avec Victor et Charles Hugo (1870). — La Brésilienne, drame en cinq actes, avec Mathey (1878). — Quatre-vingt-treize, drame en 12 tableaux, d’après Victor Hugo (1881). — Le Songe d’une nuit d’été, féérie (1886). — Struensée, drame en cinq actes et en vers (1898).

828. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Samain, Albert (1858-1900) »

Van Bever Indépendamment d’une nouvelle édition d’Au jardin de l’Infante, augmentée d’une partie inédite, M. 

829. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 90-93

Nouvelle découverte d'un grand nombre de très-beaux principes & de très-belles maximes pour les avantages de la composition prosaïque & pour les charmes de la déclamation Françoise ; avec plus de quatre cents remarques sur la Diction, sur la Phrase, & sur la Période, savantes, utiles, curieuses, & divertissantes, qui vont plus loin que celles des illustres MM. de Vaugelas, Ménage, & du très-Révérend Pere Bouhours, & plus délicates & de plus grande conséquence ; en forme de partition anatomique ou critique raisonnée (à la façon des Mécaniques) sur l'une des plus élégantes & plus éloquentes Pieces de ce temps, la Relation ou l'Histoire de la prise de Fribourg, l'un des chef-d'œuvres de la plume de M. le C** de G.** Secrétaire du Cabinet, & l'un des plus beaux, des plus discrets, & des plus délicats Esprits de la Cour ; accompagnée de plusieurs Ratifications ou Réformations d'une invention toute particuliere, plus pompeuses & plus magnifiques que les expressions originales de l'Auteur rectifié ; en faveur des Prosateurs.

830. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre premier. Beaux-arts. — Chapitre premier. Musique. — De l’influence du Christianisme dans la musique. »

Plus fière sous l’ancienne alliance, elle ne peignit que des douleurs de monarques et de prophètes ; plus modeste et non moins royale sous la nouvelle loi, ses soupirs conviennent également aux puissants et aux faibles, parce qu’elle a trouvé dans Jésus-Christ l’humilité unie à la grandeur.

831. (1897) Aspects pp. -215

Nous aurions modulé de fins hurlements à la gloire de la nouvelle lune… — Paix !  […] Elle sera autre : ou l’arbre plus vigoureux ou des rejetons beaux d’être les ennemis du tronc paternel D’une conception nouvelle de la vie surgiront de nouveaux motifs d’activité. […] GRYMALKIN Ne t’inquiète pas ; ils sauront bien se créer une illusion nouvelle. […] Et tous les courtisans à chaque pièce nouvelle qu’ils annonçaient s’exclamaient en chœur : « Superbe ! […] Cependant, malgré tout, la nouvelle génération lyrique possède de grandes qualités.

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