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1346. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Jean-Jacques Rousseau »

Nouvelle délibération impossible.

1347. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « ??? » pp. 175-182

Si son livre ne révèle aucune de ces manières éclatantes et familières au public qui disent, dès les premiers mots, les plumes dont elles sont sorties, il n’accuse pas non plus quelque grande manière nouvelle, — une initiative dans le fond ou la forme des choses ; il confirme assez modestement les bruits qui ont couru.

1348. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

Jean Longnon, dans une excellente notice de son édition nouvelle. […] Et je reçois presque simultanément deux ouvrages qui concernent la fille de Léda : une nouvelle édition du Protée de M.  […] Julien Benda, qui d’ailleurs avait déjà paru dans la Nouvelle Revue française. […] Pendant deux ans, la nouvelle Mme Du Bousquier est amoureuse et heureuse. […] On dirait d’une nouvelle Apocalypse, contre une autre Babylone.

1349. (1920) Impressions de théâtre. Onzième série

Là-dessus, nouvelle lettre de M.  […] Enfin, la peinture de Manet donnait certainement, pour reprendre vos expressions, « une note nouvelle » ; mais il ne me semble point, même en les replaçant à leur date, que les drames de Diderot rendent un son nouveau, ni qu’il y ait une idée proprement nouvelle dans ses bruyantes dissertations. […] Et, grâce à la merveilleuse acoustique de la nouvelle salle, on les entendra ! […] Un gentilhomme, Vendôme, vient en apporter la triste nouvelle : « Le lâche ! […] Si Mlle Sidney était une personne entêtée et processive, je l’engagerais à réclamer une nouvelle audition.

1350. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1871 » pp. 180-366

Je me demandais si c’était une nouvelle émeute. […] Un de mes amis, de couleur très rouge, voit dans ce qui se passe, une ère nouvelle. […] L’affiche toute nouvelle, l’affiche du dernier quart d’heure, est l’affiche sur les cours martiales. […] Je reçois, ce soir, la nouvelle de la mort de ma chère cousine. Cette nouvelle me renfonce, toute la soirée, dans le passé de la famille, dans le souvenir de notre jeunesse, écoulée ensemble.

1351. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

Chaque heure présentant un nouvel objet, est une nouvelle jouissance. […] Vaudroit-il donc mieux, disoit un médecin, qu’un docteur pour procéder d’une maniere nouvelle, ordonnât l’amputation d’une oreille ou d’un nez ? […] C’est une nouvelle scene, un passe-temps, un préservatif contre l’ennui. […] Le plaisir de varier & d’exister d’une maniere nouvelle, les séduiroit à coup sûr ; car on ne sait plus quel systême imaginer pour paroître différent de ce qu’on doit être. […] On n’a d’autre amusement que d’offrir & de remercier, au point qu’une nouvelle importante, qu’une historiette agréable, ne peuvent être racontées.

1352. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

Quelqu’un qui fût entré là, sans préparation, eût tout de suite pensé qu’il s’agissait d’un criminel, ayant inventé une nouvelle épouvante. […] Voyons, franchement, que veux-tu que nous devenions, moi, ma Justice, ma Loi et ma Morale, si, un jour, une telle catastrophe nous arrivait, et que, au-dessus de nos faces blêmes, nous apparût l’image rayonnante et nouvelle de la vérité ! […] … Il arriva même, à ce propos, une aventure, que conte Le Fin de siècle, et qui m’inquiète, m’obsède, me poursuit, comme une nouvelle d’Edgar Poe. […] Charles-Louis-Philippe… La Mère et l’enfant, La Bonne Madeleine, Bubu de Montparnasse, ce sont vraiment des livres d’une émotion nouvelle… Voilà qui apporte quelque chose de neuf à la littérature d’aujourd’hui… Eh bien ! […] Comme moi-même, ils y goûteront des joies rares, ils y sentiront une émotion nouvelle et très forte.

1353. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

C’est que la nouvelle direction n’avait pas cent mille francs à y dépenser. […] Ce qu’elle rêve, c’est simplement la revanche du passé par la conquête d’une nouvelle fortune. […] … Fais-moi la confidence de ta passion nouvelle. […] Il le faut, car elle ne supporterait pas l’épreuve d’une nouvelle déception… Je te la confie. […] L’œuvre nouvelle de M. 

1354. (1896) Le IIe livre des masques. Portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, les masques…

Fénéon se prouvait, il y a plus de dix ans, non seulement juge hardi de la peinture nouvelle, mais excellent écrivain. […] Nous n’avons eu depuis l’ère nouvelle que deux critiques d’art, Aurier et Fénéon : l’un est mort, l’autre se tait. […] Cette vie nouvelle bourdonne dans le cœur et dans la poésie de Max Elskamp, et dans le jardin bêché et semé de ses mains, dans le jardin fleuri par son désir. […] Mais rares sont les confessions où l’on ne s’ennuie à aucune redite ; rares, les hommes dont la perversité est originale dont la candeur est nouvelle. […] Taine ; l’histoire, il est vrai, m’apprend qu’il séjourna à Naples et qu’il passa par Venise : je m’en doutais, mais cela n’ajoute rien à mon rêve, et Cléopâtre, appuyée à l’épaule de Dellius, n’y puise pas une beauté nouvelle.

1355. (1940) Quatre études pp. -154

Déjà l’Université de Chicago a prolongé idéalement mon séjour chez elle, en faisant publier par ses Presses des Études critiques sur Manon Lescaut, qui ont transporté l’héroïne de l’abbé Prévost non plus à la Nouvelle Orléans pour y mourir, mais dans l’Illinois pour y revivre. […] En 1848, à la nouvelle de la Révolution, Petöfi gagne en hâte Budapest, prend la tête du mouvement national, et devant la foule assemblée lance son chant héroïque : La patrie appelle, ô Hongrois ! […] Les milliers d’années remontaient le cours des âges et s’éloignaient comme des ouragans. — son cou je pleurais sur ma vie nouvelle des larmes de ravissement. […] Nouvelle Héloïse, Partie IV, Lettre 17. […] Paris, Nouvelle Revue Francaise, s. d. — Lettre d’Arthur Rimbaud à Paul Demény, Charleville, 15 mai 1871.

1356. (1874) Portraits contemporains : littérateurs, peintres, sculpteurs, artistes dramatiques

Voulait-il changer le gouvernement, poser une religion nouvelle, fonder une école philosophique, dominer les hommes, séduire les femmes ? […] Ce qui donnait quelque vraisemblance à nos plaisanteries, c’était la nouvelle demeure qu’habitait Balzac, rue Fortunée, dans le quartier Beaujon, moins peuplé alors qu’il ne l’est aujourd’hui. […] Une telle nouvelle si inattendue, si peu préparée par ces rumeurs de maladie qui accoutument à l’idée de la mort, nous jeta dans une stupeur morne. […] Personne n’a fait mieux que lui la nouvelle à la main, l’article de petit journal. […] Il avait donné une note nouvelle et toute moderne, et de tout le cénacle c’était à coup sûr le plus réellement romantique.

1357. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

On pressent seulement que du milieu des décombres entassés joyeusement par sa verve insouciante, doivent sortir de nouvelles mœurs, une nouvelle religion, un nouvel ordre de choses210. […] Telle est la comédie nouvelle, inaugurée par le Grec Ménandre. […] L’art dramatique accomplit alors la révolution que les tendances satiriques213 de la comédie nouvelle lui avaient déjà fait commencer. […] Ceux qui l’avaient écouté éprouvèrent une nouvelle compassion en voyant qu’un homme d’une si saine intelligence, et qui discourait si bien sur tous les sujets, eût perdu l’esprit sans ressource à propos de sa maudite et fatale chevalerie.

1358. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCIXe entretien. Benvenuto Cellini (1re partie) » pp. 153-232

Quelques jours après, arriva la nouvelle de la mort du pape Jules II, et ce cardinal, étant allé à Rome, fut élu pape, contre l’attente de tout le monde. […] Vous l’avez fort bien estimé, me dit-elle ; auriez-vous le courage de me monter ces diamants d’une manière plus nouvelle ? […] me dit-il, il n’est plus temps de dormir ; on vient vous apporter une mauvaise nouvelle […] Ayant ensuite appris que j’étais parti malgré lui, il m’envoya cinquante ducats d’or à Sienne, où m’atteignit un de ses serviteurs, qui me dit, de la part de Laurent, qu’il me préparait un beau revers pour mon retour. » Quelques jours après son retour à Rome, arriva la nouvelle de l’assassinat mystérieux du duc Alexandre par Laurenzino.

1359. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (2e partie) » pp. 97-191

Ils se bornent à les lui emprunter en les ornant d’une forme nouvelle. […] L’historien de l’esprit peut être aussi grand que l’historien de la politique ; et ce n’est pas une faible gloire d’avoir ajouté cette branche nouvelle au domaine de l’intelligence. […] La discussion ne reste ouverte que pour ces physiologistes en petit nombre qui ne se sont point assez rendu compte des vraies limites de leur science, et qui, dans l’ardeur d’une étude encore nouvelle et indécise, ne s’aperçoivent pas de ses empiétements sur le domaine d’études voisines, mais différentes. […] Cette vie nouvelle de l’âme est la seule vie réelle, la seule vraiment digne de l’homme.

1360. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

C’est de cette union nécessaire de l’esprit critique et de l’esprit poétique qu’est née la poésie nouvelle, dénommée (après avoir subi bien des étiquettes comme autant d’injures), la Poésie Symbolique. […] Il souffrira de sa joie impossible et la réalisera dans son rêve par le verbe de la parabole ou du poème ; il jouira de sa douleur où il puisera une nouvelle intensité de vie ; et de sa joie et de sa douleur il parviendra par la mort à la gloire — comme Jésus, comme Orphée. […] Il monte, il descend, il remonte : grandeur, décadence et nouvelle grandeur. […] Les hommes, depuis qu’ils oublient ce mot, errent dans le désert de leur âme et du monde, sans tous savoir qu’ils sont en quête d’une nouvelle tendresse raisonnée qui puisse les consoler des vieilles promesses trahies.

1361. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre quatrième. L’idée du temps, sa genèse et son action »

Non seulement nous sentons les transitions, mais encore nous distinguons la transition qui a lieu pour la seconde fois, pour la centième fois, de celle qui a lieu pour la première et qui est nouvelle ; nous sentons les diverses espèces de changement ou de mouvement intérieur, nous sentons les directions du cours de nos pensées, non dans l’espace, mais dans le temps. […] La perception de la gravure commençait de diminuer en intensité lorsque est venue la sensation du vent, et cette perception de la gravure, avec le degré précis d’intensité qu’elle avait à ce moment, s’est fondue dans la conscience avec la sensation nouvelle et forte du vent. Celle-ci, à son tour, a été en partie refoulée et diminuée dans son intensité par la sensation nouvelle de fenêtre ouverte. […] Toute sensation présente paraîtrait nouvelle si, en même temps, il n’y avait pas une image mnémonique de la même sensation et si la conscience ne les apercevait pas toutes deux à la fois, comme un homme et son ombre dans une même lumière.

1362. (1753) Essai sur la société des gens de lettres et des grands

Des successeurs ou trop bornés ou trop despotiques, semblèrent négliger les vues sages de Charles V ; mais le mouvement imprimé subsista, quoique faiblement, jusqu’à François Ier, qui donna aux esprits engourdis et languissants une nouvelle impulsion, Ce prince fut, ou assez bien né pour aimer les savants, ou du moins assez habile pour les protéger ; car sans les aimer on les protège quelquefois, et l’intérêt ou la vanité les rend aisément dupes sur les motifs des égards qu’on a pour eux. […] Aussi est-ce un spectacle assez agréable et assez philosophique que de voir à quel point ils varient dans leurs jugements ; l’avis courant, que leurs complaisants ont soin de leur dicter, est toujours le leur, parce qu’ils n’en ont point à eux : le dernier ouvrage d’un homme célèbre qui n’a pas l’avantage de leur plaire, est toujours la plus mauvaise de ses productions ; ils ne commencent à lui rendre justice que quand une nouvelle production offre un nouvel aliment à la satire ; ils assurent alors que dans la précédente le talent se montrait encore, mais qu’il n’y a plus rien à attendre d’un esprit usé. […] Je vous présente donc ces Recherches comme à un géomètre profond, qui a su » joindre aux agréments de l’esprit les plus sublimes connaissances, et dont je distingue le suffrage parmi le petit nombre de ceux qui peuvent véritablement me flatter. » S’il est permis de joindre à l’éloge des étrangers celui des morts, qui ne saurait blesser les vivants, l’auteur oserait encore rappeler ici, comme un témoignage des sentiments de son cœur, ce qu’il écrivait en 1752 à un homme dont la mémoire doit être précieuse à tous les gens de lettres qui l’ont connu, à feu M. le marquis d’Argenson, en lui dédiant (après sa retraite du ministère) l’Essai d’une nouvelle théorie de la résistance des fluides. […] L’auteur, en écrivant cette affligeante vérité, est bien éloigné de regarder la reconnaissance comme un fardeau ; puisse-t-il avoir donné des marques durables de la sienne au seul homme en place auquel il ait été redevable, à M. le comte d’Argenson, à qui il vient de dédier la nouvelle édition de son Traité de Dynamique !

1363. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « Remarques finales. Mécanique et mystique »

Mais de même que l’aspiration morale nouvelle ne prend corps qu’en empruntant à la société close sa forme naturelle, qui est l’obligation, ainsi la religion dynamique ne se propage que par des images et des symboles que fournit la fonction fabulatrice. […] Parfois, le seul fait de pousser plus loin qu’il ne semblait raisonnable conduit à un entourage nouveau, crée une situation nouvelle, qui supprime le danger en même temps qu’il accentue l’avantage. […] Ce fut un emprunt à la « religion statique » des anciens, qu’on démarqua et qu’on laissa à sa forme statique sous l’étiquette nouvelle que la religion dynamique fournissait. […] Il voudra faire d’elle une espèce nouvelle, ou plutôt la délivrer de la nécessité d’être une espèce : qui dit espèce dit stationnement collectif, et l’existence complète est mobilité dans l’individualité.

1364. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — I » pp. 139-158

Longtemps je crus à ce que je désirais ardemment, et, toujours déçu, je me laissais tromper toujours, leurré chaque matin d’une attente nouvelle, et dupe du lendemain, même dès l’enfance ! […] Il en éprouva une telle consolation et une vue de foi si pleine et si lumineuse, que le médecin craignit que cette brusque transition du désespoir à la joie n’amenât à son tour une crise nouvelle. — « L’homme, a dit admirablement Cowper dans un de ses meilleurs poèmes, est une harpe dont les cordes échappent à la vue, chacune rendant son harmonie lorsqu’elles sont bien disposées ; mais que la clef se retourne (ce que Dieu, s’il le veut, peut faire en un moment), dix mille milliers de cordes à la fois se relâchent, et jusqu’à ce qu’il les accorde de nouveau, elles ont perdu toute leur puissance et leur emploi. » La convalescence se soutenant, Cowper résolut de changer tout son train de vie, et renonçant pour jamais à Londres qu’il appelait le théâtre de ses abominations, et qui l’était plutôt de ses légèretés, il chargea son frère de lui trouver une retraite de campagne dans quelque petite ville, non éloignée de Cambridge.

1365. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — III » pp. 178-197

Voir tout simplement La Nouvelle Héloïse, Ve partie, lettre iii ; et dans les sujets d’estampes pour la Nouvelle lléloïsc, la 9e estampe ayant pour inscription La Matinée à l’anglaise.

1366. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — I » pp. 432-453

Elle témoigne assez peu de goût pour leur fille Mme de Staël : « Les enthousiastes ne sont pas mon fait, et j’ai remarqué, dit-elle, que leur chaleur cache très peu d’esprit ; c’est une nouvelle découverte pour moi. » Elle écrivait cela en mars 1789, et elle se trompait en croyant faire cette découverte ; car si l’enthousiasme de Mme Staël méritait de trouver grâce auprès des têtes froides, c’était eu faveur de tout l’esprit qu’il y avait derrière. […] Or on a, dans les lettres aujourd’hui publiées, le récit même, le vrai récit de la marquise au moment de cette scandaleuse nouvelle.

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