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2744. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre IV. Shakespeare l’ancien »

Si Eschyle est un téméraire, et mérite d’être mandé devant l’aréopage, est-ce que Phrynichus n’a pas été, lui aussi, jugé et condamné pour avoir montré sur la scène, dans la Prise de Millet, les Grecs battus par les Perses ?

2745. (1856) Cours familier de littérature. I « Digression » pp. 98-160

Mais madame de Girardin montra un courage mâle dans les péripéties de cette révolution.

2746. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Première leçon »

Je crois convenable d’indiquer encore ici un second exemple de même nature, mais qui, se rapportant à un sujet de recherches bien plus particulier, est encore plus concluant pour montrer l’importance spéciale de la philosophie positive dans la solution des questions qui exigent la combinaison de plusieurs sciences.

2747. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Deuxième leçon »

Quant à toutes les autres classifications proposées, il suffira d’observer que les différentes discussions élevées à ce sujet ont eu pour résultat définitif de montrer dans chacune des vices fondamentaux, tellement qu’aucune n’a pu obtenir un assentiment unanime, et qu’il existe à cet égard presque autant d’opinions que d’individus.

2748. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Première partie. De la parole et de la société » pp. 194-242

Que l’on me permette donc cette dernière question : S’il est impossible de bien expliquer ce qui est, à moins de le montrer en quelque sorte, comment pourrait-on parvenir à le créer ?

2749. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

Dans une République, même aristocratique, mais surtout démocratique, il n’y a pas de crainte, sauf dans le cas où la République prend l’habitude d’obéir à un homme ; mais alors elle n’a de république que le nom ; il n’y a pas d’honneur au sens que Montesquieu donne à ce mot, puisqu’il n’y a ni roi aux yeux de qui on ait à se distinguer, ni de caste (c’est vrai en démocratie et on verra plus loin que l’aristocratie telle que l’entend Montesquieu est très proche de la démocratie), ni de caste aux yeux de laquelle on ait à se montrer à ses avantages. […] Un gouvernement despotique, au contraire, saute, pour ainsi dire, aux yeux ; il est uniforme partout : comme il ne faut que des passions pour l’établir, tout le monde est bon pour cela. » Au lieu de se moquer de la complexité du système de Montesquieu, la complexité en choses de sociologie n’étant point signe de vérité, mais ’ simplicité y étant marque d’ignorance, d’étourderie et de sottise ; il aurait fallu plutôt signaler le point faible de ce système et montrer que la séparation des pouvoirs ne peut se conserver qu’à la condition qu’il se trouve quelqu’un qui soit assez fort pour la maintenir ; et que ce quelqu’un est un pouvoir lui-même, et si grand qu’il y a quelque chance qu’il devienne un despote et que cela forme un cercle. […] Il n’a pas de peine à comprendre ni à montrer que cette solution n’est jamais qu’un expédient, et éphémère : « Si, lorsque le législateur fait un pareil partage, il ne donne pas des lois pour le maintenir, il ne fait qu’une constitution passagère ; l’inégalité rentrera par le côté que les lois n’auront pas défendu. […] Après avoir montré et les causes profondes et les conséquences dernières de l’inégalité parmi les hommes, il n’a donné le moyen ni de supprimer ces causes ni de remédier à ces conséquences, et s’est contenté de protester contre l’inégalité elle-même : « Il suit de cet exposé que l’inégalité étant presque nulle dans l’état de nature, tire sa force et son accroissement du développement de nos facultés et des progrès de l’esprit humain, et devient enfin stable et légitime par l’établissement de la propriété et des lois. » — Donc, retour à l’état de nature et abolition de la propriété et des lois qui la protègent ? […] La superstition est le plus abominable fléau de la terre : c’est elle qui, de tout temps, a fait égorger tant de Juifs et tant de Chrétiens, c’est elle qui vous envoie au bûcher chez des peuples d’ailleurs estimables… Je pourrais disputer avec vous sur les sciences que vous attribuez aux anciens Juifs et vous montrer qu’ils n’en savaient pas plus que les Français du temps de Chilpéric ; je pourrais vous faire convenir que le jargon d’une petite province, mêlé de chaldéen, de phénicien et d’arabe, était une langue aussi indigente et aussi rude que notre ancien gaulois ; mais je vous fâcherais peut-être et vous me paraissez trop galant homme pour que je veuille vous déplaire.

2750. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1894 » pp. 185-293

Puis Helleu m’entretient d’une centaine de croquis, qu’il a faits dans un séjour à Bois-Boudran, de la comtesse Greffulhe, croquis dans toutes les attitudes, et montrant la charmante femme, du lever au coucher, croquis qu’il avait demandés un jour, pour les exposer, et qui lui avaient été refusés, parce qu’il y avait des croquis trop intimes, que la femme était montrée trop dans son déshabillé. […] Dans l’entracte, visite de l’académicien d’hier, visite d’Hérédia qui nous raconte qu’il a bien manœuvré, qu’il a démoli les intrigues de Camille Doucet, qu’il s’est montré un habile stratégiste.

2751. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 5-79

Nous disons seul, parce que du côté de la Prusse la brèche est ouverte, et que la Prusse, incapable de résister par inégalité de forces, l’est plus encore par politique ; livrez-lui des provinces de plus dans le nord et dans le midi de l’Allemagne, et elle se montra toujours prête à recevoir toutes les dépouilles.

2752. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIVe entretien. Madame de Staël. Suite »

Elle m’aperçut, et me montra du regard à son amie, qui se pencha à son tour pour regarder de mon côté.

2753. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIe entretien. Biographie de Voltaire »

Voltaire échoua dans sa négociation, mais il y montra un talent de rédaction diplomatique qui le fit remarquer du roi, de madame de Pompadour, sa favorite, et des ministres.

2754. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre deuxième »

En vain Hobbes et Gassendi le somment, soit de prouver comment il peut penser hors ou indépendamment de son cerveau, soit de montrer la substance de la pensée et la nature de son lien avec le corps.

2755. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre troisième »

Son impatience montrait assez où était le vice de ce théâtre ; ce qu’il voulait sans pouvoir le dire, c’était la vérité dramatique, l’action.

2756. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 novembre 1886. »

  Gasperinibi continue en disant que Wagner, dans Tristan et Iseult a réagi contre cette tendance funeste des écoles italienne et française, lesquelles absorbent volontiers le tout au profit des divers éléments constitutifs et se préoccupent moins de faire vivre une œuvre que d’animer les parties accessoires. « Ce faisant, ajoute-t-il, il a vigoureusement tourné les esprits du côté d’une réforme urgente et montré la vraie route à suivre.

2757. (1805) Mélanges littéraires [posth.]

Il ne serait pas nécessaire d’appliquer tous les enfants à tous ces objets à la fois : on pourrait ne les montrer que successivement ; quelques-uns pourraient se borner à un certain genre ; et dans cette quantité prodigieuse, il serait bien difficile qu’un jeune homme n’eut du goût pour aucun. […] La lecture des livres anciens qu’on ne réimprimerait pas, deviendrait un travail ; et dans ceux même qu’on réimprimerait, il serait presque aussi nécessaire de conserver l’orthographe que le style, comme on conserve encore l’orthographe surannée des vieux livres, pour montrer à ceux qui les lisent, les changements arrivés dans cette orthographe et dans notre prononciation.

2758. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

c’est, dit Me D pour montrer que la sagesse elle-même préside à tous les decrets de Jupiter, et qu’elle fait mouvoir tous les ressorts de la providence. voilà donc, selon ce principe, la sagesse divine, instigatrice des plus grands crimes. […] J’allai aussi-tôt le montrer à M.  […] Mais quand ils sont suffisamment instruits par les raisons, il reste encore aux auteurs à donner une leçon plus importante : ils doivent montrer, en se réünissant de bonne foi, que la diversité des opinions ne doit jamais aliener les coeurs ; que l’estime et l’amitié peuvent se soûtenir au milieu même de la contradiction ; et qu’il faut que les disputes des gens de lettres ressemblent à ces conversations animées, où, après des avis differens, et soûtenus de part et d’autre avec toute la vivacité qui en fait le charme, on se sépare en s’embrassant, et souvent plus amis que si l’on avoit été froidement d’accord.

2759. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Conclusion. Le passé et le présent. » pp. 424-475

—  Ils se piquent de peinture, du moins ils l’étudient avec une minutie étonnante, à la chinoise ; ils sont capables de peindre une botte de foin si exactement, qu’un botaniste reconnaîtra l’espèce de chaque tige ; celui-ci s’est installé sous une tente pendant trois mois dans une bruyère afin de connaître à fond la bruyère ; beaucoup sont des observateurs excellents, surtout de l’expression morale, et réussiront très-bien à vous montrer l’âme par le visage ; on s’instruit à les regarder, on fait avec eux un cours de psychologie ; ils peuvent illustrer un roman ; on sera touché par l’intention poétique et rêveuse de plusieurs de leurs paysages.

2760. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (3e partie) » pp. 5-79

Le doigt de la Providence commence à se montrer dans l’ombre sous les traits d’un hasard.

2761. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (2e partie). Littérature de l’Allemagne. » pp. 289-364

Pour embrasser l’ensemble de la nature, il ne faut pas s’en tenir aux phénomènes du dehors ; il faut faire entrevoir du moins quelques-unes de ces analogies mystérieuses et de ces harmonies morales qui rattachent l’homme au monde extérieur ; montrer comment la nature, en se reflétant dans l’homme, a été tantôt enveloppée d’un voile symbolique qui laissait entrevoir de gracieuses images, tantôt a fait éclore en lui le noble germe des arts.

2762. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 14 mars 1885. »

Naïf comme ces pâtres de Norvège qui se plaisaient jadis à entendre autour de la flamme du pin résineux le récit des Scaldes inspirés, il laisse aux histoires primitives leur charme d’enfance ingénue ; mais, penseur et critique, il sait, sans nuire à sa propre émotion ni à celle des autres, montrer la loi nécessaire des événements dans la suite en apparence désordonnée des circonstances, et il contraint l’humanité vieillie à s’aimer, à se haïr, à se plaindre, à se reconnaître en un mot, dans les contes qui l’ont bercée.

2763. (1856) Cours familier de littérature. I « Ve entretien. [Le poème et drame de Sacountala] » pp. 321-398

Excellente occasion pour me montrer !

2764. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIe entretien. Littérature latine. Horace (1re partie) » pp. 337-410

L’historien romain Suétone raconte que, de son temps, c’est-à-dire sous l’empereur Trajan, on montrait encore avec vénération, près du petit bois de chênes verts de Tibur (Tivoli), la petite maison de plaisance qu’Horace avait habitée.

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