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2024. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

Efface, efface, en ta course nouvelle, Temples, palais, mœurs, souvenirs et lois.

2025. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

Mais je crois d’autre part les avoir assez loués ; « Intolérants et orgueilleux, — disais-je encore, il n’y a pas trois ans, — difficiles à manier, chagrins et moroses, méprisants et austères, affectant la religion jusque dans leur costume, les protestants, en revanche, possédaient la vertu dont ces défauts étaient comme l’enveloppe, et grâce à elle on peut dire qu’en 1685 et depuis plus d’un siècle, ils représentaient la substance morale de la France… Écartés des tentations par les mesures mêmes qui les éloignaient des emplois, ils se dressaient, dans la société du temps de Louis XIV, comme un enseignement vivant par l’ardeur de leur foi, par leur constante préoccupation du salut, parleuréloignement des plaisirs faciles, par la dignité de leurs mœurs, par la raideur même enfin et la fierté de leur attitude. » Ne pouvant pas abuser ici du droit de me citer moi-même, je renvoie le lecteur à l’étude, Sur la formation de l’idée de progrès dont je tire ces lignes.

2026. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VI : Difficultés de la théorie »

Il est encore un autre ordre de considérations, c’est que ces formes de transition douées d’habitudes mal fixées, variables, mœurs intermédiaires entre celles de leurs ancêtres et celles de leurs descendants et d’une organisation également mixte et imparfaitement adaptée pour les unes ou les autres de ces habitudes, n’ont pu soutenir longtemps la concurrence, soit contre le poisson qui devenait de plus en plus parfait, relativement à ses habitudes aquatiques, et tel que nous le voyons dans le type si exclusivement ichthyomorphe du Téléostéen, ni contre les reptiles ou les oiseaux véritables, dont le type ne dut pas tarder à s’achever par une sélection rapide.

2027. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

Apportant son pinceau d’artiste en aide à la plume du poète, il dessinait, avec un égal amour, la chlamyde de Léonidas, la cuirasse du duc de Guise, ou le pourpoint d’Hernani ; contemporain de tous les âges qu’il avait étudiés, citoyen du monde entier qu’il avait parcouru, pas un détail de mœurs, de costume, d’armure ne lui était inconnu ; pas un site historique ou pittoresque ne lui était étranger.

2028. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre II. La parole intérieure comparée à la parole interieure »

Emile Pouvillon, Césette (1880) qui retrace les mœurs et le langage de l’Aveyron.

2029. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Quelques « billets du matin. » »

Le pieux hagiographe nous dit : « Étant parvenu à l’âge viril, Gengoul épousa une femme de non moindre qualité que lui, mais fort différente de mœurs ; ce que Notre-Seigneur permit afin que sa patience fût éprouvée. » Elle le fut. […] On les voit à la queue leu leu, tout le long du fleuve des âges, ces navires qui portent les générations successives et qui, par leur construction même, leur aspect et leur allure, expriment quelque chose de l’âme et des mœurs des passagers : le bateau d’aujourd’hui, net, lisse, à vapeur, en acier, tout à l’utile, — le haut vaisseau royal, majestueux et lourd, chargé d’ornements et de dorures, — la trirème antique, élégante comme un beau vase et berçant à sa proue une sirène couronnée de fleurs … et ainsi de suite jusqu’à l’arche de Noé, le plus vieux des bateaux et le plus innocent, parce qu’il est celui qui contient le plus de bêtes.

2030. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1885 » pp. 3-97

Tout le temps, on fait joyeusement le château en Espagne d’un voyage, à nous sept, dans le midi de la France, en automne ; et ce sont mille plaisanteries des femmes sur mes mœurs de tortue, sur mes attaches à ma maison, à ma chambre, à mon lit.

2031. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre premier. Aperçu descriptif. — Histoire de la question »

II, p. 82, notes), il indique l’influence des mœurs, c’est-à-dire des caractères, sur la rudesse ou la douceur des mots ; dans les Réponses a quelques objections, p. 233, il aperçoit la fécondité de l’association des idées.

2032. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Ce Mexique d’Ampère, à sa date, avait sa nouveauté : il était observé dans ses mœurs avec justesse, avec ironie dans son gouvernement et sa politique, avec érudition et lumière dans ses antiquités, et il offrit à l’auteur le prétexte d’une prophétie ou d’une utopie grandiose sur l’avenir réservé à l’isthme de Panama.

2033. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre V. Swift. » pp. 2-82

Les trois frères obéirent quelque temps et voyagèrent honnêtement, tuant « un nombre raisonnable de géants et de dragons1003. » Malheureusement, étant venus à la ville, ils en prirent les mœurs, devinrent amoureux de plusieurs grandes dames à la mode, la duchesse of Money, milady Great-Titles, la comtesse of Pride, et, pour gagner leurs faveurs, se mirent à vivre en galants, fumant, jurant, faisant des vers et des dettes, ayant des chevaux, des duels, des filles et des recors.

2034. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

Sue, en traitant avec de nombreux développements de l’âge et des mœurs du gibier, n’a pas réussi à contenter les chasseurs de profession qui, sans doute, lui reprocheront plus d’une lacune, et j’ai l’assurance qu’il n’a pas conquis un disciple à l’art savant de la vénerie. […] Les Natchez, dont M. de Chateaubriand avait détaché plusieurs descriptions qu’il a placées dans le Génie du christianisme, et même les deux épisodes d’Atala et de René, espèce de pantologie américaine où l’auteur avait entassé l’histoire naturelle, l’histoire politique, le tableau des mœurs et du climat, dégagés de toutes les richesses confuses que le poète a distribuées dans un ordre meilleur, et ramenés aux proportions de l’épopée, sont assurément un livre digne d’attention et d’étude, puisque nous devons y chercher le point de départ de l’illustre écrivain.

2035. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1889 » pp. 3-111

Que de choses toutefois intimement parlantes à l’historien de mœurs, dans ce musée de la défroque militaire, et comme elle m’en dit plus cette cravache, avec laquelle Murat chargeait à Eylau, que toutes les histoires imprimées de la bataille.

2036. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1894 » pp. 185-293

MDCC. » Et quand j’eus parcouru le petit volume, qui donne exactement le « Prix de la vie à Paris, en 1700 », ce fut un étonnement pour moi, qu’il n’eût été déjà consulté et cité par un historien des mœurs françaises.

2037. (1908) Esquisses et souvenirs pp. 7-341

L’honnête et chétif Senancour, auteur du morne Obermann, vous apparaîtra, agité dans l’épuisement, sensible dans la langueur, méditant un ouvrage sur le Monde primitif, et bégayant des paroles insipides : — Si au moins il appartenait à ma destinée de ramener à des mœurs primordiales une contrée circonscrite et isolée ! […] Nos mœurs, les vertus et les vices, tous les sentiments, bons ou mauvais, portent aujourd’hui le masque exagéré du Mélodrame.

2038. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

Ce gwerz, où ont été introduits quelques traits d’un intérêt spécialement breton, est pour le fond évidemment issu du livre populaire français, traduit lui-même de l’allemand : il lui a emprunté son étrange géographie et ses descriptions de mœurs barbares. […] Morpurgo a récemment découvert128 et publié sur l’histoire de Jean Boutedieu en Italie des documents tout à fait nouveaux et fort curieux, d’abord en ce qu’ils éclairent l’histoire même de la légende, et ensuite en ce qu’ils jettent sur l’état des esprits au xve  siècle, sur les croyances, les mœurs, les façons de vivre des Italiens et particulièrement des Toscans de cette époque, une très vive et amusante lumière129.

2039. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE STAEL » pp. 81-164

On retrouve à la Restauration quelque nom de femme supérieure qui la représente dans la meilleure partie de ses mœurs et dans la distinction modérée de ses nuances.

2040. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

Rousseau qui étaient d’une beauté merveilleuse, et qui avaient bien les mœurs et les gestes des canards.

2041. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « L’obligation morale »

Mais l’octroi d’une liberté nouvelle, qui aurait pour conséquence un empiétement de toutes les libertés les unes sur les autres dans la société actuelle, pourrait produire l’effet contraire dans une société dont cette réforme aurait modifié les sentiments et les mœurs.

2042. (1897) Aspects pp. -215

C’était la loi du talion : pure sauvagerie de la part d’une société soi-disant civilisée où des leçons de mort sont données journellement par ceux même qui se targuent de mœurs inoffensives. […] Il est urgent, vu les mœurs nouvelles, que la poésie s’assure d’un local où l’on puisse discuter les tendances et la technique des divers concurrents aux postes enviés de Dieu, sous-Dieu et, apprenti-Dieu du lyrisme.

2043. (1896) Hokousaï. L’art japonais au XVIIIe siècle pp. 5-298

Un roman illustré par nombre de dessins d’un grand intérêt pour l’histoire des mœurs du Japon, dessins de la réalité la plus absolue, entremêlés de dessins fantastiques, comme l’apparition d’un esprit à une mariée, la nuit de ses noces, apparition la faisant accoucher d’un monstre que le mari étrangle ; comme l’étrange vision, en un paysage, la nuit, de milliers de renards dans la lumière d’un clair de lune : roman dont le dénouement montre, au milieu d’un noir ciel sillonné d’éclairs, le prince agenouillé devant la tombe de son père, la tête de son assassin posée sur un présentoir.

2044. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

On comprend donc très facilement que Thomas Corneille ait été appelé à jeter la cendre de sa poésie sur ce feu allumé, qu’il ait été convié à débarrasser ce terrible Don Juan de ses plus hardis paradoxes ; mais au xixe  siècle, en pleine révolution de toutes choses, quand Don Juan s’appelle Robert Macaire, et quand ses plus hardis paradoxes ont été mille fois dépassés, quand le doute, l’ironie, le blasphème, le parjure, débordent de toutes parts dans nos livres et dans nos mœurs, s’en tenir au Don Juan de Thomas Corneille, laisser dans cette ombre funeste un des chefs-d’œuvre de Molière, nous priver de cette grande prose qui rappelle la prose des Provinciales dans son ampleur et dans sa majesté, voilà, certes, ce qui ne saurait se comprendre. — En présence de cette profanation, de cette impertinence et de cet incroyable oubli de tout ce qui est l’art sérieux, on se demandait à quoi donc pouvait servir le Théâtre-Français ?

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