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2125. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XIII : Affinités mutuelles des êtres organisés »

Mais je ne sais réellement si aucun de ces exemples peut jeter quelque lumière sur l’origine des organes rudimentaires à l’état de nature, sinon qu’ils prouvent que ces rudiments peuvent se produire : car je doute que des espèces à l’état de nature subissent jamais de brusques changements.

2126. (1902) Les poètes et leur poète. L’Ermitage pp. 81-146

Au lieu de la grâce maladive et pleureuse de quelques-uns des classiques de son siècle, nous trouvons en lui une force vitale prodigieuse, un élan vers toujours plus de lumière et plus de liberté.

2127. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

Ce colibri lui valut bien des peines, une querelle ingrate, ridicule… Il n’aura même pas eu la consolation de recevoir, sous la triste lumière de l’Institut, ce compagnon, comme lui amoureux des âmes que Dieu tire vers soi. […] Ensuite, le Mystère en pleine lumière, qui est dédié à Gabriele d’Annunzio, rassemblera le Testament d’Eugène Delacroix, le Printemps à Mirabeau, la Musique de perdition, la Sibylle d’Auxerre, les Turquoises gravées, nouvelles qui ont paru depuis l’armistice et auxquelles sera joint un Claude Gelée inédit.

2128. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

Ce n’est que grâce, lumière pure, ressouvenirs aisés de Pétrarque et des cours d’amour, — dirai-je des romans de Mlle de Scudéry et des comédies de Pierre Corneille ? […] Par-delà, j’ai des scrupules, et je n’y vois plus assez clair… » Cayolle, lui, irait un peu plus loin, parce qu’il a des lumières qui me manquent. […] Et je ne dis pas que Corneille n’eût su trouver des traits plus ramassés et plus forts, ou Shakespeare des mots plus imprévus et plus profonds (car je n’en sais rien) ; mais l’ordre, la clarté, l’harmonie sont admirables ; nous sommes en pleine lumière, en plein art gréco-latin ; et, que voulez-vous ? […] Oui, la mort, c’est bien la solution ; la mort, c’est-à-dire l’appel direct à la décision et aux lumières du Juge suprême dans une situation morale trop embrouillée pour un pauvre diable d’homme, et, en même temps, le châtiment volontaire de s’être mis dans le cas de ne savoir plus où est le devoir.

2129. (1905) Propos littéraires. Troisième série

Il arrive un âge où l’homme, selon la bonne nature et la bonne mode des époques patriarcales, n’est plus et ne doit plus être qu’un conseiller, qu’une lumière pure, blanche, un peu froide, au-dessus des têtes, et que ni le vent des passions, ni les orages du forum ne font vaciller. […] On les réunira un jour, soyez tranquilles, et, même si elles ne vous grandissent pas, elles vous compléteront ; même si elles ne vous haussent point, elles vous éclaireront d’une nouvelle lumière. […] Et tandis que l’essaim brillant des cavaliers Traine la pourpre et l’or par les blancs escaliers Joyeusement baignés d’une lumière bleue ; Indolente et superbe, une dame, à l’écart, Se tournant à demi dans un flot de brocart, Sourit au négrillon qui lui porte la queue.

2130. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

Considérez tous les arts à la lumière que je viens de vous donner, vous verrez que les arts vrais sont ceux qui tendent à la morale comme à leur dernière fin et même à leur fin prochaine ; et que les arts faux sont ceux qui n’y tendent pas ; et que toute la classification des arts est là et que toute autre serait artificielle et du reste inextricable. […] Ils tirent des âmes les idées de beauté, les formes de beauté, les sentiments d’harmonie, les intuitions d’harmonie qui y flottent à l’état chaotique et crépusculaire ; et ils les fixent et ils les mettent en pleine lumière. […] Or il est absolument nécessaire qu’un gouvernement tienne de l’une et de l’autre si l’on veut que la liberté, les lumières et la concorde y règnent, trois choses qui sont telles que si une seule manque le gouvernement n’est pas bon ».

2131. (1887) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Troisième série pp. 1-326

Pour le prestige d’antiquité, il croyait sans aucun doute l’avoir mis suffisamment en lumière en parlant de la « hauteur divine » où Sophocle avait porté la tragédie grecque. […] C’est dans ce long épisode que l’on pourrait, sous le titre de la Religieuse, détacher de la Vie de Marianne, et que ses derniers biographes ont eu grandement raison de mettre un peu plus en lumière que l’on n’avait fait jusqu’ici. — L’une des religieuses du couvent où l’on a pour quelque temps placé Marianne lui raconte son histoire, en y intercalant, pour ne pas dire en y emboîtant, selon le procédé de Marivaux, l’histoire d’une autre religieuse. […] C’est aujourd’hui le rôle trop oublié de Prévost que nous nous proposons de remettre en lumière, et, pour cela, d’établir que, même s’il n’était pas l’immortel auteur de Manon Lescaut, ce rôle ne laisserait pas d’être considérable. […] « On ne promet au lecteur, disait Prévost dans sa préface, ni clef des noms, ni éclaircissement, ni le moindre avis qui puisse lui faire comprendre ou deviner ce qu’il n’entendra point par ses propres lumières. » Et, en réalité, parmi beaucoup d’ornements de la façon de Prévost, les faits, ou du moins ce qu’il en pouvait connaître en 1741, ne sont ici défigurés que tout juste autant qu’il le fallait pour que l’indiscrétion ne parût pas trop vive, en demeurant piquante.

2132. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre I. Les personnages »

La guêpe, ne sachant que dire à ces raisons, Fit enquête nouvelle, et, pour plus de lumière, Entendit une fourmilière.

2133. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIVe entretien. Alfred de Vigny (1re partie) » pp. 225-319

La lumière éblouit d’elle-même, on ne voit pas l’ombre.

2134. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Ce tigre, n’ayant point de lumière, fait du feu de mes papiers et de mes livres, après en avoir arraché les couvertures, parce qu’elles étaient dorées et armoriées ; car j’avais fait relier fort curieusement mes meilleurs livres en partant de Paris ; il n’en resta pas un.

2135. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Ensuite, on trouve le magasin du café, le magasin des pipes, celui des flambeaux, qu’on appelle la maison du suif, parce que la plus commune lumière dont les Persans se servent dans leurs maisons est faite avec des lampes nourries de suif raffiné, lequel est blanc et ferme comme la cire vierge ; et puis suit le magasin du vin.

2136. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

Il faudrait, avant tout, savoir ce que c’est ; et il me semble que, pour jeter quelque lumière sur cette question, il serait bien temps de renoncer aux définitions vagues et abstraites de choses qui doivent être sensibles.

2137. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre III. Le lien des caractères généraux ou la raison explicative des choses » pp. 387-464

Or, autant que nous en pouvons juger, et d’après les découvertes récentes, tous les changements d’un corps, physiques, chimiques ou vitaux, se ramènent à des mouvements de ses molécules ; pareillement, la chaleur, la lumière, les affinités chimiques, l’électricité, peut-être la gravitation elle-même, toutes les forces qui provoquent ces changements et provoquent le mouvement lui-même, se réduisent à des mouvements.

2138. (1906) La rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète

Est-il certain qu’ils ne subsistent pas, invisibles mais réels encore, comme la veilleuse que l’on a oublié d’éteindre à l’aube garde son invisible clarté dans la lumière du grand jour ? […] « Les sons de la région aiguë ont un éclat cristallin et rayonnant, qui évoque à l’esprit l’idée de fêtes brillantes, de banquets magnifiques inondés de lumière, ou qui transporte notre imagination dans le monde gracieux de la féerie18. » Le cor est un instrument essentiellement poétique.

2139. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome II

» Et, s’adressant à un passant imaginaire qui n’est autre qu’elle-même : « Fuis », s’écrie-t-elle, « réfugie-toi dans une chambre bien fermée et de tendre couleur, et le remède que tu préfères, tu le prendras, que ce soit le feu de bûches, un cœur ou des livres, ou ton violon. » Et voici qu’elle est, par réaction, presque reconnaissante à la ville sans lumière d’exalter ainsi en elle l’ardeur du songe. […] C’est le soir, les lumières des maisons s’allument, révélant ce que la contemplatrice définit, avec un frisson, la vie infatigable et assidue.

2140. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

., nos lecteurs ne doivent pas s’attendre à une histoire complète ; il n’y a pas d’histoire complète, et puis nous ne pouvons entreprendre que l’histoire des œuvres nouvelles, ou des œuvres récemment remises en lumière ; tout au plus une excursion nous est permise, de temps à autre, sur le terrain de l’antiquité ; encore faut-il que cette excursion favorable au critique, lui soit indiquée au moins par les nécessités du sujet dont il parle. […] Une autre excitation qui nous pousse à revenir tout de suite aux comédies passées du Théâtre-Français, et à les remettre en lumière à cette place même, c’est que, dans la plupart de ces œuvres du théâtre ancien, nous sommes sûrs de rencontrer la beauté, le talent, le charme et le souvenir de mademoiselle Mars ! […] Casimir Bonjour remettait en lumière une vieillerie intitulée : Le Mari à bonnes fortunes, et par un hasard singulier, c’était encore dans L’Homme du jour de Boissy, que M. 

2141. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Au commencement du dix-septième siècle, peu de temps après l’époque de notre littérature où, selon l’expression naïve d’un des historiens du théâtre, « on commença à sentir qu’il était bon que les comédies fussent mieux composées, et que des gens d’esprit, et même des gens de lettres, s’en mêlassent », naquit dans une classe peu élevée de la société un de ces hommes qui semblent envoyés pour ouvrir à leurs contemporains des routes nouvelles, et répandre des lumières qu’ils n’ont point reçues de leurs prédécesseurs. […] … Enfin, je ne crois pas faire un jugement téméraire d’avancer qu’il n’y a point d’homme si peu éclairé des lumières de la foi qui, ayant vu cette pièce ou sachant ce qu’elle contient, puisse soutenir que Molière, dans le dessein de la jouer, soit capable de la participation des sacrements, qu’il puisse être reçu à pénitence sans une réparation publique, ni même qu’il soit digne de l’entrée des églises après les anathèmes que les conciles ont fulminés contre les auteurs de spectacles impudiques ou sacrilèges, que les Pères appellent les naufrages de l’innocence et des attentats contre la souveraineté de Dieu. » Auteurs de nos jours, qui voyez vos ouvrages écartés de la scène par une politique ombrageuse, ce langage de la délation mystique ne vous est pas inconnu.

2142. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Mémoires du général La Fayette (1838.) »

On doit plaindre l’ambition secondaire qu’il a eue, dans de telles circonstances, de régner arbitrairement sur l’Europe ; mais, pour satisfaire cette manie géographiquement gigantesque et moralement mesquine, il a fallu gaspiller un immense emploi de forces intellectuelles et physiques, il a fallu appliquer tout le génie du machiavélisme à la dégradation des idées libérales et patriotiques, à l’avilissement des partis, des opinions et des personnes ; car celles qui se dévouent à son sort n’en sont que plus exposées à cette double conséquence de son système et de son caractère ; il a fallu joindre habilement l’éclat d’une brillante administration aux sottises, aux taxes et aux vexations nécessaires à un plan de despotisme, de corruption et de conquête, se tenir toujours en garde contre l’indépendance et l’industrie, en hostilité contre les lumières, en opposition à la marche naturelle de son siècle ; il a fallu chercher dans son propre cœur à se justifier le mépris pour les hommes, et dans la bassesse des autres à s’y maintenir ; renoncer ainsi à être aimé, comme par ses variations politiques, philosophiques et religieuses, il a renoncé à être cru ; il a fallu encourir la malveillance presque universelle de tous les gens qui ont droit d’être mécontents de lui, de ceux qu’il a rendus mécontents d’eux-mêmes, de ceux qui, pour le maintien et l’honneur des bons sentiments, voient avec peine le triomphe des principes immoraux ; il a fallu enfin fonder son existence sur la continuité du succès, et, en exploitant à son profit le mouvement révolutionnaire, ôter aux ennemis de la France et se donner à lui-même tout l’odieux de ces guerres auxquelles on ne voit plus de motifs que l’établissement de sa puissance et de sa famille.

2143. (1890) Impressions de théâtre. Quatrième série

La raison a aussi ses émotions, et c’est par frissons que se propage la lumière… M.  […] ») et la commente ainsi : « Ce mot est comme un jet de lumière sur l’âme du duc de Guise. […] Pendant que Kabanov est allé boire au cabaret, Katerina raconte son enfance à Varvara ; combien elle aimait aller à l’église, qu’elle croyait voir des anges voltiger dans la grande colonne de lumière qui tombait de la voûte ; ou bien qu’elle se levait la nuit et qu’elle priait jusqu’au matin devant les images. « … Pourquoi je priais alors, ce queje demandais, je ne le sais pas, je n’avais besoin de rien.

2144. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

Si Elisabeth, la reine vierge, fut une virago, l’impératrice Catherine, lady Macbeth et, selon toute apparence, la reine Sémiramis, sur qui j’ai peu de lumières, furent très profondément femmes. […] Et ainsi il nous fait assister au spectacle infiniment curieux du rêve de Margot devant Lazare le Pâtre, le Verre d’eau ou la Tour de Nesle, commenté et fortement motivé par le plus raffiné des littérateurs, la sensibilité de la brunisseuse coexistant en lui avec les lumières de l’habile homme. […] Les décors étaient délicieux : un salon dix-huitième siècle aux légères boiseries blanches ; un cabinet tendu de vieilles tapisseries allemandes ; un jardin de principicule, dessiné dans le goût du Roi-Soleil ; réduction du parc de Versailles, qui, démontée, tiendrait dans une boîte à joujoux de Nuremberg ; une petite place biscornue devant un cabaret, au haut d’un escalier, au pied d’une terrasse couronnée d’une charmille bleuâtre qu’on dirait découpée à l’emporte-pièce ; au premier plan, une admirable encoignure décorée d’une enseigne en fer forgé dont les arabesques compliquées se détachent sur le ciel du couchant ; au dernier plan, les pignons aigus de vieilles maisons ouvragées, piquées, à chacune de leurs petites fenêtres, des lumières jaunes d’une illumination familiale… Et après chaque tableau (il y en a huit, presque tous très courts), pour que nous ne pussions nous évader du pays du rêve, l’orchestre Lamoureux nous jouait des gavottes, des menuets, des mélodies grêles et douces de Gluck, de Haydn et de Mozart… J’aurais préféré, je l’avoue, que le rideau ne se baissât point entre les tableaux : car ce baisser du rideau, c’est une porte qu’on nous ferme au nez, et cela est désagréable.

2145. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre II. Les couples de caractères généraux et les propositions générales » pp. 297-385

Sur ce point, la méthode de concordance ne nous fournit aucune lumière.

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