À proprement parler, les défauts et les mérites de ce livre n’ont rien de littéraire. […] L’auteur, malgré sa jeunesse, appartient dès à présent à l’histoire littéraire. […] Le talent littéraire de M. […] Il a compris le roman comme un genre vraiment littéraire, et il l’a traité littérairement. […] Que faut-il de plus pour assurer la durée des œuvres littéraires ?
Jules Lemaître sur Chateaubriand ont été l’événement littéraire de l’année. […] Jules Lemaître interprète arbitrairement un trait littéraire comme un indice de sotte vanité. […] Et quel orgueil littéraire sera désormais le sien ! […] Dans une œuvre littéraire, c’est différent : nous voulons comprendre. […] Il est constant que Rimbaud a, dès sa dix-neuvième année, abdiqué toute ambition littéraire.
Entre le don littéraire, le don de sentir et d’exprimer le beau, et notre vie morale, un lien existe, assez facile à percevoir. […] J’atteste qu’il y a vingt-cinq ans les brimades y étaient inoffensives, qu’elles affectaient une forme uniquement littéraire, encore que d’une littérature peu choisie.
La sérénité manque à son style comme la santé à son talent, cette santé littéraire qui, selon le mot d’un de ses cadets, plus exceptionnel, plus décadent, mais plus savoureux, « fait les chefs-d’œuvre imperméables et décisifs ». […] À deux ou trois exceptions près, il n’eut pas davantage à se féliciter de l’amitié littéraire, de l’estime assidue des plus jeunes ; il n’a pas joui de son influence, et, somme toute, celle-ci fut petite.
Qu’il s’agisse de l’évolution politique, religieuse ou littéraire d’une nation, l’idéal pour quiconque veut la retracer est d’aboutir à des résultats certains et définitifs. […] Le critique, en jugeant les œuvres littéraires, a l’intention, avouée ou tacite, d’influer sur ses contemporains.
. — La formation littéraire de Taine. — Le témoignage personnel de Taine. — Taine et l’enseignement du style. […] Taine aurait tout simplement « retrouvé son premier instinct littéraire, étouffé par ses œuvres de début, de sorte que le style descriptif lui aurait été aussi naturel que le style abstrait ».
Les origines C’est d’une petite imprimerie du boulevard Saint-Germain, où s’éditait alors un journal littéraire d’avant-garde, que sortirent Les Déliquescences de Vicaire et de Beauclair, aimable parodie faite pour « embêter » les camarades, et dont on sait le succès inouï et inattendu ; les auteurs en restèrent stupéfaits et se refusèrent à une lucrative réimpression de la plaquette, en face du torrent de sottises inopinément déversé sur de tranquilles écrivains, leurs amis. […] Les poètes Je ne veux pas parler dans cette mince brochure que des Auteurs de volumes ou de plaquettes, auxquels le lecteur, désireux comme je l’espère de faire plus ample connaissance avec des écrivains si diversement appréciés, pourra être renvoyé ; il me semble, en effet, difficile et souverainement inutile de porter un jugement quelconque sur des personnalités dont les prétentions littéraires ne s’étayent pas sur le moindre écrit.
Mais il reconnaît cependant que dans la somme des acquisitions littéraires de ce temps, — le journalisme, pernicieux ailleurs, n’aura pas été entièrement stérile, puisqu’il a introduit dans la littérature, une forme de plus — une forme svelte, rapide, retroussée, presque militaire et que cette traîneuse de robe à longs plis, dans les livres, ne connaissait pas. […] L’Auteur des Œuvres et des Hommes, ne faisant pas une histoire littéraire, mais un résumé critique des travaux contemporains, ne s’est point astreint à l’ordre chronologique.
Savant, non pas comme un bénédictin, mais comme une congrégation de bénédictins tout entière, il n’en a pas moins été spirituel comme un Champcenetz et un Rivarol, satirique, auteur dramatique, critique littéraire, dilettante fébrilement exquis, dont la sensation équivaut à une création dans les arts. […] Son Histoire de Constantinople est toute parfumée d’un catholicisme qui n’est pas du catholicisme littéraire, c’est à-dire un sentiment vague, énervé ou faux, dont l’expression plaque artificieusement une phrase artificielle.
Le bon goût dans les choses littéraires, et la méthode, cet autre bon goût qui est particulier aux sciences, le xvie siècle n’en sut point le prix ni l’usage. […] Quelques écrivains, médiocrement penseurs, doués seulement d’une vive sagacité littéraire, ouvrirent dès l’abord une ère nouvelle pour l’expression ; le goût, qui implique le choix et l’exclusion, les poussa à se procurer l’élégance à tout prix et à rompre avec les richesses mêmes d’un passé dont ils n’auraient su se rendre maîtres. […] Dans cette Rome des Barberins, Naudé put se croire d’abord transporté au règne de Léon X, d’un Léon X un peu affadi : son goût littéraire ne sentait peut-être pas assez la différence. […] Les Provinciales parurent six années seulement après le Mascurat, et donnèrent le signal : la face du mondé littéraire fut renouvelée. […] Le Panégyrique imprimé et la lettre manuscrite n’en font pas moins le plus sanglant contraste, et donnent une rude leçon au biographe littéraire qui se lierait avec candeur à ce qu’on imprime.
Elle, en effet, voulut faire de nous des Grecs et des Latins d’idées et de mœurs, par l’imitation littéraire. […] On dit que les Gaulois avaient corrompu le latin littéraire et en avaient fait la langue romane. […] Ce sera encore de la littérature, puisqu’il fut un homme littéraire, mais ce sera quelque chose de plus. […] Ce sera ce qu’il fut en politique, quand le terrible feu de la politique, dont il a été l’un des plus robustes chauffeurs, dévora en lui l’homme littéraire, mais sans parvenir à le consumer jamais. […] » Ce n’est pas là de la gloire littéraire, mais ne peut-on lui faire une gloire aussi avec cela ?
Sa vie littéraire se termina par cette éclatante déception. XLIX Cependant le monde politique trébuchait dans ses prétentions militaires, pendant que Chateaubriand fléchissait dans ses ambitions littéraires. […] Il s’enferma dans un cénacle de vieillards avec madame Récamier, qui avait au moins la grâce de ne vénérer en lui que son immortalité vraie, c’est-à-dire le génie littéraire. […] Comme pensée, il peut rivaliser avec avantage les premières grandeurs littéraires de la langue : Bossuet, né dans des circonstances plus simples, n’eut pas plus de solennité, il n’eut qu’à se mettre au service d’une religion sans doutes et d’une monarchie sans limites ; il fut le courtisan de Dieu et du roi. […] La royauté littéraire tressa pour son front une couronne de fleurs inconnues qui ne se flétrit plus.
Ceci c’est, comme vous le savez, une idée chère à nos hommes de 1630, une idée antérieure, par conséquent, à La Fontaine, une idée qui n’est pas tout à fait de son temps, qui peut paraître surannée même, un peu, à l’époque où il l’exprime ; mais enfin il l’a exprimée et cela est intéressant précisément au point de vue des filiations et des péripéties de l’histoire littéraire. […] C’est une boutade de La Fontaine ; mais au point de vue de l’histoire littéraire et des idées poétiques, ou même des idées philosophiques dans l’histoire littéraire, le passage est assez curieux. […] Il y a autre chose à remarquer dans Ragotin qui m’intéresse beaucoup, qui vous intéressera peut-être aussi, en tout cas qui forme un petit problème historique littéraire. […] On reprenait l’Andromède de Corneille, la Toison d’Or de Corneille, c’est-à-dire des pièces à machines de Corneille, qui sont d’ailleurs d’une belle tenue littéraire. […] Quelquefois il suffit d’une seule pièce qui sera inconnue dix ans plus tard pour que la verve satirique d’un auteur s’éveille et pour qu’il porte contre tout un genre littéraire de son temps une accusation qui ne s’applique qu’à cette pièce-là.
Sainte-Beuve lui eût donné plus d’essor, plus de grandeur ; les sévérités littéraires, et qui n’étaient que de pure forme, à l’égard d’un traducteur qui se montrait un si aimable solliciteur dans la vieillesse, n’auraient pas tenu : elles seraient tombées d’elles-mêmes, elles auraient disparu ; M. […] Il n’est plus guère question ici du déisme de Lucrèce ; M. de Pongerville se borne à le venger du reproche d’égoïsme et d’insensibilité ; et, dans un excellent morceau littéraire et bibliographique qui accompagne cette préface, M. […] Depuis ce jour, l’estimable traducteur de Lucrèce appartient à une coterie littéraire et philosophique ; il a un rôle, on l’a averti dans l’oreille de prendre garde à son déisme de Lucrèce, et que cela pouvait nuire ; il a raccommodé sa préface ; il est le candidat de l’école sensualiste ; et ce n’est plus qu’à ses heures perdues et dans ses visites confidentielles qu’il peut encore s’épancher avec attendrissement sur l’Être suprême, la Providence, l’âme universelle et les harmonies touchantes du Poème de la nature.
Mais il la donna uniquement, qu’on note bien ceci, par des articles de chaque jour, non signés, sur des matières toujours graves, souvent spéciales, sans prétention littéraire aucune, sans phrase sonore ni clinquant qui saute aux yeux ; deux fois, la première lors de son procès, la seconde lors du mandat d’amener en juin, le pouvoir se chargea de signer pour lui et de déclarer ce nom à la France. […] Hugo ; les jugements individuels peuvent être divers ; la sévérité littéraire peut trouver à s’exercer. […] A une autre fois les romans, contes, nouvelles, salmigondis, cent-et-un, cent-et-une, et, en général, tous les chefs-d’œuvre littéraires qui ont pu et dû paraître dans la dernière quinzaine !
Chronique littéraire 1er mars 1833. […] C’est un livre écrit avec douceur, intérêt, inexpérience littéraire, mais sentiment vrai, pur et assez touchant. […] Au reste, nous n’avons pas vu encore la portion de la vie de Trelawney où il entre en rapport avec Byron ; ce point, si Trelawney le fixait avec une exactitude scrupuleuse, pourrait prêter à une piquante discussion biographique et littéraire.
Mais dans un pays où la philosophie n’aurait point d’application réelle, où l’éloquence ne pourrait obtenir qu’un succès littéraire, l’une et l’autre, à la fin, sembleraient des études oisives, et leur mobile s’affaiblirait chaque jour. […] Encourager les hommes de lettres, c’est les placer au-dessous du pouvoir quelconque qui les récompense ; c’est considérer le génie littéraire à part du monde social et des intérêts politiques ; c’est le traiter comme le talent de la musique et de la peinture, d’un art enfin qui ne serait pas la pensée même, c’est-à-dire, le tout de l’homme. […] Dans l’ancien régime, on voulait que les talents littéraires supposassent presque toujours l’absence des talents politiques.
Claveau sur « l’Humanisme »a ayant vivement ému la jeune école littéraire qui s’inspire de cette doctrine, nous avons cru intéressant et utile, pour la loyauté de la discussion, de mettre sous les yeux de nos lecteurs la réponse de M. […] ——— Ce n’est pas sans une certaine surprise que la jeunesse littéraire a lu l’autre jour, en tête du Figaro, un article de M. […] Avouerai-je d’ailleurs, pour lui donner raison en une certaine mesure, que l’humanisme, comme beaucoup de théories littéraires, pousse des rameaux jusque dans la morale et dans ce qu’il faut bien appeler, d’un mot barbare, la sociologie ?
Il s’était retiré en auteur dégoûté des grands, du monde, et des succès littéraires. […] Entre ces deux hommes, si différents en apparence, il s’établit promptement une véritable intimité, qui eut sa source dans le besoin que Mirabeau, dévoré de la soif de la gloire littéraire, avait du talent de Chamfort ; et dans l’amour-propre de Chamfort, que savait si bien caresser l’homme le plus habile qui fut jamais à se faire des amis de ceux qui pouvaient lui être utiles. […] Ramené insensiblement à ses habitudes littéraires, ce fut presque uniquement pour l’occuper d’une manière utile que Ginguené et quelques autres conçurent le projet du journal intitulé : la Décade philosophique ; mais la mort qui naguère s’était trop fait attendre, quand il s’en remettait à elle du soin de l’affranchir des tyrans, ne lui laissa pas le temps d’y travailler.
Ne dit-elle pas dans sa préface : « Le temps des guerriers à armures noires n’est plus… » et la Clorinde littéraire a levé sa visière. […] Mme de Blocqueville a fourré du jasmin dans les Soirées de Saint-Pétersbourg, et elle a cru qu’elle cacherait ou parerait ainsi la tentative de prendre un titre et une forme littéraire que le génie a rendus inaliénables aux imitateurs qui traînent toujours derrière le génie ! […] Mme de Blocqueville, qui fut belle, dit-on, — qui est grandement née, — qui est peut-être aimable dans son salon, — et je suis sûr qu’elle l’est, car il est impossible qu’on y parle comme dans sa Villa des Jasmins ; elle n’y aurait plus personne, — Mme de Blocqueville n’aurait pas du tout de talent littéraire qu’elle aurait dix raisons pour pouvoir très bien s’en passer ; et d’ailleurs, ce n’est pas un si grand malheur que de n’avoir point de talent, quand on sent le talent des autres !
Jusque-là, on connaissait les fraternités siamoises littéraires. […] Tels ont été les faiseurs pour le compte d’Horace… Tels les singuliers sacristains de sa petite chapelle païenne, tels les entreteneurs en huile de la petite lampe allumée sur son tombeau que le vent du Moyen Âge, cette tempête d’âmes et de choses fortes, a bien des fois failli souffler, mais que la robe de quelque abbé qui se trouvait là, païen littéraire ou de mœurs, sauva en se gonflant sur elle. […] Que la vulgarité de l’âme et de l’inspiration d’Horace passât à travers la pureté de sa forme littéraire, Rigault ne pouvait l’empêcher pour ceux qui savent la voir ; mais qu’avait-il besoin d’appeler distinction cette vulgarité ?