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1973. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre premier. La perception extérieure et les idées dont se compose l’idée de corps » pp. 69-122

Il concevait l’étendue vide par ses sensations musculaires de locomotion libre ; il la conçoit maintenant par le mouvement non arrêté d’un corps quelconque.

1974. (1858) Cours familier de littérature. V « XXXe entretien. La musique de Mozart (2e partie) » pp. 361-440

On lui offre tous les honneurs et tous les bénéfices de l’Église, s’il veut entrer dans l’état ecclésiastique ; sa nature légère et libre se refuse à la gravité de cette profession.

1975. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

Aucun document à la fois politique et littéraire, dans les annales de la Chine, n’est de nature à faire mieux comprendre la constitution libre, paternelle et raisonnée de ce gouvernement par la persuasion.

1976. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (2e partie) » pp. 5-80

Le prince avait chargé son envoyé d’ajouter de sa part que, si nous avions quelque scrupule à loger ainsi les représentants de deux dynasties opposées dans la même chaumière, nous serions libres de ne pas nous voir, et qu’il se retirerait avec la princesse dans la partie séparée du châlet où les montagnards gardent le foin des vaches pour l’hiver.

1977. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLe entretien. Littérature villageoise. Apparition d’un poème épique en Provence » pp. 233-312

Mais Dumas est un déserteur de la langue de ses pères, qui a préféré l’idiome châtré et léché de la Seine à l’idiome sauvage et libre du Rhône.

1978. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

        Tous les matins à son réveil, Esclave de son cœur, mais libre de ses ailes, Les ouvre comme deux éventails de dentelle         Et les étend à son soleil.

1979. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIIe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin » pp. 225-319

« Cette fête est bien belle ; c’est la fête des âmes détachées, libres, célestes, qui se plaisent, au-delà du visible, où Dieu les attire. » Le 29 mai.

1980. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XV. La littérature et les arts » pp. 364-405

Si l’on voulait pousser dans le détail la comparaison, on pourrait observer que les cathédrales mettent plusieurs siècles à s’achever ; que, commencées dans un style, elles sont fréquemment finies dans un autre ; qu’elles sont de grandes œuvres collectives où ont collaboré beaucoup d’architectes inconnus ; que dans leurs statues, leurs bas-reliefs, leurs vitraux, elles sont la vivante image des croyances du temps ; mais que d’ailleurs elles laissent libre carrière à la fantaisie des artistes et admettent la satire et la parodie, fût-ce celle du clergé.

1981. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1857 » pp. 163-222

20 août Me voilà en plein rêve de bien des gens, à la campagne, de l’argent dans ma poche, avec une femme bon garçon, vieille amie qui me raconte ses amants ; libres tous les deux, n’ayant à craindre l’amour ni l’un ni l’autre, et bien à l’aise.

1982. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1872 » pp. 3-70

Un premier Paris de Machin ou de Chose devient un article de foi, que l’abonné accepte avec la même absence de libre examen que chez le catholique d’autrefois trouvait le mystère de la Trinité.

1983. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Le Comte Léon Tolstoï »

Comme Tolstoï sait montrer le charme vrai de la vie de famille, il décrit encore et fait aimer le libre attachement des hommes entre eux, la camaraderie, l’amitié, la fraternité, l’affection et l’aide mutuelle des paysans d’une même commune, les beaux attachements des soldats d’une même troupe, l’en-masse des foules, ou plus individuellement la liaison de Wronsky avec ce grand officier lent de la garde Javshine, ou de Nicolas Rostow avec Denissow ; la vérité sans embellissement du récit est la même et provoque de cordiales adhésions.

1984. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre II. Les génies »

L’homme libre sous Dieu souverain.

1985. (1857) Cours familier de littérature. IV « XIXe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset (suite) » pp. 1-80

Roule libre et paisible entre tes larges rives, Rhin, Nil de l’Occident, coupe des nations, Et des peuples assis qui boivent tes eaux vives Emporte les défis et les ambitions.

1986. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

On conçoit facilement qu’un temps où une libre carrière était ouverte à toutes les ambitions fut favorable à l’observation des ridicules, des travers et des vices, car ils étaient tous en jeu dans ces jours de licence et d’intrigue ; et, sous ce rapport, Molière, avec son esprit contemplateur, ne l’employa pas inutilement. […] On ne paraissait pas fixé sur la question de savoir s’il n’était pas loisible à quiconque avait pu, par un moyen quel qu’il fût, se procurer une copie d’une œuvre dramatique non encore imprimée, de la mettre sous presse moyennant un privilège qui, semble-t-il, s’accordait sans grand scrupule, et de la livrer aux lecteurs sans autorisation de l’auteur ; comme aussi, d’un autre côté, dès qu’une pièce était publiée, les troupes rivales de celle qui l’avait mise à la scène devenaient libres de la jouer sans avoir de consentement à demander à personne. […] Nous ne savons pas bien, car aucun registre ne nous l’apprend, pourquoi la troupe du Palais-Royal, libre, à ce qu’il semble, dès le 14, ne revint que le 22 et ne rouvrit son théâtre que le 25.

1987. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre IV. Shakspeare. » pp. 164-280

Copier les actions plates de la vie journalière, les puérilités et les faiblesses où s’abaissent incessamment les plus grands personnages, les emportements qui les dégradent, les paroles crues, dures ou sales, et les actions atroces où se déploient la licence, la brutalité, la férocité de la nature primitive, voilà l’œuvre de l’imagination libre et nue. […] —  Quand dans tes yeux il y aurait vingt mille morts, —  quand dans tes mains tu en serrerais vingt millions, —  quand il y en aurait deux fois autant dans ta bouche de menteur, —  je te dirais que tu mens, à ta face, d’une voix aussi libre — que quand je prie les dieux275.

1988. (1909) Nos femmes de lettres pp. -238

Je voudrais ici ne contrister personne, car une critique indépendante n’est pas nécessairement une critique de combat, et telle allure agressive par où l’on pense affirmer qu’on est libre de toute attache avec les puissances du jour, peut faire soupçonner des dépendances d’un autre genre. […] Libre au moraliste de faire telle réserve qu’il jugera bonne sur cet affaissement, sur ce perpétuel abandon de soi-même qui rend possible une création comme celle-ci.

1989. (1884) La légende du Parnasse contemporain

Aucun mot d’ordre, aucun chef, toutes les personnalités absolument libres. […] Sa poitrine robuste et souple, Libre de corset et de busc, À sa large épaule s’accouple ; L’odeur du foin lui sert de musc. […] De la Gaule primitive, de la France naissante, ils ne veulent connaître que l’histoire ; nous serons plus libres pour en dire la légende.

1990. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

La lecture de chacune de ces pièces une fois entamée, l’esprit n’est pas libre de s’arrêter ; il s’attache aux premiers mouvements de cette pensée personnifiée, et ne se repose qu’après l’avoir vue se reposer elle-même ou expirer dans la lutte. […] En possession d’une richesse dont personne ne connaît aussi bien la valeur que les hommes de science et d’imagination, maître du temps, libre de produire à son heure, il a laissé passer le moment fatal où il devait se décider à vouloir, et, ce moment une fois emporté dans l’abîme du passé, il n’a plus retrouvé que les pierres dispersées et rebelles du monument qu’il avait rêvé ; c’est à ces pierres qu’il a donné le nom de Lazare. […] Cette intervention de l’intelligence libre et clairvoyante dans la double lutte des acteurs entre eux et du poète contre l’auditoire me paraît, au contraire, appartenir aune littérature très avancée.

1991. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

Faguet parle en homme libre de ces maîtres du peuple. […] Mais en aucune époque elles ne furent aussi libres et aussi favorisées que dans la nôtre. […] Il appela Jésus et lui parla avec toute la grâce d’un esprit libre et bienveillant : Savez-vous, lui dit-il, que plusieurs de vos théories sont tout à fait curieuses ?

1992. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

C’est là le miracle d’un gouvernement libre ; c’est que le nom de la loi est tout-puissant dans ce pays ; et quand elle a parlé, nul ne résiste. […] Ses ancêtres avaient peut-être habité une terre aimée des muses, les grottes de la Sicile ou les vallées de l’Arcadie ; mais lui, il était né dans les contrées du Nord, chez une nation fameuse par ses chansons et par la beauté de ses vierges ; nation fière quoique modeste, innocente quoique libre, patiente dans le travail, ferme dans les périls, inébranlable dans sa foi, invincible sous les armes. […] Libre de ce troupeau de dieux ridicules, qui les bornaient de toutes parts, les bois se sont remplis d’une Divinité immense.

1993. (1894) La bataille littéraire. Cinquième série (1889-1890) pp. 1-349

Au passage, Corentin les reconnut, les salua de son bras libre, et montrant la mer blanche d’écume qui déferlait rageusement, piqua droit dedans, criant : — Adieu va ! […] vous êtes libres, vous ! […] baigner un seul jour, dans l’air qui partout vibre, Mes cheveux, ma poitrine et mon visage libre, Et puis mourir !

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