Ses lettres ne déguisaient pas la hardiesse des conseils que Fénelon donnait à la femme qui conseillait à son tour le roi, il l’encourageait même à régner. […] Il avait fini par écrire à l’évêque de Tarbes des lettres dans lesquelles il semblait confesser des relations coupables avec madame Guyon. […] Le cardinal de Noailles, archevêque de Paris, lut cette lettre à madame Guyon et la somma d’avouer les désordres confessés par le religieux. […] On s’empressa néanmoins d’envoyer ces lettres infamantes à Rome, pour y ternir celui qu’on voulait perdre. […] Bossuet et Louis XIV intervinrent et dictèrent l’arrêt par une lettre impérative au souverain pontife.
Nous lisons des lettres « déistes » de Memmius à Cicéron. […] Ils échangèrent des lettres impertinentes, aigres, injurieuses ; le président dit avec esprit de dures vérités à Voltaire. […] Il écrivit contre les idées de Voltaire : il réfuta dans une lettre le Poème sur le désastre de Lisbonne. […] Jamais gueux de lettres ne trouva sa bourse fermée. […] Dans les Lettres écrites de la Montagne.
Quand vous parcourez votre journal, quand vous feuilletez un livre, croyez-vous apercevoir effectivement chaque lettre de chaque mot, ou même chaque mot de chaque phrase ? […] Alors on illumine l’inscription pendant un temps très court, trop court pour que l’observateur puisse apercevoir toutes les lettres. On a commencé en effet par déterminer expérimentalement le temps nécessaire à la vision d’une lettre de l’alphabet ; est donc facile de faire en sorte que le sujet ne puisse pas distinguer plus de huit ou dix lettres, par exemple, sur les trente ou quarante qui composent la formule. […] Si l’on demande à l’observateur quelles sont les lettres qu’il est sûr d’avoir aperçues, les lettres qu’il désigne peuvent être effectivement présentes ; mais ce seront tout aussi bien des lettres absentes, qu’on aura remplacées par d’autres ou simplement omises. Ainsi, parce que le sens paraissait l’exiger, il aura vu se détacher en pleine lumière des lettres inexistantes.
Il a été le premier à mettre en saillie ce contraste d’un simple homme de lettres comme lui, succédant à un homme politique qui avait joué un si beau rôle. […] Il a cité un mot de M. de Salvandy sur lui-même, dans une lettre qu’il écrivait à M. […] Publiciste plein de verve, et homme politique encore plus zélé qu’ambitieux, il ne se considérait dans les lettres proprement dites que comme un amateur, et son désir, son effort, dans les derniers temps, et quand des loisirs lui furent imposés par les circonstances, c’eût été de conquérir, en perfectionnant un de ses anciens livres, ce rang d’auteur durable dont il sentait tout le prix. Dans son premier et son second ministère à l’instruction publique, M. de Salvandy eut pour les hommes de lettres des attentions et, l’on peut dire, des délicatesses particulières ; M.
Dans une lettre, on passe d’une chose à l’autre au hasard de la pensée et de l’occasion, on ne s’inquiète pas qu’elle soit décousue. Et c’est à l’unité, à la cohésion trop exacte que se trahissent l’étude et la méditation dans certains recueils de lettres : on sent que chaque lettre est écrite, que c’est style d’auteur, et non langage de causeur. […] Ce décousu, dans une lettre, et dans tout écrit dont la matière est déterminée par des causes extrinsèques et particulières, comme dans les écrits périodiques, qui suivent forcément non pas la logique et la nature, mais la date des événements, ce décousu ne peut guère disparaître sans emporter le naturel.
Des centaines de lettres nouvelles ont été publiées. […] D’autre part, presque toute femme de lettres possède ou rêve l’amour d’un homme de lettres. […] Il aime en elle la littérature, l’hommage de la femme aux lettres, mais non la littérature féminine, l’asservissement des lettres à la femme. […] Les lettres à Louise Colet, parfois des lettres à Bouilhet nous permettent de suivre assez précisément son travail. […] Taine lui envoie une lettre très chaleureuse.
C’est à partir de ce moment aussi que commence la collection des lettres qu’on vient, pour la première fois, d’imprimer. […] Tous les tons de la prière sont essayés auprès d’elle, depuis la bouderie jusqu’à l’enjouement, témoin ce début de lettre, d’une insinuation charmante : « Il ne tient qu’à vous, madame, de m’apaiser et de m’empêcher de gronder ; que le roi ait la bonté de laisser en Espagne les vingt bataillons que sa majesté espagnole lui demande, nous serons contents. […] Les lettres de madame des Ursins s’en ressentent pendant les années 1707 et 1708. […] Philippe lui écrivit une lettre de simple civilité ; madame de Maintenon la plaignit et lui prêcha la résignation : « Il faut se taire, madame, quand nos malheurs nous viennent de ceux que Dieu a faits nos maîtres. » Louis XIV la reçut avec décence, et lui fît conseiller d’aller jouir à Rome de la considération qu’on ne pouvait lui refuser. On a beaucoup reproché à madame des Ursins ce qu’on appelle ses intrigues : les Mémoires de Saint-Simon ont accrédité surtout cette opinion ; mais une étude impartiale des faits et particulièrement la lecture de ces lettres détruisent la plupart des accusations imaginées par cet esprit systématique.
Il aima passionnément les lettres, écrivit l’histoire de son siècle en latin, fut admiré pour le style, peu renommé pour la vérité, plut aux uns, déplut aux autres, et fut accusé tour à tour de flatterie et de satire ; sort presque inévitable de tous ceux qui ont l’ambition et le courage d’écrire de leur vivant ce qui ne peut être écrit avec sûreté que cent ans après. Nous avons de lui, outre son histoire, sept livres d’éloges, consacrés aux hommes les plus célèbres dans le gouvernement ou dans la guerre, et un autre livre très considérable sur les gens de lettres et les savants du quatorzième, quinzième et seizième siècles. […] L’évêque, son successeur, nous a laissé, à la tête de ses éloges, une description charmante de ce lieu ; on y voit un homme enthousiaste des lettres et du repos, un historien qui a l’imagination d’un poète, un évêque nourri des doux mensonges de la mythologie païenne ; car il nous peint avec transport ses jardins baignés par les flots du lac, l’ombre et la fraîcheur de ses bois, ses coteaux, ses eaux jaillissantes, le silence profond et le calme de sa solitude ; une statue élevée dans ses jardins à la nature ; au-dedans, un salon où présidait Apollon avec sa lyre et les neuf Muses avec leurs attributs ; un autre où présidait Minerve ; sa bibliothèque, qui était sous la garde de Mercure ; ensuite l’appartement des trois Grâces, orné de colonnes doriques et de peintures les plus riantes ; au-dehors, l’étendue pure et transparente du lac, ses détours tortueux, ses rivages ornés d’oliviers et de lauriers ; et, dans l’éloignement, des villes, des promontoires, des coteaux en amphithéâtre, chargés de vignes ; et les hauteurs naissantes des Alpes, couvertes de bois et de pâturages, où l’œil voyait de loin errer des troupeaux. […] En Espagne, vous trouverez Ferdinand-le-Catholique, qui chassa et vainquit les rois Maures, et trompa tous les rois chrétiens ; Charles-Quint, heureux et tout-puissant, politique par lui-même, grand par ses généraux, et cette foule de héros dans tous les genres qui servaient alors l’Espagne ; Christophe Colomb, qui lui créa un nouveau monde ; Fernand Cortez qui, avec cinq cents hommes, lui soumit un empire de six cents lieues ; Antoine de Lève qui, de simple soldat, parvint à être duc et prince, et plus que cela grand homme de guerre ; Pierre de Navarre, autre soldat de fortune, célèbre par ses talents, et parce que le premier il inventa les mines ; Gonzalve de Cordoue, surnommé le grand Capitaine, mais qui put compter plus de victoires que de vertus ; le fameux duc d’Albe, qui servit Charles-Quint à Pavie, à Tunis, en Allemagne, gagna contre les protestants la bataille de Mulberg, conquit le Portugal sous Philippe II, mais qui se déshonora dans les Pays-Bas, par les dix-huit mille hommes qu’il se vantait d’avoir fait passer par la main du bourreau ; enfin, le jeune marquis Pescaire, aimable et brillant, qui contribua au gain de plusieurs batailles, fut à la fois capitaine et homme de lettres, épousa une femme célèbre par son esprit comme par sa beauté, et mourut à trente-deux ans d’une maladie très courte, peu de temps après que Charles-Quint eut été instruit que le pape lui avait proposé de se faire roi de Naples. […] À la suite de tous ces noms de guerriers ou de princes rassemblés des trois parties du monde, c’est un spectacle curieux de retrouver les noms du Dante, de Pétrarque, de Boccace, de l’Arioste, du cardinal Bibiéna, auteur de la comédie de la Calandre, jouée au Vatican sous Léon X, et du célèbre Machiavel ; sans compter cette foule innombrable de savants, presque tous Grecs ou Italiens, qui dénués, il est vrai, de ce mérite rare du génie, contribuèrent, cependant, par leurs travaux, au rétablissement des lettres, en faisant revivre les langues qui ne s’étaient conservées que chez les chrétiens de Constantinople, et la philosophie ancienne qui, depuis la chute de l’empire, n’avait été cultivée que par les musulmans arabes.
Lettres de Louis XVI, de Marie-Antoinette et de Madame Élisabeth Publiées par M. […] D’autre part encore, dans une lettre du jour de l’an 1778, publiée par M. […] Durant les douze ou treize premières années de règne (1774-1787) les lettres qu’on a de Marie-Antoinette, même après cette dernière collecte et cette double publication rivale, sont très clair-semées. […] Les lettres qu’on a d’elle au comte de Mercy-Argenteau, ambassadeur d’Autriche et son confident, qu’elle mit en mouvement pour sonder M. […] (Au surplus cette lettre, comme toutes les précédentes de la même branche à Marie-Christine, est à présent démontrée apocryphe aux yeux des bons juges.)
Il causa donc avec les gens de lettres en renom ; il connut Marmontel, La Harpe, d’Alembert ; il connut surtout Diderot, le plus accueillant par nature et le plus hospitalier des esprits. […] La meilleure, la plus fine critique à faire sur les premiers et grands ouvrages littéraires de M. de Chateaubriand, se trouverait encore dans les Lettres et les Pensées de M. […] Il faut lire la lettre de M. […] Cela est sensible dans les lettres qu’il écrit, et ne laisse pas de fatiguer à la longue. […] J’ai emprunté à Voltaire ses articles « Goût » et « Style » du Dictionnaire philosophique, son Temple du goût, et quelques passages de ses lettres où il juge Boileau, Racine et Corneille.
Les lettres de Mme des Ursins, même dans la fuite et les disgrâces, ne respiraient que courage et espérance ; mais, à partir de ce moment, elles prennent une teinte marquée d’enjouement et de raillerie brillante, qui nous la montre dans tout son beau. […] Dans toutes ses lettres de ce temps-là, Mme des Ursins s’égaye et plaisante sur mille objets. […] Mme des Ursins désira un jour que ses lettres fussent brûlées, et Mme de Maintenon, pour lui obéir, paraît en avoir détruit une partie. Ces lettres perdues, qui seraient curieuses pour l’histoire, doivent être moins regrettables en ce qui est de l’agrément et de l’intérêt. […] Ses lettres sont remplies de pages vives, qui nous rendent non seulement les mœurs de la cour d’Espagne, mais celles de la société française vers cette fin de Louis XIV.
On citait une lettre du contrôleur général, M. de Calonne, à Beaumarchais, par laquelle ce ministre lui annonçait que le roi agréait sa justification. […] Enfin, si Beaumarchais rentrait dans une partie de ses fonds comme négociant, et touchait à titre d’arriéré plus de deux millions, il se refusait comme homme de lettres à recevoir une pension sur la cassette de plus de cent livres. […] Les lettres qu’il écrit à ses amis, et qui sont de cette date, sont tout aimables. […] Nous voudrions, par cette impression, effacer celle que laissent d’autres lettres publiques de Beaumarchais, écrites dans le même temps, et où il s’est oublié, par un dernier retour, à d’indignes irrévérences. Nous n’espérons pas, toutefois, faire oublier jamais à ceux qui les ont vues d’autres lettres de même date, très secrètes, et où la licence déborde.
L'homme de Lettres se fait sentir dans presque tous ses Ouvrages ; qualité rare & propre à venger l'Erudition, du décri où l'ont jetée plusieurs Savans, dont le mérite ne consistoit qu'à savoir, & plusieurs Beaux-Esprits, dont le défaut ordinaire est de savoir trop peu. […] Nicole n'a pas laissé de leur en faire un crime dans ses Wendroch sur la dixieme Lettre Provinciale. […] Son autre neveu, Jean Sirmond, frere d'Antoine, cultiva les Lettres & la Poésie, sans qu'on s'en ressouvienne aujourd'hui.
Cette lettre est d’un tour original et distingué. […] Thiers, reçut les jours suivants lettres sur lettres de tous les Chatterton en herbe, qui lui écrivaient : « Du secours, ou je me tue ! […] sans doute, pour le poète, pour l’homme de lettres véritable, dans cette société où nous sommes, la tâche est rude, et il y a pour les talents plus d’une forme de suicide ou de demi-suicide. […] J’ai reçu une lettre charmante de l’auteur ; mais, comme il met les numéros tout de travers, elle ne m’est parvenue qu’après des courses sans fin. […] S’il ne m’apporte ni lettres ni vers de vous nous l’étranglerons.
Je t’ai dit cependant que tes lettres m’avaient fait plaisir. […] « Une lettre de Paul a commencé ma journée. […] Le voilà, mon ami, c’est une de tes lettres. […] « Puisse ma lettre te faire du bien ! […] que je voudrais de tes lettres !
Il enjoignit à son plénipotentiaire de me communiquer la lettre qu’il lui écrivait de sa main, — ce qui fut fait. — En parlant de moi dans cette lettre, il termine ainsi : “Dites au cardinal Consalvi de ma part que, s’il aime son pays, il n’a qu’une de ces deux choses à faire : ou obéir à tout ce que je veux, ou bien laisser le ministère.” […] Il n’y avait plus à redouter que la différence existant entre notre lettre ainsi libellée et les formules des ministres. […] Cette fâcheuse coïncidence devait encore accroître la colère de l’Empereur recevant une lettre si différente de celle qu’il attendait. […] « Ce haut fonctionnaire, ayant lu la lettre, s’en montra satisfait. […] Très peu de temps après, nous reçûmes une lettre du ministre des cultes annonçant que nous avions 250 francs par mois pour notre subsistance.
. — Va donc me la chercher, cette lettre. […] (Il lui rend la lettre.) […] C’est à la lettre ! […] Ainsi partout et surtout dans le monde des lettres. […] Lettres de femmes. — 1893.
Donc partout le tambour et la discipline militaire ; un uniforme pour le corps et pour l’esprit, pour les élèves et pour les maîtres ; des grades dans toutes les classes ; un enseignement où les lettres, ces superfluités, sont sacrifiées aux connaissances dites positives ; car à quoi les lettres pourraient-elles bien servir à un futur sous-lieutenant ? […] Quelle part y est faite aux sciences, aux lettres, aux arts, aux exercices du corps ? […] Il y a aussi façon et façon d’enseigner les lettres. […] Aussi jamais les lettres sainctes Ne furent données de Dieu Pour en faire après quelque jeu. […] Lettres de Dupuis et Colonel.
La Presse a publié dans les premiers jours d’octobre une lettre de Volney à Bonaparte, sur sa santé ; cette lettre doit être de peu postérieure au retour de l’expédition d’Égypte. […] Lemercier (Népomucène) racontait l’avoir vu, après un dîner chez Bonaparte, et tandis que celui-ci causait, l’arrêter par le bras au moment où il allait boire son café trop chaud, prendre la tasse, la poser sur un guéridon, et de temps en temps, quitter la conversation pour s’assurer du degré de chaleur de la tasse, puis la rapporter au général qui avait continué de causer avec feu sans trop s’apercevoir de ce manége. — La lettre publiée rentre bien dans le sens de cette anecdote.
Nous ignorons s’il a fait d’autres Ouvrages que ses Lettres à M. de Voltaire, au sujet du Testament politique du Cardinal de Richelieu ; mais ces Lettres, écrites avec autant de politesse que de jugement, donnent une idée avantageuse de son esprit, de son érudition, & de la facilité de son style. […] Ses Réflexions sur la Peinture, ses Observations sur le Poëme de l’Art de peindre, ses Lettres critiques sur Cénie, sur l’Histoire du Parlement d’Angleterre, & sur quelques autres Ouvrages, n’ont eu qu’un succès momentané.
« Je n’ai guère reçu, monsieur, en ma vie ni de lettres plus agréables que celle dont vous m’avez honoré, ni de plus jolis vers que les vôtres. […] Je vous assure qu’à votre âge je n’aurais point fait de pareilles lettres. […] Il débuta décidément dans les lettres par une ingénieuse supercherie : les Mémoires d’Anne de Gonzague, princesse palatine, parurent en 1786. […] Ce n’était pas si mal juger, car il est évident, par les lettres et le peu d’écrits qu’on a d’elle, que la princesse n’avait tout son esprit qu’en conversation et en action, et non plume en main. […] Necker était alors dans tout l’éclat et la faveur de sa première disgrâce ; il triomphait dans le public par ses écrits sur les finances ; il faisait secte dans le monde des femmes et des gens de lettres.