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1419. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « À M. le directeur gérant du Moniteur » pp. 345-355

Il y avait (je ne parle que des morts) une petite revue littéraire66 très honnête, très honorablement dirigée, qui rendait des services aux jeunes auteurs dont elle accueillait les essais, et aux lecteurs qu’elle entretenait encore de poésie. […] Baudelaire est un des plus anciens parmi ceux que j’appelle mes jeunes amis : il sait le cas que je fais de son esprit fin, de son talent habile et curieux.

1420. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Dübner »

« Représentant de la philologie allemande en Franco, appliquant et développant les principes sur lesquels repose la critique des textes, son exemple eut certainement de l’action sur ses contemporains immédiats, et aussi sur les plus jeunes qui ont succédé : il ne m’appartient pas de citer les noms. […] C’est à un jeune membre de cette honorable maison, lui-même élève de Dübner, et un élève de prédilection, qu’est due la pensée pieuse de ce monument et de cette inauguration funéraire : qu’il en soit remercié au nom de tous !

1421. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Appendice sur La Fontaine »

Dès lors le jeune Champenois fit des vers, d’abord lyriques et dans le genre de Malherbe, mais il s’en dégoûta vite ; puis galants et dans le goût de Voiture, et il y réussit mieux. […] N’oublions point, toutefois, que bien des rapports d’inclinations et même de talent le liaient à Chapelle et à Chaulieu ; que, jusqu’au temps de sa conversion, il venait fréquemment deviser et boire sous les marronniers du Temple, à la même table où s’assirent plus tard Jean-Baptiste Rousseau et le jeune Voltaire ; et que ce dernier surtout, vif, brillant, frivole, puisa au sein de cette société joyeuse, où circulait l’esprit des deux Régences, certaines habitudes gauloises de licence, de malice et de gaieté, qui firent de lui, selon le mot de Chaulieu, un successeur de Villon, quoiqu’à dire vrai Voltaire n’eût peut-être jamais lu Villon, et que, pour un convive du Temple, il parlât trop lestement de La Fontaine… 196.

1422. (1874) Premiers lundis. Tome II « Chronique littéraire »

Qu’on se représente l’étonnement, les larmes, les gonflements de cœur de ces pauvres et simples gens, en trouvant pour la première fois une expression à leurs peines, à leurs vœux, et l’attitude fière et enflammée des plus jeunes ! […] Carrel s’était acquis une belle réputation de courage et de résolution dans le jeune carbonarisme par sa conduite en Espagne et ses condamnations à mort ; il s’était fondé également une position fort solide d’écrivain et d’historien, par sa coopération à plusieurs journaux, par son excellent volume sur la Révolution anglaise de 1688.

1423. (1875) Premiers lundis. Tome III « Nicolas Gogol : Nouvelles russes, traduites par M. Louis Viardot. »

Nous sommes au moment où les deux fils de Tarass Boulba, qui sont allés faire leurs études au séminaire de Kiew, selon l’usage, reviennent au logis paternel pleins de force, de santé, comme de jeunes grands Cosaques qui promettent beaucoup, mais affublés encore de leurs longues robes d’étudiants. […] Il s’agit bien vite pour le vieux Tarass, tout fier des jeunes recrues qui lui arrivent, d’initier les deux écoliers émancipés à la vie cosaque, aux travaux guerriers, et, au sortir d’un festin copieux comme on en verra tant, il est décidé que lui-même les conduira dès le lendemain vers la setch.

1424. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre premier. Pour faire des Tragédies qui puissent intéresser le public en 1823, faut-il suivre les errements de Racine ou ceux de Shakspeare ? » pp. 9-27

C’est par cette raison ignorée de lui-même, car à vingt ans, quoi qu’on en dise, l’on veut jouir, et non pas raisonner, et l’on fait bien ; c’est par cette raison secrète que le jeune public du second théâtre français se montre si facile sur la fable des pièces qu’il applaudit avec le plus de transports. […] On oublie bien vite Manlius pour ne voir que Talma : ils ont plus de durée chez les jeunes femmes, et c’est pour cela qu’elles versent tant de larmes à la tragédie.

1425. (1895) Histoire de la littérature française « Avant-propos »

La littérature se réduit à une sèche collection de faits et de formules, propres à dégoûter les jeunes esprits des œuvres qu’elles expriment.   […] On y apprivoiserait sans peine nos intelligences, inaccoutumées à s’y diriger : d’autant qu’on aurait là pour les plus jeunes élèves de nos lycées une inépuisable et inestimable matière de lectures faciles, attrayantes, sollicitant de mille côtés l’attention des enfants, et tout juste à leur mesure.

1426. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens I) MM. Albert Wolff et Émile Blavet »

Un jeune romancier a récemment consacré à sa gloire un livre tout entier, qui est bien un des libres les plus extraordinairement bouffons qu’on ait jamais écrits sans le savoir. […] Pour lui, Maupassant est le « jeune abbé » de la petite Église naturaliste. « Guy de Maupassant, c’est Aramis. » Comme c’est bien cela !

1427. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Baudelaire, Œuvres posthumes et Correspondances inédites, précédées d’une étude biographique, par Eugène Crépet. »

Le jeune marquis Wolfgang de Cadolles, fils d’émigré, s’enrôle dans l’armée de l’empereur par besoin d’action, patriotisme, amour de la gloire. […] On verra aussi que ce grand débauché garda pendant vingt ans une mulâtresse, Jeanne Duval, qui le trompa de toutes les façons ; que, lorsqu’elle fut, jeune encore, frappée de paralysie, il la fît entrer à ses frais à l’hospice Dubois ; que, lorsqu’elle en voulut sortir avant sa guérison, il revint habiter avec elle, et qu’il ne cessa de lui venir en aide, même après qu’il eut fixé sa résidence en Belgique, malgré l’extrême gêne à laquelle il était lui-même réduit.

1428. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Anatole France, le Lys rouge »

Une jeune femme, de sens exigeants, avait un amant qui la contentait, mais qu’elle avait pris presque au hasard. […] Roxane adore Bajazet sans lui avoir jamais parlé : on ne saurait donc dire que c’est l’âme de ce jeune prince dont elle est éprise.

1429. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « La Plume » pp. 129-149

L’honneur de la Plume fut de ne jamais mentir à son programme de revue française de jeunes et d’être restée une tribune accueillante. […] Il parla des jeunes avec sympathie.

1430. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XIII, les Atrides. »

L’autre raconte qu’ayant un jour invité les dieux, et voulant les tenter ou les honorer, il égorgea son jeune fiIs Pélops, dépeça ses membres, et leur servit, mêlée à d’autres viandes, cette chair palpitante. […] C’est Polixène qu’il lui faut, la plus jeune des filles de Priam ; et Néoptolème verse le sang de la vierge à l’Ombre altérée.

1431. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1854 » pp. 59-74

Je mourrais jeune avec une poitrine comme ça… Si je me mettais à souper, ce ne serait pas long… » * * * — Ah ! […] * * * — J’ai un jeune ami chaste, dont la famille, hommes et femmes, est dans le désespoir qu’il n’ait pas de maîtresse, et qui, dans cette chasteté voyant une dégénérescence de la race, le gronde et le moralise sans relâche pour qu’il aille voir des filles.

1432. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — La déclamation. » pp. 421-441

Il rapporte que Livius Andronicus, qui, suivant l’usage de ce temps-là, jouoit lui même dans ses pièces, s’étant enroué à force de répéter un morceau qu’on redemandoit, obtint la permission de faire chanter ses paroles par un jeune comédien, & qu’il se contenta de les accompagner du geste. […] Les ouvriers ne peuvent point passer maîtres, s’ils ne présentent un chef d’œuvre qui fasse connoître qu’ils méritent ce titre ; & un jeune orateur aura l’impudence de déclamer en public, sans avoir auparavant exercé ses talens en particulier, ou corrigé ses défauts en secret. » Il est étonné qu’il n’y ait pas une chaire publique pour apprendre à déclamer.

1433. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VII. Le langage et le cerveau »

Bouillaud cite également ce fait d’une jeune fille qui, malgré son état d’aphasie, avait conservé toute son intelligence et répondait si bien par oui et non, et par ses gestes, aux questions qu’on lui faisait, qu’un jeune interne, qui avait eu à l’examiner pour un concours et à en faire le sujet de sa leçon, ne s’était pas même aperçu qu’elle était aphasique52. […] Cependant, on cite encore beaucoup de faits contradictoires, et notamment celui d’une jeune idiote qui pouvait encore articuler très-nettement quelques mots, quoique les lobes antérieurs du cerveau fussent complètement détruits.

1434. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Deshays » pp. 208-217

Nulle comparaison entre nos saints, nos apôtres et nos vierges tristement extasiés, et ces banquets de l’Olympe où le nerveux Hercule appuyé sur sa massue regarde amoureusement la délicate Hébé, où Apollon avec sa tête divine et sa longue chevelure tient par ses accords les convives enchantés ; où le Maître des dieux s’enivrant d’un nectar versé à pleine coupe de la main d’un jeune garçon à épaules d’ivoire et à cuisses d’albâtre, fait gonfler de dépit le cœur de sa femme jalouse. […] Vous me direz peut-être que la tête de la femme n’est pas d’une grande correction ; que celle de Joseph n’est pas assez jeune ; que le tapis rouge qui couvre ce bout de toilette est dur ; que cette draperie jaune sur laquelle la femme a une de ses mains appuyée, est crue, imite l’écorce, et blesse vos yeux délicats ?

1435. (1860) Ceci n’est pas un livre « Mosaïque » pp. 147-175

— Que vous êtes jeune ! […] Les directeurs le savent bien ; aussi exigent-ils que tous les jeunes auteurs qui débutent en mettent une, et quelquefois deux !

1436. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXIV. Mme Claire de Chandeneux »

Ainsi, dans le Mariage du trésorier, on retrouve la méprise qui tue Louise de Chaulieu dans les Jeunes Mariées, mais avec quelle différence dans les détails de la catastrophe, si magnifiques dans Balzac ! […] Le scandale de ses mœurs a ravi les jeunes feuilletonistes du temps où elle débuta.

1437. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Joubert » pp. 185-199

Deux à trois lueurs blanchissantes en avaient passé, un jour, sur la jeune tête de Vauvenargues, mais sans pouvoir jamais y devenir une aurore. […] Il y a dans cette notion d’ange quelque chose de beau, de jeune, de guerrier, de dominateur et de rapide qui n’allait point à l’idée de cet être né sénile et resté enfant, de cette âme qui se débattait dans un homme et qui avait la voix d’androgyne de la Sagesse, car la voix de la Sagesse n’a point de sexe, comme dit Joubert lui-même en parlant de Fénelon… Intellectuellement, Fénelon serait peut-être la figure à laquelle Joubert, après Platon, ressemblerait le plus.

1438. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes d’Amérique » pp. 95-110

Dans de pareils établissements, — ajoute-t-il, page 19, avec une délicatesse bien touchante, — les jeunes misses ont des chances pour ne pas s’ennuyer. […] vraiment des peuples jeunes, chez lesquels ce qui sauve les peuples en les régénérant, la Spiritualité, débordait !

1439. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « IV. M. Henri Martin. Histoire de France » pp. 97-110

l’Érudition et l’Opinion, ces deux vieilles valseuses, pourront bien, en tournant, revenir, les anciennes histoires avaient été un jour déshonorées avec trop d’éclat par le terrible jeune critique qui fut depuis M.  […] II C’est un disciple, en effet, de ces deux célèbres philosophes, quoique depuis vingt-cinq ans, et après les malheurs et les ébrèchements arrivés à leurs philosophies, il soit moins disposé à se vanter de ses auteurs que quand il était jeune et n’était pas superbe.

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