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287. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Nouvelles lettres de Madame, mère du Régent, traduites par M. G. Brunet. — I. » pp. 41-61

Elle supposait que c’était Mme de Maintenon qui, d’accord avec le père La Chaise, avait ourdi et mis en jeu toute la persécution contre les réformés : elle se retrouvait sur ce point non seulement humaine, mais un peu calviniste ou luthérienne, avec un reste de vieux levain ; elle pensait de près comme les réfugiés de Hollande écrivaient de loin. […] Sous prétexte que ce n’était qu’un jeu, la vieille amena la Dauphine et les princesses à la servir à sa toilette et à table ; elle leur persuada de lui présenter les plats, de changer ses assiettes, de lui verser à boire. […] Quelques personnes me conseillaient de faire comme la Dauphine et les princesses, je répondis : « Je n’ai jamais été élevée à faire des bassesses, et je suis trop vieille pour me livrer à des jeux d’enfants. » Depuis on ne m’en a plus reparlé.

288. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — II » pp. 316-336

quel jeu opposé ! […] L’Angleterre, cette fois, se présentait comme ennemie ; un gentilhomme envoyé par le roi de la Grande-Bretagne alla solliciter M. de Rohan, auquel « les désertions et infidélités qu’il avait rencontrées, dit-il, aux deux précédentes guerres, ôtaient assez l’envie de recommencer le jeu ». […] La conscience des vaincus pourtant, quand il y a en jeu des sentiments sincères et de vraies croyances, et aussi une portion de droit engagée, a ses forces secrètes, ses ressorts profonds, invincibles, et dont il ne faut parler qu’avec respect.

289. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Collé. »

Laissons donc vite l’introducteur qui aurait eu si beau jeu pourtant à publier modestement, correctement, cette cinquantaine de lettres, imprimées qu’elles sont d’ailleurs avec le luxe typographique qui distingue les presses de M.  […] J’ai entendu cet autre railleur d’une qualité si distinguée, si rare, l’inimitable Vivier, le lendemain d’une de ces soirées où l’étonnant artiste avait su, comme nulle lèvre humaine avant lui, attendrir les sons du cor et faire pleurer le cuivre ; je l’ai vu dans cette autre partie de lui-même, dans cette mimique délicate, dans ce jeu spirituel, ironique, d’un délicieux comique à huis clos, et je renonce à définir pour qui n’y a pas goûté cette moquerie en action, fine, pénétrante, légère. […] C’est trop le livrer en déshabillé vraiment ; c’est donner trop beau jeu à cette disposition habituelle où sont les critiques de tous les temps, et surtout ceux du nôtre, de se mettre au-dessus des auteurs et de le prendre de haut avec ceux qu’on juge.

290. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Réminiscences, par M. Coulmann. Ancien Maître des requêtes, ancien Député. »

Elle lui répondit comme une personne qui n’entend rien à tous ces mystères et qui, dans tout son procédé, y va bon jeu bon argent (octobre 1821) : « Savez-vous bien que cette dernière lettre, à laquelle vous ne pensez peut-être déjà plus, m’a fourni bien des réflexions, et que je ne sais vraiment comment y répondre ? […] Lui seul avait la puissance, par un esprit égal au sien, de mettre en jeu tout son esprit, de la faire grandir par la lutte, d’éveiller une éloquence, une profondeur d’âme et de pensée qui ne se sont jamais montrées dans tout leur éclat que vis-à-vis de lui, comme lui aussi n’a jamais été lui-même qu’à Coppet. […] Necker qu’il me reproche d’avoir déprécié en disant qu’avec tout son esprit et sa fine intelligence il était, par son indécision et son peu de volonté, « le contraire d’un pilote dans une tempête. » J’aurais trop beau jeu vraiment à me justifier et à répliquer.

291. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Comprendre une situation, recueillir les influences éparses autour de lui et les diriger vers un point auquel il était de leur intérêt d’arriver, c’était là son talent particulier, Mais soutenir une lutte longue et prolongée, intimider et dominer les partis en lutte, cela dépassait la mesure de ses facultés, ou plutôt de son tempérament calme et froid31. » Il fut heureux d’échapper le plus tôt possible aux ennuis de sa situation à l’intérieur en prenant en main le jeu diplomatique et en allant représenter la France au congrès de Vienne. […] Sa vie de jeu, d’indolence et de loisir s’accommodait mal de cette application obligée de chaque heure et de chaque instant, et elle lui permettait tout au plus de l’activité par veine et intermittence. […] S’il avait eu, comme Chateaubriand, le goût des contrastes, son imagination aurait eu beau jeu à se déployer par la comparaison de son succès personnel à Londres en 1830 et de la souveraine considération dont il jouissait, avec l’accueil si défavorable (pour ne pas dire pis) qui lui avait été fait trente-huit années auparavant en janvier 1792, lorsqu’il y était venu chargé d’une mission secrète de la part d’un gouvernement décrié que le choix qu’on faisait de lui décriait encore davantage41.

292. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 177-201

On ne devra pas demander de pensée de ce genre à un Spectacle dans un Fauteuil, que M. de Musset vient de publier, bien que ce livre classe définitivement son auteur parmi les plus vigoureux artistes de ce temps ; mais l’esprit de l’époque, en ce qu’elle a de brisé et de blasé, de chaud et de puissant en pure perte, d’inégal, de contradictoire et de désespérant, s’y produit avec un jet et un jeu de verve admirables en toute rencontre, et qui effrayent de la part d’un si jeune poëte. […] En proie au jeu, à la débauche, à l’épuisement aux bras de l’impure Belcolore, il s’en arrache pour les aventures de la guerre. […] Éclectiques, romantiques, doctrinaires, républicains ou monarchistes ; systématiques de tout bord et de toute conviction, il les a laissés dire ; il n’en a repoussé ni épousé aucun, se taisant, n’écoutant pas toujours, s’abstenant d’avoir là-dessus le moindre avis ; mais il relisait de temps à autre le Prince de Machiavel, qui lui semblait une œuvre solide à méditer ; il relisait l’Art poétique d’Horace, pour y rctiouver quelques détails sur les procédés scéniques des anciens, ou les Confessions de saint Augustin, pour y voir comment un jour le saint prit goût, malgré lui, aux jeux du cirque.

293. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « QUELQUES VÉRITÉS SUR LA SITUATION EN LITTÉRATURE. » pp. 415-441

Ce ne peut pas être, ce semble, pour un tel avortement, pour un tel jeu d’actions et de réactions sans cause suffisante, pour de tels engouements successifs et contraires, que tant d’efforts, tant d’essais distingués, tant d’idées enfin ont été dépensées depuis plus de cinquante ans, et que, sans remonter plus haut, les hommes consciencieux et laborieux ont semé une foule de germes aux saisons dernières de la Restauration, en ces années de combat et de culture. […] Mais quand les grandes doctrines sont taries, qu’on ne peut plus que les simuler encore par simple gageure et jeu, quand les questions d’ambition personnelle et d’amour-propre débordent, que la popularité à tout prix est la conseillère, on devient facile et de bonne composition ; les acceptions distinctes s’effacent ; tous les efforts de l’Académie, bien loin de pouvoir rétablir les nuances entre les synonymes, ne sauraient maintenir leur sens moyen au commun des mots ; les termes d’homme de talent, d’écrivain consciencieux, se prodiguent pêle-mêle à chaque heure, comme de la grosse monnaie effacée. […] L’habileté, d’abord, et la haute prudence ont dû être employées aux choses urgentes ; quand on travaille à la pompe durant l’orage, on songe peu à ce qui semble uniquement le jeu des passagers.

294. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « UN DERNIER MOT sur BENJAMIN CONSTANT. » pp. 275-299

Les personnes qui l’ont particulièrement connu ont retrouvé dans ces premiers essais de sa nature et dans ces premiers jeux de sa destinée les indices déjà prononcés de ce qu’elles avaient tant de fois observé en lui ; la ressemblance du personnage avec lui-même a paru fidèle, bien qu’à certains égards peu flatteuse. […] On le voit, dès l’âge de douze ans, dans une lettre pleine de grâce (et à laquelle je n’ai attaché d’ailleurs qu’une importance secondaire, car l’authenticité ne m’en est pas complétement démontrée), on le voit allant dans le monde avec son gouverneur, comme un petit monsieur, l’épée au côté, et déjà très-attentif aux louis d’or qui roulent sur les tables de jeu. […] Qu’est-ce donc si le désir est en jeu et si l’on veut plaire ?

295. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Boileau »

Tandis que dans les ordres d’idées différents, en politique, en religion, en philosophie, chaque homme, chaque œuvre tient son rang, et que tout fait bruit et nombre, le médiocre à côté du passable, et le passable à côté de l’excellent, dans l’art il n’y a que l’excellent qui compte ; et notez que l’excellent ici peut toujours être une exception, un jeu de la nature, un caprice du ciel, un don de Dieu. […] « On ne m’a pas fort accablé d’éloges sur le sonnet de ma parente, écrit Boileau à Brossette ; cependant, monsieur, oserai-je vous dire que c’est une des choses de ma façon dont je m’applaudis le plus, et que je ne crois pas avoir rien dit de plus gracieux que : A ses jeux innocents enfant associé, et Rompit de ses beaux jours le fil trop délié, et Fut le premier démon qui m’inspira des vers. […] Ailleurs Boileau dira : Inventez des ressorts qui puissent m’attacher, comme si l’on attachait avec des ressorts ; des ressorts poussent, mettent en jeu, mais n’attachent pas.

296. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre III. Montesquieu »

Jamais Montesquieu n’a été plus érudit, plus ingénieux, plus profond que dans ce chapitre VI, où il nous explique le jeu de la politique extérieure des Romains. […] L’histoire est traitée par la méthode des sciences physiques : aucune intelligence n’est supposée conduire le peuple romain vers un but, et pourtant les choses ne vont pas au hasard ; le développement de la puissance romaine, sa décadence ensuite se font nécessairement, logiquement, chaque état passager contenant l’état suivant, que le jeu naturel des circonstances se charge de dégager. […] Ce n’est pas qu’au milieu de tous ces calculs de mécanique constitutionnelle, le physicien ne reparaisse souvent ; lisez au livre XI l’admirable résumé de la constitution anglaise : Montesquieu l’engendre tout entière par le jeu des causes physiques et historiques.

297. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. Tome IXe. » pp. 138-158

Législateur doublé d’un grand capitaine (ce qui était bien nécessaire alors), mais aussi compliqué d’un conquérant, il aimait avant tout son premier art, celui de la guerre ; il en aimait l’émotion, le risque et le jeu. […] Mais ce fut surtout dans le jeu terrible des batailles que ce génie extraordinaire l’allait chercher, et qu’il remettait en question coup sur coup les magnifiques résultats obtenus. […] Pendant les longues entrevues des deux empereurs, la foule des rois, des souverains de second ordre, des princes et des ambassadeurs, servira de comparses sur l’avant-scène ; les parties de chasse et les fêtes couvriront le sérieux du jeu.

298. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Adrienne Le Couvreur. » pp. 199-220

Je voyais dernièrement le drame plein d’action dans lequel deux hommes de talent (et l’un d’eux le plus habile ingénieur dramatique de notre âge) ont reconstruit et remis en jeu sa mémoire13 : ils ont conçu le rôle au point de vue d’une grande actrice, l’Adrienne de nos jours, en le lui appropriant par d’heureux traits. […] Adrienne jouait Pauline, et n’était pas trop mal secondée par ses camarades ; il y avait un Sévère qui se distinguait par la vérité de son jeu. […] On l’accusait de tenir bureau de bel esprit, parce que sa maison était « la seule, à un petit nombre d’exceptions près, dit Fontenelle, qui se fût préservée de la maladie épidémique du jeu, la seule où l’on se trouvât pour s’entretenir raisonnablement les uns les autres, et même avec esprit selon l’occasion ».

299. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Mémoires du cardinal de Retz. (Collection Michaud et Poujoulat, édition Champollion.) 1837 » pp. 40-61

Retz nous le dit, et Tallemant, qui était du voyage et de sa compagnie, nous le confirme expressément : « Il le faut bien louer d’une chose, dit Tallemant, c’est qu’à Rome, non plus qu’à Venise, il ne vit pas une femme, ou il en vit si secrètement que nous n’en pûmes rien découvrir. » Avec cela il s’appliquait à relever cette modestie de passage d’une grande dépense, de belles livrées, d’un équipage très cavalier ; et un jour, pour soutenir le point d’honneur et plutôt que de céder le terrain dans un jeu de paume, il fut près de tirer l’épée avec sa poignée de gentilshommes contre toute l’escorte de l’ambassadeur de l’Empire. […] On peut observer comme dans ses Mémoires, où il parle de lui-même avec si peu de déguisement, il emploie perpétuellement ces expressions et ces images de théâtre, de comédie ; il considère le tout uniquement comme un jeu, et il y a des moments où, parlant des principaux personnages avec qui il a affaire, il s’en rend compte et en dispose absolument comme un chef de troupe ferait pour ses principaux sujets. […] Il était déjà de cette race de ceux qui, en fait d’agitations et de révolutions, aiment le jeu encore plus que le dénouement, grands artistes en intrigues et en influences et s’y complaisant, tandis que les plus ambitieux plus vrais et plus positifs tendent au but et aspirent au résultat.

300. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le Brun-Pindare. » pp. 145-167

Telles étaient essentiellement celles de Pindare, la couronne et la gloire des Jeux de la Grèce. […] qu’il te sera doux, aux jeux de Melpomène,         De voir Aménaïde en pleurs         Intéresser à ses douleurs         Les larmes de ta jeune reine ! […] Ces jeux d’esprit trouvaient beaucoup de curieux et d’oisifs qui s’en amusaient chaque matin sous le Consulat et sous l’Empire.

301. (1881) Le naturalisme au théatre

Ne remarque-t-on pas, dans le jeu de nos acteurs, une tendance réaliste très accentuée ? […] Il y a un jeu de physionomie pour l’étonnement, un pour l’effroi, un pour l’admiration, et ainsi de suite, toute une collection de jeux de physionomie qui s’apprennent et qu’on finit par savoir employer, même avec une intelligence médiocre. […] Mais, au fond, on retrouve toujours la tradition de majesté, de jeu solennel. […] L’impression que produit Salvini par la simplicité de son jeu est prodigieuse en cette occasion. […] Tout le jeu de Dumaine, dans Jean Renaud, devient faux et pénible, à côté du jeu si souple et si vrai de Salvini.

302. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « FLÉCHIER (Mémoires sur les Grands-Jours tenus à Clermont en 1665-1666, publiés par M. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont.) » pp. 104-118

Ce prédicateur habile a lu l’Astrée, il a volontiers sur sa table l’Art d’aimer traduit par le président Nicole ; en un mot, il sait par principes les règles du jeu, la carte du Tendre, mais surtout il excelle à tout voir finement autour de lui, et à démêler du coin de l’œil les nuances du cœur. […] Nos cours d’assises ne sont-elles pas chaque matin une partie de nos jeux ?

303. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « VICTORIN FABRE (Œuvres publiées par M. J. Sabbatier. Tome Ier, 1845. » pp. 154-168

La grande illusion de Victorin fut de prendre trop à la lettre le cadre et le cirque académique, de s’y consacrer, de s’y enfermer de toute son âme, comme l’athlète d’autrefois faisait pour les Jeux olympiques. […] Lycée, Jeux Floraux, Académie, il brillait partout ; il cumulait, comme cet héroïque lutteur, le laurier de Delphes, le chêne de Pergame et le pin de Corinthe ; il aurait volontiers laissé écrire au-dessous de sa statue : « Ceci est la belle image du beau Milon, qui sept fois vainquit à Pise, sans avoir, une seule fois, touché la terre du genou. » Or, le jour où son genou fléchit en effet, le jour où la palme (style du genre) lui échappa et où il fut évincé par un plus heureux, il ne sut plus se consoler, il resta dépaysé longtemps, l’esprit tendu, avec tout un attirail oratoire qui ne sert que dans ces sortes de joûtes, et qui, en se prolongeant, doit nuire au libre développement des forces naturelles.

304. (1875) Premiers lundis. Tome III « M. Troplong : De la chute de la République romaine »

Les Romains de la fin de la République avaient des institutions qui mettaient en jeu les mêmes facultés, les mêmes passions que nous avons vues à l’œuvre ; ils assistaient à des révolutions analogues ; les caractères soumis aux mêmes épreuves prenaient les mêmes formes ; et, en se transportant parmi eux au siècle de Cicéron, on pourrait, au premier abord, se croire encore parmi nous. […] Ce n’est pas un rêve que de croire qu’il serait utile de voir se produire quelquefois de beaux essais de ce que j’appelle une littérature d’État, c’est-à-dire d’une littérature affectionnée, qui ne soit pas servile, mais qui ose relever les vrais principes, honorer les hommes par leur côté principal et solide, rappeler derrière les jeux brillants et souvent trompeurs de la scène les mérites de ceux qui, à toutes les époques, ont servi le monde en le rendant habitable d’abord, en le conservant ensuite, en le replaçant, quand il veut se dissoudre, en des cadres fixes, et en luttant contre les immenses difficultés cachées.

305. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre I. Renaissance et Réforme avant 1535 — Chapitre I. Vue générale du seizième siècle »

Mais partout, dans l’aise élégante de la vie comme dans l’élan hardi de la pensée, une sensation esthétique se dégageait : dans la politique, l’amour, la philosophie, la science, le besoin s’enveloppait d’art, et l’activité humaine, s’affranchissant des fins particulières qu’elle poursuivait, les dépassant, se complaisait dans la grâce de son libre jeu, ou se réalisait en formes d’une absolue beauté. […] Leur esprit plus ouvert veut qu’on l’amuse avec le jeu étincelant des idées, non plus avec le cliquetis baroque des mots ; et ils demandent aux lettres la même sensation de nette et lumineuse élégance, que leurs nouveaux palais, leurs tableaux, leurs habits même et leurs armes leur donnent.

306. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre V. Le théâtre des Gelosi (suite) » pp. 81-102

Il se met à pleurer, se lamentant parce qu’il a perdu beaucoup d’argent au jeu de cartes. […] Au 3e, du jeu du ballon, de la joute et de courre la bague.

307. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVII. Romans d’histoire, d’aventures et de voyages : Gebhart, Lemaître, Radiot, Élémir Bourges, Loti » pp. 201-217

On touche à une race, a une religion, à des routines impérissables, malgré des essais touchants de modernisme et ce spécial snobisme de l’Arabe nouveau jeu. […] Parmi les conjonctures les plus extrêmes, d’un îlot de déportés jusqu’à un trône de l’Europe orientale et jusqu’à un radeau de naufragés, de définitives figures se mesurent à la vie, apprennent pour les avoir entiers sentis le désastre et le bonheur, et reviennent désemparés et las du jeu d’enfer dont ils ont épuisé toutes les émotions.

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