/ 1937
544. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VII » pp. 56-69

Ils ne se soucient ni de paye, ni de butin, ni de récompense ; ils ne songent ni aux fêtes de Rome, ni aux délices d’Italie ; ils ne veulent, ils ne demandent que le général ; ils appréhendent la fin de la guerre, de peur de le perdre à la paix ; ils murmurent contre le sénat qui le rappelle, et ne se peuvent consoler de la victoire qui leur ravit le victorieux. […] Qu’on ne pense pas que ce soient les lois de la guerre et les ordonnances militaires qui empêchent les soldats de faire des fautes.

545. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre neuvième. »

La Fontaine, qui vante si souvent Louis XIV sur ses guerres et sur ses conquêtes, avait ici une belle occasion de lui donner des éloges plus justes et mieux mérités. […] Il me semble que les princes qui servent un grand souverain dans ses guerres, sont rarement dans le cas de Raton.

546. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VIII. Mme Edgar Quinet »

apte à la guerre, et donnant des conseils de guerre à Trochu qu’il stupéfie et qui ne bouge pas !

547. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les Kœnigsmark »

Ils ne sont que des portraits de race, — d’une race de guerre forte comme le Nord, dont ils sont les fils ; mais il n’y a guères plus de différence entre eux que de lion à lion ou d’aigle à aigle. […] Depuis le maréchal Christophe-Jean, qui fut le fondateur de cette dynastie romanesque et un peu brigande des Kœnigsmark, jusqu’à ce comte Charles-Jean qui, au xviie  siècle, se, battit contre les Turcs sur un vaisseau qui sauta, et, après avoir sauté avec le vaisseau, revint à la nage se battre encore, exploit à la Roland pour lequel l’ordre de Malte le fit chevalier, quoiqu’il fût protestant, — par un crime d’admiration que la gloire même n’excuse pas, — vous n’avez jamais en tous ces hommes qu’un type connu, le type des héroïques soudards de la guerre de Trente Ans, de ces derniers capitaines d’aventure dont le casque a rayonné sur les champs de bataille du monde.

548. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Vauvenargues » pp. 185-198

Il est malheureux, impatienté, piétinant sous son harnais de guerre qui l’écrase, et s’il n’a pas assez d’ardeur pour couvrir d’écume le mors qu’il ronge, il y laisse de son sang. […] La gloire des lettres, presque toujours si vaine quand elle n’est pas du plus haut parage, l’attirait avec empire, et c’était peut-être par là qu’il avait pris Voltaire, Voltaire charmé de voir un gentilhomme venir aux lettres et se détourner de ce métier des armes, exécré par les philosophes, qui prétendent que la guerre est une barbarie, et qui croient dire, en disant cela, une chose profonde.

549. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XV. Vauvenargues »

Il est malheureux, impatienté, piétinant sous son harnais de guerre qui l’écrase, et s’il n’a pas assez d’ardeur pour couvrir d’écume le mors qu’il ronge, il y laisse de son sang ; mais tel que le voilà et que la réalité consciencieusement étudiée le montre, il l’emporte pourtant en moraine sur tous les heureux et les célèbres de son époque, et justement parce qu’il eut le hasard d’être pauvre et l’honneur d’être un officier ! […] La gloire des lettres, presque toujours si vaine quand elle n’est pas du plus haut parage, l’attirait avec empire, et c’était peut-être par là qu’il avait pris Voltaire, Voltaire charmé de voir un gentilhomme venir aux lettres et se détourner de ce métier des armes, exécré par les philosophes qui prétendent que la guerre est une barbarie, et qui croient dire, en disant cela, une chose profonde.

550. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXI. Des oraisons funèbres de Bourdaloue, de La Rue et de Massillon. »

Dans ces temps de désastre, où la famine et la guerre étaient unies, où nos campagnes étaient couvertes de mourants, et les champs de batailles couverts de morts, il était profondément affecté des malheurs publics. La vieillesse de Louis XIV et les fléaux de la guerre achevaient son éducation commencée par la vertu : Si Dieu me donne la vie, disait-il, c’est à me faire aimer que j’emploierai tous mes soins.

551. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 274

Intrépide en Philosophie, comme il avoit été à la guerre, on reconnoît dans tout ce qu’il a écrit, une vivacité d’imagination, qui approcheroit du génie, si elle eût été réglée par le jugement.

552. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 109-110

Legendre plusieurs articles qui méritent l’attention du Lecteur curieux, comme la façon de faire la Guerre, l’administration de la Justice, les Diettes, les Cours plénieres, l’Origine des Fiefs, l’institution des Ordres de Chevalerie, les Joûtes, les Tournois.

553. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIIe entretien. Cicéron (2e partie) » pp. 161-256

On sait que Rome formait par ses institutions des hommes tout entiers, précisément parce qu’elle les employait tout entiers, au forum, au sénat, dans les magistratures, dans les pontificats, dans les proconsulats, dans les lettres, à la guerre. […] Mais, si tu veux me fournir un nouveau sujet de gloire, sors avec le cortège de brigands qui t’est dévoué ; sors avec la lie des citoyens ; va dans le camp de Mallius ; déclare à l’État une guerre impie ; va te jeter dans ce repaire où t’appelle depuis longtemps ta fureur insensée. […] celui que tu reconnais pour mon ennemi, celui qui va porter la guerre dans mon sein, qu’on attend dans un camp de rebelles, l’auteur du crime, le chef de la conjuration, le corrupteur des citoyens, tu le laisses sortir de Rome ! […] « Va donc, avec ce présage de notre salut et de ta perte, avec tous les satellites que tes abominables complots ont réunis avec toi, va, dis-je, Catilina, donner le signal d’une guerre sacrilège. […] On croit voir César ou Napoléon dictant leurs commentaires sur l’art de la guerre, devant les champs de bataille où ils ont remporté leurs victoires ou subi leurs défaites.

554. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Barbier, Jules (1825-1901) »

. — Le Franc-Tireur, chants de guerre (poésies, 1871). — Jeanne d’Arc, drame lyrique (1878). — Théâtre en vers, 2 vol. (1879).

555. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

La guerre est abominable en soi ; mais la plus haute horreur, c’est la guerre moderne et c’en est la cuisine. La guerre moderne est la serve et la complice de l’argent. […] Une guerre est une crise de la concurrence vitale entre les peuples. […] La guerre élève et purifie les âmes. […] Tout contre la guerre !

556. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre I. Les idées et les œuvres. » pp. 234-333

Ce n’est point dans ce monde armé en guerre contre les nouvelles théories que les nouvelles théories pouvaient naître. […] La première fois qu’il put mettre la main sur un des grands cors de guerre qui servaient aux borderers, il en sonna toute la route. […] Des lords anglais qui sortent d’une guerre acharnée contre la démocratie française doivent entrer avec zèle dans cette commémoration de leurs aïeux. […] Il n’y a pas jusqu’au major Dalgetty, tueur de profession, sorti de l’atroce guerre de Trente ans, dont il ne couvre l’odieux sous le ridicule. […] Dès sa naissance, il eut « la vision » de la beauté et du bonheur sublimes, et la contemplation du monde idéal l’arma en guerre contre le monde réel.

557. (1933) De mon temps…

Puis vint la guerre et les longs mois d’angoisses jusqu’au jour où le comte Primoli eut la joie de voir ses deux patries unies dans une commune victoire, mais le temps avait passé sa santé s’était altérée et lui donnait des inquiétudes. […] Il en donna la preuve durant la guerre par le zèle et le dévouement avec lesquels il dirigea l’hôpital que l’Académie entretint dans les locaux du musée Thiers. […] Ce fut là que la guerre le surprit, la guerre dont il ne vit pas la fin…   Ce grand poète fut à la fois un réaliste et un visionnaire. […] Avec une imprudence incorrigible, il partait en guerre contre les vanités, les prétentions, les intérêts et ferraillait à tort et à travers. […] Il avait mangé de la « vache enragée » dans ce Paris d’après la guerre de 1870 et d’après la Commune de 1871 où son solide et fin bon sens de Champenois, sa souple et subtile perspicacité paysanne le protégeaient des influences qui eussent pu être contraires à son génie.

558. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 396-397

Il est malheureux pour lui & pour elle, qu’on n’ait conservé que le titre de ses Productions, qui sont la Renommée Littéraire, la Wasprie, l’Ane Littéraire, & d’autres allusions de ce goût, devenues des cris de guerre dans le plaisant Monde philosophique.

559. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — I. » pp. 431-451

Il y a un moment où, dans les dangers de la guerre de Sept Ans, il est redevenu Anglais à la voix de Pitt ; il s’est fait capitaine de milice et a paru animé d’un éclair d’enthousiasme patriotique. […] Sans aller peut-être aussi loin que Montesquieu, qui voyait en Trajan « le prince le plus accompli dont l’histoire ait jamais parlé ; avec toutes les vertus, n’étant extrême sur aucune ; enfin l’homme le plus propre à honorer la nature humaine et représenter la divine » ; sans se prononcer si magnifiquement peut-être, et en faisant ses réserves d’homme pacifique au sujet des guerres et des ambitions conquérantes de Trajan, Gibbon plaçait volontiers à cette époque le comble idéal de la grandeur d’un empire et de la félicité du genre humain. […] Mais la guerre continuant et le sentiment patriotique exalté par Pitt prévalant en Angleterre, une milice nationale se forma pour parer au cas d’une invasion.

560. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le baron de Besenval » pp. 492-510

On le voit dans la guerre de Sept Ans (1757) aide de camp d’abord du duc d’Orléans, avec le grade de brigadier ; puis, maréchal de camp, commander en 1758 sur la Meuse un corps de troupes sous ses ordres ; en 1760 il prit part à l’opération sur Wesel et au beau combat de Clostercamp, où M. de Castries commandait. […] Malgré son mérite réel comme officier général, et quoique ensuite, en poussant de tout son crédit au ministère de la guerre M. de Ségur, il ait travaillé indirectement à remettre sur un meilleur pied l’armée française, Besenval n’était pas un de ces militaires ardents qui le sont corps et âme et avant toute chose. […] M. de Levis, dans le portrait qu’il a tracé de Besenval, commence en ces termes : Le baron de Besenval était un officier suisse qui avait servi avec distinction pendant la guerre de Sept Ans ; il joignait à l’intrépidité qui de tout temps a caractérisé sa nation ce feu de valeur qui paraît appartenir à la nôtre ; il avait une belle taille, une figure agréable, de l’esprit, de l’audace : que faut-il de plus pour réussir ?

561. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Les quatre moments religieux au XIXe siècle, (suite et fin.) »

., une remise sur le pied de guerre du parti religieux. […] Les luttes et les guerres parlementaires, vaste théâtre d’éloquence, ont de plus en plus occupé et passionné celui-là. […] La guerre est donc engagée.

562. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet »

Horace Vernet avait aussi la sienne, et bien fervente, celle des camps, celle du drapeau ; elle vit, elle respire dans ses tableaux de guerre. […] une sentinelle, un grenadier de la garde la bouche ouverte ; on entend le cri. 1818. — Scènes diverses de guerre, et aussi un débarquement de troupes de marine. — Les Fourrageurs, 1818. — 1817. […] Il ne reconnaissait pas là sa cocarde de guerre.

563. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Exploration du Sahara. Les Touareg du Nord, par M. Henri Duveyrier. »

Jeune encore, à l’époque des grandes guerres du premier Empire français, il était à Ghadamès au milieu d’une réunion d’hommes graves, lorsqu’on apporta la nouvelle d’une reprise d’hostilités entre les chrétiens. « Tant mieux 1 dit un vieux marchand, puissent-ils s’entre-tuer jusqu’au dernier !  […] dit l’imberbe Othman, au grand étonnement de tous ; car, si les chrétiens se font la guerre, le commerce en souffrira. » — Le lendemain, une caravane, chargée de produits soudaniens, partait pour Tripoli et devait-en retour prendre des marchandises d’Europe. […] Aussi, dans leurs luttes avec ces Arabes ennemis, les Touareg ont fait contre eux un chant de guerre qui exprime ce sentiment d’envie ou de mépris, naturel à des affamés contre des gens repus.

564. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre X. Les sociales »

Ô pensée restée puérile et qui s’amuse, jusque dans la vieillesse, aux plus naïfs enfantillages… « Aujourd’hui encore, dis-tu, en février 1901, je suis suspendu de mon grade d’officier dans l’ordre de la Légion d’honneur. » Tu consentirais donc de nouveau à la honte de cet honneur légal, tu consentirais donc de nouveau à porter la marque rouge des généraux et des juges de conseils de guerre. […] Votre cri de guerre est admirable : « À bas l’or !  […] Ses paroles pardonnent presque à la guerre d’autrefois et, au fond, son cœur l’aime, car les anciens soudards « n’intégraient point sans quelque désinvolture cette besogne édifiante » et « elle n’allait point sans les beaux faits d’armes, les grands coups d’épée, les actes justifiant l’attitude et la valeur excusant le panache ».

/ 1937