Au contraire, je sais parfaitement que je ne tuerai pas un homme pour lui voler sa fortune : suffit-il, comme dans l’exemple de Cicéron, de lever le petit doigt pour faire disparaître l’homme et avoir ses millions, je prévois, de prescience certaine, que je refuserais de lever le doigt.
Et comme l’on parle d’un monsieur qui a fait sa fortune dans ce salon : « Oui, oui, le monsieur à l’amour contenu !
Les déesses, par cette faveur, ne déclarent-elles pas que la fortune du roi est désormais attachée à ta personne, et que tu vas pour toujours la fixer dans son palais ?
… La fortune toujours du parti des grands crimes !
Sa mère était « une personne exemplaire, célèbre dans tout le voisinage par ses aumônes430. » Son père, étudiant à Christ-Church et déshérité comme protestant, avait fait seul sa fortune, et, parmi ses occupations d’homme de loi, avait gardé le goût des lettres, n’ayant point voulu « quitter ses libérales et intelligentes inclinations jusqu’à se faire tout à fait esclave du monde » ; il écrivait des vers, était excellent musicien, l’un des meilleurs compositeurs de son temps ; il choisissait Cornélius Jansen pour faire le portrait de son fils qui n’avait encore que dix ans, et donnait à son enfant la plus large et la plus complète des éducations littéraires431. […] Pour atteindre cette gloire, la seule voie est de montrer que, comme vous avez vaincu vos ennemis par la guerre, de même vous pouvez dans la paix, plus courageusement que tous les autres hommes, abattre l’ambition, l’avarice, le luxe, tous les vices qui corrompent la fortune prospère et tiennent subjugués le reste des mortels, — et que vous avez pour conserver la liberté autant de modération, de tempérance et de justice que vous avez eu de valeur pour repousser la servitude. » 447.
Pour moi, arraché soudain par un caprice de la fortune à la sereine obscurité de mes besognes habituelles, ce furent des jours d’éblouissement certes, mais aussi d’angoisse. […] Paul Valéry, écrit-il, il en est une qui a eu une grande fortune… c’est dans l’avant-propos à la connaissance de la déesse.
Puis, après avoir tenté, non pas la fortune, ni même la chance, mais le Désennui, dans des voyages néanmoins occupés en des industries riches d’aspect et de ton (dents d’éléphants, poudre d’or), il mourut d’une opération manquée, retour du Hanar, à l’Hôpital de la Conception à Marseille, dans, assure l’éditeur autorisé des Poésies Complètes, les sentiments de la plus sincère piété. […] Racine, la correction, l’érudition des fortes études, science parfaite de l’antiquité sue littéralement et comprise comme il fallait dans sa grâce absolue et sa force complète, Racine, la correction, la totale perception de la langue maternelle jusqu’à travers la plus intime connaissance des vieux auteurs et des idiomes locaux, l’esprit de son pays et de son temps, modération, circonspection même, bon sens immédiat et traditionnelle générosité, Racine, l’individualité honnêtement fine, malicieuse sans haine, qui sut mener sa vie habilement et la finir admirablement, sacrifiant d’instinct fortune, faveur, ne ménageant qu’une famille admirablement menée à bien dans la vertu et la modicité voulue, mourant, après des tendresses dominées, des ambitions tenues en bride, d’un cœur blessé, d’une âme en deuil, noblement, pudiquement ; — et Shakespeare, l’aventurier, né ruiné, catholique ou protestant, qui le sait ?
Ces mots n’ont pas de sens, car il n’y a pas un Public et ce n’est que par une fiction et pour faire plus court que j’ai pu emprunter ce mot à son pluriel nécessaire : il y a des publics, il y en a autant qu’il y a de différences parmi les hommes dans les fortunes, les professions, les hérédités, l’éducation, etc., et cela se divise et se subdivise à l’indéfini. […] si elles ne s’exagèrent pas à la comparaison des tristes limpidités qui font la fortune de Tel et Tel ? […] En somme, ce qui surtout fit sa fortune, c’est que, sous des apparences de violence froide et de brutalité, il flatta le gros bon sens public en ne parlant que de choses solides et qu’on puisse toucher. […] Les étiquettes-mêmes qu’elle a choisies n’ont pas fait fortune : qui se souvient des « Vivants » et des « Brutalistes » ? […] Mais enfin c’est là tout ce qui nous reste et la notoriété conduit à la fortune, aux honneurs, à toutes sortes de plaisirs si elle vous accueille jeune encore, etc. — Or, qui était glorieux sous la Restauration ?
Et cette vérité, Chateaubriand en a d’ailleurs la notion artistique lorsqu’au-dessus des catégories de bonheur et de souffrance il considère une existence comme un ordre, et la Destinée d’un grand homme comme une Muse : « Alexandre ne s’éteignit point sous les yeux de la Grèce ; il disparut dans les lointains pompeux de Babylone. » Il ne me souvient pas de la phrase qui suit, où une Musc sculpte aussi la fortune de Napoléon, et la termine par un contour immortel dans l’exil de Sainte-Hélène. […] » Or, voici la phrase d’Hérodias : « La fortune du père dépendait de la souillure du fils ; et cette fleur des fanges de Caprée lui procurait des bénéfices tellement considérables qu’il l’entourait d’égards, tout en se méfiant, parce qu’elle était vénéneuse. » L’image se tient solidement, et surtout elle exprime chez les deux Vitellius un état d’esprit qu’il faudrait dix lignes pour expliquer autrement et plus mal. […] « N’y épargnez rien, grande reine, employez-y tout l’or et tout l’art des plus excellents ouvriers ; que les Phidias et les Zeuxis de votre siècle déploient toute leur science sur vos plafonds et vos lambris : tracez-y de vastes et de délicieux jardins, dont l’enchantement soit tel qu’ils ne paraissent pas faits de la main des hommes : épuisez vos trésors et votre industrie sur cet ouvrage incomparable ; et après que vous y aurez mis, Zénobie, la dernière main, quelqu’un de ces pâtres qui habitent les sables voisins de Palmyre, devenu riche par les péages de vos rivières, achètera un jour à deniers comptants cette royale maison, pour l’embellir et la rendre plus digne de lui et de sa fortune. » Cet et d’antithèse paraît d’ailleurs aussi propre à La Bruyère que le et plastique de (7) et (9) à Flaubert.
Il n’est composé que de parties nécessaires ; tout ce qu’il enseigne lui est essentiel ; un de ses éléments n’existe point sans l’autre, un seul ne périt point sans que tous les autres ne suivent sa fortune ; la vie est tout entière partout, comme en un corps qui serait tout cœur ; et quelque part aussi que ce corps soit blessé, la mort s’ensuit.
Giraud), qui, allant le voir, lui représentait l’état de sa santé à la veille du départ, il fit cette réponse : « La fortune est venue vite, il faut la justifier. » 71.
Elle n’avait plus une grande fortune, et elle voyageait en voiturin.
Dis-moi quelque chose encore de cette jeune fille que tu as nommée comme si célèbre, de cette fille de Pasiphaé, la sœur de mon père. » Elle dit ; et lui aussi, à son tour, le funeste Amour commença à le surprendre par les larmes de la jeune fille, et il répondit… » On voit que Jason a bien tardé à s’émouvoir, et que son sang-froid a duré assez longtemps ; il est tout à fait dans le rôle d’Énée et de tant de héros qui se laissent faire et que les Dieux, en de telles rencontres, conduisent par la main à leur fortune.
Le jeune Ampère était sans fortune, et le mariage allait lui imposer des charges.
Son palais de Venise, baigné jusqu’au vestibule par le grand canal, était trop vaste pour la fortune de la comtesse.
Comment un génial parmi les artistes, en une histoire dont le cours très vaste imagine lointainement une histoire de l’art, par des recherches longuement suivies et une ardeur infatigable au mieux, entre les fortunes les plus variées et des misères fructueuses et de néfastes triomphes, — comment un artiste, des plus géniaux, ayant passé les ignorances stériles et traversé les folles ambitions, peu à peu est arrivé à se concevoir artiste et à l’être et à faire œuvre d’artiste, et à se reconnaître musicien et à le devenir et à instituer une œuvre de musique, — méditons-le en l’œuvre close de Wagner.
» Il est bon toutefois d’être deux pour se soutenir contre de pareilles indifférences et de semblables dénis de succès, il est bon d’être deux pour se promettre de violer la Fortune, quand on la voit coqueter avec tant d’impuissants.
Mardi 19 février Pendant que, tout au bout de la table, avec son énorme ironie de pince-sans-rire, Spuller blague les beaux parleurs ouvriers, appelés à déposer devant lui, dans l’enquête ouvrière, à mes côtés, Hébrard à demi-couché de côté sur la table, avec un redressement gouailleur de la tête, jette à propos des incapacités des ministres des finances du passé : « Vous savez ce que j’ai dit un jour à X… pendant qu’il était au ministère : « Mon cher, voulez-vous que je vous indique le moyen de faire honnêtement votre fortune, comme ministre des finances ?
Il est dans son lit, avec sa bonne figure, où on devine toutefois les soucis d’un homme blessé, sans fortune, et qui vit de sa plume.
Pour toi qui fais servir chaque être à tous les autres, Rien n’est bon, ni mauvais, tout est rationnel… Ne mesurant jamais sur ma fortune infime Ni le bien, ni le mal, dans mon étroit sentier J’irai calme, et je voue, atome dans l’abîme, Mon humble part de force à ton chef-d’œuvre entier.
Puis ces caractères jetés dans l’existence, soumis à ses heurts et consommant leurs récréations, évoluent au gré des événements et de leur nature, avec toute l’unité et les inconséquences de la vie véritable, tantôt nobles, déçus et victimes comme Mme Bovary, tantôt perpétuant à travers des fortunes diverses leur permanente impuissance comme Frédéric Moreau, tantôt sages et victorieux comme Mme Arnoux.