Il n’y avait là que de l’à-peu-près historique, mais cela suffit aux imaginations débiles, des mœurs à fleur d’épiderme, mais sur lesquelles on n’était pas blasé.
Pour que, de toutes les dissonances il résulte une plus étonnante harmonie, il y a dans ce livre des teintes plus tendres que des nuances, des rêveries d’esprit qui ressemblent à des rêves, des amours d’enfants de douze ans veloutés des premières fleurs que la vie emporte sur ses ailes, et tout cela (ces impondérables) est exprimé, qui le croirait ?
La fumée des pastilles brûlées et la pénétrante odeur de la fleur d’oranger s’exhalent des robes et de la personne. […] « On y fait des parterres de gazon ornés de fleurs. […] Le mythe éclôt dans notre âme, et si nous étions des poètes, il épanouirait en nous toute sa fleur. […] La simple et saine fleur de l’Hellade n’a eu qu’à s’ouvrir pour exhaler ce divin parfum. […] L’esprit n’est point une monade isolée, mais la plus haute fleur d’un grand arbre aux milliers de branches ; pour comprendre la fleur, il faut connaître l’arbre.
L’amoureux aux habits de neige, pour atteindre la fleur aimée, se met à grimper le long de sa tige épineuse. […] Et celle où le page, déguisé en paysanne d’opéra-comique (car le scélérat, aussitôt chassé, reparaît, comme une fleur vivace, une fleur emprisonnée, mais qui veut fleurir, qui sent en elle l’irrésistible force du printemps et qui, quand on lui bouche un trou, pousse son bouquet à côté), la scène, dis-je, où Chérubin reçoit le baiser de sa marraine et murmure, les mains sur son cœur » : « Ah ! […] Longtemps ramassés en d’étroits champs de batailles, ils sont joyeux de se répandre sous les grands arbres, parmi les fleurs. […] Verconsin est la robe de toile ou d’organdi, petites fleurs bleues sur fond crème, corsage à la vierge, qui a fait honte au ciel pluvieux. […] On aperçoit la grille verte, des corbeilles de fleurs très bien tenues, des allées très bien sablées et ratissées, et une petite pelouse qu’ombragent, ma foi, d’assez beaux arbres.
En quoi le travail des abeilles, qui vont puiser les éléments du miel dans le calice des fleurs, rappelle-t-il le travail des nègres ? […] Il a découvert que Marie de Neubourg regrette les fleurs de son pays, et chaque jour il fait une lieue pour cueillir une fleur bleue dont M. […] Hugo, ne soupçonne l’existence de cette fleur en Espagne, et la reine, en retrouvant chaque jour une fleur de sa patrie, remercie l’ami mystérieux qui devine ses goûts, qui s’attache à les contenter sans se nommer. […] Cette fleur bleue, déposée sur un banc par un homme en livrée, est, je l’avoue, une singulière antithèse, et, pour que rien ne manque au caractère poétique de l’amour de Ruy Blas, il ne dépose cette fleur sur un banc du parc royal qu’au péril de sa vie. […] Sans cette dentelle, la fleur bleue ne servirait à rien, et Marie de Neubourg serait encore à deviner le nom de son amant.
L’écrivain est un terrain où la pensée pousse en fleurs de style, larges, hautes et sauvages. […] Puisque la fleur existe, quelle utilité d’en créer une avec des mots, en admettant qu’on le puisse ? […] De cette poésie quintessenciée jaillit cette fleur dont le parfum nous survivra : Shakespeare. […] Ces fleurs, c’est plus beau que tout, plus beau que tous les poèmes, plus beau que tous les arts ! […] les sentiments et les sensations mêmes dans leur fleur !
Contre l’orchestre s’est formé un quadrille, que de suite a entouré tout le monde, attiré par la vue de la seule jolie femme du bal, une Juive, une jeune Hérodiade, une fleur de la perversion parisienne, un merveilleux type de ces fillettes éhontées qui vendent du papier à lettres dans les rues, à la brune. […] Ce dernier en faisait une sorte de pâte sur laquelle on appliquait des fleurs d’immortelles. […] Tout est pris maintenant par l’argent, qui cueille tout en fleur, et fait de toute fillette jolie du peuple, une lorette. […] Une perse gaie, de façon ancienne et un peu orientale, à grandes fleurs rouges, garnit les portes et les fenêtres.
De hautes gerbes de pierreries liquides, de poussière de diamant et, tout autour, des fusées plus courtes, qui tantôt grandissent, forment avec le jet central une sorte de cône éblouissant, et tantôt s’abaissent et semblent s’épanouir en fleurs de flammes, en tulipes surnaturelles. […] plus de capotes, plus de caoutchoucs, plus de parapluies : et revoilà les femmes pareilles à des fleurs… L’exécution de ce double mouvement d’ensemble a été étourdissante de rapidité, je dirais presque de précision et cela sur une longueur de six ou huit kilomètres. […] Les noms de fleurs, de légumes et d’arbres, qui marquent chaque jour du mois avec un nom d’animal à chaque quintidi et, à chaque décadi, un nom d’instrument agricole — tout cela ne me déplaît pas non plus. […] De jolies fleurs d’ingénuité çà et là. […] Les dames aux savantes toilettes, jolies à voir comme des fleurs, se demandaient comment deux grandes personnes et huit enfants peuvent bien vivre avec vingt sous par jour, et elles faisaient des calculs ; et j’essayais de me figurer l’âme de ce berger, quelles étaient ses pensées et quelles pouvaient être ses joies.
Si je vous avais adressé cette lettre sous la Restauration, je n’aurais pas manqué de vous comparer à une abeille se posant et butinant sur toutes les fleurs du jardin des lettres pour en extraire de suc et en composer le miel de ses jugements. — Miel est le véritable mot, votre critique étant toujours douce. […] Cette fois, le petit duc est marié et, pour prix de sa sottise, de son absence de sens moral, obtient l’adjonction d’une fleur de souci aux trèfles de sa couronne ducale. […] Les hommes à leur tour te paraîtront difformes ; Tu verras sur leurs dos leurs fautes, poids énormes ; Les fleurs éclaireront ton corps divin et beau, Car leur parfum devient clarté dans le tombeau ; Les astres t’offriront leur rose épanouie. […] Les amis de Socrate seront désormais mes seuls amis. » Cette parole passa comme une gelée sur un champ de fleurs. […] Puis, un beau jour, il aurait décidé de montrer chacune de ses trouvailles, diamant ou caillou, fleur fraîche où feuille sèche, charme ou horreur, or ou cuivre, et les aurait placées dans un vaste cadre, sans étiquette, laissant à tous le soin de deviner, de construire, d’expliquer et de conclure.
Quand vous adressez ainsi la parole à un garçon de ferme, à quelque varlet de ferme, quand vous entrez en propos avec lui, il ne vous vient point à l’idée qu’il peut vous offenser, mais connaissant ce fin peuple, et sachant que c’est lui qui parle français, qu’il est la fine fleur du langage français, vous êtes résolu à prendre tous ses propos comme des propos d’amitié, d’hospitalité, de cordialité, comme des propos cordiaux, comme des propos peuples. […] Le texte portait, comme on sait : À vous troupe légère, Tout l’humanisme était dans ce troupe légère, tout l’humanisme et tout le grec, toute la bucolique antique et renaissance, renaissante, la vraie, toute la Renaissance païenne et française, toute la tradition renaissante, toute la fleur, toute la grâce, et aussi toute la précision de l’antique et du français. […] Pour que contrairement, (conjointement), cette incarnation, ce point d’incarnation vînt, se présentât dans l’ordre de l’événement temporel comme une fleur et comme un fruit temporel, comme une fleur et comme un fruit de la terre, comme un aboutissement, comme un couronnement temporel, comme un coup suprême de fécondité temporelle, pour ainsi dire, littéralement comme une réussite extraordinaire de fécondité charnelle, comme une infloraison, comme une implacentation charnelle, comme une culminaison, comme une fructification de cime, comme une forcerie, pourtant naturelle, comme un couronnement charnel, comme une histoire (culminante, suprême, limite) arrivée à la chair et à la terre. […] Voici la première, celle de la fin, l’avant-dernière ; on commence peut-être à la savoir : Tout reposait dans Ur et dans Jérimadeth ; Les astres émaillaient le ciel profond et sombre ; Le croissant fin et clair parmi ces fleurs de l’ombre Brillait à l’occident, et Ruth se demandait. […] Vos victoires, de chêne et de fleurs couronnées, Vos civiques lauriers, vos morts ensevelis, Vos triomphes, si beaux à l’aube de la vie, Vos jeunes étendards, troués à faire envie À de vieux drapeaux d’Austerlitz !
Voyons Fléchier tel qu’il était, apprenons à le goûter dans les qualités qui lui sont propres et qui lui assurent un rang durable comme écrivain et comme narrateur ; ne craignons pas de nous le représenter dans sa première fleur d’imagination et d’âme, dans sa première forme de jeune homme, d’abbé honnête homme et encore mondain ; et bientôt sans trop de complaisance, sans presque avoir à retrancher, nous arriverons insensiblement à celui qui n’avait eu en effet qu’à se continuer lui-même, et à se laisser mûrir pour devenir l’orateur accompli si digne de célébrer Montausier et Turenne, et l’évêque régulier, pacifique, exemplaire, édifiant. […] Parmi les lettres de la dernière époque de sa vie, j’en trouve une de janvier 1705 adressée à Mme de Caumartin la douairière, c’est-à-dire à celle même qui, quarante ans auparavant, dans la fleur de sa jeunesse, présidait si agréablement aux plaisirs et à la société des Grands Jours.
Dans ses soins et ses conseils autour des gracieuses ardeurs de la princesse de Clèves et de M. de Nemours, M. de La Rochefoucauld songeait sans doute à cette fleur de jeunesse moissonnée, et il retrouvait à son tour à travers une larme quelque chose du portrait non imaginaire. […] L’expérience est utile, elle est féconde ; oui, mais comme un fumier qui aide à pousser des blés et des fleurs.
Avide de saisir tout ce qui s’offrait à ses impressions, elle s’était bien gardée de ne pas connaître celles que peut inspirer l’aspect d’un beau site et d’une riante verdure ; elle demeurait en extase devant un point de vue qui lui plaisait ; elle écoutait avec ravissement le chant des oiseaux, elle aimait à contempler une belle fleur, et tout cela jusque dans les dernières années de sa vie. […] En ces sortes d’ouvrages surtout, où il y a couleur et fleur, c’est une différence incomparable de vieillir dans le tiroir ou de vieillir à la lumière.
Mais Villon est autre chose qu’un gueux peintre des gueux : ce meurtrier, ce filou, cet ami de je ne sais quelle Margot, qu’on estimerait gâté jusqu’aux moelles, et qui l’est, a d’étonnantes fraîcheurs d’imagination ; il pousse sur la pourriture de cette âme d’exquises fleurs de sentiment. […] Vérard, 1493 (réimprimé par Crapelet, Poésies des xve et xvie siècles, Paris, 1830-1832 ; le Jardin de plaisance et fleur de rhétorique, éd. s. d. (1499) ; le Grand et Vray Art de pleine rhétorique, par Pierre Lefèvre, Rouen, 1521 ; l’Art et Science de rhétorique, part Gratien du Pont, Toulouse, chez M.
En tout cas, je n’appellerai jamais « sensibilité à fleur de peau »38 la sensibilité de l’auteur d’Andromaque. […] Baudelaire, Fleurs du mal.
Il tue par mégarde son ami, le jeune Hyacinthe, en lançant le disque avec lui : image du printemps que le disque solaire de l’été torride dessèche dans sa fleur, comme en se jouant. — Qu’il est terrible encore lorsqu’il renverse sous ses traits rapides les douze enfants de Niobé autour de leur mère ; ou quand, au premier chant de l’Iliade, embusqué sur la plage, comme un chasseur d’oiseaux de mer, il décime, pendant neuf jours, de ses flèches, le camp des Argiens ! […] C’est elle qui a appris à la femme l’art de semer les fleurs sur la toile, comme sur l’herbe serrée d’une prairie brillante, d’y dessiner en fils de pourpre les exploits des héros et la gloire des dieux.
La volition n’avait point disparu, mais elle était sans efficacité… L’eau de rose dont ta tendresse avait humecté mes lèvres, au moment suprême, me donnait de douces idées de fleurs, — fleurs fantastiques infiniment plus belles qu’aucune de celles de la vieille terre….
Il appelle Hélène fleur fatale ; puis il ajoute : Âme sereine comme la mer tranquille. […] Prométhée dit : « La fleur de l’Arabie », « les héros du Caucase ».
Vous voyez ; c’est un stoïcisme souriant, tout à fait à la manière de Rabelais, c’est de la fine fleur de pantagruélisme. […] L’onde était transparente ainsi qu’aux plus beaux jours… Ce sont de ces vers de La Fontaine qui restent dans toutes les mémoires et qui sont des fleurs de poésie et de musique.
Il n’y en avait pas sur la Révolution d’indifférente à la Révolution… Il n’y avait pas d’histoire qui ne fût ou d’un tribun, — en herbe ou en fleur, — ou d’un prêtre, — ou d’un poète, — ou d’un homme classé, par son berceau, pour être monarchique ou révolutionnaire toute sa vie ! […] On verra quelque chose comme ce qu’on a déjà vu… Comme en 1793, il y aura, parce que cela est dans la nature des choses et dans la logique de l’esprit humain, une France de trente à quarante millions d’hommes honnêtes, religieux, intelligents, cultivés, civilisés, la fleur de la civilisation, qui seront la proie de quelques misérables, la lie d’un peuple, imbéciles et féroces.
Cette mythologie d’anges qui a succédé à celle des nymphes, les fleurs de la terre et les parfums des cieux, un excès même de charité aumônière et de petits orphelins évoqués, tout cela nous a paru, dans ces pièces, plus prodigué qu’un juste sentiment de poésie domestique n’eût songé à le faire.