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818. (1856) Les lettres et l’homme de lettres au XIXe siècle pp. -30

Il est homme de lettres aussi, celui que le feu de son imagination porte sans cesse vers des sujets nouveaux ; qui, doué de verve et de fécondité naturelle, n’a pas plutôt fini d’une œuvre qu’il en recommence une autre ; qui se sent jeune encore pour la production à soixante ans comme à trente ; qui veut jouir tant qu’il le peut de cette noble sensation créatrice et mener la vie active de l’intelligence dans toutes les saisons. […] Les erreurs donc étant individuelles, et le bon sens étant le sens commun, les travers particuliers se combattent, se neutralisent, et la raison, comme on l’a dit, finit par avoir raison. […] Qu’on nous pardonne de prendre le rôle de moraliste : nous espérons faire comme cet orateur sacré qui, assez peu dévot de sa nature, prêcha tellement la pénitence qu’il finit par se convertir.

819. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre VI. De la politique poétique » pp. 186-220

Les plébéiens avaient encore à supporter les usures intolérables des nobles, et les usurpations fréquentes qu’ils faisaient de leurs champs ; au point que, si l’on en croit les plaintes de Philippe, tribun du peuple, deux mille nobles finirent par posséder toutes les terres qui auraient dû être divisées entre trois cent mille citoyens. […] Les dix ans du siège de Troie célébrés chez les Grecs, répondent, chez les Latins, aux dix ans du siège de Véies ; c’est un nombre fini pour le nombre infini des années antérieures, pendant lesquelles les cités avaient exercé entre elles de continuelles hostilités77 78. […] Les consuls, pendant leur règne, étaient, comme on sait, sujets à l’appel, de même que les rois de Sparte étaient sujets à la surveillance des éphores : leur règne annuel étant fini, les consuls pouvaient être accusés, comme on vit les éphores condamner à mort des rois de Sparte.

820. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — II. (Suite.) » pp. 147-161

Parlant des honnêtes gens, des gens bien intentionnés et sincères qui se trouvèrent d’abord jetés de part et d’autre dans les deux camps : Et c’est ainsi que Dieu travaille, a dit lui-même le président Jeannin, quand il veut nous châtier sans nous perdre, quand il ne veut pas que la guerre finisse par le feu, le sang, la désolation générale, la ruine entière et le changement d’un État. […] La France était lasse décidément et voulait en finir ; on s’aperçut comme soudainement alors que la raison était de son côté, « tant la justice et le droit ont de puissance sur les hommes, selon la remarque judicieuse de Villeroi, spécialement après que les maux les ont faits sages ».

821. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Parny poète élégiaque. » pp. 285-300

Le plus rébarbatif de tous, M. de Bonald, a dit : « Je crois que la poésie érotique est finie chez nous, et que, dans une société avancée, on sentira le ridicule d’entretenir le public de faiblesses qu’un homme en âge de raison ne confie pas même à son ami. […] Je ne sais si leur règne est aussi fini que le prédisait ce prophète du passé.

822. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’impératrice Catherine II. Écrits par elle-même, (suite.) »

Elle avait, à la minute, des réponses et des solutions pour toutes les difficultés : « Le grand-duc, depuis longtemps, an’appelait, nous dit-elle, madame la Ressource, et, quelque fâché ou boudeur qu’il fût contre moi, s’il se trouvait en détresse sur quelque point que ce fût, il venait courir à toutes jambes, comme il en avait l’habitude, chez moi, pour attraper mon avis, et dès qu’il l’avait saisi, il se sauvait derechef à toutes jambes. » Un jour, poursuivi par son secrétaire, qui le relança jusque dans la chambre de la grande-duchesse, elle sut, en moins d’un quart d’heure, avec cinq ou six petits oui ou non, finir des affaires qui traînaient depuis des mois. […] Il avait, d’ailleurs, des amours publiques avec des femmes de la Cour, et il finit par entretenir une liaison affichée avec une des frailes ou dames d’honneur (Élisabeth Woronzoff), qui prit sur lui un empire absolu, et qui le poussait au divorce dès qu’il serait le maître.

823. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « L’abbé Prevost et les bénédictins. »

Sans prétendre peser les torts, on sent qu’il y avait entre la vie monastique et lui de ces incompatibilités d’humeur qui devaient s’accumuler à la longue et finir par un éclatant divorce. […] Je compte de donner incessamment le 1er tome de M. de Thou, il est fini ; mais je suis bien aise d’attendre l’édition latine d’Angleterre.

824. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Rodolphe Topffer »

Topffer, sans rien changer à sa vie modeste, avait fini par percer, par obtenir son rang, et il jouissait avec douceur des suffrages de cette estime publique qui, même de loin, ne séparait pas en lui l’homme de l’artiste et de l’écrivain. […] Comment il s’intéresse au premier aspect à ces deux jeunes personnes étrangères, comment il les remet dans leur chemin qu’elles avaient perdu, comment il les rencontre de temps en temps et se trouve peu à peu et sans le vouloir mêlé à leur destinée : tout cela est raconté avec une simplicité et un détail ingénu qui finit par piquer la curiosité elle-même.

825. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre II. Diderot »

Pendant qu’il a l’air d’écouter, il a pris le point de départ ou l’a placé l’auteur, et il voyage pour son compte : quand vous avez fini, il vous dit le livre qu’il aurait fait à votre place, et c’est sa façon d’entendre la critique. […] Dès le milieu du siècle, il annonce, bien témérairement, que le règne des mathématiques est fini : mais il annonce, par une sûre divination, que le règne des sciences naturelles va commencer.

826. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens II) Henry Fouquier »

Ils veulent « entrer dans un journal » ; ils finissent par y entrer et ils y montent en grade à peu près comme dans un ministère. […] Cherchez bien, et vous finirez par découvrir chez M. 

827. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

C’est Françoise d’Aubigné, qui fut depuis madame Scarron, et finit sous le nom de marquise de Maintenon. […] Le maréchal d’Albret, alors comte de Miossens, lui avait fait la cour et n’avait pas réussi ; mais il avait conçu pour elle une estime et une tendresse qui ne finirent qu’avec sa vie, plus de vingt ans après.

828. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires touchant la vie et les écrits de Mme de Sévigné, par M. le baron Walckenaer. (4 vol.) » pp. 49-62

. — Infidèle à Du Boulay comme elle l’avait été à tous, et après quelques derniers éclats, Mme de Courcelles, devenue veuve, finit par faire ce qu’on appelle un sot mariage. […] Elle eut, après tout, de la justesse et de l’économie jusque dans la prodigalité de ses qualités et de ses dons ; elle ne se contenta pas d’avoir de l’esprit, elle l’aima chez les autres ; elle rechercha les lumières, chose alors nouvelle, et sut partout s’entourer d’un cercle d’hommes distingués ; elle vécut enfin et mourut comme une grande dame, tandis que la pauvre Sidonia, avec tout son esprit et ses grâces, a fini comme une aventurière.

829. (1854) Préface à Antoine Furetière, Le Roman bourgeois pp. 5-22

Malheureusement La Fontaine, et en cela il se sépare de Boileau et de Racine, qui l’un et l’autre protégèrent jusqu’à la fin leur ami, au moins par leur silence, finit, dans la suite de la querelle, par épouser le parti de l’Académie. […] Ainsi que plusieurs autres romans de la même époque, entre autres le Roman comique, le Roman bourgeois ne finit point, ou, du moins, il n’est pas complet.

830. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVII. Des éloges en Italie, en Espagne, en Angleterre, en Allemagne, en Russie. »

Sa tache généreuse commence ou l’intérêt finit, etc. » Dans un endroit où il parle de la protection que Talbot donnait aux arts : « Bien différent, dit-il, de ces hommes vains qui, usurpant le nom de protecteur qu’ils avilissent, osent sacrifier un homme de mérite à leur orgueil, et répandre la rougeur de la honte sur un front honnête, quand il accordait une grâce, c’était une dette qu’il semblait payer au mérite, à la nation et à l’être qui est la source éternelle de tout bien. […] » Ce discours finit par une apostrophe à l’âme du czar, qui est sans doute dans les cieux, d’où l’orateur le prie de veiller sur son empire.

831. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Blémont, Émile (1839-1927) »

Émile Blémont excelle à décrire en poésie, ainsi qu’on faisait jadis, les tableaux de nos peintres, auxquels ses vers semblent rendre leurs mouvements et leurs couleurs ; signalons, avant de finir, une pièce charmante : « Le Volant », un élégant Watteau en quatrains.

832. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Première partie. Plan général de l’histoire d’une littérature — Chapitre III. Les questions que l’historien doit se poser. » pp. 16-17

Le monde commence et finit sans cesse ».

833. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 303-308

Son Histoire Ecclésiastique, qui finit au Concile de Constance, est un des plus beaux & des plus utiles monumens élevés à la gloire du Christianisme, & le titre d’une célébrité durable.

834. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 293-297

La mort des personnes les moins connues est bientôt suivie d'une espece d'apothéose, & le moindre Artiste, sur le point de finir une carriere ignorée, pourroit presque dire comme Vespasien : Voici le temps où je vais devenir un Dieu.

835. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 309-314

Je vous rends de très-humbles graces d'un pareil envoi ; & je finis en vous priant d'être bien persuadé que vous avez en moi un Serviteur très-respectueux & sincere Admirateur ».

836. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Loutherbourg » pp. 224-226

Cependant, a-t-on dit, s’il est un peu trop vert dans le paysage que vous venez de décrire, c’est peut-être qu’il a craint qu’en se dégradant sur un long espace, il ne finît par être trop faible.

837. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Julliart » pp. 176-177

Je ne vous ai rien dit ni des fruits ni des fleurs, ni des travaux rustiques ; je n’aurais point fini. à présent, Monsieur Julliart, dites-moi si vous êtes un paysagiste.

838. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Paul Nibelle »

Or, quand on touche à l’Antiquité, ce foyer froidi d’inspirations éteintes, il faut au moins trouver dans les cendres ces précieux débris que l’amour d’une société finie cherche encore dans la poussière d’Herculanum.

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