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903. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 421-422

Pourroit-on compter, après cela, sur tant de brevets d’honneur décochés si libéralement du pied des Alpes, promulgués par l’Auteur du Mercure, & adoptés par une multitude de Louangeurs qui ne se doutent certainement pas que la louange est un ridicule pour ceux à qui on la donne sans qu’ils la méritent, & pour ceux qui se croient en droit de la dispenser ?

904. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 525-526

Sans ambitionner d’autre gloire que celle d’être utile, il a acquis des droits à une juste réputation.

905. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre VII. Narrations. — Dialogues. — Dissertations. »

Sauf toujours le besoin des cas particuliers, cela en soi n’a rien d’intéressant et est en dehors de l’art : cela seul a droit d’entrer dans le récit, qui est expressif, qui contribue à peindre les caractères ou à faire avancer l’action. […] Taine, vont-elles droit au but ?

906. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « VIII »

Je pourrais y ajouter d’autres raisons, mais cela n’irait pas sans ennui pour le lecteur, et je ne veux fatiguer ni mes contradicteurs, ni ceux qui ont le droit de compter sur des considérations plus utiles. […] Ces messieurs ont le droit de faire bon marché de nos opinions, bien qu’il ne soit pas en leur pouvoir d’en déprécier la valeur ; mais il faut voir comme ils sont penauds d’entendre Bossuet lui-même appeler le style de Télémaque « plat, efféminé, poétique et outré dans les peintures ».

907. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Mathilde de Toscane »

Il a cité enfin le très docte Daunou, l’oratorien apostat, qui fait de Grégoire un tourmenteur de peuples, doué d’un zèle inconsidéré qui lui venait d’une persuasion incurable… Et à tous ces doctes il a ajouté le docte Guizot, calomniateur d’un autre genre, car c’est calomnier un homme que de lui retirer de sa grandeur sans en avoir le droit. […] Il pèse plus sur l’action du réformateur dans Grégoire que sur celui du défenseur du droit de l’Église vis-à-vis des odieux usurpateurs allemands, et pour lui qui n’est pas un historien ecclésiastique, qui n’a de foi religieuse que son respect politique pour l’Église, ceci dénote une rare perfection de bon sens.

908. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Paix et la Trêve de Dieu »

Assurément, lorsqu’on ne voit pas de telles choses, on a presque le droit de toucher, car on est hermétiquement aveugle ! […] La substitution paternelle se faisait par le droit d’aînesse.

909. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVII. Mémoires du duc de Luynes, publiés par MM. Dussieux et Soulier » pp. 355-368

Aussi, quand nous, venus longtemps après tous les effacements de la révolution française, nous ne lisons le duc de Luynes, qui n’était pas un écrivain, qu’à cause de son nom qui dit le rang qu’il tint et celui de son petit-fils, qui autorise la publication de ses mémoires, et quand nous ne trouvons à la place des choses qu’il pouvait savoir en raison même de son rang, que les vieilles inanités déjà connues, certes, nous avons le droit de dire que nous sommes, qu’on me passe le mot : attrapés ! […] Et la Critique littéraire n’a-t-elle pas le droit de s’opposer, du moins, à ce qu’on encombre ainsi l’histoire, de redites usées et inutiles ?

910. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Eugène Pelletan » pp. 203-217

L’homme qui écrit des choses de ce calibre de fausseté n’a plus le droit d’être cru sur rien. […] Il est resté ferme, droit et pur, dans sa conduite comme dans ses idées.

911. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Balzac »

Que n’a-t-on pas dit du matérialisme ardent de sa nature, de son amour effréné, de son amour d’alchimiste pour l’or, de son besoin furieux de luxe, de richesse, de millions ; et, pour en acquérir, de ses entreprises insensées et… avortées ; de ses illusions, de ses dettes, qui n’étaient pas des illusions, de ses manies, de ses vices, de sa vie cachée, qui impatientait la curiosité et dans laquelle il se retranchait, ce grand travailleur comme il n’en exista peut-être jamais, contre les importunités de toute sorte qui l’assiégeaient et surtout contre cet affreux coup de sonnette du créancier, qui a bien, après tout, le droit de sonner, mais qui n’en rend pas moins fou le débiteur de génie, qui a besoin de toute sa tête, même pour le payer ? […] — est aussi exigeant que l’Esprit humain, et peut-être l’est-il davantage… Qui sait s’il n’en a pas le droit ?

912. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Byron »

» Il mande aussi à Thomas Moore : « J’ai tout un picotin d’ennuis à propos d’une tragédie de ma façon, bonne seulement pour le cabinet, et que des directeurs de théâtre, s’attribuant un droit sur toute poésie publiée, paraissent décidés à exploiter, que je le veuille ou non… « J’ai écrit à Murray et au Lord Chambellan pour intervenir et me préserver de ce pilori… Je ne veux ni de l’impertinence de leurs sifflets ni de l’insolence de leurs applaudissements. […] Son Lord Byron, très en ronde-bosse, est resté incomplet, et l’historien de cette grandeur littéraire a toujours le droit d’arriver… Je ne dirai point que le voici, mais qui sait ?

913. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VII. Vera »

Seulement, disons-le en passant, cette théorie incroyable de l’idée, qui dépasse par sa finesse de fils d’araignée les subtilités les plus tenues de la Scholastique, cette théorie qui, selon les hégéliens, est la seule doctrine qui ait le droit de s’appeler « l’Idéalisme », n’a qu’un malheur, c’est d’arriver promptement aux mêmes conséquences par en haut que le matérialisme par en bas. […] Quand ils ne sont que cela l’un et l’autre, ils n’ont pas le droit de se mépriser !

914. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIII. Pascal »

Qu’elles appartinssent donc à lui ou à d’autres, les opinions qui donnent la vie à son Étude sur Pascal, et qui n’ont été jusqu’ici dépassées par aucune vue nouvelle, méritaient l’attention d’une Critique, qui a bien le droit de se demander si ce sont là les derniers mots qu’on puisse dire sur Pascal, et s’il y aura même jamais un dernier mot à dire sur cet homme qui fait l’effet d’un infini, à lui seul ! […] Je n’ai point à examiner si cette peur, qui était pour l’âme immatérielle de Pascal ce que serait une hypertrophie pour nos cœurs de chair, était légitime ou exagérée, mauvaise ou salutaire ; si elle avait le droit philosophique ou religieux d’exister, ou si elle n’était pas plutôt un manque d’équilibre et un égarement dans des facultés toutes-puissantes.

915. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « MM. Delondre et Caro. Feuchtersleben et ses critiques. — L’Hygiène de l’âme » pp. 329-343

comme tout Allemand se doit de l’être, au lieu de nous donner un livre savant, paradoxal et obscur auquel nous avions le droit de nous attendre, l’œuf d’autruche que tout Allemand est obligé de pondre à sa majorité pour peu qu’il soit passablement organisé, s’est contenté d’un œuf de linotte, c’est-à-dire d’un petit traité dans le format des petits livres de Flourens ! […] Mais en France, où nous sommes juges d’idées, si nous ne sommes pas juges d’expression, nous avons véritablement le droit de nous demander, après avoir lu le livre qu’on vient de traduire, quel motif peuvent avoir des critiques français pour se mettre en dépense d’articles et faire une renommée à cette chosette ?

916. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Jules de Gères »

On m’a dit — et si ce n’est pas son histoire il faut le regretter — que, descendant de Montesquieu, lequel faisait des vers aussi, mais qui, après L’Esprit des lois et La Décadence des Romains, avait le droit de n’en pas faire de si bons que Gères, il avait été obligé, ce noble homme, qui l’est deux fois, par le talent et par la naissance, d’entrer, par suite des ignobles fortunes que les révolutions nous ont faites, dans une étude de notaire dont il aurait été le modeste clerc pendant quelque temps. […] de l’homme troublé à l’homme qui le trouble, je n’aime point ce titre, qui est trop long et semble embarrassé… Jules de Gères a le droit d’avoir de l’aplomb, et il n’y a que les trembles, si c’était leur métier, à ces arbres frissonnants, de faire des livres, qui pourraient les intituler comme cela !

917. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Alfred de Musset »

dans un temps comme le nôtre, si fièrement hostile à toute espèce de dynasties, que la vie à écrire d’un homme de génie ou de talent appartienne spécialement à ses hoirs mâles ou femelles et soit un droit de succession !! […] … Croyez-vous qu’il n’y a pas, dans cette orageuse vie de poète, dont pourtant nous avons bien, nous autres, le droit de connaître les dessous, vingt endroits où pour un frère il sera de devoir, ou du moins de délicatesse, de se taire, au lieu de parler ?

918. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Malot et M. Erckmann-Chatrian » pp. 253-266

Fané par tant d’imaginations plus ou moins puissantes ou vulgaires, qui y touchent comme si, de talent, elles en avaient le droit, ce ne sera pas trop que du génie, — et beaucoup de génie, — pour raviver cette forme déjà usée et flétrie, sur laquelle des talents sans mâle invention et sans fécondité viennent passer leurs petites ardeurs. […] Personne n’a le droit de refaire ce que Balzac a fait si bien cent fois, à moins qu’une fois on n’y mette ce que Balzac n’y a pas mis.

919. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Ernest Feydeau »

… Que cette littérature de feuilleton fût restée modestement au bas de ces journaux que le vent de chaque jour emporte vers ces cabinets où s’en allait le Sonnet d’Oronte, la Critique n’aurait point à en parler… Mais, après le succès fait par les portières de loge ou de salon, que l’auteur nous donne comme des œuvres cette littérature de feuilleton, aussi éphémère que les articles de mode de madame de Renneville, la Critique a vraiment le droit de s’instruire en faux contre tant d’aplomb, et de dire à ces trois volumes : « Vous ne passerez pas !  […] IV Voilà le grand, le capital reproche que la Critique est en droit de faire à l’auteur de cette trilogie : Un début à l’Opéra, M. de Saint-Bertrand et le Mari de la Danseuse.

920. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XIX. Panégyriques ou éloges composés par l’empereur Julien. »

Constantin, enfin, unissant les usages de l’ancienne Rome à ceux de l’église, et les droits de l’autel à ceux du trône, devenu chrétien, fut tout à la fois empereur et orateur sacré. […] Il a droit de nous intéresser, et comme roulant sur un objet utile, et comme un monument historique, qui peint également et l’esprit et l’âme de l’orateur54.

921. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre III. Molière »

Ces bourgeois et ces nobles sont des vaniteux, des orgueilleux, des sots, des habiles, des méchants, des égoïstes, ou au contraire des cœurs droits, de solides esprits. […] Tous les individus ont droit au plein développement de leur nature, en sorte que le droit de chacun a pour borne le droit d’autrui, et le borne à son tour. […] Où l’amour existe, la raison existe, et rien n’a droit de résister.

922. (1892) Sur Goethe : études critiques de littérature allemande

Nous n’insinuons point par là que le poète ait le droit de la manier et de la torturer à sa guise. […] Toutes les sciences l’attirent, hormis le droit ; c’est le droit qu’il faut qu’il étudie. […] Si la critique réclame, il lui impose silence au nom du droit divin. […] Freytag use et abuse du droit qu’ont les poètes de personnifier les objets de la nature. […] Peu importent les droits que tu as sur le bien du baron.

923. (1905) Propos littéraires. Troisième série

C’est un roi de la littérature qui ne s’est donné à lui-même que le droit de veto. […] De ce droit il a usé avec sagacité, avec précision et avec à-propos. […] L’esprit humain se plaît à toutes les démarches de l’esprit humain, et il aime les aventuriers, et il aime aussi ceux qui savent où ils vont et y marchent droit. […] Les droits supposés de cette faculté maîtresse, c’est cela qu’il proclame ; le droit qu’elle a d’être, de s’accroître, de s’exercer et de prévaloir, c’est cela qu’il revendique. […] Il a été droit au précieux, oui, mais au précieux mêlé de grandeur ou de grands airs, au précieux de Louis XIII, au précieux très précieux, mais empanaché ; les Goncourt ont été droit au précieux, mais au précieux du xviiie  siècle, au précieux petit, coquet, aigu, et souvent exquis du reste, mais d’où toute grandeur est exclue.

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