Quelle fraîcheur de ne plus trouver des débuts de chapitre de cette grâce : « Après une douleur intense, physique ou morale, l’homme éprouve une stupeur très douce où il semble qu’il abdique sa volonté et qu’il s’abandonne à sa chance. […] Aujourd’hui… nous savons de quelle encre on écrit les billets doux !
C’est un esprit doux. […] Il m’eût été si doux de dauber d’importance sur ces immortelles erreurs !
Les deux femmes qui créent, par l’antagonisme de leurs sentiments, le drame de son livre, il en a monté les qualités et les défauts jusqu’à cette note suraiguë qu’il appelle l’outrance, cette outrance que vous retrouvez jusque dans le dénoûment si peu attendu d’un pareil livre, où un colosse de l’énergie et de l’orgueil de Guy Livingstone finit par se transformer jusqu’à subir patiemment et sublimement le plus cruel outrage, sous l’empire des sentiments les plus nobles et les plus doux de la nature humaine : le respect de la parole donnée, le repentir et la fidélité dans l’amour. […] Guy Livingstone, ce Samson, victime de sa force comme l’autre Samson ; Guy Livingstone, ce dandy héroïque, qui efface d’un trait tous les dandys connus dans l’histoire des mœurs de l’Angleterre, finit par la douceur de l’humilité sous la plus mortelle injure, parce qu’il a promis à la femme qu’il a aimée et perdue d’être doux, et qu’il veut la revoir dans le ciel !
il avait fait trouver doux enfin ce pain si amer à la bouche de l’homme. […] Lui, le doux prêtre, ne remue pas violemment le monde ; il ne le bouleversera pas, comme saint Vincent, pour le régénérer.
Elle n’a pas cette douce furie d’humilité contenue et inassouvie qu’avait Vincent, et qui, même à l’heure où les nimbes allument leur or autour de la tête de nos saints, semble avoir éteint le sien jusque dans le ciel ! […] — ont repris, dans un journal fameux, l’abbé Maynard d’avoir parlé, dans un livre sur le doux Vincent de Paul, de Jansénius et de ses erreurs avec une rigueur méritée.
Seulement, par un privilège de ces adorables natures poétiques quelquefois délicieusement fondues, de temps à autre le muscle de la Force peut saillir tout à coup dans le doux contour de la Grâce, et créer alors cet hermaphrodisme divin dont les Grecs, moins prudes que nous et plus connaisseurs, faisaient deux beautés réunies, et non pas une monstruosité ! […] On pourrait faire une anthologie, à l’usage des âmes qui ont souffert et qui se souviennent, avec beaucoup de vers de Jules de Gères, trempés, imbibés et parfumés de mélancolie, ayant la séduction amère et douce de la mélancolie : Cette séduction intime, sœur des larmes, Et qui va droit au cœur de quiconque a pleuré.
Seulement, ce que je veux exclusivement vous faire entendre pour vous prouver que nous avons ici affaire à un poète, ce n’est pas l’expression réussie de la haine qui se croit victorieuse, mais c’est l’accent éternellement cruel et doux de la vie passée, qui, finie, crée immédiatement l’infini du souvenir dans nos cœurs. […] J’ai nourri le songe vainqueur ; J’ai brûlé des plus douces fièvres Il m’en reste un parfum au cœur, Il m’en reste du miel aux lèvres !
Lui, qu’on pouvait croire faible parce qu’il était doux, n’a point eu cette faiblesse, et ses derniers poèmes, à cet homme tendre, fils de Virgile et de Racine, qui avait inventé des anges qui tombaient du ciel par pitié, ne sont ni des plaintes, ni des pleurs. […] À une époque encore où les poètes les plus chrétiens d’inspiration introduisent dans leur Christianisme poétique je ne sais quel lâche élément épicurien, car la douleur elle-même a sa sensualité, rien de plus frappant que de voir ce que jusque-là on n’avait pas vu : le Stoïcisme en poésie nous écrivant, par la main la plus douce qui ait jamais existé, des vers de cette virilité d’idées et de cette simplicité d’expression : Hélas !
Jules Sandeau est un esprit doux, et il vient de prouver une fois de plus que c’est aux doux qu’appartient l’empire de la terre.
Les deux femmes qui créent, par l’antagonisme de leurs sentiments, le drame de son livre, il en a monté les qualités et les défauts jusqu’à cette note suraiguë qu’il appelle l’outrance, cette outrance que TOUS retrouvez jusque dans le dénoûment si peu attendu d’un pareil livre, où un colosse de l’énergie et de l’orgueil de Guy Livingstone finit par se transformer jusqu’à subir patiemment et sublimement le plus cruel outrage sous l’empire des sentiments les plus nobles et les plus doux de la nature humaine : le respect de la parole donnée, le repentir et la fidélité dans l’amour. […] Guy Livingstone, ce Samson, victime de sa force comme l’autre Samson, Guy Livingstone, ce dandy héroïque, qui efface d’un trait tous les dandys connus dans l’histoire des mœurs de l’Angleterre, finit par la douceur de l’humilité sous la plus mortelle injure, parce qu’il a promis à la femme qu’il a aimée et perdue d’être doux, et qu’il veut la revoir dans le ciel !
Et le jeune Gustave Escande, de la Fédération Universelle des Étudiants chrétiens, écrit à ses amis : « Il m’est très doux de penser que des centaines de milliers de jeunes gens dans le monde luttent comme moi pour arriver à l’idéal que nous nous sommes composé : “Faire le Christ Roi”. » Mais la voix de ces jeunes lévites du droit n’est nulle part mieux persuasive que dans la prière que voici, d’un petit soldat protestant du pays de Monthéliard, qui mourait à l’ambulance de la gare d’Ambérieu. […] Humainement, nul ne saurait trouver comment, en ce métier que nous allons faire, on pourra être fort comme un lion et doux comme un agneau… Qu’importe ?
Lui seul peut aussi vous inspirer un véritable attrait, non de quelques instants, mais constant et soutenu, pour des œuvres et des occupations qui seraient, en effet, bien appropriées à la bonté de votre cœur, et qui rempliraient d’une manière douce et utile beaucoup de vos moments. […] Ce fut aussi, il faut en convenir, un vrai mérite à madame Récamier de deviner l’âme de Ballanche sous cette forme disgraciée et presque grotesque, et de se laisser aimer et suivre jusqu’à la mort par ce doux Socrate lyonnais. […] On peut juger du charme d’une telle société ; madame Récamier n’y cherchait que le mouvement doux de sa vie, elle y trouva bientôt l’importance de situation et la célébrité littéraire qu’elle n’y cherchait pas. […] La conversation y était aimable, souple, à demi-voix, un peu froide, d’un goût très pur, d’un ton de cour, rarement animée, mais d’une tiédeur toujours douce qui enseignait à bien écouter plus qu’à bien parler. […] Que ces larmes durent être douces à son esprit transfiguré sur son propre cercueil de la chapelle de l’Abbaye-aux-Bois !
Mais elles se dépouillèrent de toute amertume en passant par cette âme douce. […] Souvent l’émotion, très douce, s’atténue au point que la poésie retournerait au ton de l’épître classique, n’étaient l’ampleur sonore des vers et la splendeur rayonnante des images. […] Mieux vaut le souvenir, qui seul est à nous et dure avec nous : le bonheur fuit, et le souvenir du bonheur reste ; le malheur passe, et le souvenir du malheur persiste, intimement doux, et plus doux que le souvenir même du bonheur. […] Voici des primitifs allemands : Les Vierges sur fond d’or aux doux yeux en amande, Pâles comme le lis, blondes comme le miel, Les genoux sur la terre et le regard au ciel784.
De la sorte, il mangea le peu qu’il avait, une petite aisance, et devint un pur vagabond ; ce qui ne l’empêchait pas d’être doux, excellent, incapable de faire du mal à une mouche. […] Mon père était plutôt doux et mélancolique. […] Les plus cruels inquisiteurs du moyen âge, Conrad de Marbourg, par exemple, étaient les plus doux des hommes. […] Elle était sceptique sur l’issue de mes tentatives. « Ernest, me disait-elle vous ne réussirez pas, vous voulez mettre tout le monde d’accord. » Cette enfantine collaboration pacifique qui nous attribuait une imperceptible supériorité sur les autres, établissait entre nous un petit lien très doux. […] On a découvert au chef-lieu du département que certains usages anciens de l’île ne sont pas conformes à je ne sais quel code ; on a réduit une population douce et aisée à la révolte et à la misère.
Isocrate qui vint après eux, charma par un discours nombreux & cadencé, & sur-tout par cette douce harmonie qui a tant de pouvoir sur les ames. […] Nous avons eu plusieurs traducteurs des harangues de Ciceron : du Rier dont le style a vieilli ; Gillet dont la version est foible ; l’Abbé de Maucroix qui s’étant presque toujours exercé sur des sujets où il ne falloit qu’un style doux & tempéré, n’avoit pu prendre un style plus oratoire & plus nerveux ; enfin l’Abbé d’Olivet dont nous avons fait connoître la traduction des Catilinaires & qui nous a donné aussi quelques morceaux des Verrines ou des oraisons contre Verrés. […] Il mit à la place de ces faux ornemens, une éloquence douce & naturelle, qui n’a rien de contraire à la sainteté du ministère évangélique. […] Terrasson, contemporain du Pere de la Boissiere, a une éloquence douce & naturelle ; l’expression est nette ; il n’y a ni rudesse, ni obscurité. […] Son éloquence est aussi agréable que variée ; elle sçait se proportionner aux sujets qu’elle traite ; sublime dans les causes majeures, douce & insinuante dans les autres, & toujours ornée de traits ingénieux & délicats.
Des journées douces commencèrent. […] Mis aux fers, attaché à une barre sur le pont, D’Axa vogue vers sa douce patrie. […] C’est la mère douce aux cheveux blancs dont tu es né. […] Doux pays ! […] D’autres sont doux comme mélasse.
Il la vit mourir, toujours pleine d’amour pour lui, mais toujours calme et résignée, avec le doux éclat de ses grands yeux. […] Le style même rachète ce qu’il a d’un peu monotone par une allure générale douce et tranquille qui n’est pas sans charme. […] Les yeux eux-mêmes, sous les grosses lunettes dorées qui les couvraient, avaient une expression douce et presque enfantine. Douce et enfantine était la voix d’Ibsen, et les choses qu’il nous dit en nous accueillant étaient aussi parfaitement enfantines et douces. […] C’est un homme doux et respectueux, que jamais personne n’a entendu émettre un mot de blâme sur qui ou quoi que ce soit.
Il se laisse aller à un courant de vague et douce tristesse, il s’absorbe dans des pensers amers, parce qu’une image de femme revient se dresser devant lui… Nous retrouvons, chez M.
Il a su, par-dessus toutes choses, peindre ces passions tempérées, ces inclinations douces, ces goûts sensibles, cette charmante ingénuité, ces petites inquiétudes, qui caractérisent les mœurs des Bergers.
Les réflexions se présentent ici en foule à notre esprit : nous nous contenterons de remarquer qu’il n’y a peut-être pas d’homme de Lettres plus honnête, ni qui ait des mœurs plus douces, que celui que M. de Voltaire traitoit, peu de jours avant sa mort, de maraud & de monstre.
très doux et très bons, mais qui flambent, toute sa personne respire la vigueur et la crânerie. […] Regardant autour de lui les misères et les peines, il les dit, simplement, naïvement, avec une tendresse compréhensive et une résignation douce. […] Par la langue claire et noble, Fernand Séverin s’apparente à Racine, par l’inspiration douce, à Lamartine, mais son talent dévoile toujours les secrètes pudeurs, innocemment gracie uses, d’une âme délicate et loyale. […] L’auteur de Kaatje et de À Damme en Flandre sait maîtriser son émotion sans la restreindre ; il garde une noble énergie dans les abandons les plus doux. […] Récemment, en collaboration avec Jules Souguenet, Dumont-Wilden fit paraître la Victoire des Vaincus, un livre bien doux à tous les cœurs français.