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2874. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — La solidarité des élites »

Mon premier texte n’appartient pas à ces dernières années comme les suivants, puisqu’il date du 31 août 1837, mais je le donne en complément de quelques vers d’un poète américain, — M. 

2875. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre III. De la nature du temps »

Or notre durée intérieure, envisagée du premier au dernier moment de notre vie consciente, est quelque chose comme cette mélodie.

2876. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre VI. De la politique poétique » pp. 186-220

La marine est, à cause de sa difficulté, l’un des derniers arts que trouvent les nations.

2877. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre III. »

Un philosophe éloquent du dernier siècle a voulu surprendre et décrire l’entrée du premier homme dans la vie, son action instinctive, l’éveil de ses sensations, et ce qu’il nomme les plaisirs de sa grande et noble existence.

2878. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre III. La nouvelle langue. » pp. 165-234

. —  Et sur une largeur de plus d’un arpent on vit sortir, comme des abeilles de leur ruche, plus de vingt mille moines ; ils s’éparpillèrent à travers l’enfer et revinrent aussi vite qu’ils purent se glisser jusqu’au dernier dans l’endroit d’où ils étaient sortis. […] Le lecteur fera bien d’aller chercher dans le texte la réponse à ces deux dernières questions.

2879. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Aussi n’avait-il témoigné, pendant tout le cours de sa maladie, qu’il s’y attendît ni qu’il en eût la moindre pensée ; et cette dernière nuit, il n’avait même rien ordonné touchant sa personne, sa maison ni son successeur: seulement, dans la force de son dernier accès, un peu avant d’expirer, se tournant du côté de l’appartement public, il avait prononcé avec quelque fureur ces paroles: « Je sais bien que vous m’avez empoisonné ; mais vous boirez votre bonne part du poison, puisque je laisse un fils qui, après ma mort, vous mangera à tous le cœur ! » Les médecins allèrent donc rendre visite au premier ministre ; et, sous prétexte de lui donner avis de la mort du roi et de lui déclarer la qualité des deux derniers médicaments qu’ils lui avaient fait prendre, ils entrèrent dans des matières plus importantes: ils parlèrent de l’élection, et lui remontrèrent que lui et tous les grands du conseil avaient bien sujet de prendre garde à eux ; que le prince, quelques moments avant sa mort, s’était plaint à haute voix que ses ministres lui avaient fait donner du poison ; mais qu’il laissait un fils qui leur mangerait le cœur ; que ces paroles ni ces plaintes ne pouvaient demeurer cachées au successeur ; que si l’on donnait la couronne à l’aîné, qui était déjà dans un âge assez avancé pour se rendre indépendant, et qui d’ailleurs avait l’esprit fort fier, il ne manquerait jamais de se servir de ce prétexte pour se défaire de tous les grands et de tous les ministres, dans la pensée de se rendre absolu par ce moyen et se mettre en état de faire de nouvelles créatures, vu principalement qu’il devait se ressentir du mauvais traitement que son père lui avait fait depuis deux ans, qu’il attribuerait toujours au conseil de ses ministres.

2880. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Toujours est-il que ce repas chez la future protectrice de Voltaire fut une des dernières parties de plaisir de Molière, la dernière sans doute. […] Roulès demandait pour lui « un dernier supplice exemplaire et public ». […] — Admirable, morbleu, du dernier admirable !  […] Or ce chantre dévot d’une église de Senlis, qui osait ainsi calomnier comme s’il eût amalgamé en lui les sentiments de Tartuffe et ceux de Basile, ce Jaulnay, défenseur imprévu de la morale, n’avait pas rougi dans un livre publié par lui, Les Questions d’amour, de poser des questions et de formuler des réponses dans le genre de celle que voici : « Si les dernières faveurs se peuvent donner, par une honnête maîtresse, comme des preuves de son amour ? 

2881. (1898) La cité antique

Nos quatre-vingts dernières années ont montré clairement que l’une des grandes difficultés qui s’opposent à la marche de la société moderne est l’habitude qu’elle a prise d’avoir toujours l’antiquité grecque et romaine devant les yeux. […] Jusqu’aux derniers temps de l’histoire de la Grèce et de Rome, on voit persister chez le vulgaire un ensemble de pensées et d’usages qui dataient assurément d’une époque très éloignée et par lesquels nous pouvons apprendre quelles opinions l’homme se fit d’abord sur sa propre nature, sur son âme, sur le mystère de la mort. […] Elle se réunit chaque matin pour adresser au foyer ses premières prières, chaque soir pour l’invoquer une dernière fois. […] La même religion qui obligeait l’homme à se marier, qui prononçait le divorce en cas de stérilité, qui, en cas d’impuissance ou de mort prématurée, substituait au mari un parent, offrait encore à la famille une dernière ressource pour échapper au malheur si redouté de l’extinction ; cette ressource était le droit d’adopter. […] Il y a des usages qui ont duré jusqu’aux derniers temps de l’histoire grecque et qui jettent quelque lumière sur la nature de la phratrie antique.

2882. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Mémoires »

En 1811, à Aulnay, dans cette Vallée-aux-Loups où il a écrit l’Itinéraire, Moïse, les Martyrs, près de ces arbres de tous les climats, qui lui rappellent les Florides ou la Syrie, et si petits encore qu’il leur donne de l’ombre quand il se place entre eux et le soleil, M. de Chateaubriand, au comble de sa gloire, au plus haut de la montagne de la vie, profitant des derniers jours de calme avant les orages politiques qu’il pressent, se retourne un matin vers le passé et commence la première page de ses Mémoires.

2883. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DES MÉMOIRES DE MIRABEAU ET DE L’ÉTUDE DE M. VICTOR HUGO a ce sujet. » pp. 273-306

Victor Hugo ; les succès fatigués de ses derniers drames s’interprétaient en chutes ou du moins en échecs ; la critique avait eu contre son œuvre, contre sa personne, depuis quelques mois, de presque unanimes et vraiment inconcevables clameurs.

2884. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Bruyère »

Fontenelle (Cyclias) ouvrit le xviiie  siècle, en étant discret à bon droit sur La Bruyère qui l’avait blessé ; Fontenelle, en demeurant dans le salon cinquante ans de plus que les autres, eut ainsi un long dernier mot sur bien des ennemis de sa jeunesse.

2885. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIIIe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis (suite) »

Trois assassins conjurés pénétrèrent dans la salle où il soupait : le premier le blessa au visage ; il se jeta sous la table ; le second l’y perça de son épée ; il se releva encore pour s’enfuir par la porte ; le troisième l’en empêcha par un dernier coup mortel.

2886. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre premier »

Les mots les plus ordinaires ont été, dans ces dernières années, ou tellement détournés de leurs acceptions consacrées, ou étendus à tant d’autres sens, que dans un écrit où l’on prétend, peut-être à tort, exposer des doctrines, il est nécessaire de rappeler ces acceptions premières, ou de justifier celles qu’on y substitue.

2887. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre septième. »

Au lieu du sombre docteur de Genève, qui pousse des générations de sectaires vers la mort, dont son orgueil croit avoir le secret, et par-delà laquelle il a marqué la destinée de chacun ; qui ne permet à personne de s’attarder et de prendre haleine dans ce rapide et douloureux voyage vers l’autre vie ; je vois un pasteur aimable qui conduit doucement son troupeau au dernier terme.

2888. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre premier »

Ses dernières années furent d’un chrétien, presque d’un théologien.

2889. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre IV. L’ironie comme attitude morale » pp. 135-174

La politique contemporaine en France m’en fournirait, je crois des exemples, et j’en trouverais parmi les hommes d’État les plus en vue et non les moins actifs de ces dix dernières années.

2890. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

Il parla ainsi longtemps, et c’est à peine si je pus lui représenter — que les chefs-d’œuvre purifiaient toutes choses ; — que cet art de la comédie était un si grand art, qu’on ne pouvait lui faire de trop rares sacrifices ; — que vrai ment il se faisait bien temps qu’on n’allât pas chercher, uniquement dans la loge des portières parisiennes, les Agnès et les Iphigénies ; et enfin, pour dernier argument, je lui contai ce que voici : — Il y a déjà un fort longtemps, mon cher Henri, que dans ce même rôle d’Agnès débutait une petite fille plus jeune encore que la débutante d’hier.

2891. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre IV. Comparaison des variétés vives et de la forme calme de la parole intérieure. — place de la parole intérieure dans la classification des faits psychiques. »

L’attention, tel est, en dernière analyse, le principe qui, transformant l’habitude négative en habitude positive, maintient la parole intérieure à l’état de perpétuelle et consciente actualité [§ 2].

2892. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre II. L’âme et le corps »

La seule hypothèse précise que la métaphysique des trois derniers siècles nous ait léguée sur ce point est justement celle d’un parallélisme rigoureux entre l’âme et le corps, l’âme exprimant certains états du corps, ou le corps exprimant l’âme, ou l’âme et le corps étant deux traductions, en langues différentes, d’un original qui ne serait ni l’un ni l’autre : dans les trois cas, le cérébral équivaudrait exactement au mental.

2893. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre II. La qualité des unités sociales. Homogénéité et hétérogénéité »

Les croyances dernières apparaissent de plus en plus comme choses toutes personnelles. — si bien qu’on a pu dire, en un sens, qu’une seule foi commune nous reste, la religion de l’individu149.

2894. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre II. Le Roman (suite). Thackeray. »

Et mon valet qui était au Vauxhall la nuit dernière avec une de mes chemises de toilette et mon gilet de velours ! […] Pour achever de peindre cette nature impétueuse, supérieure et mobile, Balzac, au dernier instant, la fait repentante.

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