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629. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 372-383

Un vil Mortel, un nouvel Erostrate, Ose abuser du grand art d’Hippocrate ; Par le scalpel il découvre à nos yeux De nos ressorts les accords merveilleux : Il voit leur force, il prévoit leur ruine.

630. (1898) Inutilité de la calomnie (La Plume) pp. 625-627

Je reçus de lui la Forêt bruissante ; j’y découvris les flammes bouillantes d’un homme nouveau en formation.

631. (1867) Le cerveau et la pensée « Avant-propos »

En est-il de même en physique, lorsqu’on a découvert la vraie cause d’un phénomène ?

632. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre VI. Conclusions » pp. 232-240

Nous ne voulons nommer personne, mais nous conseillons à un lecteur oisif d’établir une petite statistique, après enquête, des auteurs lettrés et de ceux qui croient découvrir le monde, avant de savoir marcher.

633. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre III. Parallèle de la Bible et d’Homère. — Termes de comparaison. »

Si vous prenez au hasard quelque substantif grec ou hébreu, vous découvrirez encore mieux le génie des deux langues.

634. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre VI. Suite des Moralistes. »

Un homme impartial qui lira attentivement les écrivains du siècle de Louis XIV s’apercevra bientôt que rien n’a échappé à leur vue ; mais que, contemplant les objets de plus haut que nous, ils ont dédaigné les routes où nous sommes entrés, et au bout desquelles leur œil perçant avait découvert un abîme.

635. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre quatrième. Éloquence. — Chapitre II. Des Orateurs. — Les Pères de l’Église. »

C’est un chrétien à genoux dans le tribunal de la pénitence, qui déplore ses fautes, et qui les découvre, afin que le médecin applique le remède sur la plaie.

636. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 24, objection contre la solidité des jugemens du public, et réponse à cette objection » pp. 354-365

Les peintres et les poëtes, continuera-t-on, sont du moins les plus malheureux de tous ceux dont les ouvrages demeurent à découvert sous les yeux du public.

637. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME GUIZOT (NEE PAULINE DE MEULAN) » pp. 214-248

Quand la plupart des esprits élevés débutent par la passion, tantôt par une sorte d’illusion confiante, gracieuse et pastorale, tantôt par une misanthropie plus superbe et plus rebelle ; quand aux uns le monde s’ouvre riant et enchanté comme à Paul et à Virginie, aux autres plus altier, plus sévère et imposant, comme à Émile et à Werther ; pour les natures tout aussitôt mûres et prudentes dont nous voulons parler, l’apprentissage est plus de plain-pied, moins hasardeux ; le monde, dès l’abord, ne se découvre ni si riant, ni si solennel, ni si contraire ; il vaut à la fois moins et mieux que cela. […] Or nous vivons dans un temps où le public aime autant être averti d’avance et officieusement sur les qualités d’un quelqu’un que d’avoir à les découvrir de lui-même. […] Ce fruit aride des années, Qu’à nos seules tempes fanées Un œil jaloux découvrirait ; Ce fond de misère et de cendre, Enfants, faut-il donc vous l’apprendre ?

638. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre deuxième »

Il se crut tout à fait libre, à l’état de table rase, ne conservant que le désir ardent de découvrir la vérité en toutes choses par les seules forces de son esprit. […] Il en eut de si étranges dans la nuit du 10 novembre 1619, qu’au dire du même Baillet, si Descartes n’avait déclaré qu’il ne buvait pas de vin, on eût pu croire qu’avant de se coucher il en avait fait excès, « d’autant plus, ajoute naïvement le biographe, que le soir était la veille de Saint-Martin20. » Après quelques années passées soit dans des voyages, où il étudiait les mœurs, et par la vue de leur diversité et de leurs contradictions, se fortifiait dans son dessein de chercher la vérité en lui-même, soit à la guerre, où il s’appliquait tout à la fois à étudier les passions que développe la vie des camps, et les lois mécaniques qui font mouvoir les machines de guerre ; après quelque séjour à Paris, où il cacha si bien sa retraite que ses amis même ne l’y découvrirent qu’au bout de deux ans, il se fixa en Hollande, comme le pays qui entreprenait le moins sur sa liberté, et dont le climat, selon ses expressions, lui envoyait le moins de vapeurs. […] Je suis sûr d’y découvrir un certain défaut familier, un côté où penche son esprit, faute de force pour se tenir en équilibre ; une faiblesse qu’il a su rendre séduisante par l’adresse dont il la déguise.

639. (1878) La poésie scientifique au XIXe siècle. Revue des deux mondes pp. 511-537

Aujourd’hui le monde des infiniment grands et des infiniment petits est également ouvert à la pensée : le double infini pressenti par Pascal est scientifiquement découvert, exploré, partiellement conquis. Partout se découvrent aux yeux de l’esprit des perspectives sans limite dans l’espace et dans le temps ; la science montre à l’homme que ses conceptions les plus hautes et les plus profondes sont inférieures à la réalité : elle semble, dans son progrès continu, être devenue le commentaire vivant de cette pensée du grand géomètre qui est aussi parmi les plus grands des philosophes et des poètes : « L’imagination se lassera plus tôt de concevoir que la nature de fournir. » En même temps que se dévoile devant notre pensée la grandeur illimitée de la création, le sentiment de l’harmonie universelle, de la solidarité des êtres, de la connexion des phénomènes, se révèle de plus en plus clairement aux esprits attentifs que l’esprit de système n’a pas troublés. […] Il se préparait à de plus viriles destinées, et, sans dédaigner la popularité charmante qu’il avait obtenue dans un monde d’élite, il rêvait, il pensait et cherchait plus haut ; il avait l’ambition philosophique ; les grands espaces découverts par la science le tentaient irrésistiblement.

640. (1856) La critique et les critiques en France au XIXe siècle pp. 1-54

Sans découvrir d’œuvres nouvelles, on découvrit l’esprit des anciennes œuvres. […] Découvrir une vérité et lui donner la vogue sont deux talents très divers et rarement unis.

641. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Proudhon » pp. 29-79

À la page 216 de son second volume, il pose, toujours avec cet air gonflé d’un homme qui vient de découvrir toutes les Amériques de l’avenir… devinez quoi ? […] Elle nous découvre l’agneau sous le lion, le bonhomme sous l’homme effrayant, sous le Spartacus de la révolte le pauvre presque résigné et sans envie ! […] Il s’est cru plus que le Colomb d’un monde nouveau ; car le monde que Colomb découvrit lui était démontré par l’économie même du globe, mais le monde que Proudhon voulait faire n’existait que dans son esprit.

642. (1828) Introduction à l’histoire de la philosophie

Il y est, mais ce n’est pas la sensibilité qui le découvre, c’est l’esprit ; et c’est la vérité abstraite qui fonde la vérité qui se rencontre dans le concret. […] Pour le découvrir, il ne faut pas chercher bien loin : elles existent de l’existence de l’esprit ; elles ne sont pas autre chose que les manières d’être de la raison éternelle. […] Ce ne sera pas cet âge qui découvrira et cultivera avec succès la physique expérimentale, la chimie, les sciences naturelles. […] La jeune Amérique n’a pas échappé non plus à ses regards ; il a fouillé ses parties les plus barbares pour y découvrir des vestiges philosophiques. […] Si notre siècle a pour ainsi dire découvert la philosophie orientale, il a presque renouvelé la connaissance de l’antiquité philosophique, en y introduisant la critique.

643. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Cornély découvrit mes ouvrages et les vanta dans le Figaro ; Charles Maurras, dans la Gazette de France, les ridiculisa. […] La fonction de la critique me paraît assez belle si elle encourage le talent et si elle découvre le génie, en apprivoisant les hommes à l’aspect sauvage de sa nouveauté. […] Entre des frères, entre des cousins, l’étranger par le sang découvre un air de famille dont les personnes apparentées ont si peu conscience que cette découverte leur cause souvent de la surprise. […] Le scepticisme, qui en pareille matière est la sagesse, ira même jusqu’à nous persuader peu à peu que les usurpateurs sont princes légitimes, en nous faisant découvrir mille belles choses dans les platitudes consacrées. […] On remonte de plus en plus haut dans le passé sans pouvoir se flatter jamais d’avoir découvert la vraie source.

644. (1888) Impressions de théâtre. Première série

Weiss veut découvrir ce fond chez Molière lui-même : je suis plus respectueux et n’ose aller jusque-là. […] Notez que c’est Voltaire qui a découvert et lancé ce morceau ; ce devrait être pour les fanatiques de Shakespeare une raison de se méfier. […] Maintenant il est possible que ceux-là surtout aiment chèrement Paris qui sont venus de leur province et qui croient l’avoir découvert. […] On n’aurait pas de peine à découvrir chez M.  […] C’est comme s’il découvrait l’humanité.

645. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

Il restait de l’inédit à découvrir, même après les enquêtes dévotes et les trouvailles précieuses de M.  […] Je serais surpris que cet enquêteur, si exactement informé, y découvrît de graves inexactitudes. […] Mais je suis sûr qu’un de nos grands écrivains découvrira l’âme d’une race inconnue et d’une patrie inexplorée. […] Et puis, on découvrit les voleurs, quelques vagabonds, coutumiers de ce méfait. […] Alain découvrit Mlle Frisson-de-Bambou.

646. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

Il faut savoir que Nodier, qui était bibliophile enragé, avait découvert un livre d’Heures ayant appartenu à cette personne. […] La maladie minait son corps, son cœur était las, et sa raison, qu’il avait impérieuse, le tyrannisait en lui faisant voir à découvert toutes les choses. […] Un nigaud avait peiné pour découvrir les larcins de Desportes. […] Cependant, le véritable génie de ce grand poète ne se découvre entièrement que dans ses Odes sublimes, et dans ses compositions morales, d’une gravité inspirée. […] Cela se découvre à peu près comme dans Sophocle ; mais l’art et la grande poésie y font défaut.

647. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre II. Vérification de la loi par l’examen de la littérature française » pp. 34-154

Qui lit Montaigne par fragments, de ci, de là, ne voit en lui que le xvie  siècle ; qui le lit en entier y découvre en germe tout le classicisme. […] — Le public ne connaît que ses tragédies ; à l’étudier de près, son génie dépasse de beaucoup les limites du théâtre ; il faut le voir en Acante dans la Psyché de La Fontaine, lire ses vers, ses lettres, ses commentaires des auteurs anciens ; et l’on découvre chez lui toutes les émotions, toutes les sensibilités et toutes les intelligences. […] Je sais bien qu’en Allemagne il souffre encore de l’étrange incompréhension de Lessing, qu’on y parle encore de la « froideur doucereuse » de Racine ; il y a pourtant, depuis quelques années, une réaction en sa faveur ; en France même, il semble qu’on découvre en lui un homme nouveau. […] Mais à revivre ces œuvres par la sympathie qui devine, comme l’apôtre Jean, autant que par la science qui demande à toucher, comme Thomas, on y découvre une beauté nouvelle, et l’on revoit le poète, penché sur l’œuvre aimée qu’il sait incomplète et dont il dit lui-même : Quand je vous livre mon poème, Mon cœur ne le reconnaît plus : Le meilleur demeure en moi-même, Mes vrais vers ne seront pas lus. […] Celui-ci commence par chercher sa voie, hésite, désespère ou prend courage, perd son but de vue ou pense le découvrir où il n’est pas, et, lorsque enfin il est “arrivé”, s’il se retourne pour considérer le passé, se rend compte avec étonnement que le résultat obtenu n’est point celui auquel il visait d’abord.

648. (1894) Dégénérescence. Fin de siècle, le mysticisme. L’égotisme, le réalisme, le vingtième siècle

Plus tard il se découvre que les livres ont été écrits par son secrétaire français et que l’attaché d’ambassade chinois a mis dedans les banques. […] »… et me montrant au fond un mur où il n’y a rien, — cette affiche, je ne peux la découvrir, la cherchant et la recherchant dans tous les coins de la Bourse48 ». […] On a, dans les vingt dernières années, découvert et dénommé un certain nombre de nouvelles maladies nerveuses60. […] La plupart des hommes et des femmes découvrent aujourd’hui leurs premiers cheveux blancs au commencement de la trentaine, et beaucoup bien plus jeunes encore. […] On découvrit naturellement bientôt que les encyclopédistes, si fiers de leur raison, se trompaient, eux et leurs disciples.

649. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

En revanche, je ne la découvre chez aucun des braves bourgeois de grands écrivains du xviie  siècle. […] Et comme il tenait beaucoup à découvrir chez eux précisément ce qui manquait le plus aux « philosophes », il le découvrit en effet, et eut souvent la critique inventive, du moins dans le détail. […] Un homme d’éducation et de pensée vraiment chrétiennes découvre sans difficulté ce genre d’erreur : et c’est ce que fait constamment Geoffroy avec la rudesse la plus sagace et la plus allègre. […] Un homme, ayant hérité d’un parent que l’on croyait mort intestat, découvre un testament qui le déshérite. […] Or il découvre qu’il est aimé de Mariette, passionnément aimé.

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