Il avait foi à la science expérimentale et à ses découvertes croissantes ; il regrettait souvent, vers la fin de sa vie, de n’être pas né un siècle plus tard, afin de jouir de tout ce qu’on aurait découvert alors : Le progrès rapide que la vraie science fait de nos jours, écrivait-il à Priestley (8 février 1780), me donne quelquefois le regret d’être né sitôt.
Et après quelque retour de pensée sur la manière dont le christianisme, lui aussi, savait placer et asseoir ses vrais monuments, ses antiques abbayes, au fond des bois ou sur la cime des montagnes : Je faisais ces réflexions à la vue des débris du temple de Sunium… Je découvrais au loin la mer de l’Archipel avec toutes ses îles ; le soleil couchant rougissait les côtes de Zéa et les quatorze belles colonnes de marbre blanc au pied desquelles je m’étais assis.
Il arrive même que des penseurs ingénieux lui fassent honneur de motifs d’admirer très spécieux, que par paradoxe ils découvrent, et que le snob n’eût point soupçonnés.
Le Bovarysme, avait-on formulé, est le pouvoir départi à l’homme de se concevoir autre qu’il n’est, et sous cette définition, on avait étreint une propriété de l’esprit beaucoup plus vaste que celle que l’on croyait toucher et que suscitait alors le paysage psychologique découvert par Flaubert.
Sully-Prudhomme, Mallarmé et Kahn, voilà donc ce que produit la conscience non déguisée que la Poésie, en d’autres temps logique telle qu’on la conçoit, ne peut plus être la même en les temps nouveaux peu à peu découverts : une pensée malgré tout religieuse, des principes à priori et rêveries paradoxales, erreurs pédantes de raisonnement et d’expérience scientifique.
C’est ainsi que dans son Mémoire sur l’habitude, où à chaque page il se donne très-sincèrement comme le disciple de Condillac et de Tracy, il n’est pas difficile à celui qui connaît sa philosophie future d’en découvrir non seulement les germes, mais les principes essentiels sous la terminologie de Condillac, encore conservée.
La partie supérieure de la figure est dans la demi-teinte, le reste est éclairé. à droite du lit sur une petite estrade de bois, la crosse, la mitre et l’étole. à gauche, deux prêtres qui administrent l’extrême-onction ; celui qui est sur le devant touche de l’huile sainte les pieds du saint moribond qui sont découverts.
Est-ce avoir la nature devant les yeux que de dessiner d’après un modele tranquille, lorsqu’il s’agit de peindre une tête où l’on découvre l’amour à travers la fureur de la jalousie.
Quand j’ai besoin d’une opinion, je la demande à Gustave Planche ou à Sainte-Beuve », Mme Sand vient de se découvrir critique… à la fin !
Eh bien, parmi les rédacteurs de La Vie parisienne, en voici un qui a pendu son loup à sa boutonnière et s’est présenté à nous visage découvert, et avec un livre fait de ses articles, rassemblés ingénieusement sous un titre : Monsieur, Madame et Bébé 23, lequel titre, comme vous le voyez, joue assez bien la composition !
A bien l’apercevoir, on devine dans quelle direction il faut chercher la solution du problème, en même temps qu’on découvre le mécanisme d’une des plus subtiles illusions de la pensée métaphysique.
Ils auraient, par exemple, bravement écrit : Le verger vert avec son odeur d’estragons — (s à la fin du mot) ; à moins que, par égard pour la rime aux yeux, ils n’aient découvert quelque chose de ce genre : Le verger vert et ses odorants estragons, composant ainsi un vers absolument mauvais, tout en croyant respecter la Muse.
Qu’après avoir jadis découvert Paris, ce romantique attardé parmi nous inventât donc maintenant la mer, ou qu’après avoir calomnié les mœurs de la bourgeoisie, cet homme de quelque talent, mais de si peu de goût, et de tact, et d’encore moins d’esprit, caricaturât à leur tour celles du populaire ; il n’y avait là ni de quoi s’étonner, ni de quoi revenir à la charge.
— Lorsqu’il eut découvert la loi normale de sa propre nature, et lorsqu’il eut pris la résolution de s’y conformer, Goethe leur ressembla. […] Et c’est le fait de l’aveuglement historique ou du particularisme, de les signaler et de les condamner comme anarchistes. » Il va de soi que cette interprétation, qui d’une façon bien inattendue découvre en Gœtz de Berlichingen un ancêtre politique de M. de Bismarck, justifie aux yeux de notre auteur la conception goethéenne du personnage : Récapitulons, dit M. […] Quand des sentiments plus élevés le conduiront du tourbillon du monde dans la solitude, fais qu’il découvre, en son pèlerinage, une jeune fille dont l’âme toute bonne en même temps que le corps plein de grâce se soient harmonieusement développés dans les paisibles et actives affections domestiques du cercle de la famille ; qui soit la chérie, l’amie, l’appui de sa mère, la seconde mère de la maison ; dont l’âme, source d’amour, s’attache irrésistiblement tous les cœurs ; auprès de laquelle le poète et le sage puissent s’instruire en contemplant avec ravissement sa vertu innée, son aisance naturelle et sa grâce. […] ne pas lui sauter au cou et tout lui découvrir ! […] Goethe dut éprouver un bien vif mouvement de joie le jour où, dans le livre de Serassi, il découvrit ce personnage d’Antonio Montecatino, presque oublié de l’histoire, dont il s’empara, qu’il fit sien, qui seul lui permit de développer toute sa pensée, de traiter tout son sujet, d’étaler toute son apologie : sans Antonio, sa pièce fût probablement demeurée un fragment inachevé, comme Prométhée : au plus, elle serait devenue une rapsodie lyrique, ennuyeuse et de saveur fade.
Il errait au milieu de ses collègues, fidèle aux convictions de sa vie, mais sans espérance, et les ténèbres qui descendirent peu à peu sur ses yeux obscurcis qui avaient découvert des astres dans l’espace et n’avaient pas su découvrir dans le temps la véritable route de la France, lui donnèrent bientôt une ressemblance fatale avec l’Œdipe antique. […] L’oncle qui remplaçait ses parents était un numismate et un archéologue distingué ; il avait la passion des médailles, et les statuettes antiques que l’on découvrait souvent dans les champs voisins excitaient chez lui une admiration exaltée qu’il communiquait à l’enfant, de sorte que Gérard de Nerval partageait inégalement sa vénération entre les Mars, les Pallas, les Vénus armées et les saints de l’église du village qui lui paraissaient moins beaux. […] Promenade sur l’eau pour visiter le cromlech de la forêt druidique ; promenade sur la colline pour découvrir au loin un magnifique point de vue ; promenade enfin vers un vieux château en ruine, une des curiosités archéologiques du pays. […] Ils arrivent, mais le paysan qui a la clef du vieux château ne se trouve pas là ; cependant, à force de tourner autour de la masure féodale, Maxime finit par découvrir une porte ouverte. […] La seconde chose à faire en face de l’humanité souffrante, c’est de chercher et de découvrir des remèdes qui diminuent et adoucissent ses maux.
Dans la combinaison de ses plans, dans l’arrangement de ses situations, il laisse voir la dextérité et l’artifice du jongleur plutôt que l’art du poète ; il met lui-même ses ruses à découvert : c’est Comus qui révèle les secrets de ses prodiges, et qui fait rougir les spectateurs de leur admiration pour des puérilités. […] Si ces reproches sont vrais, ils rendent impossible le pardon généreux qui fait le dénouement : un brigand assez lâche pour faire appliquer un brave guerrier à la torture, afin de le forcer à découvrir son or, est totalement incapable d’un sentiment noble et d’une conduite héroïque. […] Du moment où Vendôme a découvert que son frère est son rival, il doit lui offrir le combat, et cependant l’idée seule de l’assassiner se présente à son esprit ; il la médite, il la savoure à loisir ; il est sourd aux conseils de l’amitié ; et ce qu’il y a d’incroyable, lors même qu’il commence à sentir des remords, la honte et l’infamie d’une pareille action ne s’offrent point à son imagination : il n’en considère que la cruauté. […] Que ce farouche mandarin s’expose lui-même au supplice pour sauver le fils de son empereur, qu’il soit prêt à répandre tout son sang plutôt que de découvrir l’asile sacré qui recèle ce dépôt précieux, je reconnais là l’héroïsme de la fidélité et du devoir ; mais qu’il donne son propre fils à égorger à la place de celui de l’empereur, c’est une atrocité fanatique, c’est un horrible outrage fait à la première et à la plus sainte de toutes les lois : cela peut être vrai, cela n’est pas vraisemblable. […] Tout à coup, quand on s’y attend le moins, lorsque Oreste et Pylade sont découverts et prêts à périr par l’ordre du tyran, les mutins n’entendent point raison ; une insurrection éclate, et, dans la bagarre, Égisthe et Clytemnestre sont tués, sans que personne puisse se douter comment on a pu faire une opération si brusque.
Un papyrus découvert en Egypte, acheté par le Bristish Museum et publié en 1891 par M. […] Puis, à mesure qu’il connaîtrait la vie secrète des coupables, il découvrirait qu’ils ont déjà, sans lui, reçu leur châtiment. […] Ygraine a monté de longs, longs escaliers, et suivi de longues, longues galeries ; de temps en temps, elle découvrait sur une marche une boucle blonde (tels les cailloux blancs du Petit-Poucet), et cela lui indiquait son chemin. […] Oui, on dirait parfois que les personnages du drame romantique ont des sensations d’enfants de trois ans, et qu’ils découvrent, stupéfaits et charmés, la civilisation où ils vivent. […] Ils ont découvert que j’étais au fond un sentimental et que la pervenche, ignorée des riches, fleurissait intacte dans mon cœur d’arsouille.
. — Nous allons être fièrement embarrasses, pensait-il ; et il cherchait des phrases qui sauveraient la situation et n’en découvrait pas. […] Qu’il suffise de savoir que la femme de Numa découvre d’une façon presque aussi brutale que la première fois, qu’elle a été trompée. […] Au moment où le mariage va se conclure, on découvre que Mme Dubois n’est pas la tante du capitaine mais sa mère, et qu’elle n’est autre que Coralie, une courtisane naguère célèbre. […] Godefroy, ont découvert le secret redoutable que j’espérais cacher à tout le monde, même à toi. […] Les Ménades, dépouillées de leur beauté païenne, découvrent de hideuses figures de sorcières.
Depuis le millionnaire, le grand banquier, jusqu’au plus humble spéculateur, en passant par la vieille noblesse, la bourgeoisie, il a tout voulu voir, se faisant découvrir depuis les plus grandes plaies jusqu’aux moindres égratignures. […] Intelligent fureteur, il a découvert bien des coins ignorés pour nous y montrer une peinture de primitif, un bas-relief antique ou un bronze de la Renaissance. […] Naturellement je n’en croyais rien, mais tout de même elle m’intéressait et, ce soir-là, je ne pouvais me lasser de la regarder sans découvrir dans ses traits, dans sa physionomie, rien qui pût indiquer cette sorte de double vue. […] Le vertige vous prend et c’est dans un éblouissement qu’on voit tout ce que découvre le poète. […] Elle les regardait songeuse : et dans la femme Obscurément passa comme un regret infâme, Et Siva découvrit sous sa pure beauté Tout un fonds ténébreux de bestialité ; Il n’en fut que plus ivre et plus ardent peut-être En son désir toujours croissant de la connaître.
Il découvre que c’est par une action feinte et développée, au moyen du dialogue de divers interlocuteurs. […] « La nature féconde en bizarres portraits « Dans chaque âme est marquée à de différents traits : « Un geste la découvre, un rien la fait paraître : « Mais tout esprit n’a pas des yeux pour la connaître. […] La société fournissant au ridicule un fonds inépuisable, c’est en elle qu’il faut l’envisager perpétuellement : les hommes qui la composent ne sont semblables qu’au premier abord ; leurs différences apparaissent aussitôt qu’on les examine, et l’on en découvre en eux d’autant plus qu’on les étudie d’un œil plus fin et plus exercé. […] « Il s’est subitement éloigné de ces lieux, « Et sa fuite a trompé mon désir curieux : « Mais de sa trahison je ne suis plus en doute, « Et le peu que j’ai vu me la découvre toute.
Toutefois, si, entraîné par ses convictions déterministes, Taine a parfois, par ses simplifications excessives et ses affirmations trop absolues, mutilé la nature humaine et desséché les choses vivantes, il a pourtant montré dans quelles conditions l’histoire peut devenir une science et quelle méthode on doit suivre pour découvrir ce qu’elle peut fournir à la science et à la philosophie. […] Il avait à l’École des registres où ses réflexions, ses lectures, ses conversations, venaient se condenser dans des analyses qui avaient pour objet de reconstruire a priori la réalité, de ramener à une formule simple un système, une époque, un caractère, et de découvrir les lois génératrices des organismes complexes et vivants. […] Garnier avait découvert dans l’Essai sur La Fontaine un venin philosophique caché ; M. […] Il est trop modeste pour s’imaginer qu’il possède le remède, mais il croit fermement que la science le découvrira. […] Il avait béni la science qui fait chaque jour découvrir une parenté plus étroite entre les animaux et l’homme.