Rien autre chose, sinon que la passion de l’étude, ainsi que toutes les autres, a ses instants d’humeur et de dégoût, comme ses moments de plaisir et d’enivrement ; que dans ce combat du plaisir et du dégoût, le plaisir est apparemment le plus fort, puisqu’en décriant les lettres on continue à ‘s’y livrer ; et que les Muses sont pour ceux qu’elles favorisent une maîtresse aimable et capricieuse, dont on se plaint quelquefois, et à laquelle on revient toujours. […] Ils continueront à éclairer et à pervertir le genre humain.
Cependant, malgré le peu que cela rapporte, il est des esprits qui noblement s’obstinent à montrer ce qu’on ne veut pas voir… Un de ces prêtres précisément, qui font leur métier en traduisant des Saints, a continué de faire le sien, en traduisant la Vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ et la Vie de la Sainte Vierge, comme il nous avait déjà traduit la Douloureuse Passion de la sœur Emmerich ; et les yeux sur plus haut que la gloire, le voilà qui, son œuvre faite, s’est soumis tranquillement aux chances de l’oubli ! […] Suppléer au mutisme volontaire ou forcé de l’histoire, c’est déjà téméraire pour tout être qui a le respect de la vérité humaine : mais ajouter à l’Évangile, le continuer là où il s’arrête, cela peut être si facilement sacrilège pour qui doit avoir le respect chrétien de la vérité divine !
Il ne peut pas correspondre à une durée psychologique nouvelle, puisqu’il continue à occuper cette même durée. […] Et cela nous semble paradoxal, parce que la durée réelle continue à nous hanter.
Nous continuerons donc à manquer d’un livre d’ensemble sur le symbolisme. […] Si la poésie née du symbolisme donne les fruits que nous devons en attendre encore, si un théâtre de poésie neuve forme l’oreille du public, si les essais critiques qui se poursuivent actuellement sur l’essence et le rythme du vers français continuent eux aussi à assurer et à affiner le sens poétique, jamais plus riche matière n’aura été offerte à l’exercice du goût conscient et aux délicatesses de l’analyse.
Il y a deux manières de juger cette comédie : ou bien l’on veut, même sur les planches, de la vérité fine, de l’observation fidèle et non outrée des caractères, une vraisemblance continue de ton et de circonstances ; ou bien on se contente d’une certaine vérité scénique, approximative, et à laquelle on accorde beaucoup, moyennant un effet obtenu.
Mais c’est que toutes les facultés de ce rare talent se font équilibre et se tiennent d’une étroite manière ; et, même à l’occasion de ces feuilles légères des Memoranda, c’est ce talent tout entier qu’il convient d’évoquer… Quoi qu’il en soit des causes dont ces habitudes ont été l’effet visible, il est certain que, pareil à ce lord Byron qu’il aime tant, M. d’Aurevilly aura vécu dans notre dix-neuvième siècle à l’état de révolte permanente et de protestation continue… M. d’Aurevilly est, au plus beau et au plus exact sens de ce mot, un poète, — un créateur ; même sa poésie est aussi voisine de celle des Anglais que sa Normandie est voisine de l’Angleterre.
Roumanille obtint ce succès du premier coup ; et comme, en toute occasion, il continua de chanter, ici un conte joyeux, là une élégie, comme il joignait d’ailleurs à cette œuvre de rénovation poétique un apostolat social et défendait les vieilles mœurs au milieu des fièvres de 1848, il devint bientôt le chef d’un travail d’esprit qui fut un véritable événement, pour la Provence, durant plusieurs années.
La vie est une métamorphose continue.
continue ainsi son Panégyrique : Quand les Chansons d’Horace amusoient ton enfance, Tu joignois, dans son Art, la force à l’élégance, Et défiois Lucrece, Empédocle, Aratus.
C’est ce qui fait regretter qu’il n’ait pas continué d’enrichir cet Ouvrage du fruit de son travail.
Il se maria, continua de faire des vers, & composa l’Odyssée, afin de prouver que lui seul étoit capable d’avoir enfanté l’Iliade ; preuve insuffisante, si nous en croyons quelques critiques.
Et lorsque le poids du jour sera tombé, nous continuerons notre route, et dans un temps plus éloigné, nous nous rappellerons encore cet endroit enchanté, et l’heure délicieuse que nous y aurons passée.
Continue.
Dans l’impuissance d’accorder ainsi la douceur et la férocité, ne placidis coeant immitia, on est tenté de croire que les deux poèmes ont été travaillés par plusieurs mains, et continués pendant plusieurs âges.
On peut s’étonner aussi qu’après les chefs-d’œuvre de Corneille, la fortune de ce grand art eût continué d’être douteuse, et que Corneille lui-même n’eût pas trouvé dans sa sublimité le secret de ne point reculer, en tant d’endroits de ses ouvrages, en deçà des réformes de Malherbe. […] Ainsi, deux écoles, dont l’une était sans discipline, et dont l’autre suivait une discipline fausse, Ronsard continué et Malherbe mal compris, tel était l’état de la poésie dans la première moitié du dix-septième siècle. […] La Fontaine, si supérieur dans les fables qu’il avait faites difficilement, d’après la nouvelle discipline, pouvait s’en tenir au genre facile et aimable, dans lequel il donnait quittance à Fouquet des quartiers de sa pension, et continuer de haïr le travail. […] Continuer la guerre contre des vaincus eût été peu généreux. […] Serrez les poings, Et faisons sauter jusqu’aux nues Par des secousses continues, Sans crier jamais : C’est assez !
Mme Récamier n’eut plus qu’à continuer de le charmer et à le calmer peu à peu, sans jamais le guérir. […] Les domestiques continuaient de dire ; « la chambre de M. […] Pour lui, visiter les États-Unis, c’était encore continuer l’entretien avec Tocqueville ; mais les États-Unis eux-mêmes lui avaient été trop étroits : il y avait joint, pour commencer, le Canada, et, en finissant, le Mexique. […] Les Instructions données par Ampère (1853) sont restées utiles et continuent de rendre son nom recommandable à tout un groupe spécial de travailleurs. […] Fidèle à sa mémoire, il continua de vivre, soit en Italie, soit en France, auprès de la famille adoptive dont il avait partagé et contribué à adoucir les douleurs.
Parmi les contemporains de La Fayette, parmi ceux qui furent des premiers avec lui sur la brèche à l’assaut de l’ancien régime, combien peu continuèrent de croire à leur cause ! […] Le premier volume et la moitié du second contiennent tous les faits de la vie de La Fayette antérieure à 89, la guerre d’Amérique, ses voyages en Europe au retour ; tantôt ce sont des récits et des chapitres de mémoires de sa main, tantôt ce sont des correspondances qui y suppléent et les continuent. Cette portion du livre est très-intéressante et neuve, d’une lecture plus continue et plus coulante que l’intervalle, d’ailleurs plus connu, de 89 à 92, dans lequel on ne marche qu’à travers les justifications, rectifications […] Et, par exemple, si le général Lee, qui n’était qu’un Anglais mécontent, avait obtenu le commandement donné au grand citoyen Washington, il est probable que la révolution américaine eût fini par se borner à un traité avantageux avec la mère-patrie… » Il continue de la sorte à éclaircir sa pensée par des exemples. […] Je doute peu qu’elle ne parvienne à se délivrer du joug étranger ; mais le résultat de mes observations ne m’autorise pas à espérer que ces provinces soient capables d’établir et de conserver un gouvernement libre… » Et il continue l’exposé vrai du tableau.
Il nous faut encore la peau des curés. » Ainsi continue la conversation. […] Le peuple français s’est laissé imposer le parlementarisme par ignorance, et il continue à le subir par inertie. […] Il se continue avec les foudroyants succès d’Alexandre Dumas père et d’Eugène Sue. […] Mais c’est un idiot qui a agi, grâce à la complicité de l’ambiance, et dont la nocivité a pesé et continue à peser sur l’enseignement public. […] On m’assure que la spartéine n’amende plus les troubles cardiaques, alors que la digitale continue à tenir bon.
Il crache le sang et continue jusqu’au bout, jusqu’à ce qu’il ait gravi tout son calvaire.
Sainte-Beuve et y règne comme une veine continue, en même temps que les qualités morales et affectueuses du poëte y sont rendues avec relief, avec émotion.
Quel dommage qu’une prétention presque continue gâte tout cela, et que la sensibilité simple et vraie manque sous ces vernis si souvent flatteurs !