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533. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 456

On a de celui-ci une Bibliotheque des Auteurs de Bourgogne, en deux volumes in-folio, qui, quoique fort vantée, nous a toujours paru un des plus mauvais Ouvrages de ce genre. […] De tous les Auteurs dont il est parlé dans cette Collection, à peine douze sont connus dans la République des Lettres ; & les Mémoires qui regardent la vie de tous ces Auteurs ignorés, sont écrits d’un style si bas & si rampant, qu’on n’en peut soutenir la lecture.

534. (1889) Les artistes littéraires : études sur le XIXe siècle

Mais, en somme, l’auteur du Demi-Monde est-il parfaitement sûr de ce qu’il avance ? […] Chez l’auteur d’Albertus, elles avaient tout primé. […] L’auteur des Fleurs du Mal lui-même n’échappe pas à cette loi fatale. […] L’auteur de Baghavat a sans doute plus d’une fois songé à cette question ; et M.  […] L’auteur de Mademoiselle de Maupin savait ce qu’il voulait et le trouvait quelquefois ; l’auteur de Madame Bovary croyait le savoir et l’ignorait en somme d’une manière absolue.

535. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre III. Molière »

Leur exemple vaut assez pour imposer la prose à certains de nos auteurs, en dépit des exemples contraires des anciens. […] L’auteur italien faisait hommage aux anciens de leur bien, et l’auteur français l’a suivi : mais il n’a pas eu de contact direct avec eux. […] N’en déplaise à Boileau, si Molière est unique, c’est parce qu’il est, avec son génie, le moins académique des auteurs comiques, et le plus près de Tabarin. […] Tout le comique du rôle résultera donc du désaccord perpétuel que l’auteur fait ressortir entre une nature élevée et les natures moyennes. […] Notez, en outre les raisonneurs, qui sont chargés de parler au nom du bon sens, c-à-d. des idées propres à l’auteur.

536. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

C’est le confondre un peu injustement avec l’auteur de Volupté. […] Ils valent souvent ce que valent les ouvrages de seconde main dont la lecture les a inspirés à l’auteur. […] À partir de 1803, il est défendu à l’auteur de s’approcher de Paris à moins de quarante lieues. […] La forme épistolaire, qui n’était pas naturelle à l’auteur, a certainement gâté Delphine. […] Peut-être, après tout, l’auteur des Misérables a-t-il pensé de même (à tort) au sujet de Balzac.

537. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 16, des pantomimes ou des acteurs qui joüoient sans parler » pp. 265-295

Le commentateur de Sidonius rapporte même à ce sujet l’épigramme ancienne qu’on va lire, et dont on ne connoît point l’auteur… etc. […] J’alleguerai comme une espece de preuve de ce que je viens d’avancer, le livre d’un auteur italien, Giovanni Bonifacio, intitulé, l’ arte de’ cenni ou l’art de s’expliquer par signes. On ne voit pas en lisant cet ouvrage que son auteur ait sçu que les pantomimes des anciens se fissent entendre sans parler, cependant la chose lui a paru possible. […] Je reviens aux auteurs de l’antiquité qui parlent du succès des représentations que faisoient les pantomimes. […] Il y a environ vingt ans qu’une princesse, qui joint à beaucoup d’esprit naturel, beaucoup de lumieres acquises, et qui a un grand goût pour les spectacles, voulut voir un essai de l’art des pantomimes anciens qui pût lui donner une idée de leurs représentations plus certaine que celle qu’elle en avoit conçue en lisant les auteurs.

538. (1911) Nos directions

Pourquoi l’auteur, lui, en avait-il un autre, de derrière de tête ? […] En vain donc, s’inquiètera-t-on de ce que l’auteur voulut dire. […] Nos auteurs y croyaient-ils ? […] — Vous pouvez contester à l’auteur tous ses autres dons, non point son luxe. […] Nous le lirons dans le silence, comme un auteur silencieux.

539. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

L’auteur veut être méchant ; — et il y arrive, le monstre ! […] Richepin a cessé d’avoir du talent dès l’instant où il a touché des droits d’auteur. […] Et le lecteur se demande s’il doit en féliciter l’auteur — ou s’il doit le plaindre. […] On n’y devinait guère le futur auteur de Sagesse. […] … C’est ce que l’auteur n’explique pas suffisamment.

540. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » p. 99

Dans tous ces Ouvrages on trouve de l'esprit & des connoissances, mais ils n'élevent tout au plus M. de Rivery qu'au dessus des Auteurs injustement prônés dans la Capitale, & jamais au dessus des Auteurs médiocres. […] La Préface en est bien écrite : elle a pour objet la Littérature Allemande, sur laquelle l'Auteur fait des observations saines & quelquefois profondes.

541. (1874) Premiers lundis. Tome I « Le vicomte d’Arlincourt : L’étrangère »

Remarquons seulement un singulier progrès : en voyant les inversions nombreuses, autrefois si chères à l’auteur, un journal qui a trop de sens pour ne pas en supposer aux autres, la Revue d’Édimbourg pensa que M. d’Arlincourt pouvait bien être le Cervantes du siècle, que ses romans n’étaient après tout que des critiques ingénieuses et voilées, et qu’en forçant la bizarrerie, il avait voulu faire honte au goût de ses contemporains : ainsi dans un autre genre, Machiavel, en professant le despotisme aux princes, n’avait fait, selon quelques-uns, que prêcher la liberté aux peuples. Désespéré d’un si injurieux éloge et d’une si insultante excuse, le noble auteur s’est vite empressé de s’en absoudre ; il a tout gardé dans sa manière, hors les inversions qu’il a courageusement sacrifiées ; il s’est condamné à être moins bizarre, de peur de paraître raisonnable : certes, M. d’Arlincourt n’est pas heureux, même quand il se corrige. […] Et d’abord je m’abstiendrai de tout rapprochement entre Walter Scott et M. d’Arlincourt ; une comparaison entre ces deux hommes serait une dérision, et presque une profanation : j’indiquerai seulement ce qu’a fait sous le rapport historique l’auteur de l’Étrangère. […] De telles citations ne tariraient pas ; c’en est assez pour montrer comment l’auteur traite le roman historique ; car il paraîtrait qu’il a eu la prétention d’en faire un, et de préluder ainsi à l’histoire, dont l’étude, nous dit-on, l’occupera désormais tout entier, mais on ne dit pas s’il écrira l’histoire de France.

542. (1874) Premiers lundis. Tome I « Charles »

Toujours l’auteur se prépare à la composition par la solitude ; il s’y exalte longuement de ses souvenirs, de ses espérances, et de tout ce qui a prise sur son âme ; il se crée un monde selon son cœur, et le peuple d’êtres chéris ; le nombre en est petit ; il leur prête toutes les perfections qu’il admire, tous les défauts qu’il aime ; il les fait charmants pour lui : mais trop souvent, si son imagination insatiable ne s’arrête à temps, s’élevant à force de passion à des calculs subtils, et raisonnant sans nn sur les plus minces sentiments, il n’enfantera aux yeux des autres que des êtres fantastiques dans lesquels on ne reconnaîtra rien de réel que cet état de folle rêverie où il s’est jeté pour les produire. […] L’auteur de Charles aura-t-il été plus sage ? […] L’auteur a peint le premier sans effort et avec vérité ; il en a fait un homme simple, mais grand, passionné sous des dehors froids, et généreux sous une enveloppe épaisse ; on rencontre de telles gens devers Rotterdam. […] L’auteur, on le voit, a dû beaucoup étudier la langue du xvie  siècle.

543. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Augier, Émile (1820-1889) »

Vous êtes poète, j’ai voulu surtout marquer votre place, à ce titre, dans la grande littérature, honorer en vous cette constance qui vous porte à chercher les succès difficiles, et vous inviter à marcher résolument dans ce véritable domaine de l’art, que les auteurs comme le public semblent tentés d’abandonner : non que je porte à la comédie en vers une préférence académique et que je lui croie plus de dignité qu’à la comédie en prose ; une grande comédie en prose est assurément une œuvre très littéraire, surtout si elle est l’œuvre d’un seul auteur ; mais la comédie en vers a cet avantage d’une langue particulière qui parle à la mémoire, et d’un art choisi, précis, délicat, et d’autant plus difficile que les esprits auxquels il s’adresse sont plus cultivés. […] Ce qu’il y a de moins contestable, c’est le talent de l’auteur. […] Francisque Sarcey Jamais l’auteur de l’Aventurière n’avait parlé au théâtre une langue plus exacte et plus colorée à la fois.

544. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 348-354

Seroit-on bien reçu à dire que personne n’étoit plus capable de remplacer l’Abbé Desfontaines ; que, né avec autant d’esprit que son prédécesseur, il l’a emporté sur lui du côté du talent de la Poésie, & qu’on peut en juger par son Ode sur la Journée de Fontenoy, & par d’autres Pieces connues ; que les Auteurs Grecs & Latins lui étoient aussi familiers que ceux du siecle de Louis XIV ; qu’il a réuni la connoissance de plusieurs Langues étrangeres au mérite de bien écrire dans la sienne ; qu’il s’est montré supérieur dans l’art de faire l’analyse d’un Ouvrage, & sur-tout d’une Piece de Théatre, quand il a voulu s’en donner la peine ? […] Il a eu beau dire que le goût & la gloire des Lettres étoient intéressés à cette sévérité ; que les défauts des Auteurs célebres sont beaucoup plus dangereux que ceux des Auteurs médiocres, qu’on n’est jamais tenté de prendre pour modeles ; qu’il est essentiel d’arrêter les usurpations des Tyrans littéraires, qui abusent de leur réputation pour renverser les Loix & faire respecter jusqu’à leurs écarts : de pareilles raisons ne sauroient justifier ces attentats toujours impardonnables, si on fait attention aux génies qu’ils attaquent. […] Freron nous apprend, il est vrai, « qu’il avoit à craindre le mécontentement de plusieurs puissans Mécènes pleins d’entrailles pour leurs chers petits Rimailleurs, ou leurs insipides Romanciers ; que ses amis ont été cent fois le trouver lorsqu’il paroissoit un Ouvrage nouveau, pour l’engager à n’en pas dire du mal, parce que l’Auteur étoit vivement protégé par tel Prince, ou tel Duc, ou telle Dame, qui ne manqueroit pas d’employer contre sa personne & son Journal toutes les ressources du crédit* ».

545. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Saint-Marc Girardin »

Seulement, son nouvel ouvrage, bien différent en cela du livre de Lerminier, lequel est digne d’être pris en considération par les esprits les plus profonds, n’ajoutera pas beaucoup aux idées actuelles et à la gloire de son auteur. Il est intitulé : Souvenirs de voyages et d’études 3, et il justifie parfaitement son titre car il est composé d’articles que l’amour-propre d’auteur, si dur aux sacrifices, n’aura pas voulu sacrifier, et on se souvient de les avoir lus, à peu de choses près et à des époques déjà distantes, soit dans le Journal des Débats, dont l’auteur est, comme on le sait, l’un des rédacteurs ordinaires, soit dans cette Revue des Deux-Mondes, le bazar du talent… autrefois. Cet ouvrage, du reste, — notes de voyage prises en courant, — ne peut avoir l’importance d’un livre même aux yeux de son auteur, qui a, dans un talent incontestable, l’obligation d’être sévère.

546. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre I. Succès de cette philosophie en France. — Insuccès de la même philosophie en Angleterre. »

Si l’auteur développe le paradoxe, c’est avec une gravité presque anglaise. […] L’auteur nous rebute par la continuité de son aigreur ou par l’exagération de son enthousiasme. […] L’auteur est toujours auteur, et communique son défaut à ses personnages ; sa Julie plaide et disserte pendant vingt pages de suite sur le duel, sur l’amour, sur le devoir, avec une logique, un talent et des phrases qui feraient honneur à un académicien moraliste. […] Leur expérience complétait le livre, et, par la collaboration de ses lecteurs, l’auteur avait la puissance qui lui manque aujourd’hui. […] — Remarquez les phrases toutes faites, le style d’auteur habituel aux enfants, dans Berquin et Mme de Genlis.

547. (1912) Enquête sur le théâtre et le livre (Les Marges)

Cela n’a aucun rapport avec la littérature, d’autant plus que les auteurs dramatiques n’écrivent plus leur pièce que pour tel acteur ou telle actrice, ou pour tel théâtre. Le comédien est beaucoup plus important que l’auteur dramatique. […] Mais l’auteur travaille pour ce public-là, l’auteur joue pour ce public-là. […] Et d’ailleurs n’y a-t-il pas plus d’écrivains qui payent pour être imprimés que d’auteurs qui payent pour être joués ? […] Dumas, Augier, Sardou, Pailleron : voilà des auteurs dramatiques qui étaient de bien plats et de bien piètres écrivains !

548. (1772) Éloge de Racine pp. -

Ce serait à l’auteur de zaïre à louer l’auteur de Phèdre  : mais on pardonne à l’élève qui étudie les tableaux de Raphaël, de croire en sentir le mérite, et de céder à l’impression que font sur lui les chefs-d’oeuvre qu’il ne saurait égaler. […] Qu’y a-t-il dans Corneille ou dans aucun des auteurs anciens et modernes qui ressemble même de loin à cet admirable rôle ? […] Ainsi fut traité l’auteur d’ Andromaque . […] Indépendamment des inimitiés personnelles qui avaient pu nuire à l’auteur, ne pourrait-on pas trouver dans la nature même de l’ouvrage les raisons de ce succès tardif que le temps seul a pu établir ? […] C’est ici qu’il faut reconnaître le grand art où excellait l’auteur, de saisir toutes les nuances qui rendent la passion si différente d’elle-même.

549. (1927) André Gide pp. 8-126

L’auteur ne se prononce pas expressément : ce n’est pas sa manière. […] C’est-à-dire qu’il se débarrasse de ceux dont les auteurs, après avoir été ses amis, ont cessé de l’être. […] Il y aurait aujourd’hui du froid entre l’auteur de la Tentation et M.  […] André Gide et l’auteur lui-même, si M.  […] Roger Martin du Gard, auteur des Thibault, M. 

550. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

L’auteur, dit-il, « a empâté sa toile avec exagération ; les tons me semblent faux ». […] Il est vrai que ce tout n’appartient pas à l’auteur du Demi-Monde, jugez plutôt ! […] Après avoir prouvé à l’auteur qu’il n’avait su ni voir ni observer, M.  […] On ne saurait se dissimuler que Molière « auteur dramatique », échappe de jour en jour à l’admiration du plus grand nombre. […] On ferait un dictionnaire rien qu’en ramassant et en collectionnant les adjectifs qu’il a lancés à la tête du malencontreux auteur.

551. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XIII. Des tragédies de Shakespeare » pp. 276-294

Shakespeare, égalé quelquefois depuis par des auteurs anglais et allemands, est l’écrivain qui a peint le premier la douleur morale au plus haut degré ; l’amertume de souffrance dont il donne l’idée pourrait presque passer pour une invention, si la nature ne s’y reconnaissait pas. […] Les larmes que nous donnons aux sublimes caractères de nos tragédies, l’auteur anglais les fait couler pour la souffrance obscure, abandonnée, pour cette suite d’infortunes qu’on ne peut connaître dans Shakespeare sans acquérir quelque chose de l’expérience même de la vie. […] Le rang des femmes, dans les tragédies, était donc absolument livré à la volonté de l’auteur : aussi Shakespeare, en parlant d’elles, se sert, tantôt de la plus noble langue que puisse inspirer l’amour, tantôt du mauvais goût le plus populaire. […] Le spectateur était alors trop facile à intéresser, pour que l’auteur fût aussi sévère envers lui-même qu’il aurait dû l’être. […] La souffrance physique peut se raconter, mais non se voir ; ce n’est pas l’auteur, c’est l’acteur qui ne peut pas l’exprimer noblement ; ce n’est pas la pensée, ce sont les sens, qui se refusent à l’effet de ce genre d’imitation.

552. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 35, de l’idée que ceux qui n’entendent point les écrits des anciens dans les originaux, s’en doivent former » pp. 512-533

Il est toujours difficile de traduire avec pureté, comme avec fidelité, un auteur, même celui qui ne fait que raconter des faits, et dont le stile est le plus simple, principalement quand cet écrivain a composé dans une langue plus favorable pour les expressions fortes et précises que la langue dans laquelle on entreprend de le traduire. […] Ou le traducteur se donne la liberté de changer les figures et d’en substituer d’autres qui sont en usage dans sa langue, à la place de celles dont son auteur s’est servi ; ou bien il traduit mot à mot ces figures, et il conserve dans la copie les mêmes images qu’elles présentent dans l’original. Si le traducteur change les figures, ce n’est plus l’auteur original, c’est le traducteur qui nous parle. Voilà un grand déchet quand même, ce qui n’arrive gueres, le traducteur auroit autant d’esprit et de génie que l’auteur qu’il traduit. […] Ma reflexion est d’autant plus vraïe, qu’on ne sçauroit apprendre une langue sans apprendre en même-temps plusieurs choses des moeurs et des usages du peuple qui la parloit, ce qui donne une intelligence des figures et de la poësie du stile d’un auteur, laquelle ceux qui n’ont pas ces lumieres ne sçauroient avoir.

553. (1912) L’art de lire « Chapitre V. Les poètes »

La ponctuation n’est pas moins importante pour le nombre que pour le sens et c’est pourquoi une faute de ponctuation met les auteurs et particulièrement les poètes au désespoir. […] Je dois confesser à ma honte que, toutes les fois que j’ai constaté une altération de texte faite par moi, j’ai dû reconnaître que le texte de l’auteur était beaucoup meilleur que le mien ; mais ceci même est une comparaison très instructive et très utile pour l’étudiant en littérature. Pour un seul texte — je ne le dis qu’en rougissant et en permettant du reste qu’on se moque de moi — je ne puis pas me décider à croire que je n’ai pas raison contre l’auteur. […] Il n’y a pas de rumeur à ce « moment crépusculaire », et il est indifférent pour l’effet à produire qu’il y en ait une ou qu’il n’y en ait pas, et c’est à ce « reste de jour » mêlé à l’ombre que l’auteur et le lecteur doivent penser, pour bien voir le geste du semeur élargi jusqu’au ciel. […] Quoi qu’il en soit, ces corrections de soi-même et même ces corrections de l’auteur, quelque irrespectueuses et quelque aventureuses qu’elles soient, aiguisent le goût, tout au moins vous renseignent, ce qui n’est pas sans profit, sur celui que vous avez.

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