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2300. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre IV. Shakespeare l’ancien »

L’action commence par un voleur et finit par un incendiaire.

2301. (1857) Articles justificatifs pour Charles Baudelaire, auteur des « Fleurs du mal » pp. 1-33

Cette qualité est frappante dès le second morceau, intitulé Bénédiction, où l’auteur présente l’action fécondante du malheur sur la vie du Poète : il naît, et sa mère se désole d’avoir porté ce fruit sauvage, cet enfant si peu semblable aux autres et dont la destinée lui échappe ; il grandit, et sa femme le prend en dérision et en haine ; elle l’insulte, le trompe et le ruine ; mais le Poète, à travers ces misères, continue de marcher vers son idéal, et la pièce se termine par un cantique doux et grave comme un final d’Haydn : Vers le Ciel où son œil voit un trône splendide, Le Poëte serein lève ses bras pieux, Et les vastes éclairs de son esprit lucide Lui dérobent l’aspect des peuples furieux : « — Soyez béni, mon Dieu, qui donnez la souffrance Comme un divin remède à nos impuretés, Et comme la meilleure et la plus pure essence Qui prépare les forts aux saintes voluptés !

2302. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Taine » pp. 305-350

Il l’a étudié et décrit comme il eût étudié et décrit le système organique de quelque monstrueux cétacé, dans une histoire générale des poissons… Il l’a étudié et décrit, sur ses propres témoignages à lui-même, dans un livre construit avec des milliers de citations et où presque chaque phrase en est une, ce qui fait la plus puissante des nomenclatures, et il a montré, dans le principe de sa vie et dans toutes les manifestations de son action, ce genre de monstre qui a constitué le jacobin dans la bête humaine, à un certain moment de l’histoire de France et de l’humanité, Ce livre incompatible, plus haut que les partis, et qui n’a été écrit pour être agréable à personne, mais pour la vérité, est un peu lourd, on doit le reconnaître, et pour le lire il faut quelque chose de la volonté ferme qu’il a fallu pour l’écrire ; mais cette lourdeur tient à sa force même.

2303. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Gustave Flaubert »

Un jour, l’empereur Napoléon, qui voyait le fond des têtes comme il voyait le fond des cœurs, écrivait en Espagne à son frère Joseph, dont il était mécontent : « Vous avez un défaut terrible qui empêche toute action, toute décision et tout courage, c’est ce genre d’imagination qui, surtout, se fait des tableaux.

2304. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Alphonse Daudet »

Les muscles finissent par saillir dans les êtres les plus ronds et les plus féminins, sous l’action de la vie.

2305. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre II. Les couples de caractères généraux et les propositions générales » pp. 297-385

« Notre volonté, dit encore Mill, produit nos actions corporelles, comme le froid produit la glace, ou comme une étincelle produit une explosion de poudre à canon. » Il y a là un antécédent comme ailleurs, la résolution, qui est un caractère momentané de notre esprit, et un conséquent comme ailleurs, la contraction musculaire, qui est un caractère momentané d’un ou plusieurs de nos organes ; l’expérience les lie et nous fait prévoir que la contraction suivra la résolution, comme elle nous fait prévoir que l’explosion de la poudre suivra le contact de l’étincelle. — Plus précisément encore, et quels que soient les deux caractères, simultanés ou successifs, momentanés ou permanents, l’attache par laquelle le premier entraîne, provoque ou suppose le second comme contemporain, conséquent ou antécédent, n’est qu’une particularité du premier considéré seul et à part. […] Il n’établit aucunement qu’un corps choqué par un autre prendra un mouvement rectiligne et uniforme, ni qu’un corps animé d’un mouvement rectiligne et uniforme pourra le perdre sous l’action d’un choc et demeurer alors indéfiniment en repos ; ces vérités sont affaire d’induction et d’expérience.

2306. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Bernardin de Saint-Pierre »

Qu’on se figure en effet dans ses rapports avec le monde une sensibilité très-fine, très-exquise, qui pénètre vite les motifs cachés, les racines mauvaises des actions, qui saisit la pensée sous l’accent, la fausseté à travers le sourire, qui subodore en quelque sorte les défauts des autres mieux qu’eux-mêmes, et s’en incommode promptement57.

2307. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXIXe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe (2e partie) » pp. 161-232

Elle me remercia avec des transports de joie et s’écria : “Celui qui est heureux ne croit pas qu’il puisse y avoir encore des miracles, mais c’est dans l’angoisse du malheur qu’on reconnaît comment le doigt de Dieu conduit les bons cœurs à une bonne action.

2308. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIIe entretien. Revue littéraire de l’année 1861 en France. M. de Marcellus (1re partie) » pp. 333-411

La lecture de ces deux civilisations, la Bible, l’Évangile, l’Odyssée dans les mains, est un cours d’histoire, de poésie, de jeunesse en action, qui retrempe l’âme dans l’âpre senteur de l’Archipel.

2309. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (3e partie) » pp. 81-152

Elle a consenti à se taire, à attendre, à souffrir pour retourner au milieu de tout ce qui lui est cher ; mais elle a refusé toute action, toute parole qui fût un hommage à la puissance.

2310. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLVIe Entretien. Marie Stuart (reine d’Écosse) »

Dargaud et par la plupart des historiens les plus accrédités de l’Angleterre, mais il nous est impossible de ne pas reconnaître que l’intervention de Marie Stuart dans ce piége de mort tendu à Darnley ne fut que le commentaire en action des perfidies que la correspondance lui prête.

2311. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIe Entretien. Marie Stuart, (Reine d’Écosse). (Suite et fin.) »

Élisabeth avait à choisir entre deux politiques : l’une magnanime qui consistait à accueillir et à relever sa cousine vaincue ; l’autre, franchement ennemie, qui consistait à profiter de ses revers et à la détrôner une seconde fois, par son éclatante réprobation ; elle en choisit une troisième, indécise, dissimulée, caressante en paroles, odieuse en actions, laissant tour à tour l’espérance ou le désespoir, user dans l’attente le cœur de sa rivale, comme si elle eût voulu charger la douleur, l’angoisse et le temps d’être ses bourreaux.

2312. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hugo, Victor (1802-1885) »

Henry Houssaye Immense a été et est encore son action sur les lettres françaises.

2313. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre IV. Le Séminaire d’Issy (1881) »

De fait, il n’y a ni drame ni action dans ces interminables lettres du marquis, du comte, et d’Émilie.

2314. (1878) La poésie scientifique au XIXe siècle. Revue des deux mondes pp. 511-537

Enfin, — et c’est là peut-être la source la plus féconde, — sous l’action de certaines théories scientifiques, il se produit une agitation prodigieuse d’idées, un conflit dramatique des consciences qui semble s’accroître tous les jours.

2315. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Proudhon » pp. 29-79

On dirait à beaucoup plus juste titre le vertueux et incorruptible Proudhon, qui n’a pas, lui, pataugé dans la fange de l’action politique, et qui n’a pas de fleuves de sang sur les mains.

2316. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor Hugo. Les Contemplations. — La Légende des siècles. »

Pour notre compte, nous aurions mieux aimé nous occuper d’autre chose ; mais nous avons été accusés d’avoir fait une mauvaise action en parlant, avec la tristesse qu’inspire M. 

2317. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

Il s’est vite tourné en une amertume de cœur où entrait le dégoût de l’action, le dégoût de l’affection, le dégoût de la gloire et le dégoût de soi-même Car dans une âme hautaine éclairée par une vive intelligence, rien ne mène au mépris, même de soi, comme l’orgueil. […] » — A quoi bon l’action ? […] Le père de la tribu raconte les maux que l’on faisait subir aux chrétiens A la lueur du feu on voyait ses gestes expressifs, sa barbe noire, ses dents blanches, les diverses formes qu’il donnait à son vêtement dans l’action de son récit. […] Il « tressera de la paille dans sa prison » Il pensera, ce qui est ridicule sans doute, mais moins dangereux qu’agir : « Ce serait faire du bien aux hommes que de leur donner la manière de jouir des idées et de jouer avec elles, au lieu de jouer avec les actions, qui froissent toujours les autres. […] On sait par les citations que j’ai déjà faites que le vers philosophique, sobre, vigoureux et grave, ramassant une pensée puissante dans une image courte, est un instrument que Vigny sait manier avec une sûreté merveilleuse : Depuis le premier jour de la création, Les pieds lourds et puissants de chaque Destinée Pesaient sur chaque tête et sur toute action.

2318. (1835) Critique littéraire pp. 3-118

Un de nos amis lui a reproché, avec infiniment d’esprit, dans ce journal1, d’être un siècle bavard, amoureux de querelles, froid à l’action, fanfaron de suicides insensés. […] Le marquis, gentilhomme royaliste, dévoué à sa cause jusqu’au fanatisme, tout occupé de complots, de haines violentes, de projets à perte de vue, homme d’action, condamné à la solitude d’un vieux castel, homme de cœur, réduit à conspirer, essayait, mais vainement, de ranimer la Vendée expirante dans son sang, tandis que sa femme élevait dans la paix, le recueillement et l’étude, deux jeunes enfants, frêle espoir de sa noble maison.

2319. (1868) Curiosités esthétiques « V. Salon de 1859 » pp. 245-358

» Je le sais, et cependant je leur demanderai à mon tour s’ils croient à la contagion du bien et du mal, à l’action des foules sur les individus et à l’obéissance involontaire, forcée, de l’individu à la foule. […] Rude, qui eut une si grande action sur l’école de notre temps, a profité à quelques-uns, à ceux sans doute qui savaient commenter cet enseignement par leur esprit naturel, il a précipité les autres, trop dociles, dans les plus étonnantes erreurs.

2320. (1908) Esquisses et souvenirs pp. 7-341

C’est comme un crayon large et ferme… Nous allons maintenant suivre l’action du Romantisme dans la poésie. […] Ainsi, les pires chimères viennent fondre sur Lamartine, écrivain et homme public « interposant un voile fallacieux et brillant entre sa pensée ou sa volonté et les réalités, brouillant l’une avec la vision vraie des choses et l’autre avec les conditions objectives de l’action ». […] Le germe précieux qui était en lui, vient d’éclore : la cruelle Athènes poursuit son irrésistible action. […] Que voulez-vous chercher dans une méchante parole, dans une mauvaise action ?

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