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808. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pailleron, Édouard (1834-1899) »

. — Prière pour la France, poème (1871). — Hélène, trois actes, en vers (1873). — L’Autre Motif, un acte, en prose (1873) […] Pailleron s’engagea, et les vers de la Prière pour la France, datés de 1871, sont très beaux).

809. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Sainte-Beuve, Charles-Augustin (1804-1869) »

Alphonse de Lamartine On a raillé ses Consolations, poésies un peu étranges, mais les plus pénétrantes qui aient été écrites en français depuis qu’on pleure en France. […] Tacite, Saint-Simon ; école longtemps négligée et redoutée en France… De Mme Roland à la princesse des Ursins, de Ronsard au pauvre Conrard, de Catinat à M. de Broglie, de Chapelain à Shakespeare, notre homme, avec une facilité prodigieuse, fait glisser le courant de sa lumière électrique.

810. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XX » pp. 215-219

Quand un peu de terre eut couvert la marquise de Rambouillet, le roi ne laissa pas à la duchesse de Montausier le temps de pleurer sa mère : il la fit passer de la place de gouvernante des enfants de France, à celle de dame d’honneur de la reine, la première dignité du palais. […] Il se trouve en qualité de maréchal de France à Puycerda en 1678.

811. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Voix intérieures » (1837) »

Après tout, la France peut bien, sans trop de souci, laisser tomber une feuille de son épaisse et glorieuse couronne ; cette feuille, un fils doit la ramasser. […] La France a le droit d’oublier, la famille a le droit de se souvenir.

812. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Law »

Mais, dans tous les cas, c’était là un génie funeste, le génie qui fait trou, comme une bombe, dans tout ce qui est cohérent encore dans un peuple, et qui, prenant à rebours les instincts, les mœurs, les intérêts de la France, a faussé pour longtemps (pour toujours peut-être !) […] tout économiste moderne doit se sentir des entrailles pour l’homme du système, car c’est de cet homme que date, en France, « cette vive surexcitation de l’industrie » qui a remplacé la grande existence agricole d’autrefois.

813. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIVe entretien. Alfred de Vigny (1re partie) » pp. 225-319

Il ne rentra en France avec les Bourbons qu’en 1814 ; il était, comme son fils unique le fut plus tard, officier d’infanterie et chevalier de Saint-Louis. […] Comme il n’y avait aucun orgueil offensif dans ce pressentiment de lui-même, il n’y avait aussi aucun dédain ; toute la littérature en France lui rendait en amitié son indulgence. […] Nous allons en Angleterre attendre que le temps ait délivré la France du tyran que nous n’avons pu détruire. […] Nous n’avons heureusement pas en France de nature aussi perverse (le crime en dehors), mais il y a des cas où le vice vaut le crime. […] L’ivresse d’une admiration méritée succéda à l’émotion de la scène, et la France compta un grand dramatiste de plus.

814. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

Bonaparte l’a dit plus tard, l’idéologie et la métaphysique ont perdu la France. […] C’était mademoiselle de Pelleport, fille de la marquise de Pelleport, d’une grande maison du midi de la France. […] La France, depuis ce temps, eut des hommes qui lui ressemblèrent, aucun qui l’égala. […] Sans la république, il n’y avait plus de France alors ; ce fut sa raison d’être et son excuse, si elle en avait besoin. […] La déclaration de l’existence d’un Être suprême n’est-elle pas inscrite sur tous les anciens monuments religieux de la France ?

815. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1867 » pp. 99-182

France fut le dernier libraire à chaise et la boutique où il y avait un peu de perte de temps entre les affaires. […] J’éprouve une singulière impression, mes yeux sont heureux, je me sens en rupture de ban avec cette France américaine, avec ce Paris au cordeau de maintenant. […] En France l’étranger se frotte à la France ; il ne s’y noie jamais. […] Ce midi de notre France : de l’Italie ratée. […] Il restera l’immortel exemple de toutes les sympathies de la France pour la médiocrité, et de toutes ses jalousies contre le génie.

816. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1895 » pp. 297-383

Bousquet, raconte qu’il a été un moment tellement séduit par le Japon, qu’il avait écrit à sa famille de quitter la France, de lui amener une demoiselle dont il était épris, et qu’ils vivraient tous là, comme dans le Paradis. […] Je lui demande qu’est-ce qui l’a poussé à apprendre le français au Japon, et ce qui l’a amené à venir en France. […] Ce que sa conversation signale surtout de curieux : c’est l’engouement de la France, dans le moment, pour les œuvres étrangères. […] Vraiment, est-ce que nous serions dénationalisés, conquis moralement par une conquête pire, que la guerre, en ce temps où il n’y a plus de place en France, que pour la littérature moscovite, scandinave, italienne, et peut-être bientôt portugaise, en ce temps où il semble aussi n’y avoir plus de place en France que pour le mobilier anglo-saxon ou hollandais. Non, ça, le mobilier futur de la France, non !

817. (1903) Articles de la Revue bleue (1903) pp. 175-627

Dans une excellente étude sur le roman-poème publiée dans la France intellectuelle, il place M.  […] Gabriel Sarrazin, c’est qu’il est, en France, le représentant à peu près unique de ce qui fut en Angleterre l’école idéaliste. […] Au Collège de France, M.  […] Les vrais créateurs sont donc, comme l’affirme avec une puissance admirable Adam Mickiewicz, ce grand poète presque inconnu en France, des émules de Dieu. […] Lorsque le romantisme, préparé en France par Rousseau et Diderot, Mme de Staël et Chateaubriand, naquit chez nous, il arrivait à son heure.

818. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quatorzième. »

Sur ce dernier point, Fénelon imite Mentor en interdisant, dans son plan de gouvernement pour la France, l’abus des grands parcs nouveaux, et en les restreignant à un nombre déterminé d’arpents. […] Mais ces places rendues, de quelles frontières la France devra-t-elle s’entourer ? […] c’est l’abdication de Philippe V et une défaite sans ressources de la France. […] Sans doute Louis XIV était cause d’une partie des maux qui accablaient la France ; mais lui seul avait le secret de les guérir, et ce secret c’était la victoire. […] Le précepteur avait-il du moins si bien caché ce fonds où il désirait pour la France une défaite sans ressource, que son élève n’en eût rien vu ?

819. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers, Tome xix. (L’île d’Elbe, — L’acte additionnel. — Le champ de mai.) » pp. 275-284

c’est lui qui, après avoir gémi dans ses écrits pendant vingt ans au seul nom d’invasion, et avoir demandé sur tous les tons, avec des cris de prophète, avec des cris d’aigle, qu’on relevât la France d’un humiliant désastre auquel il attribuait tous les maux, même civils, n’est pas content d’elle aujourd’hui qu’elle a, ce me semble, la tête assez haute et qu’elle s’est assez bien revanchée ! […] La France est agitée. […] » — Cette énergique femme éprouva un saisissement en écoutant cette confidence, et recula d’effroi ; car elle comprenait que son fils, malgré sa gloire, pourrait bien expirer sur les côtes de France comme un malfaiteur vulgaire

820. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Musset, Alfred de (1810-1857) »

Tant qu’il y aura une France et une poésie française, les flammes de Musset vivront comme vivent les flammes de […] Alphonse de Lamartine Alfred de Musset, soit qu’il éprouvât lui-même cette fastidiosité du sublime et du sérieux, soit qu’il comprît que la France demandait une autre musique de l’âme ou des sens à ses jeunes poètes, ne songea pas un seul instant à nous imiter. […] L’auteur de Faust l’appelle mon frère, l’auteur d’Hamlet l’appelle mon fils, et toutes les femmes de France, méritant vraiment le nom de femmes, ont un volume de lui sous les coussins où elles rêvent.

821. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XV. La commedia dell’arte au temps de Molière et après lui (à partir de 1668) » pp. 293-309

Le Livre sans nom, qui parut en 1695 et qui est attribué à Cotolendi, contient le passage suivant : « Si les comédiens italiens n’eussent jamais paru en France, peut-être que Molière ne serait pas devenu ce qu’il a été. […] Par la suite, cet équilibre se rompit de nouveau, et ce fut alors la littérature et surtout la littérature dramatique de l’Italie qui fut redevable à la France de bien plus que celle-ci ne lui avait dû jadis. […] « Outre un legs considérable qu’il a fait à une maison religieuse, dit son biographe, il a laissé à son fils, qui est un prêtre savant et d’un grand mérite, tout le bien qu’il avait en France et en Italie, qui se monte à la valeur de près de cent mille écus.

822. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « F.-A. Cazals » pp. 150-164

Les scandales du Panama ne l’ont ému juste assez que pour lui inspirer cette réflexion profondément judicieuse : Si tes enfants sont corrompus, Ô France, il ne faut plus en faire ! […] Elles marquent une époque curieuse dans l’histoire des lettres depuis le moment où tout Saint-Denis, révolutionné, se mettait aux fenêtres pour voir passer les « décadents » jusqu’au moment où le vagabond Verlaine recevait, dans un galetas du quartier Saint-Jacques, au milieu de l’élite de la Jeunesse, par l’organe du comte Robert de Montesquiou-Fézensac, les hommages de la Noblesse de France. […] La Vie d’un poète (Feuilleton de la Gazette de France du mardi 16 juillet 1907).

823. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1824 »

Selon une femme de génie, qui, la première, a prononcé le mot de littérature romantique en France, cette division se rapporte aux deux grandes ères du monde, celle qui a précédé l’établissement du christianisme et celle qui l’a suivi. […] Certainement ce défaut a été bien funeste, puisqu’il a introduit en France je ne sais quel genre faux, qu’on a fort bien nommé le genre scholastique, genre qui est au classique ce que la superstition et le fanatisme sont à la religion, et qui ne contre-balance aujourd’hui le triomphe de la vraie poésie que par l’autorité respectable des illustres maîtres chez lesquels il trouve malheureusement des modèles. […] Mais la France n’eut pas ce bonheur ; ses poëtes nationaux étaient presque tous des poëtes païens ; et notre littérature était plutôt l’expression d’une société idolâtre et démocratique que d’une société monarchique et chrétienne.

824. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — De la langue Françoise. » pp. 159-174

Il a commencé à se corrompre chez les Grecs immédiatement après la mort d’Alexandre ; chez les Romains dès le règne de Tibère ; chez les Italiens à la mort de Léon X, & en France au commencement de ce siècle. […] Les écrivains de nos jours en qui l’on voyoit encore des étincelles de ce beau feu qui animoit ceux du siècle passé, ont en vain crié contre cette déraison, & voulu sauver le goût égaré en France. […] Là-dessus, il déplore les suites funestes de l’ amour du bel-esprit, qui a tout gâté en France .

825. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XVII. Morale, Livres de Caractéres. » pp. 353-369

LA France a été féconde en Moralistes ; & il en a été de ce genre comme de tous les autres, le mauvais abonde & le bon est très-rare. Les Réfléxions morales du Duc de la Rochefoucault sont le premier livre bien écrit qu’on ait eu en France après les Lettres provinciales. […] On a trouvé depuis environ cent ans un nouveau moyen de nous faire connoître nos ridicules ; c’est d’en mettre la satyre dans la bouche d’un étranger qu’on fait voyager en France.

826. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Quatrième faculté d’une Université. Faculté de théologie » pp. 511-518

En France, où c’est l’usage contraire, où le mérite obtient les dignités subalternes, et la naissance et la protection disposent des grandes places de l’Église, c’est le bas clergé qui est instruit et respecté. […] On ne manque pas d’excellents ouvrages sur cette matière ; l’Angleterre et la France en ont produit sans nombre d’après lesquels il serait aisé de composer un bon livre classique. […] C’est ainsi qu’on formerait un bon et savant ecclésiastique en Italie, en France, en Angleterre, en Espagne, en Portugal.

827. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Camille Desmoulins » pp. 31-44

L’éditeur Marpon a publié une partie de l’œuvre de Camille Desmoulins qui n’était pas dans la circulation, et bien évidemment c’est pour l’y mettre ; car le prix des volumes de poche que voici est de trente-cinq centimes par toute la France. […] , ces œuvres d’un prix si réduit et d’un format si commode, contiennent l’écrit intitulé : La France libre, Le Discours de la Lanterne aux Parisiens, des Lettres de Camille à son père et à sa femme, et, enfin, ce qui a fixé la gloire d’écrivain de l’auteur, son Vieux Cordelier. […] Il adorait sa petite femme, il pourléchait son enfant, et il vota la mort de Louis XVI ; et, tout homme d’esprit qu’il fût dans un temps où il n’y avait plus d’hommes d’esprit en France, il ne se contenta pas de voter cette mort, mais il écrivit ces mots d’imbécile : « Louis XVI avait les instincts du tigre ».

828. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IV. Saisset »

La France fut assez jeune, dans le temps que M. Cousin n’était pas encore dans les pages de madame de Longueville et commissionnait pour le compte de la philosophie française, la France fut assez naïve (ce n’est pas là pourtant son habitude, mais c’était la France philosophique, il est vrai) pour accepter comme une merveille exotique les germes de l’hégélianisme rapportés pieusement dans le chapeau ou sous le chapeau de M. 

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