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765. (1899) Esthétique de la langue française « Le vers populaire  »

Au logis de son père Il y a trois fleurs de lys, Nous prierons Dieu pour elle ; Qu’elle aille en paradis. —  Au milieu du convoi. […] Les gens de la noce disent : Grand Dieu ! […] Ô beau rossignolet, Les gens de la noce disent : Grand Dieu !

766. (1902) L’humanisme. Figaro

Que ce soit le grand soleil ineffable de Dieu ou le grand soleil noir du néant, je saurai le regarder en face, sans être aveuglé par la lumière, sans être ébloui par l’ombre. […] Évidemment, dans l’esprit de ces jeunes philosophes, c’est le contraire du déisme ; c’est l’homme substitué à Dieu dans la conduite de la vie ; c’est une religion nouvelle qui rapporte tout à l’humanité, abstraction faite de la divinité, et qui prétend, au moyen de commandements spéciaux, nous enseigner nos devoirs envers cette humanité souveraine. […] Ces messieurs se mirent à causer de leur marotte, et conclurent assez vite qu’il n’y avait pas de Dieu : — Je le veux bien, dit Voltaire, mais éloignons les domestiques.

767. (1818) Essai sur les institutions sociales « Addition au chapitre X de l’Essai sur les Institutions sociales » pp. 364-381

Dieu aurait été un pédagogue, et l’homme un marmot. […] Un de mes amis, fort occupé lui-même de philosophie, me fit parvenir, dans le temps, des objections qui s’adressaient bien directement à la théorie que j’avais conçue, et non à celle de je ne sais quel drame où Dieu interviendrait pour faire épeler l’homme. […] Ainsi l’homme aurait commencé par s’inventer ; puis il aurait inventé le monde ; puis il aurait inventé Dieu.

768. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XVIII. Souvenirs d’une Cosaque »

Par Dieu, oui, elle est musicienne, et c’est parce qu’elle est musicienne qu’elle est allée droit, — ou de travers, — à l’homme qui fait le plus de bruit avec sa musique en Europe depuis quarante ans ! […] Avec l’impétuosité, la fierté, le mépris à l’Ajax pour Dieu et les hommes, l’intraitabilité qu’elle y affecte, on s’attend à y voir surgir des tragédies et des catastrophes, et il n’y a que son mari de cravaché, ce qui n’est pas une grande catastrophe. […] — l’abandon dans une société qui a exaspéré toutes les vanités de la femme jusqu’au délire de vouloir devenir des hommes contre les homme, et qui, pour les consoler de ces abandons qui prouvent bien qu’elles ne sont pas des hommes, ces pauvres orgueilleuses, ne leur a même pas laissé Dieu !

769. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Odysse Barot »

Byron, l’aristocrate Byron, dans cette histoire de la littérature anglaise, est sacrifié à Shelley, l’utopiste, l’humanitaire, qui était athée, c’est-à-dire un démocrate religieux qui eût voulu couper la tête à Dieu comme on peut la couper au roi, et qui, par conséquent, était un démocrate intégral de principe et d’essence. […] Mais le goût, l’applaudissement des masses, la popularité des œuvres, ne font rien, n’ajoutent rien à cette entité toute-puissante qui s’appelle le Génie et qui est parce qu’il est, comme Dieu. […] Règle générale, il grandit tous ceux-là, poètes, philosophes, historiens, qui ont touché à la chose suprêmement utile pour Barot, c’est-à-dire à l’idée révolutionnaire, et révolutionnaire dans toutes les sphères ; car la Révolution va jusqu’à Dieu, quand elle ne commence pas par lui.

770. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le comte du Verger de Saint-Thomas »

Justement effrayés du développement que prenait cette coutume du duel, d’origine religieuse, — puisque les jugements de Dieu, qui furent les premiers duels, partaient de l’idée (mal entendue, il est vrai), mais de l’idée de sa justice, — les rois, en France, ne cessèrent, depuis Louis IX jusqu’à Louis XIV, de s’opposer à ce développement et de le combattre. […] L’homme fut plus implacablement batailleur quand il ne se crut plus le bras vivant et visible de Dieu et quand on n’eut plus affaire qu’à son orgueil. […] à une époque irréligieuse qui ne s’appuie plus sur l’autorité de l’Église, laquelle est péremptoire comme la vérité et a condamné le duel, sans rémission et sans fléchissement, par la voix de son concile de Trente, il a, lui, abandonné comme impossible la suppression du duel, et s’est réfugié dans l’empirisme consolateur de ceux qui voient que l’absolu, en tout, n’appartient qu’à Dieu !

771. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Lamennais »

» si réellement il n’y en a pas… Si Lamennais est grand pour avoir manqué à une parole d’honneur donnée à Dieu, devant son autel (la seule parole d’honneur à laquelle on puisse manquer, apparemment !) […] Le 24 mai 1826, écrivant à la comtesse de Seult, un de ces anges d’amitié comme il en passa plusieurs dans sa vie, il se définissait sans regret, sans amertume et même sans tristesse : « un homme pauvre, sans nom, sans place, sans position, à qui bien prenait de ne rien demander aux hommes et de ne vouloir absolument rien d’eux » ; et excepté le sans nom, car la gloire, à cette heure-là, faisait du sien le plus beau qu’il y eût alors en Europe, tout était vrai dans cette définition qu’il donna de lui-même et qui resta vraie, même quand il eut abandonné Dieu pour les hommes. […] Ils veulent être Dieu, à la bonne heure !

772. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Th. Ribot. La Philosophie de Schopenhauer » pp. 281-296

Ribot ; ceux qui veulent prendre rigoureusement la mesure du système de Schopenhauer peuvent recourir au commentaire qu’il nous donne sur sa philosophie, commentaire détaillé, technique, germanique et ennuyeux pour qui ne croit pas à la métaphysique et qui ne s’intéresse pas à la manière de jouer de ce jeu sans fin… Mais pour qui cherche dans les méditations de l’esprit la certitude et la sécurité intellectuelles, pour qui croit que la vérité n’a pas été placée par un être ou un ensemble de choses incompréhensiblement moqueur hors de la portée et de la main de l’homme, les différences de force cérébrale attestées par la différence des systèmes importent peu si les résultats sont les mêmes, s’ils viennent se rejoindre dans les mêmes négations et se briser contre l’Χ inconnu, qui, dans toutes les philosophies de l’heure présente, a été mis à la place de Dieu ! […] Ce n’est ni celui de Hégel, ni celui de Fichte, mais ce serait peut-être celui de liant, si, du fond de son idéalisme transcendantal, ce captif du moi, comme Descartes, qui s’était enfermé le premier dans cette forteresse sans issue, n’avait pas aperçu la terrible vision d’un monde sans Dieu, et si, pour y échapper, il ne s’était pas jeté par la fenêtre de cette inconséquence que madame de Staël trouvait sublime ! […] Il ne veut ni de Dieu, ni des religions, qu’il appelle avec mépris « les métaphysiques du peuple », ni du théisme, enfin, sous quelque forme qu’il se produise.

773. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Achille du Clésieux »

Pourquoi Dieu l’a-t-il voulu ainsi ? […] Le poème, c’est l’histoire du déchirement de cette âme entre son serment et son amour ; c’est l’affliction désespérée de l’idéale et malheureuse Armelle ; et le dénouement de cette histoire c’est l’entrée au cloître de la jeune fille qui, après cet époux impossible sur terre et qu’elle adore, n’a plus que Dieu, cet époux après tous les autres : — Celui-là qui ne se refuse jamais à la main qui se tend vers lui ! […] Dieu l’a vu, et son noble pays le sait !

774. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Agrippa d’Aubigné »

L’Histoire n’a pas perdu une seule des paroles du soldat devenu prophète, et elles ont une beauté grandiose : « Dieu — dit-il — vous a frappé à la bouche, Sire (le couteau avait glissé, en remontant, jusqu’à la lèvre), parce que vous ne l’avez encore renié que débouché. […] — poète partout et toujours : en ces Psaumes traduits pour le service de Dieu, en ces sonnets, en ces élégies, en ces héroïdes, en ces stances, en tous ces vers humains et vécus dont le troisième volume de ses Œuvres est rempli. […] Avoir besoin de ce pauvre rayon d’une date au-dessus de sa tête, n’est-ce pas tout ce qu’on peut dire de pis du génie, qui ne relève pas du temps et qui est absolu comme Dieu ?

775. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Raymond Brucker » pp. 27-41

Il n’y en avait pas dans ce livre où plus d’une page semblait l’écho de celle théologie de cabaret qui inspira Le Dieu des bonnes gens au poëte le plus sottement vanté de cette époque. […] Brucker, puisqu’il se frappe dans son passé de toute la force de sa supériorité d’aujourd’hui) avait été élevé par un prêtre apostat et marié, qui, au lieu de lui apprendre à prier Dieu, avait empoisonné son enfance, en la plongeant dans le naturalisme païen du vieux Pline ? […] Isolé comme un chrétien dans ces temps d’épreuve pour les vrais serviteurs de Dieu, il n’est pas, comme Diderot, le centre d’une légion (le diable s’appelle parfois légion) de philosophes qui le regardent comme leur Ordonnateur en chef.

776. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Eh Dieu ! […] Vrai Dieu ! […] Mais à présent, Dieu merci, grâce à M.  […] , grand Dieu ! […] Mais, grand Dieu !

777. (1924) Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel

Mais on conçoit fort bien que la crainte de Dieu se tourne, dans un tempérament comme celui de Lucrèce ou de Nietzsche, en la haine de Dieu, qui en est à la fois le développement et le contraire. […] Il possède la foi en Dieu, la confiance en Dieu, qui fera ce qu’il faut. […] Et le juste doit avoir remplacé sa volonté individuelle par la volonté de Dieu pour devenir un saint. […] « Si le vrai Dieu est celui qui console, qui sanctifie et qui fortifie, écrit Amiel en 1870, à ce titre. […] Cette impuissance de vouloir, de choisir, de parier, interdit à Amiel le rôle de collaborateur de Dieu, d’agent de Dieu, de soldat de Dieu.

778. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

Nos soldats ont rendu leur vie à Dieu comme un son meurt dans l’air ou comme un parfum s’évapore. […] Ceux-là mêmes qui sont le plus justement réputés divins ne sont rien moins cependant que rapprochés de Dieu. […] Comme la marque sacrée imprimée par Dieu sur toutes ses créatures apparaît visible ! […] À Dieu ne plaise que je veuille pédantesquement reprocher à Goethe le vagabondage des premières années ! […] Ce calme et cette discrétion silencieuse ont été donnés aux musulmans par la volonté fixe et arrêtée d’accepter les arrêts de Dieu quels qu’ils fussent ; cette assurance leur vient de la confiance que Dieu ne peut vouloir que ce qu’il y a de plus sage.

779. (1896) La vie et les livres. Troisième série pp. 1-336

Quel nom de Dieu de sale ronfleur !  […] de la communion par laquelle je participe au corps de Dieu ! […] Dieu de terreur et Dieu de sainteté, Hélas ! Ce noir abîme de mon crime, Dieu de terreur et Dieu de sainteté. […] Ce peuple, qui passe pour impie, a fait de grandes choses pour l’amour de Dieu.

780. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (2e partie) » pp. 5-80

La saison était caniculaire, malgré les haleines du torrent presque desséché dont nous suivions les bords, et qui montrait ses blocs roulés à nu dans son lit, comme Job montrait ses os à Dieu dans sa nudité sur sa couche. […] On ne peut trouver qu’un mot pour exprimer l’impression des Moissonneurs : Raphaël a fait la transfiguration d’un Dieu, les Moissonneurs sont la transfiguration de la terre. […] Nous ne l’excusons pas, à Dieu ne plaise ! […] Ils disent l’ivresse de la moisson qui commence, et la joie de la terre qui fait bondir les pieds de l’homme à la réception des dons de Dieu. — Que dit le visage de cette jeune et belle moissonneuse, regardant de loin les musiciens des Abruzzes ? […] Tout est infini en Dieu, même le pardon !

781. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier. — Correspondance de Chateaubriand (3e partie) » pp. 161-240

Ce qui se passa dans son âme à cette vue, Dieu seul le sait ; mais ses sens n’eurent pas la force de sa volonté : elle tomba inanimée dans les bras de son amie, qui la reconduisit à son palais, vide désormais de sa plus chère amitié. […] Vous m’avez fait réellement comprendre que tout est contemporain pour celui qui comprend la notion de l’éternité ; vous m’avez expliqué Dieu avant la création de l’homme, la création intellectuelle de celui-ci, puis son union à la matière par sa chute, quand il crut se faire un destin de sa volonté. […] La rhétorique tombait devant l’âge : on ne déclame plus devant Dieu ; il sentait l’approche de la vérité suprême, le néant de nos ambitions et de nos vanités ; il devenait plus sincère et plus naturel en cessant de poser et de phraser pour le monde. […] Je bénirai Dieu de tout cela, tant que vous vous obstinerez à ne pas vous guérir. […] Priez pour moi, Dieu vous écoutera.

782. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre troisième »

Elles nous mènent à Dieu par un chemin semé de toutes les merveilles qui témoignent d’une création libre, volontaire, toute intelligente et toute bienfaisante. S’il est vrai que tout ce qui est ôté au hasard est restitué à Dieu, aucune science ne réussit mieux que l’histoire naturelle à déposséder le hasard au profit de la Providence. […] Dieu seul connaît si ce qu’il a prophétisé doit s’accomplir, ou si ce n’est qu’une de ces illusions dont le génie humain paie son trop de confiance en ses lumières. […] Mais enfin on y arrive, et s’il plaît à Dieu de nous accorder quelques jours d’intervalle entre l’âgé où nous nous gâtons et le dernier terme, nous pouvons faire plus de bien par cette seconde innocence que nous n’avons fait de mal par nos fautes. […] Les pédants ne seraient pas les seuls surpris d’y voir le grec relégué parmi les études de pure curiosité, et le latin réduit à n’être « qu’utile. » Le monde moderne, grâce à Dieu, n’est pas près de penser comme Fleury.

783. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIe entretien. Boileau » pp. 241-326

Nous aimons à rendre à toutes les races pensantes ce qui est à ces races, et à Dieu ce qui est à Dieu. […] On ne ravale pas impunément le plus beau don de Dieu, la poésie, à des trivialités ridicules. […] Sans sortir de leurs lits, plus doux que leurs hermines, Ces pieux fainéants faisaient chanter matines, Veillaient à bien dîner et laissaient en leur lieu À des chantres gagés le soin de louer Dieu ; Quand la Discorde, encor toute noire de crimes, Sortant des Cordeliers pour aller aux Minimes, etc. […] La beauté est absolue en elle-même ; elle résulte de quelques rapports mystérieux entre la forme et le fond dans toutes les choses morales ou matérielles, rapports qui ont été établis par Dieu lui-même, suprême type, suprême règle, suprême proportion, suprême mesure, suprême convenance de tout ce qui émane de lui. « Dieu fit l’homme à son image. » On pourrait dire encore : « Dieu fit toute chose à son image. » Or Dieu est le grand logicien par excellence.

784. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXe entretien. Dante. Deuxième partie » pp. 81-160

peuple qui devrais être plus dévoué à ton vrai maître et laisser ton César s’asseoir sur ta selle, si tu comprenais mieux ce que Dieu veut de toi ! […] — Le décret suprême de Dieu serait vain si l’on passait ce fleuve de l’oubli, et si l’on goûtait la manne céleste en ces lieux sans avoir versé une larme de pénitence, en signe d’absolution !  […] » Cette idée de s’ouvrir le ciel par l’amour et de voir Dieu par les yeux de la femme qu’il a tant aimée rappelle sans cesse l’amant dans le théologien. […] » Un chant tout entier est consacré à un récit des destinées politiques de l’Italie et à la gloire de Justinien ; Un autre à expliquer le mystère de Dieu sacrifiant son fils innocent représentant d’une nature coupable. […] Des soleils y chantent, des roues y argumentent, les chefs des ordres monastiques y défilent devant le poète ; le pape et les cardinaux y sont injuriés comme des déserteurs de cette crèche de Nazareth où l’ange de Dieu replia ses ailes.

785. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — I. » pp. 1-19

Ses exordes avaient quelque chose d’heureux et qui saisissait aisément, comme le jour où il prononça l’Oraison funèbre de Louis XIV, et où, après avoir parcouru en silence du regard tout ce magnifique appareil funéraire, il commença par ces mots : « Dieu seul est grand, mes frères ! […] Heureux, non celui dont l’histoire va immortaliser le règne et les actions dans le souvenir des hommes, mais celui dont les larmes auront effacé l’histoire de ses péchés du souvenir de Dieu même, etc., etc. […] « On peut quelquefois, dit Voltaire, entasser des métaphores les unes sur les autres ; mais alors il faut qu’elles soient bien distinguées, et que l’on voie toujours votre objet représenté sous des images différentes. » Et il cite un exemple de Massillon ; il aurait pu aussi bien citer celui qu’on va lire : Souvenez-vous d’où vous êtes tombé ; … remontez à la première origine de vos désordres, vous la trouverez dans les infidélités les plus légères : un sentiment de plaisir négligemment rejeté ; une occasion de péril trop fréquentée ; une liberté douteuse trop souvent prise ; des pratiques de piété omises : la source en est presque imperceptible ; le fleuve, qui en est sorti, a inondé toute la terre de votre cœur : ce fut d’abord ce petit nuage que vit Élie, et qui depuis a couvert tout le ciel de votre âme : ce fut cette pierre légère que Daniel vit descendre de la montagne, et qui, devenue ensuite une masse énorme, a renversé et brisé l’image de Dieu en vous : c’était un petit grain de sénevé, qui depuis a crû comme un grand arbre, et poussé tant de fruits de mort : ce fut un peu de levain, etc. […] Mais il ne s’en tient pas là ; il ne fait en ce moment que de commencer à interroger son auditeur ; il va le presser de plus en plus, le circonvenir, chercher à l’atteindre par toutes les surfaces jusqu’à ce qu’il ait rencontré le point vulnérable ; et il en vient graduellement à une énumération et presque à une désignation plus frappante : Grand Dieu !

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