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809. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le cardinal Ximénès »

Mais il serait facile de montrer, l’histoire à la main, et ce serait là une étude curieuse et utile, que leurs plus grandes fautes vinrent justement de l’oubli de leur caractère et de leur devoir. […] Léopold Ranke, un Français de Berlin pour le vif sentiment de la réalité historique, nous donnait dans une histoire, au fond protestante, une étude magnifique sur Ignace de Loyola, le fondateur de l’ordre le plus impopulaire, et qui contraignait les plus insolents à baisser les yeux devant la beauté morale de ce chevalier qui fut un saint.

810. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Marie-Antoinette » pp. 171-184

Cantonnés dans le xviiie  siècle, ils s’en sont fait presque un majorât d’études, et, jusqu’ici du moins, ils avaient exclusivement travaillé dans le camaïeu et le vieux-sèvres. […] On a beau se faire du xviiie  siècle par la pensée, par l’étude, par l’admiration, par les affectations, on a gardé un peu de son cœur, on l’a arraché aux mauvaises mains de son esprit ; et le moyen de ne pas être grave, même à Trianon, même à la comédie chez les Polignac, quand on y suit cette reine enchanteresse qui sera au Temple tout à l’heure !

811. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XII. Marie-Antoinette, par MM. Jules et Edmond de Goncourt » pp. 283-295

Cantonnés dans le xviiie  siècle, ils s’en sont fait presque un majorât d’études, et, jusqu’ici du moins, ils avaient exclusivement travaillé dans le camaïeu et le vieux-sèvres. […] On a beau se faire du xviiie  siècle par la pensée, par l’étude, par l’admiration, par les affectations, on a gardé un peu de son cœur, on l’a arraché aux mauvaises mains de son esprit ; et le moyen de ne pas être grave, même à Trianon, même à la comédie chez les Polignac, quand on y suit cette reine enchanteresse, qui sera au Temple tout à l’heure !

812. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VI. Jules Simon »

Henri Martin, — on le verra mieux dans l’étude que nous lui consacrerons, — a sur un fond terne un relief comique, un seul, — il est vrai, — mais très comique, il faut l’avouer. […] Gens de même école, de même étude, de même doctrine chétive, car une doctrine doit être une affirmation, sous peine de maigreur, — complices dans le travail d’un même dictionnaire, ces deux Arcadiens, — Arcades, ambo , — avaient bien des côtés fraternels.

813. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Corneille »

Je suis intimement convaincu qu’il avait en lui la racine de toutes les poésies, mais il fut plus spécialement entraîné vers la poésie dramatique et l’étude de la nature humaine, et pour creuser dans cette poésie-là et dans cette étude, il n’avait pas besoin de l’émotion de ces voyages qui furent peut-être nécessaires au génie du poète de la Lusiade et du chantre de Childe Harold.

814. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — L’arbitrage et l’élite »

Les progrès y furent rapides, et de nos jours, il existe un mouvement d’opinion et d’étude considérable en faveur du règlement juridique des conflits inter-nationaux. On compte dans le monde près de cent cinquante sociétés, environ quarante revues dont les études convergent vers cet objectif.

815. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lapointe, Savinien (1812-1893) »

[Étude (1859).]

816. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 460

Il est une certaine classe d’esprits, & c’est le plus grand nombre, incapables de s’attacher à des lectures solides ; il leur faut des Livres qui ne demandent ni application ni étude ; mais le talent de les amuser n’a pas droit de prétendre aux honneurs dus aux talens réels & honorables.

817. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — O. — article » p. 433

L’étude des intérêts des différentes Puissances de l’Europe, la connoissance qu’il avoit des Hommes en général, & du caractere de chaque Nation en particulier, le rendirent un des plus célebres Politiques de son temps.

818. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 261

Il mérite en cela plus d’indulgence qu’un grand nombre de nos Auteurs, qui montrent plus de prétentions sur cet article, sans avoir fait des études aussi constantes & aussi digérées que les siennes.

819. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Étude nouvelle par Dorante. […] Le Misanthrope aussi nous paraît imparfait, non à la représentation, mais à l’étude. […] Étude nouvelle par Dorante (suite et fin). […] Elle doute, elle se demande si elle a suffisamment cultivé son goût par l’étude et la comparaison des beautés de l’espèce dont il s’agit312 ; puis elle étudie, elle compare, et attend d’avoir mieux compris. […] Elle pardonne à l’auteur d’Alceste d’avoir sacrifié l’intrigue à l’étude profonde des caractères : elle excuse Caldéron d’avoir sacrifié les caractères au jeu divertissant de l’intrigue.

820. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque » pp. 2-79

À l’âge de dix ans, son père le mena à Vaucluse ; ces rochers, ces abîmes, ces eaux, cette solitude, frappèrent son imagination d’un tel charme, que son âme s’attacha du premier regard à ces lieux, avec lesquels il a associé son nom, et que Vaucluse devint le rêve de son enfance ; il étudia tour à tour à Montpellier, à Bologne, sous les maîtres toscans ; il négligea bientôt toutes ses études pour la poésie qui était née avec lui de l’amitié de son père avec Dante. […] — Vous ne vous trompez pas, mon père, lui dis-je, je suis triste, et cependant il ne m’est rien arrivé de mal ; mais je viens vous confier mes peines habituelles, vous les connaissez : mon cœur n’a jamais eu de replis pour vous ; vous savez ce que j’ai fait pour me tirer de la foule et pour acquérir un nom, mais je ne sais pourquoi, dans le moment même où je croyais m’élever peu à peu, je me sens retomber tout à coup ; la source de mon esprit est tarie ; après avoir tout appris, je vois que je ne sais rien ; abandonnerai-je l’étude des lettres, entrerai-je dans une autre carrière ? […] Cette société portait avec elle ses mœurs polies dans la barbarie de ces montagnes ; elle s’y occupait d’études, de conversation, de lectures, de vers : c’était une villa d’Italie transplantée dans les Pyrénées. […] De ces deux jardins l’un est ombragé, recueilli, propre à l’étude : c’est mon site d’inspiration ; il descend en pente douce vers la Sorgue qui vient de sortir des flancs du rocher, il est clos de l’autre côté par des murailles naturelles de rocs inaccessibles où les oiseaux seuls peuvent s’élever grâce à leurs ailes ; l’autre jardin est plus contigu encore à la demeure, moins sauvage, tapissé de pampres, et, ce qui est singulier, à côté d’une rivière très rapide, séparé par un petit pont d’une grotte voûtée où les rayons du soleil ne pénètrent pas. […] Ce lieu recueilli et sombre m’invite à l’étude et à la composition.

821. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

Bien loin donc de me croiser les bras dans une oisiveté digne ou indigne, l’ otium cum dignitate (c’est le travail, selon moi, qui est la vraie dignité), je vais, pendant toutes les années saines que Dieu me laisse, redoubler d’étude et de zèle pour continuer en l’améliorant l’œuvre de ce Cours familier de Littérature, œuvre que j’ai entreprise avec votre appui. […] Les annales racontent, sur toutes les dynasties, les succès des études des fils des empereurs, dont plusieurs l’ont été depuis. […] On pourrait faire un ouvrage également curieux et instructif sur la manière dont ce grand prince présida aux études de ses enfants et les dirigea. […] « L’étude de l’histoire, dit l’empereur, est l’une de mes occupations les plus ordinaires. […] Ce résumé encyclopédique est lui-même le résumé de deux cent mille volumes qui se multiplient tous les jours sur toutes les connaissances humaines, et cela dans une langue triple, tellement riche en mots et tellement parfaite en construction logique qu’elle est à elle seule une science dépassant presque la portée d’une vie d’étude.

822. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXIXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (1re partie) » pp. 241-314

« Après une longue étude de ce poète et bien des essais pour reproduire en poésie ce que j’avais gagné à le méditer, je me tournai vers quelques-uns des meilleurs écrivains des autres temps et des autres pays, et je lus non seulement Shakespeare, mais Sophocle et Homère dans les meilleures traductions… » Eckermann, en un mot, travaille à se rendre digne d’approcher Goethe quelque jour. Comme ses premières études (on vient assez de le voir) avaient été des plus défectueuses, il se mit à les réparer et à étudier tant qu’il put au gymnase de Hanovre d’abord, puis, quand il fut devenu plus libre, et sa démission donnée, à l’université de Gœttingue. […] Ou bien, je me voyais encore, le soir, dans son cabinet d’étude, éclairé par la tranquille lumière de la bougie ; il était assis à la table, en face de moi, en robe de chambre de flanelle blanche. […] Vous trouverez tous les secours que vos études réclament, vous aurez des relations avec des personnes distinguées, et, de plus, la contrée est si variée, que vous avez bien cinquante promenades différentes à faire, toutes agréables et presque toutes très favorables à la réflexion solitaire. […] L’étude de la nature était dès lors son occupation.

823. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — I. » pp. 1-19

Une étude complète sur Massillon deviendrait naturellement celle de l’éloquence même dans la dernière moitié du règne de Louis XIV ; on y suivrait ce beau fleuve de l’éloquence sacrée, on le descendrait dans toute la magnificence de son cours ; on en marquerait les changements à partir de l’endroit où il devient moins rapide, moins impétueux, moins sonore, où il perd de la grandeur austère ou de l’incomparable majesté que lui donnaient ses rives, et où, dans un paysage plus riche en apparence, plus vaste d’étendue, mais plus effacé, il s’élargit et se mêle insensiblement à d’autres eaux comme aux approches de l’embouchure. […] Il fit ses premières études à Marseille chez les prêtres de l’Oratoire. […] Joubert) a dit de lui : « Le plan des Sermons de Massillon est mesquin, mais les bas-reliefs en sont superbes. » Je sais de plus que les hommes du métier, et qui ont fait une étude approfondie de ces orateurs de la chaire, mettent Bourdaloue fort au-dessus de Massillon pour l’ordonnance et pour le dessin des ensembles.

824. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — I. » pp. 80-97

L’Académie française a mis depuis quelque temps au concours une étude sur Froissart. […] Kervyn de Lettenhove, dans son Étude sur Froissart (1857), se déclare au contraire de nouveau pour l’année 1337. Cette Étude est ce qu’on a écrit de plus complet sur Froissart.

825. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Maucroix, l’ami de La Fontaine. Ses Œuvres diverses publiées par M. Louis Paris. » pp. 217-234

Louis Paris, estimable frère du spirituel académicien, vient de donner en deux volumes le recueil des Œuvres diverses de Maucroix, qui sont en partie composées de productions inédites, lettres et vers ; il a fait précéder son recueil d’une étude complète sur la vie et les ouvrages de l’auteur, et il a bien mérité par là de notre histoire littéraire. […] Fils d’un procureur, il commença peut-être à Château-Thierry ses études, et certainement les continua et les termina à Paris. […] S’il avait vécu à Paris, sa plume élégante et qui cherchait des sujets où s’employer, eût peut-être aspiré à l’histoire, l’histoire écrite en beau style et traitée comme on l’entendait alors : « Je me serais hasardé à composer une histoire de quelqu’un de nos rois. » Mais vivant en province, loin des secours et des riches dépôts, il finit par s’accommoder très bien de cet obstacle à un plus grand travail, et sauf quelques heures d’étude facile dans le cabinet, il passa une bonne partie de sa vie à l’ombre dans son jardin, au jeu, aux agréables propos et en légères collations.

826. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — I. » pp. 312-329

Sayous, dans ses Études sur les écrivains français de la Réformation, a donné sur d’Aubigné des jugements étendus, confirmés par des témoignages nouveaux ; puisant à des sources domestiques, il a ajouté sur lui à ce qu’on savait déjà. […] On voit qu’il ne manquera bientôt plus rien à l’étude du caractère et de l’écrivain : il en sera, à cet égard, de d’Aubigné comme de Pascal, on aura tout dit sur lui, et pour et contre, et alentour ; on l’aura embrassé dans tous les sens. […] Tout en apprenant du latin, du grec, de l’hébreu, et en se rompant aux mâles études, l’enfance et la première jeunesse de d’Aubigné furent telles, et si fréquemment débauchées et libertines, qu’en tout autre siècle il eût probablement dérivé et donné dans cette espèce d’incrédulité qu’on désigne sous le nom de scepticisme, et que les mauvaises mœurs insinuent si aisément : mais au xvie  siècle, ces courants amollissants et dissolvants n’existaient pas, et les dissipations même, dans leur violence et leur crudité grossière, n’empêchaient pas de respirer l’air ardent des croyances diverses et des fanatismes.

827. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — I. » pp. 409-426

Théophile Gautier donne au Moniteur, sa plume brillante sait résumer et figurer avec une précision d’artiste bien des observations et des études que d’autres développeraient et étendraient en analyse. […] Le premier tableau proprement dit qui le fit sortir des têtes d’études et des sujets tout simples fut un tableau de Corinne improvisant au cap Misène, qui lui fut demandé par un amateur vers 1821, et qui devint ensuite L’Improvisateur napolitain. […] Ingres, duquel on le rapprochait assez naturellement, qu’il admirait comme le modèle des artistes, comme l’artiste de ce siècle le plus classique, et à qui il ne se laissait comparer qu’avec résistance et réserve, il marquait cependant la différence essentielle qui les séparait : Ingres plein de science, d’étude de l’Antiquité, cherchant l’idéal même par le souvenir historique, surtout par la poésie et par l’imagination, et dans la trace de Raphaël, de Phidias ou d’Homère ; et lui, Léopold, n’y voulant arriver, si c’était possible, que par la nature.

828. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — III. (Fin.) » pp. 479-496

Jeune encore, ou dans la force de la vie, ayant des élèves et des auxiliaires distingués, retrouvant partout des amis, il se livra avec enthousiasme à l’étude complète de ces nobles et gracieuses beautés pyrénéennes, et de tout ce qu’elles recèlent de trésors pour le géologue, le minéralogiste, le botaniste. […] Aux questions que lui adressait son correspondant sur l’objet commun de leurs études, sur ses chères Pyrénées, il répond modestement et avec bonhomie (octobre 1823) : « Pardonnez, de grâce, à la paresse d’un homme qui se repose de plus d’un demi-siècle de fatigue, lit encore, mais n’écrit guère, rêve souvent et ne pense plus. » Il revient plus d’une fois sur la perte cruelle de ses manuscrits et sur le regret de n’avoir pu compléter tous ses tableaux. […] Nous donnant le dernier mot de sa fatigue et de sa sensibilité lassée, il dit dans une de ses lettres, du 28 décembre 1826, c’est-à-dire moins de cinq mois avant sa mort : Maintenant je suis vieux ; je me repose, élève mon fils, et cultive mon jardin au fond de ma petite campagne, où je vis très retiré depuis que je suis délivré des affaires, qui pendant seize ans m’ont détourné, malgré moi, de mes études chéries, et que me voilà rendu au repos dont ma vieillesse a besoin.

829. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Henri IV écrivain. par M. Eugène Jung, ancien élève de l’École normale, docteur es lettres. — I » pp. 351-368

C’est à cette destination particulière, et peut-être aussi au tour d’esprit de l’auteur, qu’il faut attribuer certaines formes, certaines divisions plus méthodiques et, pour tout dire, plus scolastiques qu’on ne voudrait en telle matière ; mais il y a une véritable étude, une étude approfondie du sujet, beaucoup de vues justes, fines, pénétrantes, des remarques ingénieuses et solides. […] Berger de Xivrey, et qui sont arrivées déjà jusqu’au tome VI, — si, dis-je, on entamait cette lecture dans une pensée d’agrément littéraire ; c’est avant tout un livre d’étude et une vaste source de renseignements pour l’histoire ; la grâce, la galanterie, la gentillesse d’esprit, qui se rattachent à bon droit au souvenir de Henri IV, n’y sont qu’incidentes et clairsemées.

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