/ 2432
2342. (1870) La science et la conscience « Chapitre I : La physiologie »

Comment l’aurais-je, si je ne suis pour rien dans ma mise au monde, dans la composition de mes organes, dans l’époque et le lieu de ma naissance ?

2343. (1842) Discours sur l’esprit positif

L’esprit positif, en vertu de sa nature éminemment relative, peut seul représenter convenablement toutes les grandes époques historiques comme autant de phases déterminées d’une même évolution fondamentale, où chacune résulte de la précédente et prépare la suivante selon les lois invariables, qui fixent sa participation spéciale à la commune progression, de manière à toujours permettre, sans plus d’inconséquence que de partialité, de rendre une exacte justice philosophique à toutes les coopérations quelconques. […] Leur essor initial respectif se rapporte, historiquement, à l’antiquité grecque, au Moyen Âge, et à l’époque moderne.

2344. (1926) La poésie pure. Éclaircissements pp. 9-166

puis, au sujet des efforts convergents de son époque : les écoles… adoptent, comme rencontre, le point d’un idéalisme qui… refuse les matériaux naturels et, « comme brutale une pensée exacte », les ordonnant pour ne garder de rien que la suggestion (p. 245). […] Tout se tient avec les poètes, les philosophes français de l’époque (ceux du moins qui avaient échappé à l’influence du XVIIIe  siècle) reconnaissent dans la poésie le même « courant souterrain » religieux, la même nécessité pour elle d’un afflux psychique intraduisible, glissant sous les mots et à travers leur sens.

2345. (1923) Paul Valéry

Chez Gœthe, Byron, les romantiques français, ce sont généralement des états de sensibilité commune, sinon à tous les hommes, du moins à un groupe ou à une époque. […] Dans une lettre sur le Coup de Dés, il rappelle une promenade nocturne qu’il faisait à Valvins avec Mallarmé, sous un firmament dont l’aspect lui évoquait les pages du poème, et il écrit : « Il me semblait maintenant d’être pris dans le texte même de l’univers silencieux : texte tout de clartés et d’énigmes ; aussi tragique, aussi indifférent qu’on le veut ; qui parle et qui ne parle pas ; tissu de sens multiples ; qui assemble l’ordre et le désordre ; qui proclame un Dieu aussi puissamment qu’il le nie ; qui contient, dans son ensemble inimaginable, toutes les époques, chacune associée à l’éloignement d’un corps céleste ; qui rappelle le plus décisif, le plus évident et incontestable succès des hommes, l’accomplissement de leurs prévisions jusqu’à la septième décimale ; et qui écrase cet animal témoin, ce contemplateur sagace, sous l’inutilité de ce triomphe.

2346. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

Il m’était donné de voir M. d’Aurévilly un moment à toutes les époques de ma vie. […] Quant au roman, j’avais lu, comme tout le monde, les nouvelles traduites à diverses époques, par Abel Rémusat, Guillard d’Arcy, Stanislas Julien et d’autres savants encore dont j’oublie le nom. […] Elle lui dicte ces paroles : « L’époque approchant où te sera laissé le soin de me connaître sous d’autres traits, sous une forme nouvelle, je tiens à te sortir d’erreur, à te faire un certain nombre de révélations, afin que tu puisses les conserver, les relire et ne point douter, en les voyant tracées comme de ma main. » Et elle lui communique un petit catéchisme enfantin et d’une extrême douceur, dans lequel les idées néo-chrétiennes d’une Providence universelle se mêlent au dogme de la métempsycose. […] À cette époque, Asmodée comparut devant l’évêque de Poitiers et, puisque Paul Lucas le retrouva en Égypte soixante-douze ans plus tard, il faudrait croire que ce diable sortait quand il voulait de sa caverne et que l’ange Gabriel ne l’avait pas bien attaché.

2347. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Saint-Arnaud. Ses lettres publiées par sa famille, et autres lettres inédites » pp. 412-452

On a quelques lettres de lui datées de cette époque ; il y juge le pays et les hommes, et d’un ton qui est fait pour guérir de toutes les belles phrases qu’on débitait à Paris vers ce temps-là.

2348. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DE LA MÉDÉE D’APOLLONIUS. » pp. 359-406

Et pour ce qui est de la Didon de Virgile en particulier, à laquelle tout ceci a trait et se rapporte, on se rend mieux compte alors de ces qualités souveraines qui assurent la vie aux œuvres de l’art dans les époques d’entière culture, à savoir, la composition, l’unité d’intérêt et un achèvement heureux de l’ensemble et des parties.

2349. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre III. Services locaux que doivent les privilégiés. »

., et aussi les estampes de l’époque.

2350. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre neuvième »

A l’époque où Molière conçut sa pièce, on était entêté de beau langage.

2351. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre II. L’antinomie psychologique l’antinomie dans la vie intellectuelle » pp. 5-69

Cet acte de foi nous semble intervenir aux époques de transition, comme une conséquence et un correctif de l’incertitude générale, de l’hésitation et des fluctuations de la pensée.

2352. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre premier. La sensation, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. La sensation »

S’ils finissent par revêtir une telle fonction, ce n’est que secondairement et ultérieurement, à l’époque où la connaissance théorique elle-même acquiert une valeur pratique dans la lutte universelle pour l’existence, où elle assure la supériorité à certaines races et, avec une force supérieure, développe une jouissance supérieure.

2353. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1886 » pp. 101-162

Malgré l’antagonisme de nos deux pensées sur beaucoup de points, je suis obligé de reconnaître que Drumont est un homme, qui a la vaillance d’esprit d’une autre époque, et presque l’appétit du martyre.

2354. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — I. Faculté des arts. Premier cours d’études. » pp. 453-488

Le passé n’existe que par eux ; leur silence replonge l’univers dans le néant ; la mémoire des aïeux n’est pas ; leurs vertus restent sans honneur et sans fruit pour les neveux, le moment où ces cygnes paraissent est comme l’époque de la création.

2355. (1739) Vie de Molière

On commença à ne plus estimer que le naturel ; et c’est peut-être l’époque du bon goût en France.

2356. (1895) Nos maîtres : études et portraits littéraires pp. -360

Félicien Rops disent amèrement les vicieuses passions d’une époque perverse. […] Le théâtre fut bien la forme littéraire typique, pour les dernières époques du moyen âge : un théâtre non plus de raisonnements ou de discours, mais d’actions, de faits matériels. […] Car on sait que, pour l’auteur de l’Histoire de la littérature anglaise, tout homme n’est que le produit, à un moment donné, d’un concours déterminé de circonstances extérieures : il ne vaut à nous intéresser que comme le représentant d’une race, d’une époque, d’un pays, d’une condition physique et sociale ; et à ce point de vue, plus l’homme est médiocre, plus il a de chances pour représenter l’ensemble des circonstances où il a vécu. […] France, comme les reflets superposés de trois époques de notre littérature : car, contemporain de La Fontaine par le style, il l’est, par la pensée, de Voltaire, avec des sentiments tout modernes, des sentiments qui le rapprochent à la fois de Dickens et de Baudelaire. […] Sans compter la part d’émotion que contient d’avance pour nous le seul nom d’un grand homme, ou la seule idée d’une grande époque.

2357. (1911) Psychologie de l’invention (2e éd.) pp. 1-184

Il lui arrive fréquemment de s’éparpiller sur plusieurs esprits contemporains ou même d’époques différentes. […] Puis il s’est demandé dans quel pays et à quelle époque il placerait son action pour la faire mieux valoir, et il a longtemps hésité, promenant sa pièce de Venise en Espagne ; finalement il a choisi les Flandres au moment de la domination espagnole. […] Ainsi d’une part, l’imitation exigeant un certain effort n’est pas également à la portée de tous ; d’autre part les esprits créateurs eux-mêmes, à l’époque où leur développement est encore incomplet, sont fort enclins à la pratiquer.

2358. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

Quant à M. de Vigny, dès cette époque et depuis, il ne me parut plus le même que ce poète que nous avions connu dans les dernières années de la Restauration, homme du monde, aimable, élevé, solitaire, vivant en dehors des petites passions du jour, et s’envolant à certaines heures dans sa voie lactée : le militaire et le gentilhomme avaient fait place à l’homme de lettres solennel qui se croyait investi à demeure d’un ministère sacré ; il avait en lui, je le répète, du pontife.

2359. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

sans doute, si l’on voulait s’en donner la peine, on pourrait relever dans les comédies d’Aristophane, de Plaute et de Térence, de Shakespeare et de Caldéron, de Molière, d’Holberg et de Louis Tieck, un assez grand nombre de traits, d’expressions, de gestes, comiques pour toutes les époques et pour toutes les nations.

2360. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre premier. Nature et réducteurs de l’image » pp. 75-128

Cette hallucination dura sans interruption de onze heures du matin à quatre heures et demie, époque à laquelle ma digestion commençait.

2361. (1858) Cours familier de littérature. V « XXXe entretien. La musique de Mozart (2e partie) » pp. 361-440

« À l’époque, dit Scudo, où Mozart se disposait à écrire la musique de Don Juan, il avait trente et un ans.

2362. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe » pp. 81-160

Prenons la figure de Goethe à cette époque fugitive où la fleur de la jeunesse éclate encore sur les traits, mais où le fruit de la pensée ou du sentiment commence à se former et à s’entrevoir sous cette jeunesse qui s’effeuille.

/ 2432