Les êtres bornés s’en tiennent à leur propre plaisir et à ce qu’ils font volontiers : ils ne se sont pas encore élevés à la grâce.
Il paraissait impossible, non seulement que la liberté eût à craindre des disgrâces d’un esprit si élevé et si large, mais encore que l’autorité et la liberté ne fissent pas désormais bon ménage dans un pays qui ne pouvait pas plus se passer de l’une que de l’autre. […] Éloge un peu maigre, semble-t-il, en ce temps de louanges et de critiques violentes ; aussi ajouterai-je volontiers du plus récent, qu’en traitant une matière qu’il est de préjugé et presque de bon ton de railler comme usée, l’orateur l’a rajeunie et en a élevé le genre, en y répandant avec les grâces d’une langue choisie, les plus pures inspirations d’un cœur tendre au bien, au devoir et au sacrifice.
Si l’invention est, à un certain point de vue, au point le plus élevé de l’échelle psychologique, la routine est au plus bas, l’imitation au milieu. […] Généralement, pour la trouver, il faut la chercher laborieusement, et, bien qu’elle soit un mérite positif du rang le plus élevé, c’est moins l’esprit d’invention que l’esprit de négation qui nous permet de l’atteindre », et la remarque est intéressante.
La nature, dit-il, plus l’humanité, élevées à la seconde puissance, donnent l’art. […] Un tel critique est d’abord un juge, il occupe un siège élevé d’où il discourt, proclame, conclut, édicté, récompenseet jouit.
Un curé de campagne, son parrain, l’avait élevé, très dévotement. […] Nées des mêmes parents, élevées de même, Cécile et Céline sont bien différentes. […] Il s’est aperçu de la fine intelligence de Cécile, de l’aptitude qu’elle aurait à devenir très distinguée, admirable même ; seulement, il y a, dans les classes populaires, « un chiffre énorme de forces perdues, un déchet d’intelligences dû aux circonstances de la vie : arrêt brusque des études, d’ailleurs insuffisantes, nécessité de se donner à un métier, abandon complet de l’exercice des facultés naissantes ; pour les hommes, fatigue des professions corporelles, recherche des distractions vulgaires, souvent même grossières ; pour les femmes, celles qui tournent bien, ménage et maternité, ce qui est une fonction sociale au premier chef, mais laquelle n’est pas toujours prise dans son sens le plus élevé, par quoi l’on revient encore à constater le manque de forte éducation première ».
Ceux qui le virent se souviennent de lui comme d’un homme très bien élevé, un peu cérémonieux et froid, de conversation fine, peu abondante, mais pleine de grâce et d’imprévu. […] Il y a là un principe de morale en même temps qu’une règle d’esthétique, et d’une inspiration très élevée.
1388 Ne reconnaît-on pas ici l’Anglais élevé parmi les essais et les sermons psychologiques et moraux, qui involontairement, à chaque instant, en répand quelqu’un sur le papier ?
Nous comprenons des millions de faits, mais au moyen d’une centaine de faits que nous ne comprenons pas ; nous atteignons des conséquences nécessaires, mais au moyen d’antécédents accidentels, en sorte que, si la théorie de notre univers était achevée, elle aurait encore deux grandes lacunes : l’une au commencement du monde physique, l’autre au début du monde moral ; l’une comprenant les éléments de l’être, l’autre renfermant les éléments de l’expérience ; l’une contenant les sensations primitives, l’autre contenant les agents primitifs. « Notre science, dit votre Royer-Collard, consiste à puiser l’ignorance à sa source la plus élevée. » Pouvons-nous au moins affirmer que ces données irréductibles ne le sont qu’en apparence et au regard de notre esprit ?
Les arbres mâles, dit-il, se reconnaissent à leur taille plus élevée, leur tige plus sèche, leurs rameaux épais, forts, ligneux, nerveux, noueux, à leur coloration vive, à leur fruit rare, d’âpre saveur, odorant, tardif, ayant garde quelque chose de sauvage. […] On a élevé des phalanstères, qui n’ont point réussi, mais le principe du phalanstère, l’association, est devenu un principe singulièrement vivant.
Une seule voix s’est élevée contre cette profanation, une voix pantelante et indignée, aussitôt étouffée par la clameur des Ilotes qui ne voulaient pas qu’on interrompît leur ivresse. […] Mais si toute critique élevée ne déserte pas cette société de plus en plus dédaigneuse des œuvres de l’esprit, les merveilleuses affinités poétiques de Rollinat tourneront infailliblement à sa gloire.
Dans la pensée qui ne s’adresse pas à une personne, il semble qu’il voie comme une discourtoisie tant soit peu brutale : le thème peut être en fin de compte aussi élevé, aussi abstrait ; l’air, dans les régions où il nous entraîne, aussi raréfié que possible, — toujours Socrate non seulement nous acclimate, mais il nous fait retour ; toujours il nous assure des haltes et des oasis de familiarité : tel l’oiseau sur l’épaule des jeunes persans dans les miniatures, l’esprit de Socrate se pose à ces instants-là sur quelque disciple préféré. […] Dans l’œuvre de Shakespeare Mesure pour mesure occupe un rang beaucoup plus élevé que Tout est bien qui finit bien, sans appartenir toutefois à la plus glorieuse constellation shakespearienne. […] N’a-t-il pas déjà composé Les Cenci az rien que pour se prouver à lui-même qu’il était capable de « décrire des passions qu’il n’avait jamais ressenties et de relater l’histoire la plus atroce en un langage pur et élevé… Les Cenci, disait-il, sont une œuvre d’art qui n’est ni colorée par mes sentiments, ni obscurcie par ma métaphysique.
Charles-Quint et Napoléon y ont échoué : il est permis de dire, d’après ce double insuccès, que l’unité et la concentration politique, élevées à ce degré, sont contraires à la destinée des nations. […] Ce François Rémy, garçon bien élevé, le fils d’un menuisier très honnête et le pupille de ce bon vannier qui chante si bien la chanson de son métier, quitte un beau jour la vie régulière des artisans, la vie assurée, la tranquille maison, pour l’amour d’une fille. […] Veut-il que nous ressemblions à ces animaux élevés dans nos basses-cours, qui se rassasient en paix de l’ample nourriture qu’on leur prodigue, sans se douter que c’est pour les manger ?
Élevés dans un air plus sain, ils auront peut-être une âme plus saine.
Si les mots sont plus ambitieux, — depuis que le romantisme en a élevé le diapason, — nous n’avons pourtant pas de peine à reconnaître ici des idées qui furent chères jadis aux plus illustres de nos classiques ; et en effet, pour la simplicité du plan comme pour la force de l’expression, il n’y a pas de roman plus « classique » que Madame Bovary. […] Jeanne la Rousse] dans l’expression des sentiments forts ; — et surtout d’élévation. — Il a aussi manqué de générosité ; — et bien loin qu’il ait élevé la Chanson jusqu’à la hauteur de l’Ode ; — c’est au contraire le triomphe de l’Ode ; — et généralement du lyrisme romantique ; — qui nous a ouvert les yeux sur le « prosaïsme » des Chansons de Béranger.
Beauzée Articles de l’Encyclopédie Compilation établie à partir de l’édition numérisée de l’ARTFL Beauzée, articles de l’Encyclopédie FORMATION Formation (Grammaire) FORMATION, s.f. terme de Grammaire, c’est la maniere de faire prendre à un mot toutes les formes dont il est susceptible, pour lui faire exprimer toutes les idées accessoires que l’on peut joindre à l’idée fondamentale qu’il renferme dans sa signification.
La nation est armée, chaque homme est élevé en soldat, tenu d’avoir des armes selon sa condition, de s’exercer le dimanche et les jours de fête ; depuis le yeoman jusqu’au lord, la vieille constitution militaire les tient enrégimentés et prêts à l’action.
Les vérités de goût et de devoir qu’il a exprimées sont d’ailleurs si élevées et si hors de débat, qu’on ne veut les lire que dans la langue privilégiée, sous la forme de sentences descendues du trépied sacré.
Conscience et inconscience n’en marquent pas moins les directions où se sont développés les deux règnes, en ce sens que, pour trouver les meilleurs spécimens de la conscience chez l’animal, il faut monter jusqu’aux représentants les plus élevés de la série, au lieu que, pour découvrir des cas probables de conscience végétale, il faut descendre aussi bas que possible dans l’échelle des plantes, arriver aux zoospores des Algues, par exemple, et plus généralement à ces organismes unicellulaires dont on peut dire qu’ils hésitent entre la forme végétale et l’animalité.
Dans quelques pages du Désespéré, par-delà d’antipathiques violences et des malédictions disproportionnées, il s’est élevé jusque vers les plus hauts sommets de la pensée humaine. […] En expiation de quoi, le pauvre Tartuffe est condamné à réciter douze douzaines de chapelets… Et il écrit : « Le génie a ceci de particulier qu’il se prête à toutes les combinaisons et adaptations des professeurs, sans rien perdre — ou si peu — de sa saveur primitive. » Et plus loin : « Notre tâche, à nous, est de rendre le génie séduisant et moral. » Et enfin, il ajoute, cet excellent correspondant, qu’il est admirable que nous possédions, maintenant, une édition « lisible » de Balzac, édition véritablement populaire celle-là, où les œuvres de cet écrivain « inégal, souvent obscur, mais intéressant », soient débarrassées de tous les déchets et scories qui l’encombrent, non moins que des aperçus trop élevés qui ennuient le lecteur, sans l’éclairer… Il explique, en outre, un peu arbitrairement, mais avec l’éloquence, que Balzac serait content de l’initiative généreuse prise par M.
Mais, le génie et surtout le talent aidant (ils ne manquaient pas de génie), l’idée de réfléchir sur leur métier obsédant les meilleurs de nos ouvriers de théâtre, l’étude des chefs-d’œuvre antiques que la Renaissance allait découvrir leur proposant des exemples, des lois, rien ne s’opposait à ce qu’un art encore dans l’enfance, mais élevé dans les plus saines conditions, au milieu d’une société, sauf exception, unanime entrât à son tour dans l’âge viril.
Il portait cette gratitude souriante des rêveurs bien élevés à ceux qui leur épargnent de vivre. […] Sully Prudhomme s’attachera aux émotions raffinées d’un homme bien élevé et de culture profonde, comme auparavant Baudelaire aux « frissons nouveaux » d’une nature indépendante et tourmentée.