Etoit-ce la peine d'écrire ?
Il paroît que M. de Voltaire en a tiré parti dans ses Questions sur l’Encyclopédie, où il raisonne sur toutes les matieres à sa façon, c’est-à-dire, plus pour satisfaire sa démangeaison d’écrire, que pour dire des choses vraies, bonnes & neuves.
Animé, comme ses freres, de l’amour du bien public, il n’a écrit jusqu’à présent que sur des matieres de finance & d’économie rurale ; mais la maniere dont il les a traitées, lui donne le droit de figurer parmi les Littérateurs.
La maniere noble, facile, & souvent élégante avec laquelle ils sont écrits, eût été capable d’embellir & de faire goûter des Productions purement littéraires, s’il s’y fût attaché.
Lacroix n’ait jamais quitté la Province, où l’on a souvent à lutter, principalement dans la sienne, contre l’habitude d’un idiome particulier, qui influe souvent sur la maniere d’écrire.
L’érudition, qui a été presque l’unique objet de ses études, ne l’a pas détourné du soin de cultiver son style & d’écrire avec élégance.
. — J’aurais autant aimé, de plus, qu’en accordant à Raymon de Ramière de grands talents et un rôle politique remarquable, on insistât moins sur son génie et sur l’influence de ses brochures : car, en vérité, comme les hommes de génie ou de talent qui écrivent des brochures en France, qui en écrivaient vers le temps du ministère Martignac ou peu auparavant, dans le cercle sacré de la monarchie selon la Charte, ne sont pas innombrables, je n’en puis voir qu’un seul à qui cette partie du signalement de Raymon convienne à merveille ; le nom de l’honorable écrivain connu vient donc inévitablement à l’esprit, et cette confrontation passagère, qui lui fait injure, ne fait pas moins tort à Raymon : il ne faut jamais supposer aux simples personnages de roman une part d’existence trop publique qui prête flanc à la notoriété et qu’il soit aisé de contrôler au grand jour et de démentir.
Aujourd’hui donc, de toutes parts, les femmes écrivent ; chacune a son secret, son roman douloureux à l’appui du plaidoyer d’émancipation, et chacune le livre. […] On peut plus ou moins aimer cette œuvre, selon qu’on y reconnaît plus ou moins les pensées et la situation de son âme, selon qu’on est plus ou moins facile à la vibration poétique ; on peut la réprouver plus ou moins vivement, selon qu’on est plus ou moins sûr d’avoir trouvé le remède moral et la vérité ; mais on ne peut qu’être émerveillé de ces ressources infinies dans une femme qui a commencé, il y a environ dix-huit mois, à écrire.
Quant à la question des respects dus au mariage, et des atteintes qu’un illustre auteur y aurait portées par ses écrits, et des conséquences sociales que l’écrivain anglais y rattache, c’est un point qui vient d’être traité, et par l’auteur même inculpé, contre un adversaire français trop distingué, trop capable et trop courtois, dans des termes trop parfaitement convenables et dignes26, pour que je prétende m’en mêler. […] C’est en France encore (que les reviewers étrangers daignent le croire) que les ouvrages qu’on lui reproche de faire naître, sont le plus promptement, le plus finement critiqués raillés sinon par écrit toujours partout ailleurs, en causant, au coin d’une rue ou d’un salon, dans la moindre rencontre de gens qui à demi mot s’entendent.
Dumas est si nettement décidée, qu’il y a lieu de s’étonner qu’il s’en détourne jamais pour des écrits dont l’intérêt unique est encore un reflet de ce talent de scène qui lui a été donné. […] Le moment où, écrivant au roi pour son compte, elle laisse reconnaître au duc son écriture, et répond à ses étonnements, sans cesser d’écrire, par ce brusque : Vous ne devinez pas !
Cette pièce, écrite de la main de M. […] Nous demandons seulement la permission de mettre en regard de la pièce ci-dessus un autre portrait de l’ouvrier littéraire, écrit quelques années après 1864), et dans lequel la pensée de M.
Il remplace par ces trois torts une qualité littéraire qui manque à tous ses écrits, la maturité qui donne la réflexion… Si le bruit et le mouvement n’y manquent pas, la vérité, l’harmonie, la raison y manquent presque toujours. […] Il y a des vers qui n’auraient pu être écrits avant 1825 ; par exemple, quand Bérengère, suppliant une dernière fois Savoisy qui reste muet, lui dit : On répond quelque chose à cette pauvre femme !
La commedia dell’arte La comédie italienne est double, elle se divise en deux genres distincts : la comédie écrite en vers ou en prose ou comédie régulière, et la comédie populaire et improvisée, commedia dell’arte. […] L’usage s’établit donc d’écrire le sujet et le plan de la pièce.
Le facteur entre et jette un paquet de lettres portant la suscription : « Léon Deschamps » ; cruelle ironie, témoignage de la fragilité des choses que ces lettres écrites d’hier et qui arrivent trop tard. […] Il a écrit ses Derniers jours, en collaboration avec Gustave Lerouge, recueil curieux par les documents qu’il contient et préfacé par Maurice Barrès.
Dès-lors, il a été facile de voir que ce qui avoit pu échapper à leur plume, & être regardé comme les effets d’un délire momentané, de la démangeaison d’écrire, du desir de la singularité, étoit assez souvent réalisé dans leurs démarches. […] Par cette raison, les Médecins qui n’ont travaillé que sur des objets de Médecine, les Géometres qui n’ont écrit que sur la Géométrie, les Jurisconsultes qui n’ont publié que des Livres de Jurisprudence, les Physiciens, &c. ne nous ont pas paru de notre ressort.
Ces deux Ouvrages, écrits avec autant de noblesse que de naturel & de solidité, suffiroient, auprès des Connoisseurs, pour assurer à tout autre Ecrivain une réputation préférable à celle dont jouissent plusieurs de nos Littérateurs modernes les plus renommés. […] Qu’on lise les Mémoires de sa vie ; on y applaudira à la générosité de ses bienfaits, répandus sur les Littérateurs qu’il se croyoit obligé d’attaquer dans ses Ecrits ; on y apprendra qu’il a été le bienfaiteur de Liniere, qui ne cessoit de déclamer contre lui ; qu’il donna des secours à Cassandre, dont il estimoit peu les talens ; qu’il se réconcilia avec Perrault, en oubliant ses calomnies ; qu’il rendit justice à Boursault, en reconnoissant son mérite qu’il avoit trop méconnu ; qu’il conserva au célebre Patru sa Bibliotheque, en l’achetant plus cher qu’il ne vouloit la vendre, & en lui en laissant la jouissance ; qu’il osa refuser le paiement de la pension que lui faisoit Louis XIV, en disant à ce Prince, qu’il seroit honteux pour lui de la recevoir, tandis que Corneille, qui venoit de perdre la sienne, par la mort de Colbert, se verroit privé de ses bienfaits : ce qui valut à ce dernier un présent de deux cents louis ; qu’il eut un grand nombre d’amis dans les rangs les plus élevés, comme parmi les plus célebres Littérateurs de son temps, & qu’il les conserva toute sa vie.
De même que les écrits sophistiques et déréglés des Voltaire, des Diderot et des Helvétius ont été d’avance l’expression des innovations sociales écloses dans la décrépitude du dernier siècle, la littérature actuelle, que l’on attaque avec tant d’instinct d’un côté, et si peu de sagacité de l’autre, est l’expression anticipée de la société religieuse et monarchique qui sortira sans doute du milieu de tant d’anciens débris, de tant de ruines récentes. […] On a rassemblé ci-dessus quelques exemples pareils entre eux de ce faux goût, empruntés à la fois aux écrivains les plus opposés, à ceux que les scholastiques appellent classiques et à ceux qu’ils qualifient de romantiques ; on espère par là faire voir que si Calderon a pu pécher par excès d’ignorance, Boileau a pu faillir aussi par excès de science ; et que si, lorsqu’on étudie les écrits de ce dernier, on doit suivre religieusement les règles imposées au langage par le critique, il faut en même temps se garder scrupuleusement d’adopter les fausses couleurs employées quelquefois par le poëte.
M. de Maistre a remarqué avec beaucoup de raison que les législateurs anciens n’ont rien écrit ; que l’Église n’a écrit que lorsqu’elle y a été contrainte, non pour établir, mais pour constater la croyance à des dogmes attaqués.
II Mais, nous l’écrivons avec joie, nous avions tort d’avoir peur, et nous sommes rassuré. […] Ces frères de Goncourt, qu’on aurait pu appeler les sœurs, les voilà qui ne chiffonnent plus dans l’Histoire, mais qui l’écrivent pour la première fois !
II Mais nous l’écrivons avec joie : nous avions tort d’avoir peur, et nous sommes rassuré. […] Ces frères de Goncourt, qu’on aurait pu appeler les sœurs, les voilà qui ne chiffonnent plus dans l’histoire, mais qui l’écrivent pour la première fois !
Dans les Prisons, Silvio Pellico n’accuse personne, mais il ne s’accuse pas lui-même, tandis que dans ces Lettres, écrites presque toutes après la délivrance, quand il pouvait rester, sans jamais en descendre, sur le piédestal où l’amour des partis et la pitié du monde l’avaient placé, c’est lui, lui surtout qu’il accuse et qu’il accuse seul. […] « Il me semble voir par la plus récente des lettres de M. de Haller — écrit Silvio à la comtesse Masino di Mombello — qu’en voulant un peu me justifier vous avez, sans le savoir, dépassé les termes exacts de la vérité.