À Toulouse, L’Effort (1896), fusion des Essais de Jeunes et des Pages d’Art (Voir les Écoles et les Manifestes).
Il envoïa un domestique de confiance à la porte des écoles de médecine un jour que la faculté s’assembloit, avec ordre de lui amener sans autre information celui des médecins dont il jugeroit la complexion la plus conforme à celle de son maître.
On a chaud de toute cette bonne et grasse couleur qu’il étend sur la nature et les choses visibles ; on est tout attendri du sentiment moral qui spiritualise et poétise cette couleur d’École hollandaise appliquée sur des sujets allemands, fomentations délicieuses pour l’imagination et pour le cœur !
Dans un temps donné, il sera peut-être, à sa manière, un chef d’école, quelque chose comme le Royer-Collard du bonapartisme.
Ce peintre d’école hollandaise levant des paysages allemands vus par la fenêtre d’un cabaret, ce peintre de genre encore trop heurté de couleur et qui attend comme un bénéfice le velours brun du temps, de l’expérience et de l’art, sur son rouge trop dur, a tout d’un coup élargi sa toile, et, dans un horizon plus vaste que celui dans lequel il se contient d’ordinaire, il est monté jusqu’à l’idéal.
A l’École Normale, où je m’occupais de choisir les principes qui ont déterminé ma vie, une phrase de Stendhal m’a frappé : « Tant qu’on n’a pas six mille francs de rentes, ne penser qu’à cela ; quand on les a, n’y plus penser. » Il faudrait ajouter : « Se choisir un milieu social, un ordre où passer sa vie avec régularité, et, cette élection faite, n’y plus penser. » Un ordre dans lequel on puisse d’ailleurs travailler en toute indépendance.
Ayant perdu des biens considérables, il ouvrit une école et y acquit des richesses immenses ; le fils d’un roi lui paya soixante mille écus un discours ou il prouvait très bien qu’il faut obéir au prince ; mais bientôt après, il en composa un autre, où il prouvait au prince qu’il devait faire le bonheur des sujets.
Telle était l’utopie de la science politique au moyen âge, où l’on croyait fermement, comme le font encore de nos jours certaines écoles, qu’il appartient aux spéculations des philosophes de régler exactement le cours des choses humaines. […] — Fausse classification des sciences et des arts, dans le trivium et le quadrivium des écoles […] Prenant pour idéal la splendeur des chérubins et l’ardeur des séraphins, l’école dominicaine et l’école franciscaine avaient entrepris de réchauffer à ce double foyer la foi languissante du siècle. […] Dante appartenait-il à l’école dominicaine ou à l’école franciscaine ? […] Il institue des musées, des bibliothèques, des écoles, des jardins botaniques ; il organise des congrès, des expositions d’œuvres d’art ; il bâtit des observatoires.
C’est vers la même époque que Bordeu, Barthez, Grimaud, brillaient dans l’école de Montpellier. […] L’école anatomique en sortit, poursuivant avec ardeur dans les propriétés vitales des tissus sains et altérés l’explication des phénomènes de la santé et de maladie. […] Un chirurgien de l’école de Paris, Pelletan, enseigne que la vie est la résistance opposée par la matière organisée aux causes qui tendent sans cesse à la détruire. […] Aussi conclurons-nous sans hésiter que la dualité établie par l’école vitaliste dans les sciences des corps bruts et des corps vivants est absolument contraire à la science elle-même. […] C’est sur ce terrain que devront se réunir et se concilier les écoles chimiques et anatomiques, car la solution du problème physiologique de la vie exige leur double concours.
Laissez cela à Paul de Kock et à ces écrivains de l’école des Bohèmes, qui ont plus de gaieté et d’esprit que vous, bien qu’ils n’aient pas une plume des ailes transcendantes de votre génie ! […] « Il y avait à Toulon une école pour la chiourme, tenue par les frères ignorantins, où l’on enseignait le plus nécessaire à ceux de ces malheureux qui avaient la bonne volonté. […] Il alla à l’école à quarante ans, et apprit à lire, à écrire, à compter.
Le Jardin des plantes ; un atelier de trente élèves ; une ville d’Asie Mineure racontée par un coloriste ; une partie de canotage la nuit ; quelques aperçus sur la cuisine russe ; une vente après décès d’artiste pauvre et malchanceux ; un atelier au crépuscule ; l’ouverture du Salon ; ce qu’on voit en omnibus le soir ; le corps d’un modèle ; une pluie de printemps au Palais-Royal ; une synagogue ; un bal masqué chez un peintre ; les amours d’un bohème et d’un singe ; un petit cochon dans un atelier ; l’auberge de Barbizon ; la forêt de Fontainebleau ; la Bièvre et ses paysages ; la plage de Trouville ; je ne sais quelle rue derrière Saint-Gervais ; une pleine eau, la nuit, dans la Seine, sous les ponts… — le tout mêlé de tirades amusantes et truculentes sur l’École de Rome, sur Ingres et Delacroix, sur les primitifs, sur le bourgeoisisme des artistes.. […] Dans la nouvelle école, le pathétique se dégage plutôt de descriptions en grande partie matérielles. […] 24 » (Je néglige ici la synonymie absolue de turgide et de gonflée. ) — Parfois le pléonasme va jusqu’à l’incorrection choquante : « Ce qui lui manquait et lui faisait défaut, c’était une absence d’aliments à des appétits nouveaux25. » Ceci rappelle une phrase célèbre à l’École normale : « Messieurs, il y a dans votre préparation des lacunes dont il faudrait combler l’absence. » Voici des mots inventés, peut-être inutilement : «… un paresseux lazzaronisme d’âme26 » — « notes trémolantes 27 », — « obscurant le public28 », — « nuits insomnieuses 29 », — « arrivée à une entière déréliction30. » A quoi bon ces mots nouveaux ?
Les amis de Ronsard, tour à tour la Brigade pendant qu’ils faisaient la guerre à l’école de Marot, et la Pléiade quand ils forent les maîtres, ne se réunissaient pas pour se mettre d’accord sur des doctrines. […] Patru courait pourtant moins de risques que Chapelain ; mais c’est un trait propre à cette école d’écrivains théoriciens : le goût les rendait timides. […] Il y voit son plus beau titre, la plus grande faveur de son étoile, dans cette épître où, parlant de tout ce qui lui est arrivé d’heureux, il dit : Mais des heureux regards de mon astre étonnant Marquez bien cet effet encor plus surprenant, Qui dans mon souvenir aura toujours sa place, Que de tant d’écrivains de l’école d’Ignace Étant, comme je suis, ami si déclaré, Ce docteur toutefois si craint, si révéré, Qui contre eux de sa plume épuisa l’énergie, Arnauld, le grand Arnauld fit mon apologie.
De quelle école vient le postulant ? […] Hans Sachs, l’artisan rythmeur, serait une manière de Sébastien Bach plus naïf, nourri dans l’école, rompu aux disciplines classiques, mais bien supérieur à ses émules par l’envergure de l’âme et la fierté des visées. […] Le premier veillait à la pureté de la langue, pour laquelle la Bible de Luther servait de règle et de modèle, le deuxième examinait si le chanteur observait les lois de la tablature, le troisième inscrivait les rimes, pour constater qu’elles se succédaient conformément aux principes de l’école et le quatrième était chargé d’exercer sa critique sur la mélodie du chant proposé.
Laissons le style, qui n’est pas aussi propre à l’homme qu’on le prétend quelquefois encore ; où il peut d’ailleurs entrer trop d’école et de procédés ; qui n’a toujours été qu’un moyen pour Feuillet, et jamais une fin. […] Aucune leçon plus nécessaire alors, aux environs de 1852, si, dans le silence que gardait Hugo depuis une douzaine d’années, la désinvolture de Lamartine et le dandysme littéraire de Musset ayant fait école, on n’avait besoin de rien tant que de rapprendre à faire des vers qui fussent des vers. […] L’école du bon sens y avait plutôt échoué, comme certaine école, utilitaire ou industrielle, qui s’était avisée de vouloir mettre en vers la vapeur, les ballons, et le télégraphe. […] Mais les romanciers, eux, moins désintéressés, ont vraiment fait une discussion d’école de ce qui n’était qu’une querelle de mots. […] Renan semble avoir écrit pour venger « le déclamateur Bossuet » des sarcasmes inconvenants de Voltaire et de son école.
je n’ai point appris les subtils symbolismes, à l’école d’où je viens. […] Aujourd’hui l’honnête homme doit mépriser un art, lorsqu’il aime l’autre ; condamner absolument les œuvres d’une école, lorsqu’il appartient aune autre. […] Vous savez qu’il a un rival : Adoré Floupette, et une école d’imitateurs, comme lui wagnérolâtres et pessimistes : les jeunes poètes décadents. […] Mac-Étouffe-Enfants, aux élèves de l’école primaire de Charbonville. C’est en cela que consiste de plus en plus l’enseignement donné aux élèves de toutes les écoles du monde entier.
Nous ne professons rien dans nos écoles qui n’ait été professé par ce grand maître. […] » XVII Varron s’excuse sur la difficulté de se faire comprendre des esprits vulgaires en traitant en termes de l’école des sujets grecs dont les termes mêmes sont étrangers à la plupart des Romains. […] Après avoir raconté toute l’histoire des écoles, des sectes, des philosophies grecque et romaine, il combat énergiquement le scepticisme ou la philosophie du doute, et il le combat par le plus beau des arguments : la conscience et la vertu. […] Antiochus me le rappelle, et c’est la seule école que je fréquente. » Viennent ensuite des définitions admirables de l’âme, de ses facultés, de ses vertus, filles, dit-il, de notre liberté morale telles que la prudence, la tempérance, la force, la justice, la modération, l’abnégation, le sacrifice de soi-même aux autres, tout ce dont se compose aujourd’hui encore le code de l’homme parfait.
Ce terme limité, que l’on veut leur prescrire, Accroît leur violence, en bornant leur empire10… Porus est de l’école des héros de Corneille ; il en a la grandeur et le langage ; et dans ses invectives contre Alexandre, il en imite le sublime et la subtilité : Quelle étrange valeur, qui, ne cherchant qu’à nuire, Embrase tout sitôt qu’elle commence à luire : Qui n’a que son orgueil pour règle et pour raison ; Qui veut que l’univers ne soit qu’une prison, Et que maître absolu de tous tant que nous sommes, Ses esclaves en nombre égalent tous les hommes ! […] Aussi, dans son respect d’école pour ces règles, qu’il justifia le jour où il les comprit, ne se fit-il pas scrupule de donner aux personnages de ses deux premières pièces des traits invraisemblables, aux événements des causes de caprice, et de sacrifier le fond à la forme. […] Racine, venu à une époque où les modes d’Espagne perdaient faveur, nourri dans une école où l’on pratiquait l’antiquité, s’attacha aux modèles du théâtre grec. […] De même que le langage de la passion la plus emportée peut se ramener à un raisonnement rigoureux, et presque à un syllogisme d’école ; de même, dans tout événement tragique produit par des caractères, des intérêts et des passions en lutte, l’homme de génie trouvera les trois unités, non comme cause, mais comme effet.
Un salon garni de meubles en damas rouge, aux bois dorés, aux lourdes formes vénitiennes ; de vieux tableaux de l’école italienne avec de belles parties de chairs jaunes ; au-dessus de la cheminée, une glace sans tain, historiée d’arabesques de couleur et de caractères persans, genre café turc : une somptuosité pauvre et de raccroc faisant comme un intérieur de vieille actrice retirée, qui n’aurait touché que des tableaux à la faillite d’un directeur italien. […] Nous trouvons Rose, tranquille, espérante, parlant de sa sortie prochaine, — dans trois semaines au plus, — et si dégagée de la pensée de la mort, qu’elle nous raconte une furieuse scène d’amour, qui a eu lieu hier entre une femme couchée à côté d’elle et un frère des écoles chrétiennes, — qui est encore là aujourd’hui. […] Mirès apprenait à Saint-Victor que dans l’école juive, où il avait été élevé à Bordeaux, on ne donnait pas de prix de calcul, — parce que tous l’auraient mérité. […] J’ai fait quatre ans de cours à l’École normale.
Ce qu’on reproche aux différentes écoles littéraires, ce n’est pas en soi la diversité de leurs points de vue, tous existent — mais les exagérations de ces points de vue mêmes. […] Le reproche qu’on pourrait faire à Flaubert, un maître pourtant, — et surtout à son école, — c’est de s’être complu dans l’étude et dans la peinture de la médiocrité, sous prétexte qu’elle est plus vraie. […] » Selon lui, « tout roman vrai doit empoisonner les lecteurs délicats. » Un de disciple l’école, Guy de Maupassant, a trouvé une formule meilleure et plus vraie en disant : « La vie, voyez-vous, ça n’est jamais ni si bon ni si mauvais que ça. » Mais pour la plupart des réalistes l’humanité semble composée de « brutes », de fous, de coquins. […] Elles sont légères, somme toute, les modifications apportées par les écoles et les époques ; ce qui les distingue les unes des autres, c’est avant tout leurs exagérations, et c’est précisément ce qui dans l’œuvre ne comptera pas.
Mais ici, autour de l’idée principale, venaient naturellement se grouper une foule de questions accessoires que l’auteur a négligées et que provoquait l’esprit de l’époque : jusqu’à quel point est légitime et approuvé par le goût cet emprunt d’images étrangères ; en quoi il peut réellement consister ; si c’est en bravant l’harmonie par une foule de mots barbares tirés d’idiomes encore grossiers, ou en reproduisant simplement une pensée naïve, une coutume touchante d’un jeune peuple, si c’est en s’emparant sans discernement des êtres créés dans des mythologies étrangères, ou en ne s’enrichissant que des allégories ingénieuses et faites pour plaire en tous lieux, que le poète imitateur méritera dignement de la littérature nationale ; ou encore, s’il n’y a pas l’abus à craindre dans ce recours trop fréquent à des descriptions de phénomènes ; si Delille, Castel, que l’auteur cite souvent, et les écrivains de cette école qu’il paraît affectionner, s’en sont toujours gardés ; si enfin il n’y a pas souvent cet autre danger non moins grave à éviter, de parler à la nation d’une nature qu’elle ne comprend pas, d’en appeler à des souvenirs qui n’existent que pour l’écrivain, et réduire l’homme médiocrement éclairé à consulter Buffon ou Cuvier pour entendre un vers.
Casimir Delavigne lui-même n’a pas vaincu cette difficulté dans l’École des Vieillards.