Si dans l’antiquité les théories athéniennes venaient par terre, à travers la Béotie, beaucoup de pélerins suivaient la voie du golfe et de Krissa, dont les habitants avaient même, paraît-il, l’habitude de les rançonner. […] Anacharsis, qui avait cru jusque-là que rien ne changeait à travers les âges, conçoit alors la notion de progrès et surtout celle de décadence, (lui lui paraît mieux caractériser son époque. […] Cependant, il dit aussi qu’à travers ses politesses et ses circonlocutions, la vérité suinte : c’est généralement vrai.
De temps à autre, pendant ces trente années, quelques tragédies, quelques comédies se produisirent sur la scène, comme des éclaircies de beau temps à travers un ciel encore nuageux. […] L’Assurance et la Peur, à travers la fumée, Repassèrent cent fois de l’une à l’autre armée : Et la Victoire errante, en ce danger mortel, Douta qui resterait pour lui faire un autel.
Si je remue la science, et si je remonte au dix-huitième siècle pour y signaler la naissance du naturalisme, si je suis l’évolution de ce naturalisme à travers le romantisme, et si j’en constate le triomphe dans le roman, en prédisant qu’il triomphera prochainement aussi au théâtre, tout cela c’est que le public m’a hué et que je suis plein de vengeance !
Je suis persuadé qu’ils attendent beaucoup de la tentative de Mistral. » Ayant dit, l’aimable Capitaine de Lettres ouvrit son portefeuille et en tira ce vierge sonnet : Nous nous aimerons par-delà les mondes, Égrenant sans fin, à travers les cieux, En étoiles d’or, sur les nuits profondes, Les pleurs que la joie oriente en nos yeux.
Parce qu’elle a cru trouver dans la Profession de foi du vicaire savoyard un fondement inébranlable à ses espérances de progrès, c’est pour cela qu’au lendemain de la Terreur, Mme de Staël a écrit tout un livre, pour y prouver « que la raison et la philosophie acquéraient toujours de nouvelles forces à travers les malheurs sans nombre de l’espèce humaine ». […] C’est ainsi que Renan n’a jamais voulu convenir, ne s’est jamais douté peut-être à quel point il était pénétré de l’esprit d’Auguste Comte ; et Taine, qui se faisait gloire au contraire d’être positiviste, à travers la philosophie de Stuart Mill, ne s’étonnait pas seulement, on l’affligeait, quand on lui montrait quelles œuvres sont sorties de son Essai sur Balzac, 1858, et de son Histoire de la littérature anglaise, 1863.
Tandis qu’en effet, depuis une vingtaine d’années, il allait, à travers le théâtre espagnol et les romans picaresques, lisant, compilant, traduisant, réduisant ce qu’il se proposait quelque jour d’en employer dans son Gil Blas, ses portefeuilles s’étaient remplis de notes, son atelier d’ébauches, ou ses tiroirs de rognures, qu’il place comme il peut, maintenant, parce que ce n’est pas tout que de faire des chefs-d’œuvre, et qu’encore faut-il vivre. […] Reconnaître les individualités morales, tel est l’objet de Marivaux, et les reconnaître à travers leur visage, telle est sa prétention. […] L’influence de Richardson a d’ailleurs été presque plus considérable en France que dans sa propre patrie, tandis qu’en effet l’illustre auteur de Joseph Andrews et de Tom Jones, puis, à sa suite, l’auteur plus grossier de Roderick Random et de Peregrine Pikle, en réaction tous les deux contre le roman de Richardson, vont essayer d’acclimater en Angleterre quelque chose de la belle humeur et de la raillerie de notre Le Sage, c’est Prévost qui va tenter lui-même en France, dans ses derniers romans, d’imiter Richardson, et c’est Rousseau, qui ne le connaîtra qu’à travers les traductions de Prévost, qui le surpassera dans la Nouvelle Héloïse.
Pradon, qui qualifiait Boileau d’Attila badaud, ne lui reproche-t-il pas de parler toujours « à tort et à travers de bon sens et de raison, refrain de sa morale de campagne113 ?
Enfin, dans la physique, on bâtit à sa mode un système du monde ; on y explique tout ou presque tout ; on y suit ou on y réfute à tort et à travers Aristote, Descartes et Newton : on termine ce cours de deux années par quelques pages sur la morale, qu’on rejette pour l’ordinaire à la fin, sans doute comme la partie la moins importante.
Dans la volition positive, le « Je veux » est ordinairement suivi d’un mouvement ; c’est-à-dire qu’il y a d’abord la mise en activité dans le cerveau des images motrices ou résidus moteurs appropriés, transmission de l’influx nerveux à travers la couronne rayonnante aux corps striés, à la couche inférieure du pédoncule cérébral, au bulbe, puis, après croisement, à la moelle épinière, aux nerfs et finalement aux muscles.
Cependant une solide philosophie court à travers ces pages si vivantes, et l’auteur se déploie librement dans les questions les plus délicates et les plus élevées.
La lumière, économiquement dispensée, circule à travers toutes ces figures, sans intriguer l’œil d’une manière tyrannique.
L’Être se refait, ou se fait, à travers la chute et le mouvement, par la construction.
Nous sommes, bien qu’à différents degrés, les produits d’une éducation poursuivie pendant des siècles à travers un grand nombre de générations. […] À travers la colonnade du fond, on aperçoit une haute colline que couronnent trois temples.
Maintenant que je vous remercie, mon cher Monsieur, d’avoir bien voulu me prêter votre retentissante tribune, pour raconter à mes compatriotes une des études les plus curieuses pour moi, de ce voyage à Paris, à travers ces gens de lettres.
Il est vrai que le public, occupé de tant d’évènemens divers, n’apperçoit qu’à travers un nuage les matières Littéraires ; il n’a pas toute la connoissance possible des objets.
Telle chose qui a eu un immense succès peut n’avoir eu aucune célébrité : par exemple, un nouveau mot qui se glisse, un jour, dans une langue et l’envahit peu à peu sans attirer l’attention ; un rite religieux, une idée nouvelle, qui fait insensiblement et obscurément son chemin dans le peuple ; un procédé industriel, sans nom d’auteur, qui se répand à travers le monde. » On attribue à Harvey la découverte de la circulation du sang : il l’a simplement complétée ; avant lui, Michel Servet avait découvert la circulation pulmonaire, qui devait facilement conduire à l’autre116. […] Votre esprit charmant et profond s’est amusé141 à chercher le résidu métaphorique d’une phrase purement abstraite et métaphysique en apparence : « L’âme possède Dieu dans la mesure où elle participe de l’absolu. » Ramenée aux origines sensorielles dont elle est issue, retraduite dans les images qui lui ont donné naissance, voici ce que cette petite phrase devient ou redevient : « Le souffle est assis sur celui qui brille, au boisseau du don qu’il reçoit en ce qui est hors le fendu. » Véritable rébus, dont l’énigme commence à s’éclaircir un peu par l’explication suivante : « Celui dont le souffle est un signe de vie (l’homme) prendra place (après la mort) dans le feu divin, source et foyer de la vie, et cette place lui sera mesurée sur la vertu qui lui a été donnée (par les démons) d’étendre ce souffle chaud, cette petite âme invisible, à travers l’espace que rien ne divise (le bleu du ciel). » Est-ce la sentence d’un sage ou quelque hymne védique ?
Livet et Vallée devaient donc rencontrer, dans leurs fouilles à travers l’ancien répertoire carnavalesque et forain, des monuments d’une épouvantable gaieté, d’une gaieté épaisse comme une soupe d’Auvergnat. […] Elles se ramèneraient toutes, je pense, à cet amour du naturel et de la simplicité qui persiste, à travers ses erreurs et ses illusions de gamine, dans l’âme très saine de la petite Loulou.
Il achevait son dernier verre lorsqu’il aperçut Garrick à travers les nuages d’une épaisse fumée de tabac. […] À côté d’un sentiment qui part d’un cœur emprisonné sous un corset, il s’en rencontre parfois qui indiquent un hardi cavalier, la cravache à la main, courant à travers champs, de grand matin, humant l’air à pleins poumons, sautant les fossés au risque de rompre le cou de son cheval.
Son ingratitude serait toute récente : car, les bienfaits qu’elle a reçus de la civilisation, elle les lui a toujours rendus ; à travers l’histoire de l’humanité, l’une et l’autre vont ensemble, l’une aidant l’autre. […] Le principal fut Napoléon : « En le voyant au pont d’Arcole, invulnérable, brandissant un drapeau déchiqueté comme la chair des hommes autour de lui, j’apprenais ce mépris, cette monstrueuse ignorance du danger, qui est si forte plus tard contre les plus convaincantes réalités… » Napoléon galope à travers, les Alpes ; il déchaîne des ouragans de cuirassiers.
À travers un nuage de larmes, — il a raison !
À travers les nombreuses ambages du rythme indéfinissable que l’auteur a choisi, l’esprit trébuche à chaque pas et ne sait où finit, où commence la pensée de l’auteur.