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601. (1911) Études pp. 9-261

D’où venons-nous ? […] Tout vient d’elle. […] C’est ici que viennent mourir les preux. […] Que vient-il faire au monde ? […] Déjà ne vient-il pas se mêler un peu au désespoir de sa noblesse ?

602. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VII. Les poëtes. » pp. 172-231

Les poëtes viennent d’atteindre l’art qu’ils avaient entrevu. […] Ouvrez le premier venu, Parnell ou Philips, Addison ou Prior, Gay ou Tickell, vous trouvez un certain tour d’esprit, de versification, de langage. […] Il prend la première venue, s’enferme plusieurs jours avec elle, boit sec, s’endort, et la laisse s’enfuir avec son argenterie et ses habits. […] Un homme passionné, triste, naturellement replié sur lui-même, fait la conversation avec les objets ; un grand ciel grisâtre où dorment des vapeurs d’automne, un jet soudain de soleil qui vient illuminer une prairie humide l’abattent ou le raniment ; les choses inanimées lui semblent vivantes ; et la clarté faible, qui le matin vient rougir le bord du ciel, le remue autant que le sourire d’une jeune fille à son premier bal. […] Çà et là, en poussant sa charrue, il trouve des vers vrais, des vers comme Heine et Alfred de Musset viennent aujourd’hui d’en faire.

603. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (3e partie) » pp. 249-336

Il pensa que, loin de se retirer, toutes les forces prussiennes venaient prendre part à la bataille. […] Les premières lignes, arrêtées par le feu, ne pénètrent pas, et, se repliant à droite et à gauche, viennent se reformer derrière celles qui les suivent, pour charger de nouveau. […] Ils vont, viennent, et frappent de tous côtés ces fantassins opiniâtres. […] En un mot, ce qu’on appelle vertu publique se sera-t-il accru d’un atome dans votre âme et dans l’âme des générations à venir ? […] La société est au premier venu quand ce premier venu se dévoue à elle et non à lui-même ; voilà la loi de la conscience quand il n’y a plus que la conscience pour loi.

604. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

Les personnages atroces ou infâmes viennent à chaque instant par leurs crudités nous rabattre dans leur fange. […] Contre toutes ces règles, Dryden vient se heurter lourdement. […] Qu’est-ce que Dryden vient faire ici avec ses phrases écrites ? […] Il vient la face empourprée, les yeux riants ; que les hautbois résonnent ! […] Au bout de tout, voici venir la douleur et l’agonie.

605. (1856) Réalisme, numéros 1-2 pp. 1-32

L’autre jour un ami qui descend d’Érostrate me dit : Je viens du Louvre, si j’avais eu des allumettes, je mettais le feu sans remords à cette catacombe, avec l’intime conviction que je servais la cause de l’art à venir. […] Tout cela, du reste, vient d’une mauvaise compréhension de la tâche de l’écrivain. […] Peut-être cette amertume secrète vient-elle de ce qu’ils ont tous, je ne sais pourquoi, des malheurs en amour. […] d’où leur vient ce dédain pour lui ! […] Cette réflexion me vient à propos des paroles de M. 

606. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

Vint une cause dont l’appel fit faire : ah, ah ! […] qui dans le creux de ma main veniez boire Ce qu’une aube imbrifère y délaissait de pleurs ! […] C’est donc avec confiance que je viens vous dire quelques mots. […] Il avait coutume de venir à notre maison trois ou quatre fois par semaine, entre quatre heures et demie et cinq heures. […] Mais je n’étais pas venu à Londres comme un simple touriste.

607. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

La belle dame vient le voir sous un déguisement. […] Je viens vous prier de le renvoyer à sa femme. […] Et elle vient d’épouser, le matin même, M.  […] Comment en suis-je venu à l’aimer ? […] C’est bien lui pourtant qui est venu me chercher.

608. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

Puis vint le tour de l’Espagne. […] Mais, que fais-je en croyant parler des événements à venir ! […] Des bords de l’horizon venez-vous m’appeler ! […] Alexandre Dumas vint continuer sur la scène française l’œuvre de Victor Hugo. […] L’Esprit vient à mon aide !

609. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Daoud-Kan s’en excusait sur ce qu’on n’a pas accoutumé de faire venir des gouverneurs de province à compte. […] La Douze-Tomans était une courtisane, à qui on avait donné ce nom, parce qu’elle prenait cette somme la première fois qu’on venait chez elle. […] Des seigneurs qui me venaient voir me disaient souvent: « Ah ! […] L’été, que la rivière est basse, la jeune noblesse se rend là tous les soirs, pour faire les exercices, et tout le monde y vient monter des chevaux et des mules pour leur apprendre l’amble. […] Voulez-vous, seigneurs, que je l’aille étrangler de mes mains et que je vous le vienne apporter mort en votre présence ?

610. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

La première qui me vint fut un émerveillement. […] D’où qu’il vienne, il est le bienvenu, car il vient non en conquérant avide, mais en hôte magnifique et bienfaisant. […] D’où viens-tu ? […] D’où vient cette réserve inattendue ? […] Et il est temps aussi que j’en vienne à M. 

611. (1903) La pensée et le mouvant

Et de là vient, en grande partie, le dogmatisme de la philosophie moderne. […] D’où viennent les idées qui s’y échangent ? […] L’intelligence viendra plus tard y mettre des nuances. […] D’où vient que notre pensée se retrouve dans les choses ? […] On vint un jour me demander comment je me le représentais.

612. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXVIIIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 65-128

— C’est bien, dis-je à l’enfant, la corde du puits est trop dur à faire tourner sur la poulie pour tes doigts, et tu ne pourrais pas non plus m’aider à faire descendre et remonter la double grille dans sa rainure jusqu’aux voûtes des loges ; amuse-toi là, dans le vestibule du cloître, à tresser la paille qui sert de litière aux détenus, je ferai bien seul l’ouvrage pénible ; contente-toi de surveiller la porte extérieure et de m’avertir si le bargello ou sa femme venait à m’appeler. […] » CCIII À propos des colombes, ma tante, j’ai oublié de vous dire qu’une idée m’était venue, en quittant Hyeronimo, de me servir de ces doux oiseaux pour nos messages de la tour au cachot et du cachot à ma chambre haute. […] Vous savez, monsieur, quand on est si jeune et que l’on compte si peu de mois dans la vie passée, les mois à venir paraissent longs comme des années. […] Quels hasards dangereux rencontrerait Fior d’Aliza sur ces chemins inconnus et dans une ville étrangère, au milieu d’hommes et de femmes acharnés contre l’innocence, si l’on venait à découvrir son déguisement ? […] monsieur, le sommeil n’était pas venu une heure de suite sur nos yeux depuis le jour du malheur ; nous n’avions la nuit d’autre bruit dans la cabane que le bruit confus de nos sanglots, mal étouffés sur nos bouches, et de temps en temps les cris de douleur involontaires du petit chien, couché sur le pied de mon lit, quand sa jambe coupée, qui n’était pas encore guérie, lui faisait trop mal, et qu’il implorait ma main pour le retourner sur sa paille.

613. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Joinville. — I. » pp. 495-512

Toute une moitié de la semaine se passa en fêtes et en danses, et, le vendredi venu, il leur dit : « Seigneurs, je m’en vais outre-mer, et je ne sais si je reviendrai. […] » Et ils répondirent : « Oui, sire ; viennent avant les clercs et les prêtres ! » Dès qu’ils furent venus, il leur cria : « Chantez de par Dieu !  […] Lorsqu’on en vint à débarquer, il fallait des bateaux plus légers, ce qu’ils appelaient des galées ou galères. […] Si une larme est près de lui venir, l’orgueil à l’instant la lui sèche.

614. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — I. » pp. 204-223

Né à Dinan en Bretagne, le 12 février 1704, d’une honnête famille de commerçants, le dernier venu des enfants, il fut l’objet des soins de sa mère veuve, personne de mérite, de raison, qui ne mourut qu’à plus de cent ans, et quelques années seulement avant son fils. […] Enfant, il était au collège d’Harcourt quand le système de Law vint bouleverser les têtes et bientôt les fortunes ; et, à ce propos, Duclos fait la théorie des crises ou révolutions fréquentes auxquelles est assujetti notre pays. […] Venons à son mérite et à ses ouvrages, et remarquons d’abord que Duclos, grâce à ses relations du grand monde, fut reçu à l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1739, avant d’avoir rien produit de sérieux et seulement sur ses promesses. […] Il faut, pour être juste envers Duclos, en venir à son livre des Considérations sur les mœurs de ce siècle (1751). […] Ici, il se sépare de Jean-Jacques et de ceux qui viendront après : il se sépare aussi de ses confrères les encyclopédistes, et s’il a l’air de leur donner la main quand il cause, il leur tourne presque le dos quand il écrit.

615. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « II » pp. 21-38

Il est vrai qu’on a trouvé dans les papiers du sieur Niepz un mémoire de ce polisson pour bouleverser sa taupinière, et je vous réponds que si Jean-Jacques s’avisait de venir, il courrait grand risque de monter à une échelle qui ne serait pas celle de la Fortune. […] Il est bien vrai que ce ne sont là que des paroles ; que si Jean-Jacques était venu à Genève pour y tenter une insurrection, et s’était vu obligé de se réfugier à Ferney, et que si on avait dit tout d’un coup à Voltaire à table, en train de se déchaîner contre lui : « Le voilà qui entre ! […] il faut que je le fasse assommer… Oui, j’enverrai le faire assommer dans les montagnes, entre les genoux de sa gouvernante. » — « Calmez-vous, lui dit notre homme, je sais que Rousseau se propose de vous faire une visite, et qu’il viendra dans peu à Ferney. » — « Ah ! qu’il y vienne, répond M. de Voltaire. » — « Mais comment le recevrez-vous ?  […] s’écria-t-il ; qu’il vienne : voilà mes bras ouverts ; il est chassé peut-être de Neuchâtel et des environs.

616. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Montaigne en voyage »

Son hôte de l’auberge du Raisin, en rentrant du Conseil de la ville et d’un palais magnifique et tout doré, vient servir les voyageurs à table, et l’homme qui sert à boire a autrefois mené quatre enseignes de gens de pied contre le roi, sous le comte Casimir, dans les guerres de religion. […] Il disait aussi qu’il lui semblait être comme ceux qui lisent quelque fort plaisant conte, d’où il leur prend crainte qu’il vienne bientôt à finir, ou un beau livre : lui de même prenait si grand plaisir à voyager qu’il haïssait le voisinage du lieu où il se dût reposer… ». […] nous venons d’entendre le secrétaire de Montaigne ; que dit de son maître, au contraire, le Joseph de Chateaubriand, celui même dont il est parlé dans l’Itinéraire : « Dès qu’il est arrivé dans un lieu, il n’a rien de plus pressé que d’en repartir ?  […] Quelques jours après son arrivée, il se trouve mal et prend médecine : la médecine, dans cette Relation, vient à travers toutes choses. […] Mais je me suis senti provoqué par ces doctes brochures qui venaient nous entretenir de minces détails, de questions philologiques concernant la bibliothèque et le tombeau du philosophe, et je ne me le suis pas laissé dire deux fois.

617. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Étienne-Jean Delécluze, (suite et fin) »

Il n’est pas difficile, après une vie longue, quand on a entendu tout le monde et vu les dénouements, de venir faire, à propos de chaque personnage célèbre, une espèce de compilation de jugements, une cote tant bien que mal taillée, et de la donner sans y mettre le relief et la façon. […] Cette littérature, grande à son tour et neuve, ne pouvait coïncider avec les choses extraordinaires accomplies dans l’ordre de l’action ; car « un peuple, prétendait-il, n’est jamais grand que dans un genre à la fois. » Les victoires de l’esprit ne devaient donc venir qu’après celles de l’épée. […] Il attendait avec impatience pour cela que la France fît trêve à ses préoccupations politiques parlementaires ; mais il attendit longtemps, et cette trêve ne vint jamais. […] Les ouvrages de M. de Lamartine, brillantes inspirations des poésies de lord Byron, viennent à l’appui de ce que j’avance. […] Les allées et venues des personnes de la maison, les visites, rien ne le tirait de son calme, à moins que quelques paroles malsonnantes à son oreille ne vinssent, comme une étincelle électrique, enflammer son cerveau.

618. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame, secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. »

L’abbé Legendre vint donc à Paris, très bien muni et avec des aptitudes heureuses ; il avait, à son arrivée, de vingt-huit à trente ans. […] Sur ce grand succès, les Augustins déchaux le supplièrent de venir prêcher dans leur église le samedi d’avant le dimanche des Rameaux. Harlay y consentit ; il se doutait bien que la reine y devait venir. […] Le catholique et le chrétien cédèrent le pas au sujet ; Dieu et le pape ne vinrent qu’à la suite : le roi avant tout, ce fut sa devise. […] Ils vinrent donc, Le Tellier en tête, lui dire avec toutes sortes de compliments et de cajoleries que l’occasion n’avait jamais été si belle pour lui, docte et éloquent comme il était, d’ajouter encore à sa réputation, et qu’il lui fallait absolument prendre la place et l’office du prédicateur en défaut.

619. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Oeuvres inédites de la Rochefoucauld publiées d’après les manuscrits et précédées de l’histoire de sa vie, par M. Édouard de Barthélémy. »

Je remplirais des colonnes, si je le voulais, de ces phrases du biographe de La Rochefoucauld qui font venir la chair de poule à quiconque a reçu les premiers éléments de l’art d’écrire. […] Il me répugne de faire plus longtemps le pédagogue89, et j’en viens à l’inédit, à ce qu’on doit à M.  […] Avant d’en venir à son dernier mot d’expérience amère, il avait eu plusieurs existences écroulées sous lui. […] J’en viens aux quelques Maximes inédites ou que M. de Barthélémy nous donne pour telles. […] Dans une Introduction qui n’offre rien de nouveau, il vient après MM. 

620. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Leckzinska (suite et fin.) »

Il faut savoir que cette reine, couronnée en septembre 1725 à Fontainebleau et de là installée à Versailles, n’était pas encore venue à Paris trois ans après ; elle y vint pour la première fois le 4 octobre 1728 pour une sorte de vœu ou de pèlerinage. Mais laissons parler l’exact chroniqueur : « Octobre. — Lundi 4, notre bonne reine a vu Paris ; elle est venue à Notre-Dame demander un Dauphin à la Vierge, et de là elle est allée à Sainte-Geneviève, à la même fin. […] La voilà qui vient. » « Je vois la reine de France, sans rouge, simplement vêtue, la tête couverte d’un grand bonnet, ayant l’air vieux et la mine dévote. […] La reine acheva de dîner sans dire un mot de plus et rentra dans son appartement comme elle en était venue. […] On a noté que dans le courant de l’année 1747 la reine soupa 198 fois chez la duchesse de Luynes, sans compter les jours où elle y vint après souper.

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