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1569. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. Causes physiologiques et psychologiques du plaisir et de la douleur »

Est-ce l’intensité qui emprunte à la qualité sa valeur agréable ou pénible ?

1570. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1857 » pp. 163-222

Toute ma valeur, ils n’ont jamais parlé de cela, c’est que je suis un homme pour qui le monde visible existe.

1571. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Conclusions »

Il connaît dans la description prosaïque d’objets et d’âmes fictifs, imaginés tels qu’ils soient par eux-mêmes saisissants, le prix du détaillement minutieux qui eu fait apparaître l’image dans l’intelligence par le procédé même de la vision la valeur d’une composition déduite et cohérente qui ne laisse aucun échappatoire au doute, la brièveté qu’il convient de donner à une œuvre pour qu’elle ait tout son effet, les inventions originales dont il faut l’historier pour mieux piquer la curiosité, l’avantage qu’il y a à faire sourdre dans l’âme du lecteur de puissantes émotions, sans l’y solliciter expressément, mais en lui laissant la surprise de les sentir jaillir d’un récit impassible.

1572. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre II. Les génies »

Avant d’aller plus loin, fixons la valeur de cette expression, l’Art, qui revient souvent sous notre plume.

1573. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — III. Le Poëme épique, ou l’Épopée. » pp. 275-353

Il a fait à la fois, d’Énée, un prince religieux & un grand homme ; un héros qui craint les dieux, mais à qui les oracles n’en imposent pas ; un héros plein de franchise & de valeur, ne sauvant sa gloire, & ne s’arrachant à Didon, qu’après l’avoir rendue triomphante de ses ennemis, & fait preuve des sentimens les plus élévés.

1574. (1894) Textes critiques

Ceci n’est comparable qu’à là minéralité du squelette dissimulé sous les chairs animales, dont on a de tout temps reconnu la valeur tragi-comique.

1575. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIe entretien. Boileau » pp. 241-326

Nous ne voulons pas exagérer ici la valeur de ce qu’on appelle la critique.

1576. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIe entretien. Littérature italienne. Dante. » pp. 329-408

Réduisons donc ce poème bizarre à sa vraie valeur, le style.

1577. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre III. Le roman » pp. 135-201

G. de la Rochefoucauld dont l’Amant et le Médecin a dû son succès autant à sa valeur propre qu’à la notoriété historique et mondaine de son auteur.

1578. (1882) Autour de la table (nouv. éd.) pp. 1-376

Ce livre a donc la haute valeur des beaux livres en même temps que leur profonde utilité, qui est de soulever dans l’esprit les questions les plus vivifiantes, et de le faire pénétrer sans trop d’efforts dans une immense étendue d’idées. […] Aujourd’hui que le vin est bouché et la poudre bourrée, j’ai en prison toute la valeur d’une bouteille ou d’une cartouche. […] Nous faisons lire à nos enfants un fragment du passé, reconstruit à grand renfort d’érudition, dans un ouvrage moderne : Rome au siècle d’Auguste ; un temps viendra où les érudits composeront des résumés historiques de ce genre, dont les titres tourneront autour de cette idée : la France au temps de Balzac, et qui auront une valeur bien autre, ayant été puisés à la source même de l’authenticité. […] Nous ne voulons point dire, au reste, parce qui précède, qu’aucun de ses ouvrages n’ait une valeur intrinsèque. […] Personne ne l’a encore possédée avec l’universalité de Balzac ; personne n’a autant créé de types complets, et c’est là ce qui donne tant de valeur et d’importance aux innombrables détails de la vie privée, qui lasseraient chez un autre, mais qui chez lui sont empreints de la vie même de ses personnages, et par là indispensables.

1579. (1889) Impressions de théâtre. Troisième série

Il est évident que la plupart des mots avaient pour nos-arrière-grands-pères une bien autre valeur que pour nous. […] Vous pressentez l’énorme valeur comique qu’une telle situation, une telle sécurité morale dans ce que nous appelons encore l’immoralité, doivent donner aux discours de Clotilde et de Lafont, et cela, sans qu’ils aient à hausser la voix et sans que l’auteur souligne leurs propos. […] Mais, aux yeux des sages ou des personnes vraiment pieuses, ces légers sacrifices volontaires n’étaient point de grossiers marchés conclus avec la Némésis ; ils n’avaient qu’une valeur de symboles : ils n’étaient que des « actes » de modestie et de soumission à Dieu.

1580. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

Elle méprise les tantes de Tesman : leurs manies de vieilles demoiselles et la simplicité de leurs manières l’empêchent de voir la rare valeur morale de ces deux bonnes créatures. […] Par leur costume, par leur coiffure, par leurs plaisanteries, par leur style, par toute leur allure, par les mille détails de leur vie matérielle, surtout par ceux qui nous rappellent quelle était, dans le premier quart de ce siècle, la valeur relative de l’argent, les personnages de Balzac sont plus loin de nous, en vérité, que les personnages de Beaumarchais, plus loin que les personnages des romans de Marivaux, aussi loin peut-être que les personnages du théâtre de Molière. […] Certains salons parisiens étaient comme ces machines qui prennent la matière à l’état brut et la rendent centuplée de valeur. […] Ses sentiments privés, sincères à l’origine, deviennent très vite des sentiments imités, parce qu’il en perçoit tout aussitôt la valeur scénique et que, tandis qu’il s’applique à les rendre avec éclat, il oublie de les éprouver et n’est bientôt plus très sûr qu’ils lui appartiennent. […] Elle pourrait presque servir à déterminer jusqu’où peut aller un auteur dans l’exacte transcription de la réalité sans nuire à la clarté ou à l’intérêt du drame, à éprouver la valeur des diverses conventions généralement admises, à discerner celles qui peuvent être répudiées ou réduites avec profil, et celles qui ne le sauraient être sans dommage.

1581. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

Ginisty), ait donc pu se tromper sur la valeur dramatique de la comédie de M.  […] Et, surtout, pourquoi tant souffrir d’appréciations qui ne nous atteignent ni ne nous diminuent dans ce qui nous devrait seul importer, j’entends notre valeur morale ? […] Un point, par exemple, sur lequel les auteurs dramatiques, presque tous gens superficiels et soumis aux préjugés du siècle, se trompent le plus souvent, c’est la valeur morale des personnages qu’ils exposent et des leçons qu’ils proposent ; car ils n’ont en eux qu’un critère incertain du bien et du mal. […] Il l’appelle « l’ardent et fougueux Shakspeare » ; il qualifie ses pièces de « drames gigantesques », de « masses qui épouvantent l’œil et l’imagination par leur audace. » Il dit que Shakspeare est « un répertoire immense de caractères et de situations vraiment tragiques. » Il s’élève contre la niaise timidité de ses adaptateurs, Saurin, Ducis, « employant tous les ingrédients de la pharmacie française pour édulcorer cette plante britannique si amère et si sauvage », et il conclut : « J’aime mieux Shakspeare tout nu que garrotté par Aristote. » Il a le sentiment le plus net de ce qu’il y a de relatif aux temps et aux lieux dans la valeur des œuvres d’art. « Chaque génération apporte au théâtre de nouvelles idées, un nouveau goût ; ce changement de spectateurs apporte une révolution dans la manière de voir et de penser… Ce fait d’histoire naturelle frappe de nullité toutes les déclamations sur la décadence. » — « Le patriotisme est une grande vertu en morale et en politique ; c’est un grand vice en littérature. […] La valeur des œuvres ne se mesure point à la longueur des commentaires qu’elles inspirent.

1582. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Il ne faut point s’acharner à trouver des beautés dans Mélicerte, comme ces critiques qui iront pour ressource que de dire exactement le contraire de ce qu’ont dit tous les autres et qui se font ainsi une originalité à peu de frais et aussi de peu de valeur. […] Amphitryon Amphitryon est certainement le chef-d’œuvre de Molière comme versificateur ; mais, même comme comédie, il a une valeur de premier ordre. […] Songez qu’il joue Corneille, Corneille, un peu affaibli, et que par ce fait le public prend l’habitude de considérer la comédie comme ayant une aussi haute valeur dramatique que la tragédie, ce qui est une idée toute nouvelle. […] C’est Monsieur Caritidès, des Fâcheux, qui raffine sur l’habitude, surannée du reste, d’habiller son nom en latin et qui travestit le sien en grec et qui recherche la faveur des gens de cour pour faire parvenir ses placets au Roi et pour leur donner tout le poids qu’il faut ; c’est Monsieur Lysidas le critique, à cheval sur les règles, et qui se fait tout blanc d’Aristote et qui a pour doctrine que seuls les savants, à l’exclusion de la Cour et du parterre, se connaissent aux ouvrages de l’esprit et ont qualité pour décider de leur valeur. […] Comme intelligente, elle s’est aperçue qu’Alceste est le plus homme de mérite et homme de valeur de tous ceux qui l’entourent ; comme femme, elle cède à l’attrait de contraires, qui est précisément la raison pourquoi Alceste l’aime lui-même, et femme du monde, elle aime ce sauvage d’Alceste comme ce sauvage d’Alceste aime cette femme du monde qui est Célimène.

1583. (1905) Propos de théâtre. Deuxième série

Elle est ordinaire dans les tirades ; mais il faut confesser qu’elle donne une très grande valeur et leur vraie valeur aux vers isolés, ou qu’elle isole. […] Son nom, son seing n’a pas besoin, comme la monnaie d’un souverain [plus qu’un souverain parfaitement], que la valeur du métal serve de caution à son empreinte : sa personne a tout fait il a signé, et cela suffit… Ce n’est pas un peuple, ce n’est pas une seule nation qu’il sert : il les sert toutes et en est servi ; c’est l’homme de l’univers. » Voyez-vous d’ici l’épanouissement dans la joie et l’élargissement dans l’orgueil de Samuel Bernard !

1584. (1876) Romanciers contemporains

Combien sont venus lui apporter ce qu’ils croyaient des valeurs excellentes, et qu’il a dédaigneusement repoussés ! […] Moyennant ces traits seulement, la valeur avait cours. […] On sait que toutes les conditions de vraisemblance furent si bien observées qu’un Espagnol, interrogé sur la valeur de cette prétendue traduction, répondit : « La traduction a du mérite, mais elle est encore bien inférieure à l’original. » Deux ans après, il se moquait aussi agréablement de ses lecteurs, en publiant une traduction imaginaire des chants d’un barde morlaque de son invention, qu’il nomme Hyacinthe Maglanowich et auquel il donne pour traducteur un réfugié italien. […] Madame Bovary a un pendant digne d’elle par le talent, et qui lui est de beaucoup supérieur par la valeur morale. […] La Curée, œuvre supérieure par le talent déployé, Son Excellence Eugène Rougon, d’une valeur très inférieure aux autres volumes, ont l’un et l’autre le grave défaut d’abonder en peintures excessives où les vices réels de la société impériale sont poussés jusqu’au monstrueux.

1585. (1890) Le réalisme et le naturalisme dans la littérature et dans l’art pp. -399

Exemples à l’appui Ils ont eu un bonheur assez rare, celui de pouvoir appuyer leurs doctrines d’exemples qui n’étaient pas sans valeur et que leur fournissaient leur siècle et même, avec moins d’abondance il est vrai, le siècle précédent. […] Les Athéniens, rentrant dans leur ville brûlée, rebâtirent leurs murailles en entassant, sans distinction de dates, d’origine ou de valeur, tous les matériaux qu’un passé déjà long avait accumulés sur leur sol, pierres calcinées, humbles grès, marbres des temples et des tombeaux.

1586. (1894) Études littéraires : seizième siècle

. — Elle a été inventée juste au moment où, les livres antiques, ayant, sans compter leur incomparable valeur, le charme victorieux de la nouveauté, s’imposaient à toutes les attentions et emportaient tous les suffrages, si bien que pendant un siècle on n’a presque imprimé qu’eux. […] Il n’en reste pas moins que ses vues sur ce point sont justes pour son temps et même pour les siècles suivants, et ne sont pas sans avoir pour l’homme politique la valeur d’un véritable principe dirigeant. […] souvenir, tout en leur ôtant tout caractère didactique et pédantesque : « Or j’ai longtemps tenu ce propos, duquel je ne sors pas bien. » — Quelquefois il ne se refuse point une digression qui n’est pas une « méditation » ou un « aperçu », qui est un intermède, mais qui a toujours une valeur et une portée morale.

1587. (1862) Notices des œuvres de Shakespeare

. — À part entière, vous dis-je, reprend Hamlet. » Le premier Hamlet ne contient rien de ce passage, et n’est-on pas naturellement amené à croire que Shakespeare, en ajoutant ce fragment de dialogue, pensait à lui-même, qu’il voulait constater par-devant le public la valeur dramatique d’une péripétie si fortement exploitée, et que, par la bouche de son héros, au nom du succès de son œuvre, il réclamait, dans les bénéfices de ses compagnons, la part entière dont une moitié seulement lui aurait été accordée pour le premier Hamlet ? […] Notons, en passant, que, vers la fin de la pièce, un des personnages raconte, pour démontrer l’utilité du théâtre, cette même histoire à laquelle Hamlet fait allusion dans son dernier monologue du second acte et que nous avons rapportée en note à cet endroit (p. 491) ; mais qu’on attache ou non quelque valeur à cette coïncidence peut-être fortuite, voici un autre passage, bien plus important à nos yeux, de ce vieux drame ; c’est un prologue où sont personnifiées la tragédie, la comédie et l’histoire, qui se disputent la supériorité et le droit d’occuper le théâtre, et voici le tableau des spectacles tragiques tel que la Comédie le retrace : « Un tyran damné, pour obtenir la couronne, empoisonne, poignarde, coupe des gorges ; un vilain spectre pleurard, enveloppé dans une sale toile ou dans un manteau de cuir, entre en geignant comme un porc à demi-égorgé, et crie vindicta ! […] Le Macbeth de Shakespeare n’est brillant que par ses vertus guerrières, et surtout par sa valeur personnelle ; il n’a que les qualités et les défauts d’un barbare : brave, mais point étranger à la crainte du péril dès qu’il y croit, cruel et sensible par accès, perfide par inconstance, toujours prêt à céder à la tentation qui se présente, qu’elle soit de crime ou de vertu, il a bien, dans son ambition et dans ses forfaits, ce caractère d’irréflexion et de mobilité qui appartient à une civilisation presque sauvage ; ses passions sont impérieuses, mais aucune série de raisonnements et de projets ne les détermine et ne les gouverne ; c’est un arbre élevé, mais sans racines, que le moindre vent peut ébranler et dont la chute est un désastre.

1588. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. THIERS. » pp. 62-124

Tout annonce qu’il est résolu à mettre en valeur chaque portion de son sujet.

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