La société contemporaine, et telle que la peint à grands traits M. […] « Manque d’habileté et d’élégance, gaucherie, incertitude du trait, variation constante de la forme des lettres, sans parler des changements d’orthographe et d’abréviation qui se présentent à un jour d’intervalle » : et ce maladroit serait l’auteur d’Othello et d’Hamlet ? […] Au lieu de quoi, Flaubert se contente de quelques traits, qu’il a discrètement choisis parmi les moins grotesques. […] Ils ne sont pas très divers ; ils ont ensemble assez de parenté pour qu’en leur empruntant quelques traits l’on ait bientôt les principaux éléments d’un personnage qui penserait et qui écrirait exactement comme fait M.
« Je puis vous crayonner les traits principaux qui partout eussent signalé la comtesse aux regards ; mais le dessin le plus correct, la couleur la plus chaude n’en exprimeraient rien encore.
Je ne sais plus qui ajoute, comme trait du caractère décoratif de l’homme, qu’il avait fait jeter sur le pied de son lit un manteau d’officier, s’ensevelissant d’avance dans son ancien uniforme.
Le romancier pourra multiplier les traits de caractère, faire parler et agir son héros autant qu’il lui plaira : tout cela ne vaudra pas le sentiment simple et indivisible que j’éprouverais si je coïncidais un instant avec le personnage lui-même.
Ces chevilles ressortantes n’excitent pas mon admiration, et la tête et les traits communs à toutes les statues grecques ! […] Peut-être suis-je devenue folle comme le Greco ou Mme O’Connell et fais-je des locomotives et des cathédrales au lieu de traits humains ; — alors il faut m’empêcher sérieusement de divaguer devant du monde.
Bockel soupirait la basse lointaine des torrents, et le grand Andrès marquait la mesure de traits rapides et joyeux comme de cris d’hirondelles fendant l’air ; car si l’inspiration vient du ciel et ne connaît que sa fantaisie, l’ordre et la mesure doivent régner sur la terre !
Entre ces deux esprits, il y a l’inexprimable distance qui sépare un sens commun très vulgaire, très étroit, au niveau du sol, une nature essentiellement bornée et anti-lyrique, d’une imagination noble, élevée, flottante, marquée de quelques traits saisissants de génie et touchant à la superficie des choses avec éclat.
La chanson du Sénateur, modèle achevé de raillerie grivoise contre la vanité sénatoriale et l’obséquiosité bourgeoise, fut un autre trait qui passa par-dessus la tête de Napoléon pour aller effleurer d’un premier ridicule un corps jusque-là inviolable de l’État.
. — Anonyme, Portrait au trait, L’Éclair, mai 1897. — Paul Boignères, Caricature, 1897. — Photographies, Revue Illustrée, 15 avril 1905.
Nul mieux que vous ne possède l’art de lutter, par le nombre et la profusion des images, avec la peinture la plus franche et la plus vive ; vous avez pour chacune de vos pensées des traits et des nuances qui feraient envie aux héritiers du Titien et de Paul Véronèse ; quand il vous plaît de nous montrer les lignes d’un paysage ou l’armure d’un guerrier, le pinceau n’a plus rien à faire : pour achever son œuvre, il n’a qu’à mettre sur la toile les masses de lumière et d’ombres que vous avez choisies comme les meilleures. » Suivent trois pages d’éloges.
C’est même un trait assez typique des personnages woolfiens que de chercher un rempart intérieur dans une formule éventuellement littéraire.
Elles l’enivraient de leurs reflets mouvants, les boucles dorées de ma chevelure, éparpillées au vent rapide, et que la folie du galop secouait autour de mes traits purs, éclairés d’un sang rose. » Ainsi le centaure grandit d’abord parmi les forces de la nature, dans une splendide animalité.
Et avec Daudet, nous disons, qu’il faudrait renouveler la pantomime, jeter à l’eau tous les gestes rondouillards, tous les gestes qui racontent, et ne garder que les gestes de sentiment, les gestes de passion, auxquels Margueritte mettrait les grandes lignes de sa pantomime, — et nous parlions d’une pantomime sur la peur, dont ses traits savent si éloquemment rendre l’expression.
En cet instant, il vit un tel bouleversement sur les traits du banquier, que rappelé au sang-froid, il lui dit : « Oh !
L’on admettra qu’une accumulation faite au hasard pendant quelques générations successives de variations semblables n’aurait jamais pu produire des races aussi différentes que nos Bœufs à petites cornes et nos Bœufs de Hereford, que nos Chevaux de trait et nos Chevaux de courses ou que nos diverses races de Pigeons, etc.
Trait de jeunesse, sinon d’enfance.
Binet et Passy étudiant le mode de travail d’Alphonse Daudet, en résument ainsi les principaux traits : une masse énorme de notes recueillies sans but au jour le jour représente les matériaux avec lesquels l’œuvre d’art se construira ; le moment de la construction, il n’appartient à personne, semble-t-il, de le fixer. […] J’ai rapproché jadis de cette évolution la genèse d’un roman de George Eliot50 s’étendant sur plusieurs années, depuis la naissance du germe qui suppose déjà des conditions très complexes jusqu’à l’achèvement de l’œuvre ; et ici nous retrouvons mêlées, combinées, un peu brouillées, les différentes formes d’invention déjà examinées : le développement par raisonnement, le développement spontané par lequel l’œuvre se continue en profitant des souvenirs, des apports inconscients de l’expérience ou du jeu de la pensée, et la lente construction de l’œuvre, toute semblable, dans ses traits généraux, pour l’œuvre littéraire et pour l’œuvre scientifique.
J’en ai omis plusieurs traits, mais vous en avez assez vu pour reconnaître que nulle part l’induction n’a été expliquée d’une façon si complète et si précise, avec une telle abondance de distinctions fines et justes, avec des applications si étendues et si exactes, avec une telle connaissance des pratiques effectives et des découvertes acquises, avec une plus entière exclusion des principes métaphysiques et des suppositions arbitraires, dans un esprit plus conforme aux procédés rigoureux de l’expérience moderne.
Un des grands traits de l’Évangile, un des grands caractères de son auteur, et auquel l’Humanité a instinctivement reconnu en Jésus un inspiré de la vérité divine, c’est la justification de cette loi de la femme.
J’en ai omis plusieurs traits, mais vous en avez assez vu pour reconnaître que nulle part l’induction n’a été expliquée d’une façon si complète et si précise, avec une telle abondance de distinctions fines et justes, avec des applications si étendues et si exactes, avec une telle connaissance des pratiques effectives et des découvertes acquises, avec une plus entière exclusion des principes à priori et des suppositions métaphysiques, dans un esprit plus conforme aux procédés rigoureux de l’expérience moderne.