XV Balzac naquit, et, doué par la nature d’un talent immense et d’un esprit juste, il secoua ces haillons de la pensée dont on avait voulu faire un costume national, il rentra dans la voie droite de l’abbé Prévost, et n’aspira qu’à un seul titre, celui d’historiographe de la nature et de la société.
Notez que le sens même du titre reste incertain.
Plus tard, il devait emprunter à saint Augustin, un autre Crique, l’idée et le titre de ses Confessions, et on peut voir dans ces Confessions comme la première ébauche, tantôt informe et mesquine, tantôt déjà puissante et rythmée, de la poésie lyrique contemporaine.
La poésie est un bien commun au même titre que la logique ou la clarté : il est donc juste qu’elle puisse trouver son expression, et son expression entière, dans le langage commun à tous.
Mais tout différents sont certains faits morbides, encore mal étudiés par les médecins, et rangés provisoirement sous le titre de chorée anormale ; une dame du grand monde parisien, qui est atteinte de cette affection, ne peut s’empêcher d’adresser tout d’abord quelque grosse injure aux personnes qu’elle aborde, puis aussitôt elle leur parle en femme du monde.
Et, de fait, la leçon une fois apprise ne porte aucune marque sur elle qui trahisse ses origines et la classe dans le passé ; elle fait partie de mon présent au même titre que mon habitude de marcher ou d’écrire ; elle est vécue, elle est « agie », plutôt qu’elle n’est représentée ; — je pourrais la croire innée, s’il ne me plaisait d’évoquer en même temps, comme autant de représentations, les lectures successives qui m’ont servi à l’apprendre.
Moi qui ai renoncé à la société des hommes, à leurs amitiés, à leur protection, à leurs secours ; moi qui ai même abdiqué leurs vêtements, moi le véritable et le seul misanthrope, je n’élèverais pas la voix pour reprendre mon titre usurpé par ce trop heureux Alceste ! […] ce mot nouveau est en effet un des titres de ce charmant écrivain.
À la vérité, ce gouvernement se donne un beau titre : il se flatte d’être le gouvernement des Lois ; et il se donne un beau mérite : il affirme que sous son régime ce n’est aucun homme qui commande, mais la loi seule, et que personne n’y est sujet que de la Loi. […] « Nous donnerons à Dieu le titre de producteur ; au menuisier le titre d’ouvrier, au peintre quel nom ? […] Il doit être honnête homme d’une façon générale, comme tout le monde, et honnête homme spécialement et d’une façon particulière à titre d’artiste et quand il s’applique à son art.
Sous le titre d’histoire naturelle, bien plus vague en ce temps-là que maintenant, il est question des Métaux, des Odeurs, des Couleurs, des Sons de la Médecine, des Plantes, des Substances en général, des Animaux et de quantité de secrets et miracles qui font également la matière ordinaire du Grand et du Petit Albert. […] Mais que le titre de son livre est beau : la Métaphysique des Mœurs ! […] Féré porte un titre qui semble bien résumer les idées de l’auteur : Dignité du travail manuel et du travail intellectuel.
La force, adorée par l’humanité primitive, a été, non sans quelque raison, considérée comme la première vertu, source de beaucoup d’autres ; elle implique d’ailleurs quelque chose de surhumain, et à ce titre encore appelle le respect. […] Le célèbre monologue d’Hamlet ne fait que poser un problème insoluble pour la science ; une des belles pièces des Contemplations sur le sort de notre globe et de l’humanité a pour titre un simple point d’interrogation. […] Comme exemple d’un sentiment profond d’amour mêlé au vertige de l’immensité, nous citerons une petite pièce sans titre du Ve livre des Contemplations : « J’ai cueilli cette fleur pour toi, ma bien-aimée. » La fleur dont il s’agit, pâle et sans autre senteur que celle des « glauques goémons », croissait aux fentes d’un rocher, sur la crête d’une falaise, au-dessus de l’immense abîme où disparaissent « le nuage et les voiles ». — « J’ai cueilli cette fleur pour toi, ma bien-aimée », reprend le poète, et sa pensée, se tournant vers celle qu’il aime pour revenir encore une fois vers les flots assombris, hésitante entre les deux infinis de l’amour et de l’océan, reste pour ainsi dire suspendue, comme la fleur même, au-dessus de l’immensité qui l’attire ; tout son amour finit par se fondre en une grande tristesse, tandis que le soleil disparaît lentement et que le gouffre noir semble « entrer dans son âme » avec les frissons de la nuit.
C’est le titre que Froissart (1397) donna à son recueil de vers, en le présentant au roi Richard II.
Napoléon les honorait tous les deux, mais ils refusèrent l’un et l’autre de recevoir le titre de sénateur.
C’est ici qu’il faut admirer comme Scudéry, le capitan de cette tragi-comédie, poussé à bout, le rudoie et le malmène, comme il démasque sans pitié son artillerie classique, comme il « fait voir » à l’auteur du Cid « quels doiuent estre les épisodes, d’après Aristote, qui l’enseigne aux chapitres dixiesme et seiziesme de sa Poétique », comme il foudroie Corneille, de par ce même Aristote « au chapitre vnziesme de son Art Poétique, dans lequel on voit la condamnation du Cid » ; de par Platon « liure dixiesme de sa République », de par Marcelin, « au liure vingt-septiesme ; on le peut voir » ; de par « les tragédies de Niobé et de Jephté » ; de par « l’Ajax de Sophocle » ; de par « d’exemple d’Euripide » ; de par « Heinsius, au chapitre six, Constitution de la Tragédie ; et Scaliger le fils dans ses poésies » ; enfin, de par « les Canonistes et les Iurisconsultes, au titre des Nopces ».
C’est ainsi que pour des motifs très positifs, il est allé de Nana à Pot-Bouille, avec l’accouchement d’Adèle repris et perfectionné dans la Joie de vivre, titre qui n’est nullement justifié par le sujet.
En vérité, il faut plus que de la bonne volonté pour deviner qu’il s’agit du jeu de paume, et sans le titre de la pièce, un lecteur, même clairvoyant, serait tenté d’abandonner la partie. […] Elle ne cherche pas à décorer du titre de passion l’odieux marché qu’elle a signé de son déshonneur ; elle se donne hardiment pour ce qu’elle est, pour une courtisane.
Au-delà d’un petit cercle lumineux est une grande pénombre, et plus loin une nuit indéfinie ; mais les événements de la nuit et de la pénombre sont réels au même titre que les événements du petit cercle lumineux.
Lisez la pièce des Contemplations qui a pour titre un simple point d’interrogation, et qui n’est tout entière qu’une grande antithèse : ?
Dans un livre dont j’ai oublié le titre, l’auteur racontait l’histoire d’une institutrice, modèle, à son avis, de toutes les vertus et assemblage de toutes les perfections, qui avait été odieusement persécutée par tous ses supérieurs. […] Il s’intitulait citoyen de Genève, d’abord par sentiment aristocratique, à coup sûr, et pour rappeler qu’il appartenait à la classe aristocratique de Genève dont seuls les membres portaient ce titre ; mais aussi pour se distinguer des Français, qui eux étaient des sujets, et il faut observer le ton contempteur avec lequel il fait remarquer, dans une note du Contrat social, que les dictionnaires français ne savent même pas le sens du mot « citoyen ». […] Enfin nous savons tout ce que doit être « la femme » (titre complet de l’épisode : Sophie ou la femme).
Le titre d’homme de 89, dont La Fayette nous offre la personnification équestre et en relief, reste lui-même le plus honorable, non-seulement en politique, mais en tous les genres et dans toutes les carrières.
Il lui refuse le titre de science, et je ne m’en étonne pas, d’après la manière dont il l’entend.