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476. (1894) Les maîtres de l’histoire : Renan, Taine, Michelet pp. -312

La théorie sur la Fable poétique qui formait en 1853 le premier chapitre devient en 1860 le dernier. […] Enfin, il se décida à donner au public le livre qu’il méditait et auquel il travaillait sans cesse depuis 1851, sa Théorie de l’Intelligence. […] Il est à jamais déplorable que Taine n’ait pas pu donner à sa théorie de l’Intelligence son pendant et son complément naturel dans une théorie de la Volonté. […] Il ne construisait point de théories philosophiques, il ne s’amusait point à la métaphysique. […] Le doctorat vaut pour deux ans de service… Je crois avoir trouvé plusieurs choses et une théorie sûre, surtout des faits palpables sur la nature de l’âme.

477. (1892) Les idées morales du temps présent (3e éd.)

Excès de sensibilité de Schopenhauer, qui sert de point de départ à sa théorie de la douleur. […] Son adaptation des théories scientifiques à la littérature. […] Il y a même une statistique : « dix cas contre deux » ; et l’observation « clinique » de l’hystérie en corrobore la théorie avec une heureuse netteté. […] Zola que sur la famille qu’il y promène, et surtout que sur la théorie de l’hérédité. […] Il n’en est pas moins vrai que cette inconséquence nous montre combien sa théorie est insuffisante.

478. (1875) Premiers lundis. Tome III « Les poètes français »

Ce sont deux théories, deux tempéraments en présence : d’une part, la théorie de la veine libre et du premier jet, du laisser-aller, de la verve pure et simple quand elle vient et comme elle vient (Régnier ou Alfred de Musset) ; et d’autre part, celle de la verve contenue, élaborée, resserrée et fortifiée par l’art (Malherbe ou André Chénier). […] Quelques-uns des critiques qui ont travaillé au choix, et qui en ont pris l’occasion de juger, sont poètes eux-mêmes : on a ainsi une image des théories et des œuvres à la fois. […] La Nature seule peut créer le génie : à celui qui doit venir et en qui noirs avons espérance, nous dirions : « Il n’y a plus de théories factices, de défenses étroites et convenues ; le champ entier de la langue et de la poésie est ouvert devant vous, depuis l’âpre simplicité des premiers trouvères jusqu’à l’habile hardiesse des plus modernes, depuis la Chanson de Roland jusqu’à Musset : langue de Villon, langue de Ronsard, langue de Régnier, langue de Voltaire, quand il est en verve, langue de Chénier (je ne parle pas des vivants), tout cela est votre bien, votre instrument ; le clavier est immense.

479. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Balzac » pp. 17-61

Il ne faut donc pas s’y méprendre : l’étincelante théorie de Balzac n’est individuelle que par le détail et la forme, par cet art inouï qui bâtit des Alhambras aux mille labyrinthes sur la pointe de deux aiguilles, avec une truelle enchantée ! […] En publiant sa Théorie de la vie élégante, Balzac a donc fait plus que d’attester par un livre nouveau l’inépuisable variété de ses facultés et le caractère épique d’un génie qui s’appropriait tous les sujets. Il a — et c’est ici le point important à noter — opposé, en matière d’élégance et de high life, dans le sens que l’Angleterre donne à ce mot, le génie français au génie anglais, une littérature à une autre, et par la précision, la netteté, la vérité inattendue de sa théorie, il a, d’un seul effort et d’un seul coup, dépassé tout ce qu’avec sa littérature fashionable, classée et presque organisée, l’île aux dandys avait produit. […] Mais ce n’est pas notre faute, à nous, si l’Angleterre répugne tant aux idées générales, si elle a plus de romans et de poèmes que de théories philosophiques et même fashionables.

480. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Appendice. »

Ainsi, dans la note qui est à la page 123 du tome VIII, et dans laquelle je remarquais que depuis quelque temps on en est venu en littérature à faire de l’exagération une vertu et à instituer une théorie en l’honneur des génies outrés, une des phrases doit être rectifiée comme il suit : « C’était aussi la théorie déclarée de Balzac, qui n’admettait pas que Pascal pût demander à l’âme des grands hommes l’équilibre et l’entre-deux entre deux vertus ou qualités extrêmes et contraires.

481. (1892) Boileau « Chapitre III. La critique de Boileau. La polémique des « Satires » » pp. 73-88

Et la marque infaillible de sa vocation, la voici : tandis que les poètes, qui sont essentiellement et éminemment poètes, ne font guère que la théorie de leur talent, érigeant en bornes de l’art leurs impuissances et leurs procédés en lois, celui-ci échappe à la tyrannie du tempérament : il explique ce qu’il ne sait faire ; il conçoit un art supérieur au sien ; sa théorie est infiniment plus vaste et plus haute que sa pratique.

482. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre IV. La littérature et le milieu psycho-physiologique » pp. 126-137

On s’accorde assez à reconnaître, en théorie du moins, que la moyenne des Français se distingue de la moyenne des Espagnols ou des Allemands par la taille, la complexion, le visage, la constitution physique ou morale ; même dans la pratique, à qui de nous n’est-il pas arrivé, en présence d’un inconnu, de dire au premier abord, sans qu’il ait eu besoin d’ouvrir la bouche : « Cet homme est Italien ! […] On peut se proposer une théorie des races comme point d’arrivée de longues études qui sont encore à faire ; on ne saurait l’assigner pour point de départ aux recherches qui nous occupent, si l’on veut aboutir à des résultats sérieux et solides.

483. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. James Mill — Chapitre III : Sentiments et Volonté »

L’auteur qui s’appuie ici sur les théories d’Alison, ne dit pas en quoi consistent les associations qui éveillent le sentiment du Beau. […] John Stuart Mill, note 48, renvoie, pour l’étude de la question, à John Ruskin, qui fournit, dit-il, un témoignage inconscient en faveur de la théorie de l’association.

484. (1901) La poésie et l’empirisme (L’Ermitage) pp. 245-260

Il eut pu peindre à fresque une harmonieuse, épique et rude société, il préféra faussement illustrer une théorie. — Qu’y gagna l’Art ? […] Mais il vécut si solitaire, si dénué de théories, si absorbé par le culte exclusif de la beauté, que parmi ses contemporains on ne sait lui donner de place.

485. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre I : Qu’est-ce qu’un fait social ? »

Spencer, une éducation rationnelle devrait réprouver de tels procédés et laisser faire l’enfant en toute liberté ; mais comme cette théorie pédagogique n’a jamais été pratiquée par aucun peuple connu, elle ne constitue qu’un desideratum personnel, non un fait qui puisse être opposé aux faits qui précèdent. […] De plus, de la définition précédente, qui n’est pas une théorie mais un simple résumé des données immédiates de l’observation, il semble bien résulter que l’imitation, non seulement n’exprime pas toujours, mais même n’exprime jamais ce qu’il y a d’essentiel et de caractéristique dans le fait social.

486. (1864) De la critique littéraire pp. 1-13

Reybaud est visible ; tous les critiques n’entrent pas dans des détails aussi domestiques ; mais que de fois des théories sur l’art, des vues historiques, toutes les recherches de l’esprit et de l’expression tiennent-elles la place de l’analyse que j’attends ! […] Pour la langue, ma théorie est celle de Martine : Quand on se fait entendre, on parle toujours bien.

487. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VII. Les hommes partagés en deux classes, d’après la manière dont ils conçoivent que s’opère en eux le phénomène de la pensée » pp. 160-178

Cependant, si l’on m’a bien compris, on a pu voir déjà que cette théorie de la séparation de la pensée et de la parole, admise par moi comme moyen d’explication de plusieurs phénomènes, et surtout comme moyen de conciliation entre les partis, on a pu voir, dis-je, que je considère cette théorie comme fausse, si on veut l’appliquer aux faits qui tiennent à l’origine des sociétés, et comme vraie si on ne veut l’appliquer qu’aux faits qui tiennent à l’existence actuelle de la société.

488. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le capitaine d’Arpentigny »

Cependant, une théorie aidant à l’autre, la physiologie a fait un pas. […] C’est un formicaleo d’idées, qui fait tomber toutes les notions et les connaissances qu’il a recueillies dans la théorie qu’il s’est creusée.

489. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Léon XIII et le Vatican »

Il ne voyait pas — tout Napoléon qu’il fût — le socialisme qu’elles portent, toutes, dans leurs flancs maudits, ce socialisme qui épouvante autant par les théories qu’il construit que par les passions qu’il déchaîne, — que dis-je ? qui n’a plus même de théories !

490. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre II. De la métaphysique poétique » pp. 108-124

D’abord ils croient que leur droit naturel, fondé sur les théories des philosophes, des théologiens, et sur quelques-unes de celles des jurisconsultes, et qui est éternel dans son idée abstraite, a dû être aussi éternel dans l’usage et dans la pratique des nations. Les jurisconsultes romains raisonnent mieux en considérant ce droit naturel comme ordonné par la Providence, et comme éternel en ce sens, que sorti des mêmes origines que les religions, il passe comme elles par différens âges, jusqu’à ce que les philosophes viennent le perfectionner et le compléter par des théories fondées sur l’idée de la justice éternelle.

491. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VII. »

Nul doute que ce génie lyrique, si cher il la Grèce, ne s’y trouve et ne puisse parfois se reconnaître sous des formes où la théorie moderne ne le chercherait guère. […] Solon du moins, après avoir retardé ce dénouement, et sans y céder jamais, n’eut pas le tort de regretter ce qu’il n’avait pas voulu, ni de souhaiter en théorie le despotisme pour lui-même, comme s’il affectait par lit de le justifier dans autrui.

492. (1914) Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne pp. 59-331

Il a exposé longuement sa théorie. […] C’est une belle théorie, pour les gens fatigués. […] Telle est sa théorie de la fatigue et du travail. Il a beaucoup de théories. […] C’est toujours la théorie de l’image.

493. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Haraucourt, Edmond (1857-1941) »

Edmond Haraucourt a exposé, dans l’Âme nue, quelques-unes des théories du positivisme moderne avec une superbe ampleur de langage.

494. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XIII. Des Livres de Médecine, de Botanique, de Chymie, d’Anatomie, de Chirurgie, &c. » pp. 325-328

La théorie que l’auteur donne sur les causes des maladies est excellente, & les remèdes qu’il conseille sont d’autant plus sûrs, qu’il en a vérifié l’efficacité par lui-même.

495. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre sixième »

La théorie de la comédie sérieuse. — § V. […] Diderot. — Théorie de laComédie sérieuse. […] Dans la théorie de Diderot, jeter un personnage dans les situations les plus opposées à son caractère, voilà le maître-œuvre. […] On aurait trop raison contre Diderot, si on lui demandait compte des deux modèles de comédie sérieuse qu’il composa d’après sa théorie. […] Les pièces de Diderot sont oubliées ; ses théories ne le sont pas.

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