L’être chez qui des mouvements différents ne suivraient pas des représentations différentes, cet être, fût-il possible, disparaîtrait de la terre.
Devant Victor Hugo, ventre à terre ne serait pas encore trop bas.
Nous pourrions aussi bien penser à des soldats de plomb rangés à la file les uns des autres : si l’on pousse le premier, il tombe sur le second, lequel abat le troisième, et la situation va s’aggravant jusqu’à ce que tous soient par terre.
Monologue d’Agamemnon : Pourquoi ne suis-je point l’homme qui sur la terre Passe obscur, ignoré ? […] À peine florissante, irais-je sous la terre Avec les pâles morts glacés ! […] Un mauvais plaisant qui veut garder l’anonyme en a donné une raison : Pourquoi le siècle de Voltaire A tant pleuré sur cette terre ? […] Car c’est exactement pendant soixante-deux ans, de 1716 à 1778, de l’élaboration d’Œdipe au triomphe d’Irène, qu’il a travaillé pour le théâtre sans jamais, au milieu de tant d’autres labeurs, perdre de vue cette terre promise où il est entré, d’où l’on l’a écarté, où il est revenu en maître, où enfin il est quasi venu mourir dans une éclatante apothéose.
La gloire de Buffon est ailleurs, dans ces constructions hardies dont la magnificence de son style a quelquefois égalé la grandeur, mais dont la nature même, hypothétique et vague, le rendait, lui, l’auteur de la Théorie de la Terre et des Époques de la Nature, particulièrement inhabile à faire la théorie de ce style propre, exact et libre, qui est le style du xviie siècle. […] Du milieu de la rivière elle cria qu’on la remît à terre. […] Ce n’est pas l’avoir vue que de l’avoir vue sur terre ; l’eau agitée est bien plus favorable à sa beauté. […] « Vous avez aliéné de moi mes concitoyens, écrit-il, vous me ferez mourir en terre étrangère, tandis que tous les honneurs qu’un homme peut attendre vous accompagneront dans mon pays. » Voilà le trait et voilà la blessure. […] Il parut vraiment à l’auteur de Zaïre et du Siècle de Louis XIV qu’un barbare entrait en conquérant dans le domaine qu’il avait mis cinquante ans à se faire, lui disputait les terres dont Fréron et Desfontaines même lui avaient jadis reconnu l’empire, dévastait l’héritage qu’il croyait avoir directement reçu des hommes du grand siècle.
Et ailleurs : Ici je bravai la colère D’un père indigné contre moi ; Renonçant à tout sur la terre, Je jurai de n’être qu’à toi.
Dimanche, le marchand, créancier né des gentilshommes, et né pour être payé en monnaie de singe ; Madame Jourdain, toute proche du peuple, par son bon sens, sa tète chaude, sa parole bruyante, et sa bonté foncière ; Chrysale, la ganache bourgeoise, épais et matériel, tout occupé de son pot, père et mari sans dignité et sans autorité ; Jourdain, Arnolphe, les bourgeois vaniteux, qui jouent au gentilhomme, prennent des noms de terre, ou frayent avec des nobles dont la compagnie leur coûte cher ; Madelon.
Cette terrible responsabilité devant Dieu est le contrepoids de l’autorité absolue que Bossuet accorde aux rois sur la terre.
Heine (de l’Allemagne), a dit du plus sec des métaphysiciens : « La lecture de Spinoza nous saisit comme l’aspect de la grande nature dans son calme vivant : c’est une forêt de pensées hautes comme le ciel, dont les cimes fleuries s’agitent en mouvements onduleux, tandis que leurs troncs inébranlables plongent leurs racines dans la terre éternelle : On sent dans ses écrits flotter un souffle qui vous émeut d’une manière indéfinissable : on croit respirer l’air de l’avenir. » Les métaphysiciens sont donc des poëtes qui ont pour but de reconstituer la synthèse du monde Ces grandes épopées cosmogoniques disparaîtront-elles ?
Le lien, quel qu’il soit, des antécédents aux conséquents nous traverse, de même que le courant magnétique accusé par l’aiguille aimantée traverse tous les corps qui sont à la surface ou à l’intérieur de la terre.
Jusqu’à ce jour, toute notre littérature consistait en un carnet de notes, contenant les étapes et les menus de repas d’un voyage en France de six mois à pied, le sac sur le dos, et où seulement, tout à la fin, s’étaient glissées quelques notes sur le ciel, la terre, les Mauresques de l’Algérie.
L’araignée qui marche si bien sur ses pattes ne peut pas marcher sur le dos ; de même si le ventre de l’homme est attaché à la terre, l’esprit ne peut pas marcher vers le ciel.
Platon définit le poète et la poésie en vrai théologien : le poète est un être léger, ailé, qui ne touche point à la terre et doit tout à une communication d’en haut.
Une première nébuleuse, par une condensation progressive, passe de l’état mécanique à l’état chimique, de l’état chimique à l’état planétaire ; elle se brise en centres divergents dont chacun devient une planète ; l’une de ces planètes est la terre. La terre passe à son tour par des degrés divers de condensation.
Ce second genre de dépendance, propre aux spéculations positives, se manifeste aussi clairement que le premier dans le cours entier des études astronomiques, en considérant, par exemple, la suite des notions de plus en plus satisfaisantes, obtenues depuis l’origine de la géométrie céleste, sur la figure de la Terre, sur la forme des orbites planétaires, etc. […] Comme le conflit a dû encore s’opérer surtout par l’astronomie, je démontrerai ici avec précision quelle évolution plus avancée a étendu nécessairement jusqu’au plus simple monothéisme son opposition radicale, auparavant bornée au polythéisme proprement dit : on reconnaîtra alors que cette inévitable influence résulte de la découverte du double mouvement de la Terre bientôt suivie de la fondation de la mécanique céleste.
On nous les représentait comme deux boxeuses, à la vérité la poésie toujours à terre, knock-out. mes correspondants me démontrent qu’il n’en est plus rien aujourd’hui. […] On ne supprime pas le mur qu’elle a construit, pour l’avoir survolé, on ne le supprime pas pour ceux qui restent à terre, ceux qui ne se fient qu’à leur esprit.
La Grèce bavarde, le Bas-Empire stupidifié par la servitude, le moyen âge romain, fermentant d’un christianisme mal compris, corrompu par Platon, rêvant le règne de Dieu sur la terre, déconseillant le mariage, ce joug divin du couple humain, poussant les hommes et les femmes dans le célibat ascétique pour amener la fin du monde, tuant le travail et la famille par la communauté des biens et par l’égalité démagogique du nivellement dans la misère, faisant le monde viager et indigent, au lieu de le faire, comme le Créateur l’a fait, perpétuel par la propriété, patrimoine de la famille ; l’Italie oisive, l’Allemagne rêveuse, l’Espagne mystique, l’Allemagne somnambule, la Hollande brumeuse, l’Angleterre audacieuse d’originalités excentriques, pullulèrent plus tard de ces machinistes de sociétés idéales, jeux d’osselets quelquefois terribles, comme les anabaptistes d’Allemagne et les jacqueries en France.
Détrôné pour cause de papauté, est un axiome de droit public qui n’a pas encore été admis sur la terre.
Quand même la terre devrait être bientôt bouleversée par un choc céleste, vivre pour autrui, subordonner la personnalité à la sociabilité, ne cesserait pas de constituer jusqu’au bout le bien et le devoir suprême. » (Discours sur l’esprit positif, 2e partie).
Le cheik Rifaa, dans l’intéressante relation de son voyage en Europe, insiste vivement sur les déplorables erreurs qui déparent nos livres de science, comme le mouvement de la terre, etc., et ne regarde pas encore comme impossible de les expurger de ce venin.