En forçant tous les termes de la langue pour infliger aux hommes de 93 les qualifications qu’ils méritent, on ne nous rend pas leur mémoire plus odieuse ; mais on détourne notre pensée des fautes de la nation qui les a soufferts. […] Il faut chercher les termes de comparaison jusque dans le dix-septième siècle. […] Arrivé au terme de cette trop rapide revue, la gloire de mon temps m’attire vers d’autres côtés, et je me sens pris d’un dernier doute sur le mérite d’un plan qui me force d’omettre tout ce qui n’est pas de pure littérature.
On en peut dire presque autant de la doctrine moderne d’une force vitale ou de forces vitales ; ce n’est aussi qu’une abstraction réalisée243, un terme qui sert à voiler notre ignorance. […] Il n’est pas étonnant que des concepts aussi dissemblables que ceux de mouvement et de sensation semblent irréductibles à un terme commun, puisque l’un est regardé comme le signe d’un processus dans l’objet, l’autre comme un processus dans le sujet. […] Le mouvement est un fait spécial en termes duquel tous les autres états de conscience sont traduits, quand nous les considérons objectivement.
Je choisirais des termes plus polis si je voulais désigner Claudine-Polaire, les belles-sœurs siamoises. […] Faguet resté en route injurie son guide de loin et crie d’une voix aigre qu’« il manque une dizaine de termes au raisonnement ». […] Elles chantent en termes lyriques Bernard de Ventadour, « le poète ineffable de l’amour ».
Le dessin et la photographie peuvent fournir aussi des termes de comparaison instructifs. […] Malgré les analogies qui existent entre les résidus des sensations et les images photographiques, le terme de comparaison qui précède est encore trop grossier. […] Il faudrait un terme de comparaison où l’on vît non seulement un objet recevoir et regarder une empreinte, mais cette empreinte même revivre à un moment donné et reproduire dans l’objet une vibration nouvelle.
Quelque terme où nous pensions nous attacher et nous affermir, il branle et nous quitte ; et, si nous le suivons, il échappe à nos prises, nous glisse et fuit d’une fuite éternelle, … » plus heureux que Pascal, dont on a reconnu les fortes paroles, ils ont, eux, trouvé « le terme où s’attacher », le roc inébranlable dans l’océan de nos perplexités, et ce roc ou ce terme, c’est la « Science. » Ils savent que deux et deux font quatre, que la terre tourne autour du soleil, que les pierres vont au fond de l’eau, que le coke est le produit de la distillation de la houille, que la peste et le choléra sont d’origine microbienne, quoi encore ?
Aucun terme savant, bien entendu, quand il écrit à sa femme, et il l’a prévenue à cet égard. Aucun terme de statuaire. […] Donc, aucun terme d’art, mais la silhouette est très heureuse et très représentative, et elle donne une vision très nette de ce roi entouré de tous les objets qui lui étaient habituels, et puis avec son air matois jusque sur le tombeau, cet air qui était le fond même du caractère de Louis XI… D’un livre de cette sorte, ce que l’on attend c’est d’abord du pittoresque, ce sont des rapports exacts et intelligents sur les œuvres d’art que l’on voit et c’est ensuite quelques relations sur les hommes et le caractère des hommes que l’on a rencontrés.
Il faut que nous ayons la peau bien tendre à la tentation… d’admirer, pour que nous admirions, dans les mêmes termes, bien des années plus tard, des choses écrites dans les mêmes termes qu’autrefois ! […] En ces termes, si elle y restait, l’idée en question révolterait peut-être encore bien des âmes.
Cette figure mêlée de métonymie et de synecdoque, tertia messis erat, c’était la troisième moisson, fut, sans aucun doute, employée d’abord naturellement et par nécessité ; il fallait plus de mille ans pour que le terme astronomique année pût être inventé. […] Cicéron observe que la loi est exprimée en latin, dans les mêmes termes où elle fut conçue à Athènes. […] Enfin au moyen âge, la loi ecclésiastique fut appelée canon, terme par lequel on désignait aussi la redevance emphytéotique payée par l’emphytéote… Les Latins furent peut-être conduits par une idée analogue, à désigner par un même mot jus, le droit et l’offrande ordinaire que l’on faisait à Jupiter (les parties grasses des victimes).
Le terme est juste, mais à condition qu’on l’entende au sens le plus large et même le plus vague. […] » C’est là le dernier terme de cette analyse de la passion telle qu’elle peut se développer dans des cœurs choisis. […] Rosny ses termes scientifiques. […] Il parle en bons termes de l’art de Kiriu-Kocho-Kouaïcha. […] À chaque ligne reviennent des termes qui expriment un enthousiasme sans mélange.
Est-il vraisemblable que ces deux esprits parlent, sous le même terme, de la même chose ? […] Quant au « spiritualisme », c’est un terme si vague, et qui désigne des doctrines si différentes et si inégales, qu’il devrait être exclu d’une bonne langue. […] Disons-la en termes crus : Jean-Jacques, à quarante-quatre ans, n’a pas encore eu de femmes, et il n’en aura jamais. […] Terme si connu qu’il se croit dispensé, même en vue de cette application particulière, d’en développer le sens, et que, lorsqu’il a dit a romantique », il a tout dit. […] La route qu’il leur ménage vers ce terme sévère est si bien fleurie qu’il n’y a pas à douter que beaucoup la suivent.
Plus tard, la poésie aidant, le Terme fut considéré comme un dieu distinct et personnel. […] Le Terme une fois posé suivant les rites, il n’était aucune puissance au monde qui pût le déplacer. […] Le Terme gardait, en effet, la limite du champ, et veillait sur elle. […] On conserva donc les termes mystérieux et sacrés de cette prière. […] Mais qu’il prenne garde : pour avoir la loi pour soi, il faut en connaître les termes et les prononcer exactement.
À l’âge de quinze à vingt ans, à cette époque de l’existence où l’horizon de la vie est tout voilé d’une brume chaude qui noie et qui colore les contours secs de toutes choses ; à ce moment où la vie, commencée sans qu’on en aperçoive le terme, paraît longue comme l’infini ; à cette heure où cette vie n’a pas dit encore son dernier mot à l’adolescent qu’elle caresse ; à cette minute où l’amour, qui n’est au fond que l’éternité de la vie, déborde du cœur dans les sens et des sens dans le cœur, comme un océan de cette vie qui baigne tous les objets et qui les transfigure ; à cette période de votre jeunesse, disons-nous, avez-vous jamais voyagé en Italie, en rêvant, éveillé, la félicité d’Éden sous le ciel d’été de la campagne de Naples ou de Rome ? […] Voici en quels termes il en écrit à son correspondant le plus intime de Paris, M. […] Une correspondance fréquente, et dont on ne connaît pas les termes, existait entre la princesse et lui. […] Mais y en a-t-il qui, avec tout leur art, quoique techniquement très supérieurs à Léopold Robert, fassent penser et parler la toile, la langue, l’âme, en termes aussi expressifs et aussi pathétiques que l’écrivain des Moissonneurs et des Pêcheurs ?
Il ne pouvait se consoler en réfléchissant qu’une rupture qui aurait de si funestes suites allait éclater, parce qu’on n’avait pu s’entendre réciproquement, et il manifestait une très amère douleur en voyant sacrifier des hommes qui n’affichaient aucune mauvaise intention, — ce sont ses propres termes, — et qui n’agissaient que contraints par leurs propres devoirs. […] « Quand il eut terminé je pris la parole, et je répondis que nous étions accusés à tort de complot et de rébellion, crimes indignes de la pourpre et de notre caractère personnel ; que notre conduite avait été très simple et très franche ; qu’il était faux que nous eussions fait un secret de notre opinion à nos collègues intervenus, que nous leur avions même parlé à ce sujet, mais avec la mesure qui était nécessaire afin de nous garantir de l’accusation d’avoir cherché à recruter des prosélytes pour accroître le nombre des non-intervenants ; que si, malgré notre prudence, on nous traitait de la sorte, on nous aurait blâmés bien davantage si nous avions endoctriné ceux dont l’avis était contraire au nôtre ; qu’aucun d’eux ne pouvait nier de bonne foi que nous ne lui avions pas manifesté notre opinion et les motifs sur lesquels elle se basait ; que nous n’avions pas, il est vrai, fait des ouvertures au ministre des cultes, mais que nous étions allés chez le cardinal Fesch, auquel, comme à notre collègue et à l’oncle de l’Empereur, nous avions cru pouvoir parler avec plus de liberté et moins de publicité, justement pour envelopper la chose dans le mystère ; que le plus ancien d’entre nous lui avait confié, avec abandon et sincérité, notre détermination ; que nous lui avions aussi suggéré le moyen d’empêcher tout éclat, en le priant d’obtenir de l’Empereur qu’on ne nous invitât pas, et qu’il voulût bien se contenter de l’intervention de ceux qui étaient d’un avis différent du nôtre, et qu’on n’avait pas accepté ce moyen terme. […] Cette ignorance exigeait, répétais-je sans cesse, une perte de temps considérable pour arranger les termes avec eux. […] D’autres fois on affirmait que Napoléon avait répondu en termes qui ne laissaient aucune espérance.
Il fait beau voir comme il traite les grands, les courtisans, les riches, de quel prix il entend qu’ils payent leurs privilèges, en quels termes véhéments il leur enjoint de faire l’aumône, non par caprice, ni à leurs moments, mais par devoir, mais selon leurs moyens qu’il évalue ; avec quelle audace il va les menaçant des comptes qu’ils auront à rendre à Dieu « le caissier des pauvres ! […] Rien d’avancé qui ne dût être prouvé ; point de termes sans définition ; des repos ménagés avec un art admirable, l’uniformité qui enchaîne l’attention préférée à la variété qui la disperse ; nul scrupule de se répéter pour être plus clair ; — voilà ce qui fit goûter si fort ces sermons, d’où l’on sortait avec le plaisir d’avoir été ému, tout en ne se rendant qu’au raisonnement. […] Il ne rejetait point les pensées communes, dit le Père Bretonneau70 ; mais les pensées communes accablent les langues de termes dépréciés et effacés par l’usage. […] On s’imagine que beaucoup de finesse doit se cacher sous des termes qui expriment plusieurs choses à la fois, et que c’est la langue qui a fait faute à l’auteur.
A la fin du siècle dernier, elle était abstraite et décolorée ; n’était-il pas recommandé de n’employer que les termes les plus nobles, c’est-à-dire les plus généraux et partant les plus ternes ? […] Il prodigue, pour exprimer ses sensations, les termes de métier empruntés à l’architecture, à l’archéologie. […] La mode tout d’abord enrichit la langue de termes nombreux dont la destinée est diverse. […] La chasse au vol, la chasse où l’on employait le faucon, nous a légué, en descendant peu à peu au rang des choses mortes, un bon nombre de termes.
Enfin quel est le terme du développement humain ? […] — C’est, répond Cousin, lorsque l’infini a été épuisé dans toutes les directions. — L’infini qui s’épuise, et qui s’épuise dans toutes les directions, quelle contradiction dans les termes ! […] L’animal et la plante, placés dans les conditions requises, croissent fatalement ; leur développement suit, pour ainsi dire, une seule route, irrévocablement tracée d’avance et dont le terme est la réalisation, dans l’individu, du type de l’espèce. […] Naudin, chacune des espèces, primitivement peu nombreuses, d’êtres vivans est la manifestation d’une force plastique qui se développe et se transmet à travers les générations successives des individus, jusqu’à ce qu’elle ait atteint le terme fatal de son évolution.
Au reste, ceux qui, pour se juger favorablement, essaient de travestir sous des termes pompeux leurs plaidoyers pro domo n’en aboutissent pas moins au plus éperdu des galimatias. […] Mais s’il fallait les malheureux accidents énumérés par Paul Valéry pour qu’une civilisation, selon ses propres termes, apprît à savoir qu’elle était mortelle, une telle civilisation, qui n’a pas mis en doute la légitimité de son orgueil raisonneur tant qu’elle a joui sans péril d’un petit bien-être quotidien, semble n’avoir été redevable de ses années paisibles qu’au défaut de la plus élémentaire clairvoyance. […] Barrès plus tard analyse curieusement dans les mêmes termes son nationalisme : « J’ai voulu m’entourer de hautes murailles ». […] Breton dans la version abrégée de Littérature n°20, en août 1921, emploie, lui, le terme d’intelligence.
Or, procéder ainsi, c’était supprimer un des deux termes essentiels de l’équation d’art. […] Les naturalistes, sacrifiant l’un des termes à l’autre, ont, pour ainsi dire, vidé l’art de sa substance. […] Il est temps de mettre un terme à des empiétements aussi dangereux pour l’art qu’ils le sont pour une science probe et consciente de ses droits. […] On monte, au milieu des statues, des vases, des dieux termes, — copies précieuses des maîtres antiques, hommages pieux aux cultes abolis des lointains ancêtres.
Mézeray a eu le mérite du moins d’embrasser le programme dans son ensemble, et d’ouvrir hardiment la route, sentant bien à quelle distance était le terme dans l’avenir. […] Frantin, dans une lettre qu’il m’a fait l’honneur de m’adresser depuis le présent article, réitère avec précision son jugement sur Mézeray dans les termes suivants : Il est vrai que, parmi tant de réputations à peu près éteintes qu’on a relevées de nos jours, je me suis étonné que l’on n’eût point encore pensé au vieux Mézeray.
La première Dauphine, qui était Allemande et née princesse de Bavière, le dit à Madame en pleurant, mais sans rien oser pour empêcher un tel affront qui les atteignait toutes deux : « Laissez-moi faire, répondit Madame, j’arrangerai cela ; car, lorsque j’ai raison, rien ne m’intimide. » Et le lendemain elle s’arrangea si bien qu’elle rencontra dans le parc une des deux demoiselles soi-disant comtesses palatines : elle l’aborda et la traita de telle sorte (les termes étonnants en ont été conservés) que la pauvre fille en prit une maladie dont elle mourut. […] Madame, en traitant de ces excès, a une sorte de vertueuse impudeur comme un Juvénal, ou plutôt, au sortir de sa lecture de la Bible, elle applique à ces scandales présents l’énergie du texte dont elle est remplie, et elle les qualifie dans les termes des Patriarches21.