Les ruines ont ensuite des harmonies particulières avec leurs déserts, selon le style de leur architecture, les lieux où elles sont placées, et les règnes de la nature au méridien qu’elles occupent. […] Les colonnes du vieux style égyptien s’élèvent auprès de la colonne corinthienne ; un morceau d’ordre toscan s’unit à une tour arabe, un monument du peuple pasteur à un monument des Romains.
Lui-même y aidait par son estime extraordinaire pour le style, et par certains travers qui semblaient trahir plus de soin donné au paraître qu’à l’être. […] Habitué à ne voir la pensée que noblement vêtue, peut-être lui arriva-t-il quelquefois de prendre le plaisir que faisait son style pour la mesure de ce que valaient ses idées. […] Je cherche ce qui dut paraître si nouveau dans le style de Buffon, pour qu’on y fît plus attention qu’à sa science. […] Mais qui songe à la langue, au style en lisant le Traité des études ? […] Il reste, à quiconque lit Rollin avec candeur, non des impressions de style, mais une amitié de toute la vie pour l’homme.
Produits dans des jours de décadence littéraire, ils sont cependant remarquables par le style et l’éloquence. […] Mécène n’était pas moins corrupteur de l’éloquence par son style, qu’il en était ennemi par sa politique. […] Le subtil, le faux, l’emphatique règnent dans son style et dans ses pensées. […] Ce style, hâtons-nous de le dire, n’est rien moins que naïf. […] Il est à croire que la force, la pureté, l’élégance du style de Pope survivront à ces injustes dégoûts.
On y voit déjà toutes ses qualités, une imagination naturelle et gaie, un style clair et piquant, surtout l’art si difficile de conduire une action et d’enchaîner les scènes. […] En un style incorrect, tantôt emphatique et tantôt trivial, et encore à demi révolutionnaire, point ennuyeux ni fade cependant, il donnait plus d’un détail médiocrement honorable pour lui-même, mais nullement agréable pour l’ancien ami devenu son adversaire. […] Le style a de la naïveté, de la verve, parfois de la vigueur, et l’on est même étonné d’abord que M. […] Mais son style, à lui, appartient à ce genre épuré et clarifié de l’Empire qui, à part quelques bons vers qui se détachent, n’a rien de coloré ni de saillant. […] si les uns en style remontaient plus haut que Malherbe, il est bien clair que les autres descendaient quelquefois plus bas que Campistron.
Le caractère est bien soutenu, l’intrigue bel et bien nouée, les scènes pleines et sans langueur, l’action attachante et jusqu’à la fin en suspens, le style surtout dru, ample, aisé, délicieux. […] Quant au style, il est égal à ce qu’il y a de mieux dans la comédie. […] Dans ses bonnes comédies en vers, son style est du meilleur aloi et du meilleur coin. […] Le style de Regnard est comme le bon vin qu’il versait à ses hôtes dans sa maison d’auprès de Montmartre ou dans son château de Grillon ; il a le corps et le bouquet. […] Il est aisé, en effet, c’est bien le mot, c’est sa devise ; il est, par tempérament et par humeur, le plus gai des hommes, il a le rire le plus franc et le plus naturel, le style le plus naïf et du meilleur cru : ne lui en demandons pas davantage.
Perreau, un musicien qui à ne pas être professionnellement chanteur a gagné une sûreté de style Wagnérien incomparable ; enfui M. […] La Fontaine, en faisant une traduction rhythmique adaptée à la musique, a pris un système de transposition littéraire totale » il n’a point voulu reproduire en un équivalent français le vers allemand avec ses allitérations, cadences et rimes ; il a négligé la littéralité minutieuse ; et, au lieu du très spécial style Wagnérien, il a mis le style de notre langage courant. […] Le style, voulu simple, est convenable ; quelques moins bonnes recherches de jolies expressions ; en revanche, quelques habiles trouvailles. […] Wilder ; il a sacrifié le mot ; il a négligé le souci d’un style Wagnérien ; il a voulu la transposition en une autre manière, des poèmes Wagnériens. […] Bourget a eu l’honneur de rendre à notre littérature l’analyse des notions rationnelles : il l’a fait en un style net et gracieux.
Enfin, comparez le style de la description au style de l’Exposition des Cérémonies, vous verrez qu’il s’en rapproche beaucoup ; et, par là, vous comprendrez que M. […] Cette trouvaille d’un coin de la société encore peu exploré, le style puissant et ces types pleins de vie intéressèrent si fort M. […] Son style bref, sa manière un peu sèche, un peu hautaine de présenter ses observations, ont exaspéré bien des susceptibilités. […] Rien n’est curieux à étudier comme le style de M. […] En somme, il n’y a que des intentions de style ; le style manque, la façon personnelle de sentir, et le mot juste qui rend la sensation.
Outre le mérite de l’exactitude, elle auroit eu l’intérêt du style, qui manque à presque toutes les Histoires particulieres de nos Provinces. […] Soit qu’il peigne en lui le Guerrier, le Législateur ou l’Homme social, ses couleurs sont toujours naturelles & son style toujours intéressant, par les charmes que son pinceau répand sur tous les objets.
C’est une œuvre nulle d’idées générales et vulgaire de style. […] D’ailleurs, lorsqu’on n’a pas plus d’idées générales que de style, peut-on être pris par la postérité — et même par personne — pour le véritable historien de l’Empereur ? […] En effet, qu’a-t-il mis d’âme, de talent, de style, de son moi enfin, dans cette grande histoire, accablante pour la médiocrité ?
Nous ne disons plus avec la grossière brutalité de Cabanis : « La pensée n’est dans l’homme qu’un excrément de son cerveau » Mais nous disons philosophiquement et exactement la même chose, avec des mots différents et un autre style. […] Le style, savant et technique, y déploie une magnifique richesse de vocables qui ressemble aux pierres précieuses incrustées dans l’écaille de la tortue et qui la firent mourir. Ce style superbe ne sauvera pas non plus l’œuvre inouïe sur laquelle il brille.
« Un style grave, sérieux, scrupuleux, va fort loin, » dit La Bruyère ; cela peut parfaitement s’appliquer au style de M. […] » Style du temps, on le voit ; les plus sages ne l’évitaient pas. […] Cette vie n’avait jamais eu sa fantaisie, jamais une fleur ; son style s’en ressent. « Lire même ce qui plaît moins, n’écrire que ce qu’on aime, excellente hygiène intellectuelle, » a-t-on dit ; cela est vrai : à ce régime, l’esprit acquiert son sérieux, et le style garde sa légèreté naturelle. Je ne conseillerais jamais à un homme de style et de goût littéraire de faire trop de rapports et de ne jamais choisir ses sujets. […] Le style qui sentait un peu la lampe ne lui déplaisait pas.
Son style est fort clair et fort net ; on entend tout ce qu’il dit. » Elle pensait, et avec raison, qu’il y a un ccin un peu meilleur, une marque de style encore supérieure à celle-là. […] On se donne beaucoup de peine, en écrivant, pour faire ce qu’ils nomment des négligences de style. […] Le style en est monotone, sans mouvement, et trop mêlé d’expressions métaphysiques. […] La seconde lettre tombe plus particulièrement sur le style ; elle est parfois fondée, et d’un tour cavalier assez agréable : « Quel sentiment que l’amour ! […] M. de Feletz avait lui-même relevé un certain nombre d’incorrections réelles de style, et quelques mots comme insistance, persistance, vulgarité, qui ont passé malgré son véto.
Disons qu’elle renonce au « style », dans tous les sens du mot. Le « style » est mensonge, tromperie, offense à la réalité. […] Par quelle porte rentrera le style, partant la poésie, partant l’art dramatique de toujours ? […] En regagnant un certain naturel, on a, je l’ai noté aussi, perdu toute notion du style. […] Je style des acteurs, j’improvise des mise en scène, j’observe mon public… En un mot, je fais mon métier.
Le style explique l’œuvre ; en montrant les traits principaux du génie, il annonce les autres. […] Le style de Shakspeare est un composé d’expressions forcenées. […] C’est le style de la frénésie. […] Il pensait par blocs, et nous pensons par morceaux : de là son style et notre style, qui sont deux langues inconciliables. […] Le style est hors de la situation, et on voit là à nu le procédé naturel et obligé de Shakspeare.
Mais le style vrai ce n’est pas cela, le style vrai ce n’est pas le style jésuite, c’est même tout le contraire. […] Seulement le style de la vie intérieure chez M. […] C’est ce style nouveau qui doit nous intéresser. […] On pourrait dire qu’il existe en français un style de certitude, un style de découverte, un style d’inquiétude (et beaucoup d’autres, mais la coupe dont j’ai besoin pour le moment ne comporte que ces trois). […] Mais on donnerait le style de Zola, tout oratoire et affirmatif, et absolument pur de toute réticence, c’est-à-dire de toute critique, comme un exemple de style de certitude, le style de Marcel Proust comme un type de style de découverte, et enfin le style de M.
Le style le préoccupait beaucoup, et il croyait sincèrement n’en pas avoir. […] Du texte primitif partaient des fusées de style qui éclataient de toutes parts. […] Chaque mot qui disait quelque chose était le bienvenu et la phrase, pour le recevoir, ouvrait une incise, une parenthèse, et s’allongeait complaisamment C’est ce qui a fait dire aux critiques superficiels que Balzac ne savait pas écrire Il avait, bien qu’il ne le crût pas, un style et un très-beau style le style nécessaire, fatal et mathématique de son idée ! […] On le voit bien à son style. […] Sur deux panneaux étroits, Corot logea en hauteur deux vues d’Italie d’une originalité et d’un style admirables.
Pour d’Alembert, les Préfaces de Racine sont faiblement écrites, et celles de Corneille sont aussi « excellentes pour le fond des choses que défectueuses du côté du style » [Cf. […] Les mots, à leurs yeux, ne sont plus que des signes conventionnels, artificiels, arbitraires ; la phrase n’est plus qu’un « polynôme » qu’on « ordonne » conformément aux règles ; et le style enfin n’est plus pour eux que l’équation de la pensée pure. […] Pareillement, son style, moins sobre, moins ferme, moins éloquent que celui de Rousseau, n’a pas l’éclat, la beauté, l’allure hautaine de celui de Chateaubriand. […] — Qu’en tout cas il y en a deux phrases que l’on interprète mal, et presque à contresens : « Le style est l’homme même » ; — par où Buffon a voulu dire que les idées étant à tout le monde, — l’expression est le seul moyen que nous ayons de nous les approprier ; — et la phrase où il recommande à l’écrivain de n’user que des « termes les plus généraux ». — Les termes les plus généraux ne sont pas du tout en effet les termes vagues ou abstraits, mais les termes « non techniques » ; — et de dire, avec Buffon, que la manière d’écrire est ce qu’il y a de plus personnel à tout écrivain, — ce n’est pas du tout dire que l’écrivain soit tout entier dans son style. — Il y a des écrivains dont le caractère a différé de celui de leur style ; — et nous en avons cité plus d’un exemple. […] Dernières années de Bernardin de Saint-Pierre ; — et qu’il est encore un bon exemple de ces écrivains dont le caractère a étrangement différé de celui de leur style [Cf.
Remy de Gourmont Ayant écrit Vitraux, poèmes qu’un mysticisme dédaigneux pimentait singulièrement, et cette Terre latine, prose d’une si émouvante beauté, pages parfaites et uniques, d’une pureté de style presque douloureuse, M. […] Il prodigue la cocasserie d’un style enrichi d’épithètes inattendues pour lancer ses invectives cinglantes, et personne comme lui ne saurait atteindre au biscornu cruel d’un octosyllabe ou d’un alexandrin parfait, et cette perfection leur confère la durée d’une marque au fer rouge.
Édouard Fleury18 Édouard Fleury n’est point un écrivain de style ambitieux et chatoyant ; il est même parfois incorrect et n’a pas toujours le terme juste. […] On dirait des sceptiques de ce temps aux mœurs douces, qui ont l’horreur du sang et le dégoût de la fange, comme il sied à des naturels honnêtes et à des esprits cultivés, mais qui, ce sang montré dans sa vermeille couleur et cette fange dans son infamie, ont tout dit, à l’honneur de l’art et du style, et ne savent pas tirer de cette effroyable peinture, faite avec de véritables pourlècheries de pinceau, un enseignement ou une conclusion.
Il lui est imposé de formuler ses remarques en bon style. […] S’il admet l’indécision de la pensée, il réclame la précision du style. […] C’est que son style est si français, si alerte, si fringant ! […] Pourquoi du reste me fatiguer à définir son style ? […] Son style trotte-menu a l’haleine courte.