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343. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Montégut, Maurice (1855-1911) »

. — Déjeuners de soleil (1891). — Don Juan à Lesbos (1892). — Le Mur (1892). — Le Bouchon de paille (1893). — Madame Tout le Monde (1893). — Feuilles à l’envers (1894). — Mademoiselle Personne (1894). — Dernier cri (1895). — Les Contes de la chandelle (1896). — Le Geste (1896). — Les Détraqués (1897). — La Fraude (1900).

344. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 69-70

Mais il est encore temps d’apprendre aux jeunes gens, susceptibles d’être dirigés vers les sources du génie, qu’on ne peut devenir un grand Homme, qu’en s’attachant à la lecture des grands Modeles, & que ce n’est qu’en allumant son flambeau aux rayons du soleil, qu’on peut, comme Prométhée, communiquer à ses Ouvrages le feu qui leur donne la vie.

345. (1895) La vie et les livres. Deuxième série pp. -364

Voici un léger croquis de l’aimable paysage de France, modéré et commode : Point trop de plaines ni de montagnes ; point trop de soleil ni d’humidité. […] Ébloui et apaisé, il s’attardait à regarder la riche et vaste campagne au soleil, à goûter la douceur du couchant, les soirs d’été, lorsque les plantes rafraîchies se relèvent, et que le soleil, calme au bord du ciel, enveloppe dans un réseau de rayons roses les bois et les prairies. […] Le soleil cependant embrasse et couve la campagne. […] Volontiers on resterait des heures et des journées dans l’éclatant soleil où retentit et flamboie la poésie de Leconte de Lisle ou de José-Maria de Heredia. […] Le fin soleil d’hiver l’enveloppait d’or pâle.

346. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre IV. La philosophie et l’histoire. Carlyle. »

« Un silence de mort, dit-il en parlant d’un coucher de soleil au cap Nord1394 ; rien que les roches de granit avec leurs teintes de pourpre et le pacifique murmure de l’Océan polaire soulevé par une ondulation lente, au-dessus duquel, dans l’extrême nord, pend le grand soleil, bas et paresseux, comme si, lui aussi, il voulait s’assoupir. […] Il accouple la poésie au calembour. « Le génie de l’Angleterre, dit-il à la fin de son livre sur Cromwell, ne plane plus les yeux sur le soleil, défiant le monde, comme un aigle à travers les tempêtes ! […] Le soleil luisait sur elle avec les vicissitudes des saisons et des fortunes humaines. […] » Nul ne le sait ; si le cœur le devine, l’esprit ne l’aperçoit pas. « La création s’étale devant nous comme un glorieux arc-en-ciel ; mais le soleil qui le fait reste derrière nous, hors de notre vue1432. » Nous n’en avons que le sentiment, nous n’en avons point l’idée. […] Elle n’est point pour lui un drame grandiose, joué sur le théâtre de l’infini, avec les soleils pour lampes et l’éternité pour fond… mais une pauvre insipide dispute de club dévidée dix siècles durant entre l’Encyclopédie et la Sorbonne.

347. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

Il va luire, ce jour, et les perçants rayons du dernier soleil jaillissent déjà, comme une poignée de dards, à travers les ténèbres du siècle. […] Cet homme se tiendra debout, sous les armes et sous les blessures, sous la chaleur et le soleil, pâle et épuisé, accablé, et néanmoins vigilant. […] Il distingue et place toutes les parties du paysage, ici la rivière, le château sur la droite, un drapeau sur la tourelle gauche, le soleil couchant trois pieds plus bas, un nuage ovale dans le premier tiers du ciel, avec une précision d’arpenteur. […] En cette terre le soleil brille nuit et jour. […] Et j’entendis dans mon rêve qu’il leur fut dit : Entrez dans la joie de votre Seigneur. —  À ce moment, comme les portes s’ouvraient pour laisser entrer ces hommes, je regardai après eux et je vis la cité briller comme le soleil.

348. (1896) La vie et les livres. Troisième série pp. 1-336

Cette prose est lucide ; elle perce et déchire les nuages comme un rayon de soleil. […] Ces rues tortueuses, les taudis qui les bordent, s’animent, après le coucher du soleil, d’une vie étrange. […] Le soleil plonge au ciel radieux. […] On vit briller au soleil son arc d’argent et ses flèches retentissantes. […] Un grain de sensibilité lui agréait plus que des soleils d’hémistiches flamboyants.

349. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dovalle, Charles (1807-1829) »

Victor Hugo Heureux pour lui-même le poète qui, né avec le goût des choses fraîches et douces, aura su isoler son âme de toutes les impressions douloureuses ; et, dans cette atmosphère flamboyante et sombre qui rougit l’horizon longtemps encore après une révolution, aura conservé rayonnant et pur son petit monde de fleurs, de rosée et de soleil !

350. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mourey, Gabriel (1865-1943) »

Jean Lombard Un poète d’un charme alanguissant, d’un esprit plutôt septentrional que chauffé à blanc par nos soleils méridionaux, telles sont les Flammes mortes de M. 

351. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) «  Œuvres de Chapelle et de Bachaumont  » pp. 36-55

Le vilain, qui était proprement le nom donné à l’habitant des campagnes, exprime l’impression même que faisait d’ordinaire le lieu qu’il habitait ; en général, et sauf quelques rares éclaircies au soleil du printemps, ces portions défrichées et non désertes de la contrée étaient les plus pleines de boue, de fumier et de misères. […] J’ai lu cette après-midi un article du voyageur Dampier, qui observe que, lorsque le soleil disparaît vers les trois heures après midi, et se cache derrière une bande de nuages fort élevés et fort épais, c’est signe d’une grande tempête. […] Le vent venait de l’ouest, où l’horizon paraissait d’un rouge ardent, comme si le soleil eût voulu se lever dans cette partie ; le côté de l’est était tout noir.

352. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Instruction générale sur l’exécution du plan d’études des lycées, adressée à MM. les recteurs, par M. Fortoul, ministre de l’Instruction publique » pp. 271-288

— Mais ceci est de tous les temps : ce qui est plus particulièrement du nôtre, c’est l’application perpétuelle de la science à tout ce qui améliore et perfectionne la vie : l’éclairage, le chauffage de nos maisons, cette eau qui d’elle-même monte à tous les étages, ces jeux de lumière et de soleil où se peignent comme magiquement nos portraits, ces nouvelles rapides que nous recevons d’une santé chérie avec la vitesse de la foudre, cette vapeur furieuse et soumise qui nous emporte presque au gré de la pensée, tout cela nous pose à chaque instant des problèmes que la paresse seule de l’esprit pourrait ne pas agiter et ne pas s’inquiéter de résoudre. […] Il y eut un temps où l’on pensa que les chapeaux étaient une partie utile du costume ; ils tenaient chaud à la tête et la protégeaient contre les rayons du soleil, contre la pluie, la neige, la grêle, etc. — Quoique, pour le dire en passant, ce ne soit pas le plus ancien usage ; car parmi les restes sans nombre de l’Antiquité, bustes, statues, bas-reliefs, médailles, on ne voit jamais que la figure humaine soit représentée avec un chapeau ni rien qui y ressemble, à moins que ce ne soit une tête de soldat, laquelle alors a un casque ; et ce n’est point, évidemment, comme faisant partie du costume ordinaire, mais comme protection contre les chocs du combat. […] Ainsi tout de même des chapeaux à cornes : le large bord, quand il était rabattu, garantissait de la pluie et du soleil.

353. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier (Suite et fin.) »

Il lui faut plus de soleil ou de neige, la clarté tropicale ou boréale. […] C’est ainsi qu’un jour, étant allé à Fontainebleau pour assister aux funérailles du peintre Decamps, Théophile Gautier, peintre lui-même, s’oublia un peu ; il fut comme saisi du paysage, et le deuil fit place insensiblement sous sa plume à une charmante matinée de soleil dans la forêt. […] Ce sont les détails de toutes ces journées de marche qu’il faut lire : la première station à l’auberge très-suspecte du Soleil bleu, le guet-apens du brigand Agostin et cette attaque à main armée qui tourne en bonne humeur ; la rencontre du marquis de Bruyères, jeune gentilhomme aussi bien en point et aussi florissant que Sigognac est pauvre ; l’invitation et la réception des comédiens à ce brillant et confortable château de Bruyères, où ils donnent une représentation applaudie ; le congé et le départ bien rémunérés ; l’enlèvement volontaire de la soubrette à l’une des pattes d’oie du chemin ; puis la disette qui revient, la route qui s’allonge, la neige qui tombe, les rafales qui forcent le chariot de s’arrêter ; le pauvre Matamore, le plus maigre de la troupe, qui n’y peut tenir et qui succombe d’inanition et de froid ; la recherche qu’on fait de lui par ces steppes de neige, quand on s’est aperçu de sa disparition, son enterrement lugubre : — et cela s’appelle Effet de neige.

354. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 193-236

CCLXVI Je marchai du lever du soleil jusqu’à son coucher, mon mezaro rabattu et refermé sur mon visage pour que les passants ne m’embarrassent pas de leurs rires et de leurs mauvais propos sur la route, pensant en eux-mêmes, en me voyant si jeune et si seule, que j’étais une de ces filles mal famées de Lucques qui vont chercher à Pise et à Livourne les bonnes fortunes de leurs charmes, auprès des matelots étrangers. […] CCLXXIII Après être restée un moment l’oreille tendue du côté du pont, comme si elle devinait le pas de son amant et de son époux, un faible grincement de zampogne se confondit avec le vent, semblable au bourdonnement d’un moucheron, le soir, au soleil couchant, s’éteignit, se reprit, se grossit, et finissant par ne plus laisser de doute, monta rapidement par la montagne et finit par remplir l’oreille de Fior d’Aliza. […] Fior d’Aliza jouait avec son enfant sous le rayon du soleil qui tombait de l’arbre dépouillé, à travers les rameaux.

355. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1880 » pp. 100-128

Il faisait, ce jour-là, une de ces journées d’été sans soleil, et une triste lumière d’un fond de cour lui tombait, par une tabatière, sur la figure, une lumière qu’il voyait sur lui, comme sur un cadavre. […] On ressort de la petite église, et l’on gagne le cimetière monumental de Rouen, sous le soleil, par une route interminable. […] Dimanche 26 décembre Ce soir, au milieu d’un lied chanté par la sœur de Berendsen, le traducteur danois de Renée Mauperin, Nittis me dit tout à coup : « Les dimanches de Naples, les dimanches de mon enfance… c’est par des bruits, des sonorités qu’ils me reviennent… Voyez-vous, le bleu du ciel et le plein soleil entrant par toutes les fenêtres… là-dedans montant les fumées de tout ce qui frit dans la rue… là-dessus le branle des cloches sonnant midi, et dominant les cloches, le chant d’un marchand de vin de l’extrémité de la rue, chantant, donnant de la voix, ainsi qu’on dit chez nous, avec une voix telle, que les cloches, je ne me les rappelle plus que… comme du paysage ! 

356. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Jean Richepin »

Chez les peintres, nous avions Le Pouilleux de Murillo, dans sa pluie de soleil et d’or. — Callot seul, le bohémien Callot, avait fait, lui, œuvre d’ensemble. […] Seul, ce rayon de Dieu leur tombant sur la tête, plus chaud et plus magnifique que le soleil de Murillo, a éclairé les gueux et les a idéalisés. […] Quelles que soient les taches de ce livre, qui a ses taches, comme le soleil, je dis qu’il n’en est pas moins la production d’un génie poétique qui, dans le poète, peut un de ces soirs s’éclipser ou disparaître, mais qui, dans ce livre-là, a immobilisé un rayon qu’on n’éteindra pas.

357. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XV. »

Epicure lui-même est mort, au terme de la carrière, lui qui par le génie surpassa l’espèce humaine et couvrit toutes les renommées de son éclat, comme le soleil dans les airs éteint toutes les étoiles. […] « Telle qu’une fleur solitaire est née dans l’enclos d’un jardin, à l’abri des troupeaux, loin du soc de la charrue, caressée par les souffles de l’air, fortifiée par le soleil, nourrie des eaux du ciel, objet d’envie qu’ont souhaité bien des enfants et des jeunes filles ; et puis, s’est-elle fanée sous le doigt léger qui la cueille, nuls enfants, nulles jeunes filles ne l’ont plus souhaitée : telle la vierge, tant qu’elle reste pure, est chérie des siens. […] « Comme le moissonneur, abattant de sa faux les épis serrés sous un ardent soleil, dépouille les blondes campagnes, il abattra de son glaive ennemi les ce corps des Troyens.

358. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Levengard, Pol = Loewengard, Pol (1877-1917) »

Esther, macérée dans les aromates, lui est plus proche qu’Hélène, fille de Léda et du cygne, et l’implacable soleil, le Baal dévorateur, plutôt qu’Apollon ou le pâle Galiléen, recevra son hommage orgueilleux, en versets d’une belle et forte langue.

359. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Morhardt, Mathias (1863-1939) »

Louis Dumur Vit dans un grand et colossal azur, où retentissent de magnifiques vocables, où flamboient tous les soleils, que troublent de fastueuses tempêtes et que rassérènent des paix ineffables.

360. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Polonius, Jean = Labenski, Ksaveri Ksaverievitch (1800-1855) »

Sainte-Beuve Jean Polonius n’est pas un précurseur de Lamartine ; il l’a suivi et peut servir très distinctement à représenter la quantité d’esprits distingués, d’âmes nobles et sensibles qui le rappellent avec pureté dans leurs accents… La langue poétique intermédiaire dans laquelle Jean Polonius se produisit, a cela d’avantageux qu’elle est noble, saine, pure, dégagée des pompons de la vieille mythologie, et encore exempte de l’attirail d’images qui a succédé ; ses inconvénients, quand le génie de l’inventeur ne la relève pas fréquemment, sont une certaine monotonie et langueur, une lumière peu variée, quelque chose d’assez pareil à ces blancs soleils du Nord, sitôt que l’été rapide a succédé.

361. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Viollis, Jean (1877-1932) »

Viollis, Jean (1877-1932) [Bibliographie] Soleil couchant (1894). — La Guirlande des jours (1896). — L’Émoi (1897). — La Récompense (1901).

362. (1940) Quatre études pp. -154

Au fond d’un ardent ciel de cuivre, on voit le soleil tout sanglant. […] Car la voile appartient à un navire squelette, dont la charpente se découpe en barreaux sur la face du soleil couchant. […] Je vois le Soleil se lever, se coucher, se relever plus d’une fois, avant que j’aie pu vous réconcilier avec une pensée qui valait à peine quelques moments. […] On se penche sur ce prodige, les polypes ; et on finit par imaginer que la création entière n’est qu’un vaste polype, agrandi jusqu’aux étoiles, agrandi jusqu’aux lointains soleils. […] Avant que notre soleil s’éteigne, elle peut être elle-même totalement embrasée, et former un tourbillon particulier et séparé, enlever au soleil quelques-unes de ses planètes, en dérober même à quelques autres tourbillons voisins.

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