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405. (1902) Le chemin de velours. Nouvelles dissociations d’idées

Pradon est ridicule à la fois et illustre. […] Rien de plus ridicule ; et rien de plus tyrannique. […] Jamais en France on ne se donna longtemps un tel ridicule. […] Avec ce vocable ridicule, voilà la naissance de l’analyse. […] Mais elles affectent sur ces sujets un pédantisme vraiment bien ridicule.

406. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 465-468

Pour avoir un succès durable, il eût fallu que Gueret eût su mieux modérer ses saillies, & qu’il eût attaqué ce travers de son Siecle avec des armes plus propres à en faire sentir le ridicule & les dangereux effets.

407. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 66-69

Une imagination vive & gaie, un bon sens exquis, une connoissance bien étendue du Théatre, le naturel du dialogue, un art admirable de saisir les ridicules & de les peindre dans leur jour le plus brillant, la rendront toujours digne d'être proposée pour modele.

408. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 162-165

Il est vrai que les Journalistes d'Athenes n'auroient point applaudi à un pareil triomphe, ni célébré, comme un excellent Ouvrage, une Compilation des plus minces Annalistes, bigarrée de différens styles, farcie de réflexions parasites constamment exprimées avec une emphase ridicule & une mortelle pesanteur.

409. (1913) La Fontaine « VIII. Ses fables — conclusions. »

Voltaire a dit qu’il était ridicule de comparer La Fontaine à l’Arioste tant la différence était grande entre l’Arioste et La Fontaine, tant l’Arioste était supérieur à La Fontaine. […] Mais ce reproche adressé à La Fontaine, ce reproche de trivialité nous apparaît absolument ridicule. […] Le romantisme a fait la guerre précisément à ces hommes de 1660 dont je vous parlais tout à l’heure, une guerre acharnée et très souvent ridicule à force d’être outrancière. […] Il a été injuste à l’égard de Corneille parce que Corneille n’est pas suffisamment aristotélicien, et il a dit ce mot énorme : « Je referais toutes les tragédies de Corneille mieux qu’il ne les a faites parce que je suis aristotélicien. » Il n’y a rien de plus ridicule au monde, je vous l’accorde.

410. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Étude sur la vie et les écrits de l’abbé de Saint-Pierre, par M. Édouard Goumy. L’abbé de Saint-Pierre, sa vie et ses œuvres, par M. de Molinari. — II » pp. 261-274

Marle, de nos jours, a su rendre presque ridicule cette espèce de réforme qui, dans une certaine mesure, avait reçu l’approbation de plus d’un grammairien philosophe au xviiie  siècle et même au xvie . […] À côté d’une idée saine et recommandable, il en aura une ridicule.

411. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre I. L’esprit gaulois »

Ces bourgeois, sur le pas de leur porte, clignent de l’oeil derrière vous ; ces apprentis derrière l’établi se montrent du doigt votre ridicule et vont gloser. […] Ils effleurent les ridicules, ils se moquent sans éclat et comme innocemment ; leur style est si uni, qu’au premier aspect on s’y méprend, on n’y voit pas de malice.

412. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre II. Signes de la prochaine transformation »

Elle a senti d’abord le besoin d’être aimée ; puis elle a aimé, d’un amour absurde, ridicule, tourmenté ; toutes les sécheresses de son cœur se sont fondues : jamais elle n’a plus vécu, et plus délicieusement, que depuis qu’elle est hors de la raison, hors de toutes les convenances, depuis qu’elle a ouvert en elle d’intimes sources de tendresse et de douleur. […] Il nous apparaît vaguement confondu dans la troupe des versificateurs, à peine distinct par un air original de bonté attendrie, sans emphase et sans fadeur : voilà pour ses poésies ; pour son théâtre, il ne s’est sauvé de l’oubli que par le ridicule.

413. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre I. Publicistes et orateurs »

En même temps, le goût littéraire évoluait en tout vers la simplicité849, vers la familiarité, parfois même le débraillé : la causerie sans-façon s’est introduite à la tribune ; insensiblement les magnifiques rhéteurs se sont démodés, ont paru un peu ridicules. […] La tradition des cours publics est reprise avec éclat par Caro851 ; elle paraît si lointaine, que son succès étonne, scandalise, et permet de le couvrir de ridicule.

414. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre I : La science politique au xixe  siècle »

Ce que j’ai jamais entendu dire de plus amer sur les vices de l’ancien régime, sur les folies et les ridicules des émigrés et des ultras, c’est lui qui l’a dit. » Mais si les doctrinaires acceptaient la démocratie dans l’ordre civil et lui faisaient une part dans l’ordre politique, ils n’en étaient pas moins très-effrayés de ses progrès ; ils le détestaient sous sa forme violente, l’esprit révolutionnaire : ils le redoutaient même régulier et modéré dans le gouvernement de l’État. […] On voit dans ce livre l’école démocratique s’affranchir peu à peu du joug de Rousseau et du Contrat social, s’attaquer aux républiques anciennes, comme à des sociétés barbares, contraires à la nature, et combattre ces restaurations de l’antique qui avaient été à la fois si ridicules et si funestes pendant la Révolution.

415. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 4, de l’art ou de la musique poëtique, de la mélopée. Qu’il y avoit une mélopée qui n’étoit pas un chant musical, quoiqu’elle s’écrivît en notes » pp. 54-83

Ces republiques, dans la crainte que les vices de prononciation dans lesquels tomberoit leur officier, ne fissent rejaillir une sorte de ridicule sur les loix mêmes, prenoient donc la précaution de faire composer la déclamation de ces loix, et même elles vouloient que celui qui les recitoit fut encore soûtenu par un accompagnement capable de le redresser s’il manquoit. […] On voit par exemple dans Plutarque que lorsque Philippe, roi de Macedoine, et le pere d’Alexandre Le Grand, voulut après avoir défait les atheniens à Cheronée, tourner en ridicule la loi qu’ils avoient publiée contre lui, il recita sur le champ même de la bataille, le commencement de cette loi, et qu’il la recita comme une déclamation mesurée et assujetie. " or Philippe (c’est Plutarque qui parle,) aïant gagné la bataille, … etc.

416. (1860) Ceci n’est pas un livre « Décentralisation et décentralisateurs » pp. 77-106

Quand on a eu ce courage, on comprend pourquoi ces Instituts ridicules demandent à cor et à cris la Décentralisation ; on comprend pourquoi ils fulminent contre la Centralisation, c’est-à-dire contre Paris. […] Les trahisons de sa cuisinière aidant, on fait main basse sur tous les ridicules domestiques de « l’infâme ».

417. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Gaston Boissier » pp. 33-50

Il dirait même : la grammaire, s’il osait… mais le ridicule l’arrête là, le dandy historien ! […] beaucoup de talent pour n’être pas ridicule en débitant de telles fadaises, mais le talent, mais la magie, c’est de les faire passer.

418. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » pp. 540-543

Auroit-il accusé M. de Fénélon d’avoir fait des Vers galans dans le goût de ceux de Quinault, si son souffleur ne lui eût suggéré cette ridicule anecdore, démentie si formellement par le neveu de ce Grand Homme, & par l’Abbé de Laville ?

419. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 368-371

Jamais on n’attaqua plus vivement les Philosophes de nos jours, & jamais on ne fit sentir plus finement le ridicule de leur orgueil & de leurs systêmes.

420. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 451-455

C’est ainsi qu’un Auteur doit attaquer le ridicule, & qu’il travaille plus utilement à la réforme des travers de sa Nation, en les frondant par une satire fine, que ces Poëtes mornes & langoureux, qui ne savent étaler que des sentimens outrés, & un faux pathétique, incapable de produire aucun effet.

421. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 343-347

Il eût mieux fait d’intituler son Recueil : Parodie des Fables d’Esope, ou plutôt, des Fables de la Fontaine, [car ce Monsieur de Fresnay a mis en Vers les mêmes Fables que celui-ci], que d’annoncer son travail sous un titre qui le rend doublement ridicule.

422. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 121-125

Telle expression noble dans le Latin, devient ridicule dans le François.

423. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 236-239

Ce Compilateur, avec un peu de discernement & d’honnêteté, se seroit gardé de mettre sur le compte de Santeuil plusieurs anecdotes scandaleuses ou ridicules, auxquelles il n’eut jamais la moindre part.

424. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Molière »

Non ; Molière, le sage, l’Ariste pour les bienséances, l’ennemi de tous les excès de l’esprit et des ridicules, le père de ce Philinte qu’eussent reconnu Lélius, Érasme et Atticus, ne devait rien avoir de cette forfanterie libertine et cynique des Saint-Amant, Boisrobert et Des Barreaux. […] Les Précieuses ridicules, jouées en 1659, attaquèrent les mœurs modernes au vif. […] Chez Molière, en face de Sganarelle, au plus haut bout de la scène, Alceste apparaît ; Alceste, c’est-à-dire ce qu’il y a de plus sérieux, de plus noble, de plus élevé dans le comique, le point où le ridicule confine au courage, à la vertu. […] Chapelle, qui croyoit être au-dessus de ces sortes de choses, le railla sur ce qu’un homme comme lui, qui savoit si bien peindre le foible des autres, tomboit dans celui qu’il blâmait tous les jours, et lui fit voir que le plus ridicule de tous étoit d’aimer une personne qui ne répond pas à la tendresse qu’on a pour elle. […] Je me fis à moi-même ce reproche sur une délicatesse qui me sembloit ridicule dans un mari, et j’attribuai à son humeur ce qui étoit un effet de son peu de tendresse pour moi.

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