Cela compense peu le ridicule du profil et l’inesthétique de la marche, la ligne estompée à tous les musclés par le tissu adipeux — odieux parce qu’il est utile, générateur du lait.
— Je jure en toute conscience, à ces critiques, qu’il n’y a pas l’ombre de vanité ni de ridicule complaisance pour moi-même dans ce procédé de mon esprit, qui se met quelquefois ici en scène, cœur et âme, pour faire comprendre et sentir aux autres ce que j’ai senti et compris moi-même en traversant la vie, les hommes et les livres.
C’est elle qui engendre aujourd’hui les livres ridicules, les pièces insultantes.
Les Époques littéraires sont datées par des événements littéraires, mieux par des avènements littéraires, ceux des Essais, de l’Astrée, des Précieuses ridicules, du Génie du christianisme. […] Atala réussit auprès du public, et fut tourné en ridicule par la critique. […] » Cette anecdote célèbre est controuvée, mais ne serait pas si ridicule. […] C’est en écartant la grande chaîne d’or qui lie l’homme aux êtres et aux choses, qu’il en est venu à traîner derrière lui tous ces morceaux de chaînes brisées et lourdes, raccommodées et ridicules. […] C’est injuste, volontiers absurde, riche d’ignorance, mais quel élan, quel esprit, quels mots à l’emporte-pièce, qui vont chercher l’humain, le ridicule, sous le convenu et l’hagiographie !
Ils rient, non par sentiment du ridicule, mais par envie de rire. […] Que le lecteur compare aux conversations de notre théâtre ce petit poëme, « enfant d’une imagination vaine, aussi légère que l’air, plus inconstante que le vent », jeté sans disparate au milieu d’un entretien du seizième siècle, et il comprendra la différence de l’esprit qui s’occupe à faire des raisonnements ou à noter des ridicules, et de l’imagination qui se divertit à imaginer.
Elle ne voyait dans l’amour qu’une fonction basse et ridicule, la marque de la bête que le sacrement même n’efface pas tout à fait ? […] Il se trouvait si gauche, si médiocre, il était si ridicule sans doute aux yeux de Fanny.
Jupiter descendant de l’Olympe et y remontant, fable ridicule ! […] « Un véritable homme de sport, et intelligent avec cela… » Balzac n’a pas reculé devant le ridicule. […] La composition de l’Académie est en partie ridicule, des académiciens spirituels le disent.
Toutes les « coquilles » typographiques, toutes les fautes de copie ne sont pas indifférentes ou simplement ridicules : il en est d’insidieuses, propres à tromper les lecteurs68. […] Hardouin, qui attribuait à des moines du moyen âge les œuvres de Virgile et d’Horace, n’était pas moins ridicule que la victime de Vrain-Lucas. […] Instincts profonds, et, malgré les perversions puériles ou ridicules qu’ils présentent chez quelques individus, hautement bienfaisants ! […] Et, par-dessus tout, ils s’appliquent, avec le talent qui leur a été départi, à faire œuvre d’artiste ; s’y appliquant, ceux qui n’ont pas de talent sont ridicules, et le talent de ceux qui en ont est gâté par la préoccupation de l’effet.
Les désagréments physiques les plus ridicules sont tenus à honneur lorsqu’il s’agit d’une maîtresse ; quand la reine sort avec ses dames, les amants vont à pied auprès de la portière du carrosse, pour les entretenir ; ils sont éclaboussés à plaisir par l’horrible boue des rues, « et le plus crotté est le plus galant ». — Il y a vingt cas où l’amant est tenu de se ruiner. […] Nos appartements sont ridicules, nos mœurs artificielles et nos théâtres étouffants. […] Nous n’avons pas de vie publique en France ; sauf le ridicule comice agricole qu’a décrit M. […] Grave, digne, posé dans sa cravate, quand il faisait une visite académique ou improvisait un discours public, ses façons étaient irréprochables ; cependant, en sourdine, la serinette d’arrière-plan jouait un air comique qui tournait en ridicule l’orateur et les auditeurs. […] Peut-être un jour sera-ce là son endroit vulnérable ; on se demandera si cette ironie perpétuelle n’est pas voulue, s’il a raison de plaisanter au plus fort de la tragédie, s’il ne se montre pas insensible par crainte du ridicule, si son ton aisé n’est pas l’effet de la contrainte, si le gentleman en lui n’a pas fait tort à l’auteur, s’il aimait assez son art.
C’est pourquoi le titre de « papa » est devenu un peu ridicule. […] D’un côté, sur toute l’étendue de cette région sociale que Renan appelait l’« empire de Béotie », c’est la sottise épaisse, bien vêtue, bien nourrie, bien logée, et suffisamment instruite par les professeurs excellents qu’ont fait naître les nouveaux programmes ; c’est le snobisme ahuri, gorgé de conférences ; c’est la passion du cabotinage, le culte de la publicité, le respect naïf et roublard de la réclame, la folie du théâtre et de ses pompes, l’horreur de ce qui n’est pas « drôle », une certaine capacité de travail égoïste, et surtout un désir ridicule, vraiment épileptique, de s’amuser… Oh ! […] Et ces amants romanesques commettaient, pour les beaux yeux de leurs Dulcinées, les plus ridicules extravagances. […] Max Collignon croit devoir mettre ses confrères en garde contre les excès et les innocents ridicules de cette passion.
Ce qui est aujourd’hui le vice et la honte de quelques personnes était alors la maladie et le ridicule de toute une époque, un reste de l’antique superstition. […] Cette doctrine fut encore exagérée par Claude Perrault, l’architecte de la colonnade du Louvre, et par Stahl, le médecin de Berlin ; si bien qu’ils la rendirent ridicule, sous le nom d’animisme. […] Il pourrait donc y avoir cinq espèces de beau idéal ; car je doute fort que l’habitant de la côte de Guinée admire dans le Titien la vérité du coloris… « Un peintre malais, avec son coloris du plus beau cuivre, qui prétendrait à la sympathie de l’Européen, ne serait-il pas ridicule ?
Pour combien de personnes Théophile Gautier est-il demeuré le romantique échevelé, incohérent, un peu puéril et ridicule de 1830 ? […] Ce serait un travail curieux que de réunir pour lui, — comme pour Gautier, comme pour tant de rares écrivains, — la collection des injures, des sarcasmes, des critiques dédaigneuses ou absurdes, des conseils bienveillants, mais ridicules, dont on l’a accablé avant et après sa mort. […] Sa nièce, madame Caroline Commanville, a écrit de son oncle qu’il avait « un attrait infini pour les excessifs dans tous les genres272 » ; et rien n’est plus exact, la platitude ou le ridicule même ne le rebutant pas, pourvu qu’ils fussent poussés à un certain degré. — Ses lectures oscillent ainsi d’Eschyle à Pigault-Lebrun, des poèmes bibliques aux tragédies de Voltaire273, des comédies d’Aristophane aux hallucinations sanglantes et lubriques du marquis de Sade. — Ce dernier même, si l’on en croit le Journal des Goncourt 274, le hantait d’une manière assidue, et, quelle qu’ait été la chasteté d’une vie lentement usée sur la table de travail, le témoignage des deux frères offre trop de vraisemblance pour être tenu comme suspect. […] Il est certain que le milieu de province où évolue le roman étale une lamentable mesquinerie ; pas une des individualités qui s’y agitent, sauf le personnage épisodique du docteur Larivière, n’émerge au-dessus de la commune moyenne ; ce sont des êtres, vrais sans doute, mais ordinaires, bas, ridicules, ternes dans le bien comme dans le mal, aussi incapables de violentes amours ou de hautes actions que de profondes haines ou de grands crimes, petites gens en un mot, comme si l’étroitesse des bourgades où ils naissent, se reproduisent et meurent, avait fini par influer sur eux et rétrécir leurs âmes.
Comtesse, ma stupeur à voir issir une telle pensée d’une bouche de grande dame ne fut arrêtée que par la pure joie de rencontrer un être de la race solaire, plus haut que l’espèce, je dirais Dæmone ou Œlohite, si je ne voulais épargner à cette page que Vous illustrez le ridicule que Paris jette nécessairement sur toute idée traditionnelle, vraie et sublime. […] Eh bien, poésie et prose décadentes me rappellent toujours involontairement ce charmant passage, qui engendra les Précieuses ridicules, et le plaisir que j’ai à le relire fait que ma rancune est moins grande. […] À mesure qu’on s’éloigne de ce point initial, on rencontre les modes, les déviations de la forme, du langage, dont les précieuses ridicules, les incroyables, les décadents, etc., sont le spécimen. […] — Vous m’aviez rendu ridicule, me dit-il sévèrement, nous voilà quittes !
De là le ridicule qui a d’abord enveloppé bien des héros de la phalange. […] Le ridicule jeté par Molière sur les médecins de son temps ne les a pas beaucoup modifiés, reste à savoir si les révélations de M. […] Paul Adam. — Les Images sentimentales Je ne sais pas de lecture qui ait pour moi plus de charme que celle d’un livre qui contient le récit d’une existence écrit honnêtement par celui qui l’a vécu ; par : honnêtement, j’entends sans ce cabotinage involontaire qui vient fausser la plume et lui fait écrire plus gros qu’il ne faudrait ce qui touche le moi ; le moi, cette chose si délicate qu’un rien rend odieux ou ridicule ; le moi, qui n’a de valeur que quand il veut dire : vous, nous, et qui ne nous touche que quand nous y reconnaissons les mouvements de notre pensée et de notre propre cœur.
Mais quel accessoire, auprès de ces mots, ne paraîtrait superflu, ridicule ! […] A Propos de « Shéhérazade » Je ne me donnerai pas le ridicule d’essayer de décrire spectacle d’une aussi insurpassable splendeur. […] Et loin de moi le dessein ridicule de tracer des limites au génie.
Elle peint au naturel et avec enjouement la société hollandaise d’alors216, comme eût fait une Française détachée de Paris et qui aurait noté à livre ouvert les ridicules et les pesanteurs : « Hier, nous jouîmes des plaisanteries d’un jeune Amsterdamois. » Et les demoiselles nobles à marier, elle oublie qu’elle l’est et qu’elle n’aura que peu de dot ; elle s’égaie en attendant : « Faites, je vous prie, mes compliments à cette freule.
» Tout le monde se range en haie, et ces messieurs sont des marchands d’étoffes, des marchands d’instruments, des bijoutiers, des colporteurs, des laquais, des décrotteurs, des créanciers, enfin tout ce que vous pouvez imaginer de plus ridicule et de plus affligeant.
Ils tenaient à ce style comme à leur habit ; c’était affaire de convenance ou de cérémonie ; il y avait un patron accepté, immuable ; on ne pouvait le changer sans indécence ou ridicule ; écrire en dehors de la règle, surtout en vers, avec effusion et naturel, c’eût été se présenter dans un salon en pantoufles et en robe de chambre.
« Vous ne pourriez avoir trouvé une meilleure méthode pour obtenir votre pardon, recouvrer votre honneur, et pour me consoler moi et vos amis, que de confesser vos torts et de détruire vous-même, dans tous les esprits, une opinion aussi ridicule qu’odieuse (ses prétendues persécutions).
« Je lui offris de monter mon cheval quand il serait fatigué ; et, comme je ne lui parlais que gravement et avec simplicité de son équipage, dont il craignait le ridicule, il se mit à son aise tout à coup, et, s’approchant de mon étrier, me frappa sur le genou en me disant : « — Eh bien !